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Le territoire transfrontalier Niangou (Niari/Ngounié)

CHAPITRE 5 : ETUDE DU TERRITOIRE TRANSFRONTALIER NIANGOU

1. Le territoire transfrontalier Niangou (Niari/Ngounié)

Plusieurs points d’entrées existent le long de la frontière entre le Gabon et le Congo. Dans la province de la Ngounié, on comptabilise trois points officiels142 (Doussala, Lékindou et Malinga). Cette section décrit la frontière gabono-congolaise à partir de l’entrée de Doussala empruntée pour effectuer cette recherche.

A. Présentation de la région frontalière Niangou (Niari/Ngounié)

Le choix du titre de cette section tient de la comparaison faite avec les provinces voisines de la Nyanga et de la Ngounié au Gabon appelées communément Nyangou. Cet exercice cherche à mettre en valeur les points communs entre ces deux régions i.e. Niangou et Nyangou et montrer comment, en faisant fi des limites territoriales étatiques, et en considérant les rapports historiques, la région Niangou, en comparaison avec la Nyangou, peut constituer un ensemble géographique commun pour les populations qui y vivent et donc pour les réfugiés congolais.

Les provinces de la Ngounié et de la Nyanga (carte 16) situées au sud du Gabon couvrent la quasi-totalité du sud-ouest du pays avec une superficie de 59032 km². La Ngounié s’étend sur 38870 km² avec une population évaluée en 1993 à 77781 habitants. Son chef lieu de province est Mouila. La province de la Ngounié est constituée de 9 départements : Tsamba-Magotsi, Ndolou, Mougalaba, Douya-Onoye, Dola, Louétsi-Wano, Louétsi-Bibaka,

141 Nous allons considérer dans cette analyse le département du Niari au Congo et la province de la Ngounié au

Gabon comme un espace géographique commun.

Ogoulou et Boumi-Louétsi143. Elle est peuplée par différents groupes ethniques parmi lesquels les groupes punu, nzèbi, massango, mitsogho, apindji, eshira, vili, bavarama. Quant à la province de la Nyanga, elle a une superficie de 37490 km², avec une population en 1993 qui était de 39490 habitants. Elle est divisée en 6 départements à savoir : Douigny, Doutsila, Mougoutsi, Mongo, Basse-Banio et la Haute-Banio144. Elle est peuplée majoritairement par le groupe ethnique punu, mais on y trouve aussi les Vili, les Loumbou et les Mitsogho.

Carte 16 : Les contours administratifs de la région Nyangou (Nyanga/Ngounié) au Gabon

143 Ces départements ont respectivement pour chefs lieux : Fougamou, Mandji, Guiétsou, Mouila, Ndéndé,

Lébamba, Malinga, Mimongo et Mbigou.

144 Les chefs lieux de ces départements sont : Moabi, Mabanda, Tchibanga, Moulengui-Bindza, Mayumba et

En dehors de Mouila et Tchibanga, les autres villes de ces deux provinces sont des espaces avec peu d’habitants. Les populations vivent principalement des activités agricoles dans ces provinces à cause de l’absence d’industries. Avec la province du Woleu-Ntem, ces provinces aliment les marchés du pays, particulièrement de Libreville et de Port-Gentil, en produits alimentaires locaux tels que le ‘‘manioc’’, la banane plantain, la patate douce et l’arachide. Toutefois, contrairement au Woleu-Ntem, « l’état de la route dans les provinces

du sud du Gabon ne permet pas d’acheminer facilement, sur Libreville et les autres grands centres urbains, ces productions » (Ovono Edzang, 2007 : 145). Cela empêche en

conséquence le développement total de cette activité agricole qui reste lié à la satisfaction des besoins de subsistance. D’ailleurs, les projets de développement agricole comme le projet OZI145 tentés à Lébamba et Ndéndé durant les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix n’ont pas connu de succès à cause de ces raisons. Même chose pour les rizières de Niali dans les environs de Tchibanga développées par les Chinois au cours de cette même période. Signalons, cependant, que dans les deux provinces, l’exploitation forestière reste une des activités qui occupent les populations et leur offre des emplois dans les différents chantiers forestiers. Une partie du bois produit dans ces chantiers est envoyé vers le port à bois de Mayumba pour l’exportation, mais l’essentiel des grumes sont transportées vers Port-Gentil par navigation fluviale sur l’Ogooué à partir de Lambaréné et vers le port à bois d’Owendo dans la banlieue sud de Libreville par voie terrestre.

