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Réflexions autour des activités de mobilisation et de transfert de

CHAPITRE 4 : DESCRIPTION, RÉFLEXIONS ET BILAN

4.1 Réflexions autour des activités de mobilisation et de transfert de

première section traitera de réflexions autour de la mobilisation et du transfert de connaissances. Nous aborderons ensuite les apprentissages réalisés au cours du stage. Puis, conformément à l’exigence du programme de maîtrise dont est issu ce travail, des activités visant à transférer les connaissances produites durant le stage ont été effectuées. Au moins deux activités de cette nature sont prescrites, soit : un minimum d’une activité s’adressant au milieu de pratique, tandis qu’au moins une autre doit s’adresser au milieu scientifique. La description de ces activités constituera les deux derniers points de cette section. Toutefois, il n’est pas toujours aisé de catégoriser un milieu comme étant scientifique ou de pratique, puisque plusieurs de ces transferts étaient présentés à des publics que je qualifierais de mixtes. Par conséquent, ces sections présentent deux points qui ne sont pas mutuellement exclusifs. Elles décriront et justifieront les activités qui ont été réalisées et celles qui le seront prochainement, et ce, dans le cas des deux différents types d’activités, c’est-à- dire selon ce qui semble le plus communément accepté comme classification.

4.1 Réflexions autour des activités de mobilisation et de transfert de

connaissances

Une volonté de rapprocher les milieux de pratique et les milieux scientifiques donne lieu à différentes approches. Le travail de recherche que j'ai réalisé m'a principalement menée à me questionner sur le lien entre la reconnaissance des connaissances développées par les milieux de pratique et les concepts de mobilisation de connaissances et de transfert de connaissances.

En effet, comme il en a été question plus tôt, des intervenants rencontrés durant ce projet de recherche nous ont fait part du peu d'écoute qu'ils recevaient de la part de la FLAC. Un certain manque de respect de l'expertise qu'ils ont développée dans leur travail avec les populations était ressenti par les milieux. Ils se disaient dans une dynamique d'imposition de connaissances, c'est-à-dire victimes d'un système d'expertise qui ne reconnaît pas les savoirs qu'ils ont développés. Dans la distinction que nous faisons entre la mobilisation des connaissances et le transfert de connaissances, cette manière de faire serait qualifiée de transfert de connaissances. Nous ne voulons pas dire par là que ce concept recèle une connotation négative, mais plutôt qu'il fait référence à une manière de procéder qui est à sens unique. Effectivement, bien qu'elle soit pensée en fonction des personnes à qui elle s'adresse, cette approche ne favorise pas l'échange de connaissances. C'est dire que dans le cas qui nous intéresse, et si nous nous reportons à la partie d'analyse présentée précédemment, la FLAC ne fait ni de la mobilisation des communautés, ni du transfert de connaissances au sens où nous l’entendons. Elle ne profite pas, selon ce que nous avons pu observer, de la présence des acteurs pour mobiliser les connaissances qu'ils ont développées dans le milieu où ils sont amenés à travailler avec les populations. Au contraire, elle profite plutôt de cette mobilisation pour transférer les connaissances qui

ont été développées dans différents centres de recherche. Pour sa part, la mobilisation des connaissances ferait référence à la reconnaissance d'une complémentarité des connaissances avec une volonté de déhiérarchiser les types de connaissances produites.

Au moment de faire la recherche documentaire, les différents sites que j'ai fréquentés et les publications que j'ai lues pour en savoir davantage sur les activités de la FLAC n'ont pas démenti ce que les acteurs nous ont communiqué. En effet, plusieurs sites internet qui recevaient un quelconque appui de la FLAC18 permettaient de diffuser des connaissances produites par des experts, mais ne semblaient pas laisser de place à l'expertise pratique. Il est souvent question du transfert de connaissances lorsqu’on consulte les documents de la FLAC, que ce soit de la part d’intervenants qualifiés qui transmettent aux intervenantes en milieux de garde (Duclos, 2008), ou d'intervenants de Québec en Forme envers les organismes communautaires : « C’est ainsi que sur la base de ses connaissances et de ses savoir-faire, Québec en Forme soutiendra en 2008 de nouvelles entités locales engagées dans des interventions en activité physique auprès des enfants de 4 à 12 ans, dans de nouvelles régions, tout en soutenant un ou plusieurs projets-pilotes en alimentation destinés à des jeunes de 4 à 17 ans. » (Plan stratégique de QEF, p.13). On ne parle pas à mon avis d’une réelle mobilisation des connaissances qui valoriserait le savoir-faire de chacun et qui favoriserait l’échange des connaissances produites autant par les milieux de pratique que par les milieux de recherche. Il semble ainsi compréhensible que plusieurs milieux aient exprimé qu’ils ressentaient un manque d’écoute et de respect de la part de ladite fondation envers les connaissances qu'ils ont développées dans leur relation avec les milieux (voir annexe nº 1).

Pour notre part, nous avons voulu que notre projet de recherche utilise davantage l'approche de mobilisation des connaissances. L'intérêt que nous voyons dans l'utilisation de cette approche est que la recherche s'adresse à des problématiques qui sont exprimées par les milieux de pratique, tout en faisant avancer les connaissances scientifiques relatives à cette portion de vécu. C'est alors une coconstruction de la recherche qui requiert la contribution des différents types de connaissances, et ce, de manière continue, c’est-à-dire, aux différentes étapes du projet de recherche : de l’élaboration de la problématique à la divulgation des résultats.

Mais avant d’en venir à la collaboration, il faut comprendre que les connaissances des milieux de pratiques et des milieux scientifiques sont de différents ordres. Ils sont toutefois complémentaires lorsque les connaissances sociologiques développées ont un intérêt pratique comme l'explique Martuccelli :

Le travail sociologique, lorsqu'il est animé par un intérêt pratique, garde la spécificité de ses exigences de production de données et d'argumentation scientifique, mais opère par des critères spécifiques. La valeur de la connaissance dégagée se mesure, en partie, par sa valeur ajoutée à l'action et sa capacité à cerner les contraintes qui pèsent sur elle. Le but de la connaissance sociologique est d'augmenter le niveau de pratiques des acteurs par l'extension de leur réflexivité critique (Martuccelli, 2002 : 28).

      

18Passeport santé.net: http://www.passeportsante.net, Centre d'excellence pour le développement des jeunes enfants:

http://www.excellence-jeunesenfants.ca, Naître et grandir. net: http://www.naitreetgrandir.com, Le conseil canadien sur l'apprentissage: http://www.ccl-cca.ca/ccl, ...

Les connaissances des milieux de pratique servent donc à mieux cerner les problématiques vécues, à les traduire en questions de recherche pour ensuite les documenter et finalement les analyser. Il faut toutefois, à travers ces démarches, s'assurer de ne pas perdre de vue les connaissances que nous ont transmises les milieux de pratiques au risque que les résultats ne répondent plus à leur réalité. C'est pourquoi il faut développer des mécanismes permettant d’intégrer les milieux de pratique aux différentes étapes de la recherche.