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Les réfugiés congolais : une expérience nouvelle pour le Gabon

CHAPITRE 1 : LES REFUGIES CONGOLAIS AU GABON

2. Les réfugiés congolais : une expérience nouvelle pour le Gabon

L’arrivée des réfugiés congolais a constitué incontestablement une expérience nouvelle d’accueil des réfugiés pour l’Etat gabonais tant par la gestion de ces frontières, par l’afflux démographique très important de ces personnes que par les enjeux politiques. Pour montrer cette nouveauté, nous allons dans cette section aborder les questions politique et démographique. Pour ce qui concerne la gestion des frontières, nous y reviendrons dans la deuxième partie de ce travail.

A. Le conflit congolais au cœur de l’Etat gabonais

Si la présence des réfugiés n’est pas nouvelle pour les autorités politiques gabonaises, celle des Congolais leur pose un nouveau défi : celui de gérer les réfugiés et la crise politique congolaise avec des acteurs ayant des relais au sein du pouvoir gabonais. En réalité, le fait nouveau qui accompagne l’arrivée des réfugiés congolais au Gabon, c’est l’implication directe des autorités gabonaises dans la crise congolaise. Une forme de transposition du conflit s’est produite au cœur de l’Etat gabonais avec une collision d’intérêts des dirigeants autour de deux camps qui se sont particulièrement affrontés.

L’observation de la vie politique gabonaise pendant le conflit congolais a donné l’impression que le président Omar Bongo a partagé sa médiation à discuter avec les acteurs politiques congolais et à calmer les ardeurs des personnalités de son entourage regroupés en deux groupes. Le premier était conduit par sa femme40, fille de Denis Sassou-Nguesso, un des principaux belligérants qui est sorti vainqueur de la guerre. En dépit de la neutralité diplomatique affichée par les autorités gabonaises, il est difficile de croire que Denis Sassou- Nguesso ayant sa fille à la présidence gabonaise n’a pas essayé d’user de ce rapport pour ramener à lui les faveurs et le soutien du Gabon. La diplomatie fonctionne aussi sur la base des intérêts et des liens des personnes.

L’autre groupe était dirigé par Zacharie Myboto, membre influent durant un quart de siècle du parti d’Omar Bongo au pouvoir depuis 1967 et membre de tous les gouvernements

jusqu’à sa démission en 200141. En plus de son influence dans le cercle de l’Etat, sa fille Chantal a eu une longue liaison avec Omar Bongo qui était sa conseillère très écoutée dans les années quatre-vingt-dix. De plus, une des sœurs de Chantal, Yolande a épousé un neveu d’Omar Bongo et une autre, Suzanne, a failli épouser un des fils d’Omar Bongo, Landry. Par ailleurs, Zacharie Myboto est natif de Mounana au sud-est du Gabon dans la province du Haut-Ogooué, c’est-à-dire, la province dont était aussi originaire Omar Bongo. Tous ces liens donnaient à Zacharie Myboto une certaine puissance et une écoute particulière auprès du chef de l’Etat. Or, Zacharie Myboto est issu du même groupe ethnique42 que Pascal Lissouba, second protagoniste de la guerre congolaise, qui a perdu son fauteuil présidentiel au profit de Denis Sassou-Nguesso et dont il semblerait qu’ils aient des liens de parenté en dehors de l’appartenance au même groupe ethnique. Donc, nous pouvons clairement observer que chaque camp en conflit au Congo avait des relais au sommet de l’Etat gabonais, ce qui constitue une situation inédite. La confrontation de ces intérêts était manifeste et cela a été indubitablement un élément nouveau que le Gabon a dû gérer dans l’accueil des réfugiés congolais. Cette opposition entre les deux camps n’a pas été facile à maintenir. D’ailleurs, le passage de Zacharie Myboto dans l’opposition au régime d’Omar Bongo est probablement l’une des conséquences de cette situation, d’autant plus qu’« un article du Canard enchaîné

du 13 août43 révèle comment en marge de la négociation de Libreville, le président gabonais prend fait et cause pour son beau-père Sassou-Nguesso auquel il pourvoit aide matérielle et assistance militaire » (Yengo, 2006 : 288).

Sur le plan démographique, cette arrivée des réfugiés congolais a modifié profondément la structure démographique et la répartition spatiale des réfugiés que le Gabon avait connus jusqu’à présent. C’est ce que nos analyses de la section suivante montrent.