Les provinces de la Ngounié et de la Nyanga ont un relief découpé entre des massifs montagneux et des plaines. En circulant de l’ouest à l’est, au massif du Chaillu se succèdent les plaines irriguées par la Ngounié. Puis, on trouve les monts Ikoundou et les massifs du Mayombe. Ces deux monts sont séparés entre eux par les plaines de la Nyanga. Ces différents massifs sont couverts par des espaces de forêt. Le réseau hydrographique y est très dense. Les principaux cours d’eau sont : la Ngounié, la Nyanga, la Louétsi, l’Ogoulou, la Boumi, la Dola. Les prospections géologiques ont décelé que les sols de ces provinces, comme l’ensemble du pays, regorgent des ressources minières très importantes mais jusque là non exploitées. On y trouve de l’or, du diamant, du pétrole, etc. dans la Ngounié et, dans la Nyanga du marbre, de la barytine, du talc, etc.

145 Le projet OZI (Opérations Zonales Intégrées) a été un projet d’aménagement d’un ensemble de programmes

agricoles destinés aux populations pour la mise en valeur du secteur agricole. Ces programmes avaient pour buts la recherche appliquée, la vulgarisation des techniques agricoles améliorées, la diversification des activités de production avec l’élevage et la pisciculture et la formation des cadres. Ce projet avait été testé avec les programmes pré-OZI dans les secteurs de Medouneu (Woleu-Ntem), Léconi et Okondja (Haut-Ogooué), Fernan- Vaz (Ogooué-Maritime), Lastourville et Koulamoutou (Ogooué-Lolo), Mouila et Lébamba/Ndéndé (Ngounié).

De l’autre côté de la frontière se trouve le département du Niari146. Situé à l’ouest de la République du Congo, le Niari a pour chef lieu Dolisie. Elle est limitrophe du Kouilou, de la Bouendza, de la Lekoumou, du Gabon147 et de la RDC (carte 17). Le Niari a une superficie d’environ 25950 km² avec une population estimée en 1990 à 197700 habitants. Le Niari est composé aussi d’une multitude d’ethnies comme les Nzèbi, les Bembé, les Dondo, les Tsangui, les Yaka, les Kouni, etc. Le Niari est « une zone montagneuse, couverte de forêts,

incluant les massifs du Mayombe et du Chaillu (400-900m) et entre lesquels s’intercale la vallée savanisée du Niari (100-200m) » (Hecketsweiler, 1990 : 21).

Carte 17 : Découpage administratif du département du Niari au Congo

Cette présentation comparative des régions du Nyangou et du Niangou n’est pas sans intérêt car, les espaces frontaliers sont des lieux d’interfaces qui, souvent dans leurs fonctionnements, se détachent de la centralité nationale qui se forge dans les capitales

146 Le département au Congo équivaut à la province au Gabon.

147 Le Niari partage sa frontière avec 4 provinces du Gabon : la Ngounié, la Nyanga, l’Ogooué-Lolo et le Haut-

politiques des Etats. Pour Karine Bennafla, « une mauvaise accessibilité, un éloignement

géographique par rapport à la capitale politique (…) renforcent le tropisme du territoire limitrophe » (Bennafla, 2002b : 255). Ainsi, la perception de ces espaces frontaliers par les

habitants en général, et par les réfugiés congolais installés à Lébamba en particulier, peut être prise dans une forme de continuité territoriale qui ne se limite pas aux délimitations étatiques. Cette démonstration sera faite dans ce chapitre.

