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Répercussions du traumatisme crânio-cérébral

3. Cadre conceptuel

3.1 Traumatisme crânio-cérébral

3.1.4 Répercussions du traumatisme crânio-cérébral

Les troubles qui surviennent à la suite d’un TCC sont nombreux. Certains d'entre eux peuvent s’améliorer, voire même disparaître avec le temps et les thérapies. Néanmoins, la majorité des traumatisés crâniens graves devront faire face à des séquelles parfois définitives. Ces troubles, visibles et invisibles sont multiples et propres à chaque traumatisme. Leur impact, tant physique que psychologique, bouleverse la vie du patient et de son entourage. Ils peuvent constituer un véritable handicap pour le quotidien. Ils demandent beaucoup de patience, de courage et d’endurance pour les améliorer. Si cela n’est pas possible, le patient devra apprendre, avec l’aide des professionnels et de divers moyens de compensation, à vivre avec ces troubles.

54 Les termes rééducation et réadaptation seront défini dans le concept de Réadaptation.

Tout d’abord, citons quelques conséquences visibles d’un TCC55 :

- Les paralysies : elles peuvent être molles ou spastiques, la plus fréquente étant l’hémiplégie56.

- Les troubles moteurs : ralentissement des mouvements, pertes de mobilité des membres, mouvements anormaux, parésies57, B

- Les troubles de l’équilibre

- Les troubles de la coordination des mouvements : ataxie58, difficulté de saisir un objet, perte de l’habileté, ...

- Les troubles de la déglutition : les trouble de la coordination voire une paralysie des muscles de la déglutition provoquent régulièrement des « fausses routes » et nécessitent dans un premier temps de continuer l’alimentation par sonde gastrique pour éviter de graves complications pulmonaires (par passage de nourriture dans les voies aériennes).

- Les troubles de la vision : hémianopsie59, diplopie60, baisse de l’acuité visuelle

- Les troubles sensitifs : hypo, hyper ou anesthésie61, paresthésie62, B

L’épilepsie est également une des complications pouvant survenir à la suite d’un TCC. Selon Oppenheim-Gluckman (2007)63, « cette complication est la conséquence des lésions cérébrales du traumatisme crânien, immédiates ou cicatricielles » (p.37). On retrouve donc une forme d’épilepsie précoce qui

55 Tiré de JILG, Anja. Vivre avec un traumatisme crânio-cérébral. Guide pour les personnes atteintes et leurs proches. 1ère édition. Zürich : FRAGILE Suisse, 2007.72p. p.29-33 et de OPPENHEIM-GLUCKMAN, Hélène [et al.].

Vivre au quotidien avec un traumatisé crânien. Guide à l’attention de la famille et des proches. Paris : Éditions du CTNERHI, 2007. 280p. p.33-43.

56 Déficit moteur qui touche un hémicorps, c'est-à-dire la moitié droite ou gauche du corps (membre supérieur et inférieur et face). Tiré de OPPENHEIM-GLUCKMAN, Hélène [et al.]. Vivre au quotidien avec un traumatisé crânien.

Guide à l’attention de la famille et des proches. Paris : Éditions du CTNERHI, 2007. 280p. p.34.

57 Paralysie partielle ou légère, se manifestant par une diminution de la force musculaire. Tiré de : ROBERT, Paul.

Le nouveau Petit Robert. Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. Nouvelle édition. Paris : Dictionnaires Le Robert, 2000. 2841p. ISBN : 2-85036-668-4.

58 Incoordination des mouvements volontaires causée par une affection des centres nerveux. Tiré de ROBERt, Paul. Le nouveau Petit Robert. Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. Nouvelle édition.

Paris : Dictionnaires Le Robert, 2000. 2841p. ISBN : 2-85036-668-4.

59Perte de la vision de la moitié du champ visuel de chaque œil. Tiré de MORIN, Yves [et al.]. Larousse médical.

Paris : édition Larousse, 2005, 1219p. ISBN : 2-03-560265-3. p.465.

60Trouble de la vue, consistant dans la perception de deux images pour un seul objet. Tiré de ROBERT, Paul. Le nouveau Petit Robert. Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. Nouvelle édition. Paris : Dictionnaires Le Robert, 2000. 2841p. ISBN : 2-85036-668-4.