41 Il a démissionné du gouvernement dans lequel il a siégé depuis 1978 le 11 janvier 2001. Il démissionne du

PDG (Parti démocratique gabonais), parti au pouvoir et dont il a été Secrétaire administratif 17 ans durant et crée le 30 avril 2005 son propre parti l’UGDD (Union gabonaise pour la démocratie et le développement). Ce parti a fusionné le 10 février 2010 avec deux autres partis à savoir le MAD (Mouvement africain pour le développement) et le RNR (Rassemblement national des républicains) pour donner naissance à l’UN (Union Nationale). En plus de Zacharie Myboto, ce nouveau parti compte parmi ses fondateurs d’anciens barons du PDG. Parmi ceux-ci, il y deux anciens premiers ministres (Casimir Oyé Mba et Jean Eyéghé Ndong, le dernier premier ministre d’Omar Bongo), d’anciens ministres (André Mba Obame et Paulette Missambo) et un ancien candidat à l’élection présidentielle d’août 2009, Bruno Ben Moubamba.

42 Le groupe nzèbi. 43 De l’année 1997.

B. Démographie de la population réfugiée au Gabon

En plus de nos enquêtes de terrain, nos analyses s’appuient sur les statistiques du HCR. Dans cette section, nous allons les examiner en faisant leur étude démographique. Si nous n’avons pas pu avoir des statistiques de la croissance des réfugiés au Gabon depuis le passage des enfants biafrais, il est par contre possible de voir cette évolution de 2000 à 2006 comme le montre la figure 1 :

Figure 1 : Evolution du nombre des réfugiés présents au Gabon de 2000 à 2006

0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000 20000 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Année Nombre de réfugiés

Source : Réalisé sur la base des rapports du HCR-Gabon de 2000 à 2006.

La lecture de ce graphique indique que le nombre des réfugiés au Gabon a été décroissant de l’année 2000 (17900 réfugiés) à l’année 2006 (8470 réfugiés), soit une baisse de 52,70%. Mais, cette décroissance n’est pas continue dans la mesure où après l’année 2002 avec 13473 réfugiés, une légère croissance du nombre des réfugiés s’est produite en 2003 et 2004, avec respectivement 14000 et 13700 réfugiés, pour décroître à nouveau jusqu’à 2006. Comment pouvons-nous expliquer cette évolution ? Plusieurs raisons peuvent certainement être évoquées pour apporter un éclairage à cette évolution du nombre des réfugiés au Gabon. Nous retenons deux explications, à savoir : le décompte fait par le HCR et la situation politique des principaux pays pourvoyeurs de ces réfugiés qui viennent au Gabon. Pour

soutenir ces deux raisons, nous allons nous servir d’abord de la figure 2, puis dans un second temps du tableau 1.

Figure 2 : Différents mouvements des réfugiés au Gabon de 2000 à 2005

0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Année fu g s Arrivée Rapatriement Réinstallation Autres départs

Source : Réalisé sur la base des rapports du HCR-Gabon de 2000 à 2006.

Sur ce graphique nous pouvons suivre les mouvements d’arrivée, de rapatriement, de réinstallation et autres des réfugiés au Gabon de l’année 2000 à l’année 200544. Nous voyons ainsi que l’année 2000 a enregistré un nombre important d’arrivées de réfugiés avec 5400 réfugiés alors que l’année 2005 n’a vu venir que 71 personnes. Le HCR comptait 12603 réfugiés au 1er janvier 2000. Or, à la fin de cette année, nous n’avons plus que 17900 réfugiés, soit une différence de 5300 réfugiés. Les années où les opérations de rapatriement, de réinstallation et autres départs ont été plus importantes comme en 2001, 2002 et 2005, nous observons que ce sont les années où le nombre des réfugiés a diminué. Mais, comment expliquer la légère croissance des réfugiés en 2003 et 2004 alors même que les opérations de départs sont importantes ?

44 Pour le HCR, les autres mouvements sont les décès, les personnes enregistrées avant sous le statut de

demandeurs d’asile, etc. Par ailleurs, nous limitons ce graphique à l’année 2005 simplement parce que pour l’année 2006, les statistiques que nous avons eu du HCR n’avaient encore enregistré les mouvements que jusqu’au mois de juin.