B. Description de la région Niangou sur l’axe Ndéndé/Moungoundi

Pour la réalisation de ce travail, le départ pour se rendre au Congo a eu lieu à Ndéndé pour entrer par Ngongo (carte 18). En parcourant l’axe Ndéndé/Moungoundi et en considérant le premier poste frontière du Gabon à Moukoro et le premier côté congolais à Moussogo, non loin de Moungoundi, la bande frontalière est d’environ 22 km. Quelle est l’accessibilité de cette route ? Quel est son dynamisme ?

Sur cet axe, la signalisation des postes frontières est marquée par des barrières fermées que présentent ces différentes photographies :

Photo 2 : Le poste frontière de Moukoro en allant vers Doussala

Cliché : Wali Wali, 2008.

Photo 3 : Le poste frontière de Moukoro du côté de Ndéndé

Cliché : Wali Wali, 2008.

A Moukoro, lorsque la voiture arrive, un gendarme assurant la garde ouvre la première barrière pour laisser entrer la voiture qui stationne entre les deux barrières (photos 2 et 3). De là, tous les passagers se rendent dans les bureaux des gendarmes (photo 4)148 pour présenter les documents afférents au voyage. Les Gabonais présentent les cartes nationales d’identités et les étrangers, même les Congolais de Brazzaville, doivent être munis de visa ou de laissez-

148 En plus de ce bâtiment où se trouvent leurs bureaux, les gendarmes ont un camp avec une école et un

dispensaire. Environ six et dix gendarmes, selon les périodes, vivent là avec leurs familles. Les autres populations du village sont peu près à 300 m du lieu de regroupement des gendarmes en venant de Ndéndé.

passer faute de quoi, ils paient des sommes allant de 5000 FCFA à plus de 50000 FCFA. Les vivas et les laissez-passer sont délivrés par un service de l’immigration basé à Ndéndé. Ils coûtent en principe 25000 FCFA. Moukoro se situe à 12 km de la ligne frontière avec le Congo. Après le contrôle, le gendarme ouvre la seconde barrière pour permettre aux passagers de continuer le chemin. Il faut parcourir 10 km à partir de là pour arriver à Doussala, dernier village avant la frontière. A Doussala, le poste frontière des militaires se trouve à l’extrémité du village.

Photo 4 : La brigade de gendarmerie de Moukoro

Cliché : Wali Wali, 2008.

A l’inverse de Moukoro, Doussala n’a qu’une seule barrière qui se trouve après les bureaux des militaires (photo 5). Cette barrière se situe exactement à 2 km de la ligne frontière.

Photo 5 : Le poste frontière de Doussala

A Doussala, le camp des militaires est formé de trois maisons d’environ 15 m² chacune. La première occupe les bureaux des militaires, la deuxième est celle dans laquelle ils dorment et la troisième nous n’avons pas pu savoir ce qui s’y trouve. Quatre militaires assurent la garde de la frontière et se relaient toutes les deux semaines avec leurs collègues se trouvant à Mouila. Ce relais justifie le fait que les militaires de Doussala n’aient pas les mêmes structures de vie que les gendarmes de Moukoro dans la mesure où ils n’habitent pas ici en permanence.

A Doussala, les voyageurs passent un second contrôle d’identité après celui de Moukoro. La différence avec le précédent contrôle est qu’ici tout le monde, nationaux et étrangers, doit posséder un document permettant de traverser la frontière. Dans le cas où le voyageur n’a aucun document de circulation entre les deux pays, il est contraint de payer une caution de sortie. Sans un document légal de sortie, la somme payée ne tient pas compte de celle versée éventuellement aux gendarmes. L’autre différence avec le contrôle de Moukoro est qu’ici les passagers doivent descendre leurs bagages que les militaires fouillent pour vérifier et s’assurer que ce qui est transporté n’est pas suspect149. Dans la pratique, si les voyageurs descendent bien leurs bagages des voitures, ce sont plutôt eux-mêmes qui ouvrent leurs sacs et disent aux militaires ce qu’ils renferment. Il est possible en réalité de cacher des choses au fond des sacs et les faire passer sans que les agents ne s’en rendent compte150.

