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Chapitre 7 : Choix des variables

1) Répartition par classes d’âges

La population lilloise a une répartition sur le territoire qui varie de manière assez significative en fonction de l’âge. Nous pouvons voir dans la carte 1 que les individus mineurs sont répartis de manière assez uniforme dans le pôle urbain et la couronne périurbaine. Ils sont toutefois également présents de manière assez significative au nord de l’aire d’étude, proche de la frontière, dans la ville de Roubaix. La répartition de cette classe d’âges est assez similaire pour les autres villes, puisque les individus mineurs sont présents en faible proportion dans la ville- centre, mais de manière plus importante dans le pôle urbain et la couronne périurbaine de chaque ville (cartes 12, 23 et 34). Cette convergence de répartition dans la ville de cette classe

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d’âge est à nuancer pour Marseille, car nous retrouvons des proportions importantes de mineurs dans le quinzième et seizième arrondissement de la ville, au nord de la commune de Marseille. Outre la répartition assez similaire dans les quatre villes étudiées pour cette classe d’âges, il y a également une certaine homogénéité dans les proportions moyennes de cette classe, qui représente entre 20 % et 30 % de la population. Comme nous l’avons évoqué lors de notre choix des classes d’âges, cette classe composée de mineurs a certes un intérêt pour interpréter la répartition des individus qu’elle représente, mais elle nous permet également de repérer les familles. En effet, la grande majorité des individus mineurs ne vie pas seule, mais au sein du foyer familial. Donc d’après l’analyse de la localisation des individus mineurs dans les quatre villes étudiées, nous pouvons dire que les familles sont plutôt localisées en périphérie de la ville-centre, et peu présentes dans celle-ci. Toutefois, il nous faudra croiser ces résultats avec ceux des 25 – 39 ans et 40 – 64 ans pour avoir une information plus significative sur la localisation des familles dans la ville.

La répartition des 25 – 39 ans, classe censée représenter les actifs plutôt jeunes, ne s’apparentent pas du tout à la répartition des mineurs dans les quatre villes. En effet, nous pouvons constater à la fois pour Lille, Paris et Marseille que cette classe d’âges réside essentiellement dans la ville-centre. Toutefois, ces individus ne résident pas seulement dans celle-ci, mais plutôt dans les centres urbains, puisque nous en retrouvons des concentrations importantes à Aix-en- Provence (carte 36), à Roubaix (carte 3) et dans les communes périphériques de Lyon, essentiellement dans l’est de la métropole (carte 25). La localisation parisienne des 25 – 39 ans est particulière, puisque les individus appartenant à cette classe sont certes dans la ville-centre, mais essentiellement rive droite de la Seine, dans le nord de la capitale (carte 14). On retrouve cette catégorie également dans le pôle urbain des villes, dans les espaces proches de la ville- centre. Cette catégorie de population assez jeune est active, et généralement avec une petite famille, ou vivant uniquement en couple, ce qui leur permet d’habiter dans la ville-centre, dans des logements collectifs pas trop spacieux. De plus, le fait que cette population soit active leur permet de se loger dans les villes-centres malgré le prix du foncier onéreux. Nous pouvons penser que les individus de cette catégorie n’habitant pas dans la ville-centre, mais dans le pôle urbain proche, résident dans ces espaces, car ils n’ont pas la capacité financière de se loger dans la ville-centre.