L’explication principale de cette croissance réside dans la façon de compiler les informations par le HCR et par les activités de cette institution. Le HCR, en effet, ne fait pas de recensement systématique toutes les années. Il procède aux opérations de recensement ponctuelles telles que celles effectuées en 2003 et 2005. Pour mettre à jour ses fichiers, il prend simplement en compte les personnes qui signalent leur arrivée, celles qui sont officiellement rapatriées et réinstallées. Les réfugiés avec qui il a perdu contact après un

temps sont considérés comme partis ou ayant changé de statut45. Pour organiser les

rapatriements, en 2003, le HCR a organisé un dénombrement des réfugiés sur le territoire. Deux catégories de personnes se sont alors manifestées.

D’une part celles n’ayant pas jusqu’à présent voulu être listées par les autorités qui ont finalement décidé de le faire. D’autre part, en dépit de la signature de l’accord de cessez-le- feu et de la proclamation de la fin de la guerre au Congo en 2001, les réfugiés venant de ce pays n’ont pas arrêté de rentrer au Gabon. Le deuxième groupe est constitué de ces personnes qui ne faisaient que rentrer sur le sol gabonais. Il faut noter par ailleurs que certains réfugiés déjà installés ont fait venir les parents qui n’avaient pas pu partir durant la guerre. Quand ils arrivaient, ils se présentaient au HCR et se faisaient passer pour des personnes venues depuis longtemps mais qui ne s’étaient pas fait recenser. Etant donné que le HCR n’avait pas les moyens de vérifier ces informations, il les listait et instruisait leurs dossiers auprès de la CNR pour une reconnaissance légale. Ces deux situations ont provoqué une légère croissance du nombre des réfugiés en 2003 et 2004.

En plus de cette explication, un autre phénomène consistant pour les réfugiés à ne pas signaler leurs départs est à noter. Nous avons eu des entretiens avec des réfugiés angolais ou tchadiens au cours desquels nous nous sommes rendu compte que dans ces communautés, des personnes, en arrivant, se présentent au HCR et dans les différents services déclarer leur présence sur le territoire gabonais et demander protection, mais a contrario, quand elles sortent, elles ne le signalent pas. Le HCR les comptabilise toujours les années suivantes. Aussi, les réfugiés qui ne renouvellent pas leurs papiers devraient normalement être rayés des listes du HCR. La question de savoir si cela est fait demeure posée. De plus, un dernier

45 Lors de nos passages par exemple à l’Ambassade du Congo à Libreville et de nos discussions avec les

travailleurs et les autorités de cette institution, nous avons découvert que des réfugiés congolais se rendent à l’Ambassade pour obtenir un document leur permettant d’aller aux services de l’immigration du Gabon pour se faire délivrer une carte de séjour en tant qu’immigré. Or, ces personnes ne sont pas rayées des effectifs des réfugiés du HCR et sont toujours prises en compte dans les statistiques du HCR.

groupe de réfugiés est constitué de ceux ayant participé aux opérations de rapatriements mais sont revenus. Toutes ces personnes gonflent les chiffres qui ont vu le nombre de réfugiés croître.

Quant à la baisse considérable des réfugiés observée durant l’année 2005, l’explication se trouve probablement dans le recensement fait cette année. Le rapport du HCR admet qu’un grand nombre de réfugiés ne se sont pas manifestés pour être comptés. Le HCR les a considérés comme des départs. Ainsi, on note 4800 autres départs cette année. Mais, cette explication n’est pas la seule. Il faut aussi prendre en compte les situations politiques des pays pourvoyeurs de réfugiés. Pour conduire notre démonstration, nous allons nous servir du tableau suivant :

Tableau 1 : Répartition de la population réfugiée au Gabon par nationalité de 2000 à 2006 Année Pays 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Congo 17555 15009 11945 12122 11988 7298 7223 Tchad 39 189 1053 1312 1216 874 885 Guinée-Equatoriale 123 123 123 80 81 34 25 Angola 37 37 124 132 132 53 59 RDC 20 21 42 72 83 90 83 Rwanda 78 78 88 104 103 62 62 Centrafrique 17 17 9 9 9 3 4 Burundi 23 23 39 45 45 36 36 Sao-Tomé et Principe 6 21 36 36 36 23 23 Soudan 4 6 4 5 5 7 7 Cameroun 4 4 1 0 0 0 0 Comores 1 1 0 3 3 0 0 Liberia 12 12 8 10 10 3 2 Mauritanie 20 20 28 30 30 22 22 Togo 5 5 13 18 18 18 16 Autres 38 20 19 27 28 22 23 Total 17982 15587 13473 14005 13787 8545 8470

