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macroéconomiques : quelques faits stylisés

2.3.2 Régime de change et croissance

Les effets potentiels de la politique de change en termes de croissance écono-mique ont reçu aussi une attention particulière. La nature du régime de change

adopté par un pays donné peut avoir des conséquences sur la croissance à moyen terme directement à travers ses effets sur les ajustements aux chocs (Friedman, 1953 ; De Vita et Kyaw, 2011) ou indirectement via son impact sur des détermi-nants importants de la croissance économique tels que l’investissement par le biais des taux d’accumulation et de productivité totale des facteurs, le commerce ex-térieur et le développement du secteur financier (Ghosh et al, 1997 ; Edwards et Yeyati, 2003 ; Calvo et Mishkin, 2003 et Aloui et Sassi, 2005). L’impact du régime de change sur la croissance n’a pas été clairement tranché par la théorie écono-mique. Certains auteurs défendent une influence positive du régime de change fixe sur la croissance (Aizenman et Haussman, 2000 ; Dubas, 2009 et Bodea, 2010) alors que d’autres retiennent une influence négative (Schnabl, 2009).

Ainsi, par rapport à la croissance du PIB réel par tête, les pays qui fonctionnent en régime de change intermédiaire présentent de meilleures performances (Figure 2.5). En régime de coin, les pays ont souvent connu des récessions jusqu’au début des années 1990, atteignant même un niveau de 16% pour les pays en régime de change flexible en 1990. Toutefois, à partir de 1994, la tendance a changé et les taux de croissance par tête ont, dans la plupart des cas, été positifs, ressortant en moyenne, pendant la période 2000-2010, à 2,7% pour les pays en régime de change intermédiaire, suivis des pays en régime de change flexible avec 2,4% et 1,8% pour les pays en régime de change fixe.

S’agissant du PIB réel, une croissance à deux chiffres n’a été atteinte qu’en 1997 par les pays en régime de change flexible (Figure 2.6). Pendant la période 2000-2010, les pays en régime de change plus souple enregistrent une croissance identique du PIB réel d’environ 4,9% alors qu’elle est de 4,2% pour le groupe des pays en régime de change fixe.

2.3 Choix du régime de change et performances macroéconomiques :

quelques faits stylisés 130

Fig. 2.5 – Croissance du PIB réel par tête en Afrique

Sources : WDI, 2012 et calculs de l’auteur

Fig.2.6 – Croissance du PIB réel en Afrique

Pour certains déterminants de la croissance comme l’investissement, son évolu-tion s’est inscrite dans une tendance stable autour de 20% du PIB dans le groupe des pays en change fixe et dans celui des pays en change intermédiaire (Figure 2.7). Plus précisément, le niveau de l’investissement est en moyenne de 21% du PIB dans le premier groupe de pays et de 23% du PIB dans le deuxième groupe de pays. Bien qu’il y ait eu des baisses au début des années 1990 et au milieu des années 2000, le niveau d’investissement en pourcentage de PIB a connu une tendance haussière avec une moyenne de 16% pendant la période 1980-2010.

Fig. 2.7 – Evolution du niveau d’investissement en Afrique (en % du PIB)

Sources : WDI, 2012 et calculs de l’auteur

Concernant le degré d’ouverture commerciale15, il a été plus élevé pour le groupe de pays en régime de change flexible jusqu’en 1992 et a suivi une baisse

15L’ouverture commerciale est calculée par le rapport de la somme des importations et des exportations de biens et services sur le PIB réel.

2.3 Choix du régime de change et performances macroéconomiques :

quelques faits stylisés 132

plus ou moins régulière pendant la période 1989-2002 avant d’entamer une remon-tée pendant ces dernière années (Figure 2.8). Ainsi, d’un niveau de 120% en 1989, l’ouverture commerciale dans le groupe des pays en régime de change flexible est ressortie à 47,2% en 2002 pour s’établir à 85,5% en 2010. L’évolution du degré d’ouverture commerciale fait ressortir une tendance haussière aussi bien dans le groupe des pays en régime de change fixe que dans le groupe des pays en régime de change intermédiaire qui, à partir de 2006, enregistre une baisse des échanges. Dans l’ensemble de la période 1980-2010, le niveau d’ouverture commerciale est estimé à 78,5% en régime de change fixe, 68% en régime de change intermédiaire et 62,6% en régime de change flexible.

Fig.2.8 – Evolution du Degré d’ouverture commerciale en Afrique (en % du PIB)

Sources : WDI, 2012 et calculs de l’auteur

S’agissant du compte courant, les pays en régime de change intermédiaire enre-gistrent les meilleurs soldes pendant la période 1994-2010 (Figure 2.9). En effet, les

pays en régime de change intermédiaire enregistrent un solde du compte courant de -3,16% du PIB alors que la dégradation de ce dernier est de -5,3% pour les pays en régime de change fixe et -7,03% pour les pays en régime de change flexible. Les soldes du compte courant en pourcentage du PIB se sont plus dégradés pendant la période 1995-2000 dans les pays en régime de change fixe et flexible alors que dans les pays en régime de change intermédiaire, les dégradations les plus élevées de ce solde sont celles de la période 2007-2010.

Fig. 2.9 – Evolution du solde du compte courant en Afrique

Sources : WDI, 2012 et calculs de l’auteur

Malgré des baisses en 1992 pour les pays en change fixe, pendant la période 1989-1995 pour les pays en régime de change flexible et pendant la période 1999-2005 pour ceux en change intermédiaire, le niveau de développement financier16

16Le ratio de la masse monétaire (M2) sur le PIB est utilisé comme proxy pour la mesure du développement financier.

2.4 Etude empirique de l’impact des régimes de change sur l’inflation

et la croissance en Afrique 134

a, dans la plupart des cas, eu une tendance haussière (Figure 2.10). Il est en moyenne égal à 26 points de pourcentage pour les groupes de pays en régime de coin et est de 35 points de pourcentage pour le groupe des pays en régime de change intermédiaire.

Fig. 2.10 – Evolution du niveau de développement financier en Afrique

Sources : WDI, 2012 et calculs de l’auteur

2.4 Etude empirique de l’impact des régimes de