A Moukoro, les gendarmes ne s’intéressent qu’aux personnes elles-mêmes. Il faut dire que les militaires paraissent plus stricts dans leurs décisions que les gendarmes. Cela s’explique certainement par le fait que les gendarmes savent qu’en passant le premier contrôle, un autre sera effectué par leurs collègues d’armes et aussi, les gendarmes qui restent là longtemps, connaissent les personnes qui circulent souvent mieux que les militaires qui n’ont pas le temps de se familiariser avec elles étant donné qu’ils ne restent à Doussala que deux semaines. L’obstacle de Doussala est donc le dernier sur le territoire gabonais, mais cette barrière ne signifie pas la fin du territoire gabonais car, après avoir dépassé la barrière militaire de Doussala, il faut parcourir encore 2 km avant d’atteindre la ligne frontière qui se trouve sur le pont de la rivière Ngongo151 (photos 6 et 7). La ligne frontière est représentée par un trait qui se situe exactement au milieu du pont. Sur la photo 7, elle se voit là où se trouve le sac posé sur le pont.

149 Comme la drogue, la viande de brousse, les produits de commerce dissimulés, etc.

150 Cette remarque est valable pour tous les postes frontières des deux côtés parce qu’à Ngongo par exemple nous

avons vu une dame qui avait trois bagages mais n’avait ouvert que deux. Le troisième est resté fermé et les militaires présents ne lui ont rien dit.

Photo 6 : Le pont de Ngongo

Cliché : Wali Wali, 2008.

Photo 7 : La ligne frontière Gabon-Congo à Ngongo

Cliché : Wali Wali, 2008.

En traversant cette ligne, le voyageur rentre sur le territoire congolais. L’organisation ici est différente de celle du Gabon parce qu’à partir du pont le premier barrage des militaires congolais du COM.U.S est visible (photo 8). En face du bureau du COM.U.S, de l’autre côté de la route, se trouve un service de police qui a en face de lui, c’est-à-dire du même côté que le COM.U.S, les services de l’immigration du Congo qui ont pour voisin ceux de la douane congolaise. Alors que du côté gabonais ces différents services sont éparpillés, le voisin congolais les a établis sur un même espace géographique. Ici également, il faut faire le tour des services pour présenter les papiers, déclarer les affaires transportées, payer les taxes de passage. Etant donné qu’on est sur un autre territoire étatique, avec une autre administration, les paiements faits ici ne concernent pas ceux qui ont été versés sur le territoire gabonais. Dans la réalité, l’observation montre que les agents des deux côtés de la frontière

sur les tarifs imposés aux personnes n’ayant pas de visa ou de laissez-passer ou qui ont beaucoup de bagages, particulièrement les commerçants. Cela fait que les montants demandés aux personnes sont pratiquement identiques des deux côtés de la frontière. Après Ngongo, le prochain barrage se trouve à 10 km, à Moussogo. Comme au Gabon, ce barrage est celui de la gendarmerie. Contrairement au Gabon où les militaires se relaient aux postes de contrôle toutes les deux semaines, tous les agents situés aux postes frontières congolais sont des agents qui sont affectés dans ces villages et y travaillent, que ce soit à Ngongo ou à Moussogo.

Photo 8 : Le poste frontière militaire du COM.U.S à Ngongo

Cliché : Wali Wali, 2008.

Les clés pour ouvrir les barrières sont détenues par les gendarmes ou les militaires qui sont les seuls habilités à les ouvrir. Mais, en réalité, il arrive que le militaire ou le gendarme demande à un habitant du village ou même aux chauffeurs qu’ils connaissent d’ouvrir la barrière. Les habitants des villages contournent simplement les barrières ou passent en dessous. La photographie du barrage (photo 5) de Doussala montre sur la droite les traces laissées par le passage des piétons. Par contre, les passagers doivent absolument monter d’abord à la guérite des militaires pour les différents contrôles de police de frontière. A chaque contrôle, quand les passagers présentent aux agents les documents, les militaires tiennent des cahiers servant de registre dans lesquels ils consignent les noms et prénoms, la date et lieu de naissance, la nationalité du voyageur, le motif et le lieu de son séjour et la durée de celui-ci. A l’issu de la description de ces postes frontières, quel est le dynamisme de cette frontière Congo/Gabon ?