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La répartition des 40 – 64 ans se rapproche plus de celle des mineurs, puisqu’elle se situe dans les mêmes espaces, en couronne périurbaine et dans le pôle éloigné. Pour autant, dans cette classe d’actifs plus âgés, cette répartition est bien plus accentuée que chez les mineurs, dans les quatre villes. En effet, les écarts de concentration sont plus importants que pour les autres classes d’âges étudiées. Plus que la couronne périurbaine, ce sont globalement les espaces nouvellement urbanisés de par l’étalement urbain qui sont principalement occupés par cette classe d’actif. Nous pouvons le voir à Lille (carte 4) au nord-est de l’axe d’urbanisation Lille- Roubaix-Tourcoing — Villeneuve-d’Ascq, ou à Marseille (carte 37), entre la ville-centre et Aix-en-Provence, qui ne sont pas des espaces très éloignés des centralités, mais qui se sont urbanisés que tardivement. Cette fuite de la ville-centre vers les périphéries témoigne souvent de la volonté d’acquérir un bien immobilier à un prix raisonnable, ce qui est difficile à proximité du centre, avec de l’espace, et une qualité de vie supérieure. La forme que prend cette répartition varie selon les villes. Si Marseille et Lille voient cette catégorie très concentrée dans leurs marges, les villes de Lyon (carte 26) et Paris (carte 15) ont une répartition plus hétérogène dans leur couronne périurbaine. Bien que leur concentration soit importante de manière générale dans les espaces périurbains, les fortes concentrations sont réparties dans la couronne périurbaine par fragments. Aucune des deux classes d’actifs n’a donc une répartition similaire à celle des mineurs. Nous ne pouvons donc pas définir une répartition uniforme de la « famille ». Celle-ci réside entre la répartition de ces deux classes d’actifs. Néanmoins, il nous reste à étudier la répartition de groupes d’âge, certes qui sort du schéma familial, mais qui complète cette répartition globale de la population d’après la variable sociodémographique.

La répartition des 18 – 24 ans est assez particulière. Comme évoqué précédemment, nous avons choisi de créer cette classe d’âges, assez restreinte, pour étudier particulièrement la répartition des très jeunes actifs et des étudiants. Là encore, la répartition de cette classe d’âge est assez comparable dans les quatre villes. Les individus de cette classe d’âges sont répartis assez uniformément sur l’ensemble du territoire de l’aire urbaine, avec cependant une concentration supérieure dans la ville-centre. Plus on s’éloigne de celle-ci, plus la concentration de ce groupe d’individus diminue. Malgré cette répartition assez uniforme, il existe de fortes concentrations très localisées dans certains IRIS que ce soit à Paris (carte 14), à Lyon (carte 25) ou à Marseille (carte 36). Ces fortes concentrations s’expliquent avant tout par la proximité de ces IRIS de centres universitaires. C’est encore plus identifiable dans l’aire urbaine de Marseille, où sans surprise la ville d’Aix-en-Provence se distingue, mais où les plus fortes concentrations de cette

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classe d’âge se situent au sud-est de Marseille, sur le campus universitaire de Luminy, assez isolé du reste de l’urbanisation, et donc où les étudiants sont fortement surreprésentés. Par ailleurs, nous pensons que cette catégorie reste toutefois assez présente dans le pôle urbain et la proche couronne périurbaine, car c’est une population qui vit encore souvent dans le foyer familial.

Le dernier groupe de la population est composé d’individus étant âgés de plus de 65 ans, donc de personnes inactives. Leur structure de répartition est plus floue, et plus singulière à chaque ville. Cette classe se caractérise principalement par son homogénéité relative dans les métropoles, leur concentration étant bornée la plupart du temps entre 20 % et 30 %. Un des foyers communs des plus de 65 ans est la ville-centre, qui n’accueille pas de très fortes concentrations d’individus de cette catégorie, mais qui en a une concentration légèrement supérieure que sur le reste du territoire. Ensuite, le peuplement des périphéries diffère. Alors que dans le cas de Paris (carte 16) et Marseille (carte 38), nous retrouvons des concentrations assez importantes de plus de 65 ans dans les marges de la couronne périurbaine, à Lyon (carte 27) et à Lille (carte 5) ce sont plutôt les espaces du pôle urbain proche qui ont une forte concentration d’individus de cette catégorie. Cette différence de répartition peut avant tout s’expliquer par des contextes locaux. Dans le cas de Paris et Marseille, ce sont des villages assez éloignés de l’urbanisation de la ville-centre qui sont fortement concentrés en population de plus de 65 ans, qui font partie de notre aire d’étude à la faveur de la périurbanisation qui a amené des personnes actives à habiter dans ces petites centralités assez isolées.

La répartition de la population en fonction de la dimension sociodémographique nous a montré une certaine répartition de l’espace, avec certaines structures assez claires. Toutefois, si les cartes univariées sont un bon outil pour découvrir chaque variable et sa répartition sur le territoire, elle ne nous permet pas de quantifier l’inégalité de la répartition de chaque groupe, ou d’étudier toutes les variables de même nature simultanément. Nous approfondirons par la suite avec d’autres outils d’analyse la répartition par groupes d’âges de la population, et nous allons maintenant passer à la présentation des répartitions de la population d’après l’aspect socioéconomique.