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Liste des tableaux Tableau 1 : Cible et effets des hormones de l'adénohypophyse

PARTIE 2 : RAPPELS ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES

II. La prolactine : Rappels physiologiques

4. Régulation de la synthèse et de la sécrétion 22,23,

4.1. Régulation hypothalamique

4.1.1. Facteurs inhibiteurs = Prolactin inhibiting factor (PIF)

- La dopamine :

La dopamine est l’inhibiteur principal de la sécrétion de prolactine, elle est synthétisée dans l’hypothalamus au niveau du noyau arqué par les neurones tubéro- infundibulaires.

Elle peut être stockée et désaminée par une mono amine oxydase ou être libérée dans la zone externe de l’éminence médiane.

En plus d’inhiber sa sécrétion et sa synthèse, la dopamine bloque la division cellulaire ainsi que la synthèse de l’ADN de la prolactine.

Son mécanisme d’action consiste à se lier aux récepteurs dopaminergiques D2 des cellules lactotropes hypophysaires après avoir circulé au travers du système porte hypophysaire. L’activation des récepteurs D2 provoque alors une inhibition de l’adénylate cyclase et de la synthèse de l’AMPc intracellulaire, une inhibition de l’hydrolyse des phosphatidylinositols par la phospholipase C et la synthèse d’un autre phospholipide membranaire, l’acide arachidonique.

Ces récepteurs semblent aussi liés à des canaux bloquant ainsi la pénétration du calcium, indispensable à l’exocytose des granules de sécrétion de prolactine.

- L’acide gamma-aminobutyrique (GABA) :

Cet acide est véhiculé par le système porte hypothalamo-hypophysaire du noyau arqué de l’hypothalamus jusqu’à l’antéhypophyse.

On retrouve des récepteurs spécifiques pour le GABA sur les cellules lactotropes qui permettent ainsi l’inhibition de la sécrétion de prolactine. A ces récepteurs s’ajoute la présence de terminaisons nerveuses sensibles au GABA au niveau de l’éminence médiane.

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Cet effet inhibiteur est complètement indépendant de celui de la dopamine et moins puissant.

- La somatostatine :

La somatostatine est un peptide hypothalamique connu pour son action inhibitrice sur la libération de l'hormone de croissance. Elle possède également un potentiel inhibiteur à la fois sur la TSHet la prolactine.

Son effet reste modeste sur la sécrétion basale de la prolactine mais devient très appréciable lors des hyperprolactinémies ce qui pourrait en faire une option thérapeutique future.

- Le GAP (gonadotropin releasing hormone associated peptide) :

Le GAP est un peptide de 56 acides aminés, sa séquence étant contenue dans le même précurseur que la GnRH, il est co-traduit en même temps que celui-ci.Il inhibe la sécrétion de prolactine à des concentrations plus faibles que celles de la dopamine et simule très efficacement la sécrétion de LH.

4.1.2. Facteurs stimulants

- La thyrotropin releasing hormone :

C’est un tripeptide hypothalamique principalement responsable de la libération de TSH atteignant l’antéhypophyse par le système porte hypothalamo-hypophysaire et se liant aux récepteurs des cellules lactotropes.

La TRH induit une sécrétion biphasique de la prolactine par une double action sur sa libération (à partir des granules de sécrétion) et sur sa biosynthèse.

Lors de la 1e phase, les récepteurs de la TRH sont couplés à la phospholipase C. Leur

activation induit la synthèse d’inositol triphosphate et la libération de calcium à partir des stocks intracellulaires, ce qui permet la libération de prolactine stockée dans les granules de sécrétion.

La seconde phase de la réponse fait intervenir l’ouverture de canaux calciques membranaires, ce qui stimule l’expression du gène puis la sécrétion de la prolactine. Sa synthèse se fait par accroissement de quantité d’ARNm en augmentant la transcription du gène de la prolactine ainsi que la demi-vie de ses ARNm.

La durée d’action de la TRH est accentuée par la suppression au préalable de la dopamine.

La réponse des cellules lactotropes est favorisée par l’estradiol qui entraine une augmentation du nombre de récepteurs à la TRH et accroit la transcription du gène de la prolactine.

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De plus, les hormones thyroïdiennes ont également un rôle dans la réponse des cellules lactotropes à la TRH, celle-ci est affaiblie par l’hyperthyroïdisme et augmentée par l’hypothyroïdisme, en raison d’un effet inhibiteur de la T3 sur la transcription du gène de la prolactine.

- Le peptide vasointestinal :

C’est un peptide de 28 acides aminés qui est présent au niveau du système nerveux central et dans le tractus gastro-intestinal.

Il exerce une action positive sur la synthèse de prolactine par une stimulation de l'activité de l’adénylate cyclase au niveau cellulaire amplifiant ainsi la transcription du gène de la prolactine.

A cela s’ajoute le fait que les œstrogènes augmentent l’expression du gène du VIP dans l’hypothalamus.

- La sérotonine :

La sérotonine agirait en inhibant la libération de dopamine hypothalamique tout en stimulant la TRH et le VIP. La sécrétion basale de prolactine est indépendante de celle- ci.

- L’angiotensine II :

Elle agit directement sur les cellules lactotropes possédant des récepteurs spécifiques, son activité est superposable à celle de la TRH sur la sécrétion de prolactine.

- L’ocytocine :

Hormone post-hypophysaire, sa libération est stimulée par la succion du mamelon par le nouveau-né. Rejoignant l’antéhypophyse par le système porte, elle vient stimuler la production de prolactine après liaison à des récepteurs spécifiques des cellules lactotropes.

- Les opioïdes

Les opiacés endogènes (enképhalines et β endorphines) possèdent également la propriété de favoriser la sécrétion de prolactine par le biais d’une interaction avec les neurones dopaminergiques tubéro-infundibulaires en levant l’inhibition dopaminergique de façon partielle.

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- Autres facteurs :

Il existe d’autres facteurs capables eux aussi d’augmenter la libération de la prolactine, ils sont cependant encore mal caractérisés et leur importance physiologique reste encore à éclaircir.

On trouve la bradykinine, la neurotensine, la bombésine, la galanine, la substance P, la cholécystokinine, la vasopressine, la mélatonine.

4.2. Autorégulation

Il existe un phénomène de rétrocontrôle de la prolactine sur sa propre sécrétion par une boucle de type paracrine impliquant des mécanismes dopaminergiques. C’est au niveau de l’hypophyse que la prolactine préalablement libérée par les cellules lactotropes va venir augmenter l’affinité des récepteurs membranaires D2 pour la dopamine.

Elle agit aussi au niveau de l’hypothalamus où elle a une action sur les neurones à dopamines équipés de récepteurs à prolactine et accroissant ainsi la synthèse de dopamine et sa concentration dans le sang portal hypophysaire.

Ce rétrocontrôle négatif est un mécanisme physiologique permettant de réguler les sécrétions hormonales dans le but de maintenir un taux hormonal stable.