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Les composantes de l’indice harmonisé des prix à la consommation

Les déterminants de l’inflation dans la zone UEMOA

1.1.1 Les composantes de l’indice harmonisé des prix à la consommation

Les statistiques de l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC) publiés par la commission de l’UEMOA2 montrent que celui-ci s’est caractérisé en moyenne par une faible hausse ces dernières années aussi bien dans l’union prise dans son ensemble (Tableau 1.1) que dans chaque pays (Tableau 1.2).

En effet, du fait que l’indice global est obtenu par une moyenne pondérée d’indices intermédiaires, il devient intéressant à notre niveau de montrer les groupes

1.1 Les faits stylisés de l’inflation dans les pays de l’UEMOA 28

de produits3, dont l’évolution influencent de façon très importante l’indice global. Ainsi, compte tenu de leur poids dans le panier de l’indice et de l’amplitude des mouvements de prix qu’ils ont connus, les groupes de produits ont contribué de manière très différente à la variation de l’indice global du niveau général des prix (Tableaux 1.1 et 1.3).

– L’indice des produits alimentaires et boissons non alcoolisées a imprimé son sens de variation à l’indice globale de l’union et dans chaque pays. Bien qu’ayant connu une faible variation moyenne (1%), les produits alimentaires ont fortement contribué à l’évolution de l’inflation dans la zone. A l’échelle de l’Union, la contribution de ce groupe est estimée à plus de 33%. A part la Côte d’Ivoire pour laquelle la contribution des produits alimentaires est à 7%, tous les pays de l’Union ont été confrontés à une contribution à deux chiffres voire à trois chiffres de ce groupe de produits. Ainsi, au Niger et au Sénégal, les contributions de l’évolution des produits alimentaires sur l’indice global sont respectivement de 117% et 127%. La contribution la plus faible de ce groupe est constatée au Togo avec 25%. Au Bénin et au Burkina, la contribution de ce groupe se trouve aux environs de 37% alors qu’au Mali et en Guinée Bissau, elle est respectivement de 50% et 69%.

– A cela s’ajoute les prix des services hôteliers et restaurants qui ont varié en moyenne de 1,8% et contribué à hauteur de 16,7%. Cette contribution assez conséquente de ce groupe est relative à celles au Bénin, en Côte d’Ivoire mais surtout au Sénégal. Dans ces pays, les prix des services hôteliers et restaurants ont évolué en moyenne de 1,8% au Bénin et en Côte d’Ivoire et

3Dans les rapports sur l’évolution des prix au sein de l’UEMOA, ces groupes sont appelés "fonction de consommation"

de 2,3% au Sénégal avec des contributions respectives de 12%, 18% et 45%. – Il s’en suit les prix des transports qui ont connu une évolution moyenne de 1,2% pour une contribution à l’indice global de 14,6%. Les prix du transport ont plus contribué à l’inflation en Guinée Bissau (51,5%), au Bénin (39%), au Burkina (29%) et au Mali (13%). Au cours de cette période, la variation moyenne des prix du transport dans ces pays est de 5,8% au Bénin, 2,8% au Burkina, 2,4% en Guinée Bissau et 1,9% au Mali.

– Parmi les produits qui ont fortement contribué à l’inflation globale dans la zone pendant la période 2012-2015, on peut noter les articles d’habillement et chaussures dont les prix ont augmenté en moyenne de 1,9% avec une contri-bution de 12,5%. Cette part élevée de ce groupe dans l’évolution de l’indice est imputable à l’évolution moyenne de 4% des prix des articles d’habillement et chaussures en Côte d’Ivoire avec une contribution à l’inflation de ce pays de 29%.

– S’agissant des prix du logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles, ils ont évolué en moyenne de 1%. Leur contribution à l’évolution de l’indice global dans l’Union est estimée à 10,4%. Cette contribution traduit les va-riations moyennes des prix de ce groupe au Burkina (3%), en Côte d’Ivoire (1,8%), en Guinée Bissau et au Mali (2,6%) et, au Togo (3%). Dans ces pays, ce groupe de produits à contribué à l’évolution moyenne de l’indice global de prix à hauteur de 26% au Burkina, 18% en Côte d’Ivoire, 25% en Guinée Bissau, 16% au Mali et 22% au Togo.

– Pour les autres groupes de produits, certains n’ont pas contribué à l’évolution de l’inflation pendant la période 2012-2015. Il s’agit du groupe des boissons alcoolisées, tabac et stupéfiants, du groupe des produits de la santé et du

1.1 Les faits stylisés de l’inflation dans les pays de l’UEMOA 30

groupe des activités de loisirs et de culture. D’autres prix ont contribué mais à des niveaux relativement faibles. Il s’agit des prix de l’enseignement qui ont connu une évolution moyenne de 3,5% et ont contribué à hauteur de 8% traduisant les contributions de 14% en Côte d’Ivoire et de 18% au Sénégal. Il y a aussi les prix du groupe des meubles, articles de ménage, entretien courant du foyer et les prix du groupe des biens et services divers. Ces deux groupes ont une même contribution de 4,2% et une évolution moyenne des prix identique à 1,5%. Pour le groupe des meubles, articles de ménage, en-tretien courant du foyer, la contribution la plus élevée est notée au Niger avec 10,3% alors que la contribution la plus élevée pour les prix des biens et services divers est constatée au Togo avec 12,5%.

– Contrairement à tous ces groupes de produits qui ont été à l’origine de la hausse des prix dans l’Union, les prix de la communication ont été les seuls à ressortir en baisse pendant la période 2012-2015. Ces prix ont diminué en moyenne de 0,8% et ont contribué à une baisse des prix de 4,2% imputable principalement aux contributions négatives de 30% en Guinée Bissau et 38% au Niger.

Après avoir analysé les composantes de l’indice harmonisé des prix à la consom-mation permettant de mesurer l’inflation, nous allons aborder l’orientation globale de celle-ci au cours des dernières décennies.