L’analyse du tableau permet de constater que les réfugiés accueillis au Gabon viennent des pays africains, principalement des pays de l’Afrique centrale tels que l’Angola, la RDC, le Congo, le Rwanda, la Guinée-Equatoriale, le Burundi, etc. Mais aussi des pays très éloignés géographiquement comme le Togo, la Mauritanie ou le Libéria ainsi que nous pouvons l’observer sur la carte 5. Plus les pays sont proches du Gabon, plus ils ont un nombre élevé de réfugiés puisque la marche étant le moyen principal de fuite lors des guerres. A l’inverse, plus le pays est éloigné, moins il est représenté. Le cas des Comores qui n’a son maximum de représentation durant ces années qu’en 2003 et 2004 avec 3 réfugiés est illustratif de cette situation. Si nous prenons l’exemple du Soudan empêtré dans une guerre civile, 7 réfugiés maximum (2005 et 2006) ont été recensés par le HCR. Nous avons voulu connaître l’antériorité des réfugiés qui viennent des pays très éloignés pour savoir s’ils sont partis directement de leurs pays pour le Gabon ou bien s’ils avaient d’abord trouvé refuge dans un autre pays. Malheureusement, nous ne sommes pas parvenus à rencontrer un réfugié venant de ces pays lointains.

Les variations du volume global des réfugiés au Gabon dépendent du nombre des réfugiés congolais, équato-guinéens, tchadiens et angolais qui fournissent l’essentiel des réfugiés au Gabon. En 2000, sur les 5400 réfugiés arrivés au Gabon, tous venaient du Congo. Il est probable que le nombre de 12600 réfugiés à la fin de l’année 1999 était déjà constitué par les réfugiés congolais venus depuis le déclenchement de la crise de 1997. Après la chute de Pascal Lissouba, il y a eu une certaine accalmie des combats. La reprise des velléités poussait les populations congolaises à reprendre le chemin de la fuite. Ainsi, en plus des réfugiés congolais venus les années précédentes, un nombre important est arrivé au cours de l’année 2000 au Gabon. La baisse au fur et à mesure du nombre des réfugiés congolais fait aussi baisser le nombre total des réfugiés au Gabon.

Quand nous continuons à regarder le tableau 1, nous voyons que le nombre des réfugiés angolais passe de 37 en 2001 à 132 en 2003, celui des réfugiés tchadiens passe de 189 en 2001 à 1312 en 2003. Ces années correspondent à deux évènements qui peuvent justifier la croissance démographique des réfugiés de ces pays alors que celui des équato- guinéens baissait de 124 en 2001 à 80 en 2003. Concernant la situation de l’Angola, la mort de Jonas Savimbi durant l’année 2002 est certainement l’élément qui a poussé certains Angolais à s’évader dans la mesure où cette mort avait un laps de temps déclenché à nouveau la guerre angolaise. Pour ne pas subir d’éventuelles représailles suite à ce décès et craignant que la guerre ne soit encore sanglante comme elle l’avait été auparavant, il semble que les Angolais ont quitté leur pays pour prévenir cette situation de tension. Pour ce qui est du Tchad, les différentes attaques des rebelles qui veulent déstabiliser le pouvoir en place sont vraisemblablement les sources de l’arrivée massive des réfugiés tchadiens au Gabon au cours de cette année.

Si nous poursuivons le rapport avec les situations politiques au Congo, en Angola et au Tchad, l’accalmie politique qui est revenue dans ces pays en 2005 a certainement aidé les réfugiés à prendre l’initiative de repartir dans leurs pays d’origines, ce qui peut aussi être une des raisons qui explique le nombre important des autres départs de cette année. Mais, comment se compose démographiquement cette population réfugiée au Gabon ?

Etant donné que nous n’avons pas les statistiques de la composition démographique des réfugiés dans leur ensemble, nous nous servirons des figures 3 et 4 des structures par sexe et par âge des réfugiés congolais au Gabon des années 2001 et 2005 pour répondre à cette question. Nous avons choisi l’année 2001 parce qu’elle marque la date de reconnaissance

individuelle des réfugiés congolais au Gabon46. L’année 2005 est la plus éloignée dont nous avons pu nous procurer des statistiques complètes depuis les premières arrivées des réfugiés congolais. Il s’agit de voir les différences entre les structures démographiques de cette population de leur arrivée à leur installation des années après.

