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Le Réseau d’information et de documentation pour la solidarité et le développement durable (Ritimo) est présent dans quatre-vingt-dix lieux en France et regroupe des centres de documenta- tion, des structures jeunesse, des bibliothèques… engagés collectivement dans un projet de mobili- sation citoyenne. Il accueille le public dans les centres, relaie des campagnes citoyennes, propose des animations et des formations, et s’engage dans la diffusion d’information et de documentation à travers son site www.ritimo.org

Son mode d’action principal est la sélection et la diffusion d’une information critique, plurielle et diversifiée, privilégiant l’expression des citoyens, des associations et des mouvements sociaux de tous les continents. Le réseau Ritimo s’inscrit dans le courant altermondialiste, en participant à des collectifs, en relayant des campagnes d’action et d’opinion et en développant des projets avec des organisations de la société civile et des médias aux niveaux national et international.

Il travaille également sur des publications et outils créés par les différents centres, notamment en éducation à la citoyenneté et solidarité internationale. L’accompagnement de porteurs de projets de solidarité internationale, en particulier des jeunes, fait l’objet d’une réflexion approfondie. Celle-ci a abouti à la création d’un guide et de formations à destination des professionnels et bénévoles qui accompagnent ce type de projets.

Enfin, la Maison des solidarités a fait le choix de s’impliquer activement dans la vie du quartier en travaillant en partenariat avec la mairie d’arrondissement, le Grand Lyon et les asso ciations locales. Elle participe au conseil de quartier, formé par des habitants, des asso- ciations, des commerçants. Au sein de ce lieu d’échanges, des actions collectives se mettent en place : il s’agit de présenter les solidarités locales, internationales aux habitants de l’ag- glomération lyonnaise, tout en réalisant des actions qui renforcent les liens entre les acteurs d’un même territoire. Le choix d’organiser de nombreuses animations au sein des locaux de la Maison des solidarités contribue également à la vie du quartier puisque ses habitants y participent. La Maison des solidarités devient ainsi un acteur à part entière de l’animation territoriale. Et si pour l’instant, aucun bénévole n’y vit, ceux-ci viennent de l’agglomération, voire de plus loin dans le département, cela montre l’attachement fort de certains d’entre eux aux valeurs portées par la Maison des solidarités.

Que ce soit le Rézo ou la Maison des solidarités, leur implantation et implication sur leur territoire, qu’il soit local ou départemental, en font des lieux d’échanges, de rencontres et de dialogues. Au sein du Rézo, cela se réalise en premier lieu entre les professionnels et les bénévoles travaillant sur la jeunesse, l’accompagnement et la solidarité internationale. Cela se construit avec les jeunes accompagnés dans leurs voyages solidaires. Au sein de la Maison des solidarités, l’échange se fait avec ses membres et partenaires, pour la construc- tion d’événements, et avec le public en recherche d’engagement, même si celui-ci est plus hétérogène et moins constant. S’y croisent néanmoins des gens qui ne se côtoient pas ailleurs et qui nouent des liens professionnels, partenariaux, amicaux, ponctuels ou du- rables. En facilitant ces échanges, les deux structures contribuent ainsi au vivre ensemble.

Apprendre à vivre ensemble tout en étant différent

Les actions présentées ici font de l’interculturalité un axe fort de leurs actions. Que ce soit en animant des sessions d’information à la solidarité internationale ou de sensibilisation à la ren- contre interculturelle, cette problématique occupe une place centrale : ouvrir les jeunes aux différences ou aux difficultés de compréhension qu’ils pourront rencontrer leur facilite leur séjour à l’étranger. Ce travail est souvent réalisé en mettant en perspective des cultures loin- taines mais aussi parfois proches, que ce soit à l’échelle de l’Europe ou même de la France. Si ces actions préparent à la rencontre « là-bas », elles ont également un impact « ici ».

Les organisations qui accompagnent ces engagements abordent le rapport à l’autre et l’inter- culturalité au quotidien. Comme l’étude d’impact de Pays de Savoie solidaires l’a démontré, ces engagements favorisent une plus grande ouverture d’esprit, une vision plus tolérante de l’étranger, qui peut se traduire par une attention plus grande portée aux questions de migra- tion. La Maison des solidarités est également très investie sur le territoire de l’agglomération lyonnaise pour sensibiliser à la relation interculturelle, à ses impacts positifs sur la société, pour lutter contre les préjugés et les stéréotypes qui naissent souvent de la méconnaissance ou du manque de dialogue. En travaillant sur ces questions, la contribution au « bien vivre ensemble » est donc bien réelle.

Si le public participant aux évènements organisés par la Maison des solidarités ou par le Rézo ressort largement convaincu de l’utilité de leurs démarches respectives, il convient de souligner au moins deux difficultés rencontrées par ces organisations. La première porte sur la nécessité de justifier la pertinence d’une action internationale quand « il y a tant à faire ici ». L’opposition entre solidarité internationale et solidarité locale fait ainsi partie des questionnements récurrents. À cela s’ajoute la deuxième difficulté, la nécessité de sortir de cercles déjà initiés : il existe un véritable enjeu à rendre visibles les actions menées, à travers une démarche constante d’autant plus importante que le public visé se renouvelle sans cesse.

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Conclusion

Les organisations menant des activités de valorisation des engagements volontaires et so- lidaires à l’international créent des dynamiques entre professionnels, bénévoles, futurs et anciens volontaires. Elles mettent en action et en interaction des personnes d’un même territoire et transforment la manière dont on y vit : en découvrant des alternatives écono- miques, d’autres cultures et d’autres modes de vie, en échangeant sur d’autres pratiques professionnelles, d’autres outils. L’étude commandée par le Rézo exprime parfaitement ces ambitions : « La mise en place d’une démarche d’accompagnement des jeunes voyageurs solidaires telle qu’elle existe maintenant depuis dix ans en Savoie représente un véritable projet social. Une mise en mouvement de jeunes qui facilite leur insertion, qui développe leur autonomie et leur responsabilisation, qui représente un atout professionnel et améliore la capacité du “mieux vivre ensemble”. Une école de l’engagement qui génère les citoyens de demain de tout un territoire ! »

expérience

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initiative

COMHLÁMH, DU VOLONTARIAT DE COOPÉRATION À LA CITOYENNETÉ