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Réserve cognitive dans la sclérose en plaques

Dans le document en fr (Page 88-92)

phénotypes cliniques, corrélation avec le statut cognitif des patients et la réserve

5.1.2 Réserve cognitive dans la sclérose en plaques

La réserve cognitive est donc un concept théorique, susceptible d’expliquer une différence de statut cognitif chez deux patients ayant la même charge lésionnelle d’une maladie neurodégénérative donnée. La réserve cognitive serait le plus important prédicteur du statut cognitif des patients ayant une sclérose en plaques (129). La réserve cognitive n’est pas directement mesurable, et repose actuellement sur des paramètres d’estimation tels que niveau socio culturel (145), score d’intelligence pré-morbide (143), type de métier pratiqué, pratique d’activité physique (146) et cognitivement stimulantes (132) dans la sclérose en plaques.

Ce concept serait sous–tendu par des phénomènes de plasticité cérébrale impliquant une réorganisation des réseaux de neurones, des modifications de la connectivité cérébrale dynamiques au cours du temps. Cependant il s’agit là d’hypothèses théoriques, la base physiologique de la réserve cognitive dans la sclérose en plaques étant à l’heure actuelle mal connue. Néanmoins, quelques études en IRM ont permis de mieux appréhender les bases de la réserve cognitive dans cette affection.

L’effet de l’atrophie cérébrale sur le statut cognitif des patients ayant une sclérose en plaques pourrait être limité par ce phénomène de réserve. Ainsi, le degré d’atrophie n’était pas corrélée au statut cognitif si les sujets étudiés avaient un bon niveau de réserve (130, 138). Certains auteurs soulignent que la réserve cognitive serait susceptible de moduler l’atrophie hippocampique par rapport à l’atrophie globale dans la sclérose en plaques, car ils mettaient en évidence une corrélation du niveau de réserve cognitive au volume de l’hippocampe (131, 143). A différents stades d’évolution de la maladie, un haut niveau d’éducation serait susceptible de limiter

l’effet négatif de la charge lésionnelle en hyper signal T2 et de la largeur du troisième ventricule (reflet de l’atrophie thalamique) sur les performances cognitives de patients ayant une sclérose en plaques (144).

.Sumowski et al. ont mis en évidence en IRM fonctionnelle et de repos des différences entre patients ayant des capacités de réserve cognitive différentes (145). Les patients ayant une bonne réserve cognitive ont le profil suivant en IRM fonctionnelle au repos et lors de la réalisation d’une tâche cognitive: grande taille de réseau par défaut au repos, recrutement préfrontal lors des tests. La pratique d’exercices aérobie chez des patients ayant une sclérose en plaques augmenterait la connectivité fonctionnelle d’un réseau du mode par défaut (146).

Il existe donc peu de données dans la littérature concernant l’étude des bases physiologiques de la réserve cognitive dans la sclérose en plaques. De plus, la plupart des travaux dans la littérature ont porté sur l’étude de l’implication de la substance grise cérébrale (volumétrie, activation en IRM fonctionnelle, réseaux neuronaux en IRM fonctionnelle de repos) dans la réserve.

Très peu de travaux ont étudié le lien entre substance blanche et réserve cognitive dans la sclérose en plaques (ajustement sur la charge lésionnelle en IRM fonctionnelle uniquement). Notamment, à l’heure actuelle, aucun travail n’est publié concernant l’étude de la substance blanche en tenseur de diffusion selon le niveau de réserve cognitive. Cette étude serait intéressante car les troubles cognitifs dans la sclérose en plaques reposent sur une dysconnexion des faisceaux impliqués dans la cognition. Il serait possible, que par un phénomène de plasticité cérébrale, les sujets ayant un haut niveau de réserve cognitive aient des différences des faisceaux impliqués dans la cognition par rapport aux sujets ayant un bas niveau de réserve.

5.1.3 Hypothèses de travail et objectifs de l’étude

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Les hypothèses de travail concernant le lien entre anomalies de la substance blanche cérébrale et présence de troubles cognitif dans notre étude sont les suivantes :

1- Conformément aux données de la littérature, il existerait des différences de substance blanche en tenseur de diffusion entre patients ayant des troubles cognitifs par rapport à ceux ayant un statut cognitif préservé dans la sclérose en plaques, qui concernerait notamment les principaux faisceaux impliqués dans la cognition

2- Egalement selon les données de la littérature, les patients ayant des troubles cognitifs auraient un volume cérébral, thalamique significativement plus petit, un volume du troisième ventricule significativement plus élevé que les patients ayant un statut cognitif préservé.

3- Les patients ayant une forme progressive auraient davantage de troubles cognitifs, et d’anomalies des faisceaux de substance blanche que les patients ayant une forme rémittente de la maladie, car il existe dans ces formes une prépondérance de phénomènes neurodégénératifs diffus.

Les hypothèses de travail concernant le lien entre modifications de la substance blanche cérébrale et niveau de réserve cognitive dans notre étude sont les suivantes :

1- Les patients ayant un haut niveau de réserve cognitive auraient de meilleures performances cognitives que les sujets ayant un bas niveau de réserve.

2- En tenseur de diffusion, il existerait des différences de substance blanche entre patients ayant des niveaux de réserve cognitive différents, notamment en ce qui concerne certains faisceaux impliqués dans la cognition.

3- Un haut niveau de réserve cognitive serait susceptible de moduler l’atrophie cérébrale due à la progression de la maladie, notamment en termes de volume de substance blanche.

4- Cette plasticité cérébrale interviendrait dans le maintien de plus nombreuses connexions cérébrales chez des patients ayant un haut niveau de réserve

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1- Etudier l’impact de la réserve sur le statut cognitif et les données de volumétrie cérébrale dans une cohorte de patients atteints de sclérose en plaques

2- Rechercher des différences de fraction d’anisotropie au sein des faisceaux de substance blanche entre patients ayant différents niveaux de réserve cognitive, notamment en ce qui concerne les faisceaux impliqués dans la cognition.

3- Etudier s’il existe des différences de volume de substance blanche entre patients ayant différents niveaux de réserve cognitive.

5.2 Matériels et méthodes

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