Figure 3 : Structure par âge et par sexe des réfugiés congolais au Gabon en 200147

0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000

0 à 4 ans 5 à 17 ans 18 à 59 ans 60 ans et plus Age fu gi é s Femmes Hommes

Source : Réalisé à partir des données du HCR-Gabon, 2001.

Ce graphique montre que la tranche d’âge 18/59 ans est la plus représentée avec 57,40%. La tranche 0/4 ans avec 10,34% et celle des plus de 60 ans avec 1,86% des réfugiés sont faiblement représentées. Si nous adjoignons à la tranche d’âge 18/59 ans celle de 5/17 ans, elles représentent 87,80% des réfugiés congolais au Gabon en 2001. Pour le ratio homme/femme, il n’y a qu’avant 5 ans et après 60 ans que les femmes sont plus nombreuses

46 Normalement les réfugiés congolais venus après 2001, date de la signature du cessez-le-feu, n’avaient plus le

droit d’avoir le statut de réfugié parce que dans le traité tripartite signé entre le HCR, le Congo et le Gabon, la fin officielle de la guerre marquait la fin de l’arrivée des réfugiés au titre de réfugiés prima facie. Mais il faut souligner aussi que dans les rapports du HCR, il n’existe pas de distribution des réfugiés par sexe et par âge de l’année 2000.

47 Les intervalles d’âge que nous avons utilisés pour concevoir ces deux graphiques sont ceux conçus par le

HCR. Dans la tranche d’âge 18/59 ans qui est très large, nous ne sommes pas en mesure de savoir exactement l’âge qui domine cette composition. Les choix d’intervalles du HCR sont très inégaux et les comparaisons sont difficiles à faire. Il faut prendre en compte cette dimension dans les conclusions que nous exposons sur

que les hommes. Sur l’ensemble des réfugiés congolais au Gabon cette année, 14,28% de femmes avaient entre 5 et 17 ans pour 16,12% d’hommes dans le même intervalle d’âge et nous avons 26,24% de femmes contre 31,16% d’hommes pour la tranche 18/59 ans. Qu’en est-il pour l’année 2005 ?

Figure 4 : Structure par âge et par sexe des réfugiés congolais au Gabon en 2005

0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500

0 à 4 ans 5 à 17 ans 18 à 59 ans 60 ans et plus

Age

R

é

fugié

s FemmesHommes

Source : Réalisé à partir des données du HCR-Gabon, 2005.

Pour l’année 2005, les tendances sont pratiquement les mêmes que celles de l’année 2001. Sur la figure 4 nous pouvons observer que l’intervalle d’âge 18/59 ans reste largement le plus représenté avec 55,60% de l’ensemble des réfugiés congolais installés cette année au Gabon. La tranche d’âge 0/4 ans avec 13,67% et la tranche des plus de 60 ans avec 2,10% de réfugiés sont les plus faiblement représentées. Si nous combinons également les intervalles d’âge 18/59 ans et 5/17 ans, nous avons 84,23% des réfugiés. Pour ce qui est de la distribution homme/femme, les femmes sont, comme en 2001, plus nombreuses que les hommes avant 5 ans et après 60 ans. Par contre, nous nous apercevons d’une petite différence dans la tranche d’âge de 5 à 17 ans. Nous voyons en effet que sur l’ensemble des réfugiés congolais au Gabon en 2005, 14,49% étaient des femmes de 5 à 17 ans contre 14,11% d’hommes. Chez les 18 à 59 ans, nous avons 24,75% de femmes pour 30,87% d’hommes. Quelles sont les raisons qui expliquent ces distributions ces deux années ?

Pour expliquer ces proportions, deux explications sont possibles. La première tient du fait que ce sont les personnes valides, en bonne condition physique, qui parviennent souvent à fuir la guerre. Or les jeunes, les adolescents et les adultes physiquement aguerris et dynamiques sont ceux qui vont chercher protection le plus loin possible. Ceci fait que les personnes de 5 à 59 ans soient largement plus nombreuses que les autres. Mais, le Congo est