Serge Loungou, à la suite de John Igué, note qu’« en fonction de leur dynamique, trois

types d’espaces frontaliers sont observables en Afrique subsaharienne : les espaces frontaliers à faible dynamisme, les espaces frontaliers alternatifs et les périphéries

nationales » (Loungou, 2001 : 79). Incontestablement la zone décrite ici trouve sa place dans

la première strate de cette typologie car la faiblesse démographique que relevait déjà Gilles Sautter (1966), est l’un des traits caractéristiques dominants du binôme territorial Gabon/Congo qui est très visible dans les zones frontalières où les densités de populations atteignent parfois dans certaines parties moins de 1 hab/km².

Cette faiblesse démographique est vérifiable lorsqu’on parcourt l’axe Ndéndé/Ngongo. En effet, de Ndéndé à Ngongo, il y a 48 km. Cet axe comporte les villages Dilolo à 15 km de Ndéndé, Moudjombi qui est à 7 km de Dilolo, Moukoro qui est à 14 km de Moudjombi, Doussala à 10 km de Moukoro et Ngongo à 2 km de Doussala (carte 18). Ces villages sont séparés par de vastes espaces de savane entrecoupés par des bandes de forêts. Ces villages dépassent rarement 500 m de longueur et lorsqu’on en trouve, il est en général coupé en deux regroupements de maisons comme à Moukoro. Pour ce qui concerne la population, pas un seul de ces villages n’a une population de plus de 300 habitants. Cela prouve que cet espace est de faible densité démographique. En plus du faible nombre d’habitants, ces villages sont peuplés en majorité de vieilles personnes. Les jeunes ne représentent au mieux que 10% environ. Plus que les conditions naturelles, il semble que l’exode rural soit la principale cause de ce dépeuplement sur cet axe, parce qu’ici la forêt n’est pas aussi dense que dans les autres parties du Gabon152. Au contraire, on y trouve une large bande de savane. Pour les conditions naturelles, celles qui seraient en mesure de ne pas favoriser l’installation des populations dans cette zone ce sont certainement l’absence de rivières. En dehors de la Dola et de Ngongo, très peu de cours d’eau importants existent même s’il y a par ci et là des points d’eau. L’exode rural semble donc être le principal facteur d’absence des populations dans cette région. Il faut ajouter à l’exode rural la difficulté de circulation qui n’incite pas à s’établir dans les villages sur cet axe. Comparativement avec la zone transfrontalière dite des « trois Etats » 153 au nord du Gabon où l’état du réseau routier est meilleur, celui de la frontière Congo/Gabon est dégradé (voir photos 9 et 10).

152 Pour Serge Loungou, la prédominance de la forêt et l’exode rural expliquent la faiblesse démographique de la

frontière Gabon-Congo.

Photo 9 : Vue de la route sur l’axe Ngongo-Dolisie en saison des pluies

Cliché : Wali Wali, 2008.

Photo 10 : Vue de la route à la frontière Gabon-Cameroun

Cliché : Gyscard Obame Ndong154, 2007.

La première image montre la route après Ngongo sur la nationale 3 congolaise qui conduit à Dolisie. Sur cette frontière Gabon/Congo, les différentes photographies des barrières des postes frontières (présentées ci-dessus) montrent l’état de la route du côté gabonais. En comparant cette route avec celle à la frontière camerounaise (photo 10) qui est bitumée et circulable en toutes saisons, il n’est pas étonnant que les populations veuillent partir dans les villes pour espérer trouver un mieux-être et des conditions de vie plus confortables même si la ville regorge d’autres problèmes. Au vue de ces deux photographies, qu’est-ce qui justifie ce

154 Gyscard Obame Ndong est enseignant de lycée au Gabon. Il vient de terminer sa formation à l’école nationale

déséquilibre entre les deux régions ? Les raisons sont multiples et de deux ordres : sous- régionales et nationales.

Sur le plan sous-régional, il semble que l’aménagement des frontières ne tient pas pour