61 Perte d’un des modes de la sensibilité, ou de la sensibilité d’un organe, ou de la sensibilité générale. Ibid.

62 Trouble de la sensibilité se traduisant par la perception de sensations anormales (fourmillement, picotements, brûlures). Ibid.

63 OPPENHEIM-GLUCKMAN, Hélène [et al.]. Vivre au quotidien avec un traumatisé crânien. Guide à l’attention de la famille et des proches. Paris : Éditions du CTNERHI, 2007. 280p.

apparaît dans la phase aigüe du traumatisme crânien et une forme plus tardive pouvant se manifester plusieurs mois après l’accident.

Mais n’oublions pas les troubles invisibles. Ceux-ci altèrent également considérablement la qualité de vie des patients. Comme le dit Jilg (2007)

« la signification et la portée de ces troubles « invisibles » sont souvent bien plus graves pour les personnes atteintes que celles des handicaps visibles » (p.31)64. Bien que non perceptibles au premier abord, ils peuvent grandement interférer dans les relations sociales, familiales et professionnelles, ce qui affecte considérablement le patient et son entourage qui se sentent vite démunis. Parfois même, le patient n’a pas conscience de ces troubles, tout particulièrement ceux qui ont trait au comportement et à la cognition65. Ceci rend encore plus difficile leur acceptation et donc l’engagement dans le processus de réadaptation.

Parmi les troubles invisibles nous trouvons66 :

- Les troubles cognitifs : troubles de la mémoire, de l’orientation spatio-temporelle, de l’attention (distractibilité, incapacité de faire deux choses à la fois), de la concentration, B

- Les troubles du comportement : troubles du caractère (irritabilité, agressivité, ...), troubles de l’humeur (dépression, euphorie, bipolarité, instabilité de l’humeur), troubles anxieux, problèmes sexuels, B

- Les troubles de la communication : troubles de l’articulation de la voix, aphasie67 motrice ou de compréhension, B

- Les troubles sensoriels : du goût, de l’odorat, de l’audition, de la vue, B

- Le ralentissement général : de la pensée, des réactions, du traitement de l’information

64 JILG, Anja .Vivre avec un traumatisme crânio-cérébral. Guide pour les personnes atteintes et leurs proches. 1ère édition. Zürich : FRAGILE Suisse, 2007.72p.

65 OPPENHEIM-GLUCKMAN, Hélène [et al.]. Vivre au quotidien avec un traumatisé crânien. Guide à l’attention de la famille et des proches. Paris : Éditions du CTNERHI, 2007. 280p. p.42.

66 Tiré de JILG, Anja. Vivre avec un traumatisme crânio-cérébral. Guide pour les personnes atteintes et leurs proches. 1ère édition. Zürich : FRAGILE Suisse, 2007.72p. p.29-33 et de OPPENHEIM-GLUCKMAN, Hélène [et al.].

Vivre au quotidien avec un traumatisé crânien. Guide à l’attention de la famille et des proches. Paris : Éditions du CTNERHI, 2007. 280p. p.33-43.

67Trouble de l’expression et/ou de la compréhension du langage oral (surdité verbale) ou écrit (cécité verbale ou alexie, dû à une lésion cérébrale localisée, en l’absence d’atteinte des organes d’émission ou de réception. Tiré de ROBERT, Paul. Le nouveau Petit Robert. Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française.

Nouvelle édition. Paris : Dictionnaires Le Robert, 2000. 2841p. ISBN : 2-85036-668-4.

- La perte d’automatismes : apraxie68 - La fatigue ou les troubles du sommeil

La douleur, et particulièrement les céphalées, font également partie des séquelles qui ne sont pas perceptibles si le patient n’émet pas de manifestations. Celles-ci peuvent tout de même altérer grandement la qualité de vie des patients qui en sont sujets. Selon Cambier [et al.](2004)69 « les céphalées apparaissent souvent au moment où le blessé commence à se lever ; d’abord permanentes, elles tendent ensuite à s’espacer ; elles peuvent être diffuses ou localisées au point d’impact » (p.421). Comme cité auparavant, les patients peuvent également manifester des troubles de la sensibilité de type hyperesthésie. Les sensations de ceux-ci peuvent alors s’en trouver exacerbées, voire douloureuses70.