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MATERIEL ET METHODE

3. Réalisation des entretiens

Les entretiens se sont déroulés d’octobre 2017 à avril 2018.

3.1. Lieux des entretiens

Le choix du lieu de réalisation des entretiens a été dicté par plusieurs critères :

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endroit accessible aux personnes interrogées et au chercheur

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nécessité d’un certain calme pour pouvoir mener la discussion sans interruption

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lieu connu des personnes interrogées pour assurer une certaine confiance, une aisance

Nous avons ainsi convenu de plusieurs possibilités pour la réalisation des entretiens :

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dans les locaux de l’ADAV33 à Talence

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au cabinet médical de Saint-Christoly-de-Blaye

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directement au domicile des personnes interrogées, que ce soit sur des aires de stationnement dans leur caravane ou bien dans leur maison

Dans un premier temps, des entretiens ont donc été proposés dans les locaux de

l’ADAV33, aux personnes présentes sur place lors des jours de venue du chercheur.

Néanmoins, il s’est avéré que cette méthode d’approche n’était pas la plus adaptée. En effet, bien que présente dans les locaux de cette association reconnue parmi la communauté des gens du voyage, les personnes abordées se rendaient sur place dans un but bien précis : relève du courrier, rendez-vous avec un travailleur social, demande d’aide pour diverses démarches administratives, etc. Par conséquent, celles-ci étaient peu disponibles pour répondre au chercheur et même la proposition de fixer un rendez- vous dans ces mêmes locaux à un moment plus opportun pour elles ne semblait pas réussir à les convaincre de participer à cette étude.

Par la suite et devant ce constat, d’autres approches ont été mises en place, et le chercheur s’est déplacé en compagnie de travailleurs sociaux, sur le terrain.

Les entretiens réalisés au domicile des personnes interrogées ont été organisés

également accompagné le chercheur afin de l’introduire auprès des sujets de l’étude, avant que celui-ci n’explique plus en détail les objectifs et le déroulement de l’étude dans le but d’obtenir le consentement des sujets.

3.2. Déroulement des entretiens

Afin de renforcer la relation de confiance et de mettre à l’aise chaque personne interrogée, nous avons accepté durant les entretiens la présence de tierces personnes :

travailleurs sociaux de l’ADAV33, membres de la famille ou de la communauté, tout

en précisant qu’une seule personne devait répondre aux questions du chercheur pour ne pas perturber le fil de la discussion. Si une autre personne souhaitait répondre à son tour au chercheur, nous lui avons proposé de réaliser un nouvel entretien dédié à la suite de l’entretien en cours.

Pour permettre une discussion fluide et dynamique, les entretiens ont été enregistrés à l’aide d’un dispositif numérique, et ce après avoir expliqué à la personne interrogée les avantages de cette méthode (retranscription fidèle du discours, concentration du chercheur sur la discussion) et garanti le respect de l’anonymat, afin d’obtenir son accord (‑47).

Ces entretiens étant semi-dirigés, nous nous sommes servi du canevas d’entretien préalablement établi, tout en laissant à la personne interrogée la possibilité d’emmener le chercheur dans les propos qui lui semblaient importants ; nous n’avons pas coupé les récits qui ont pu nous être faits car dans chaque expérience peut se cacher une information importante, et nous ne voulions pas prendre le risque d’omettre ces dernières.

En fonction des réponses des participants, l’ordre des questions a pu être modifié pour conserver une certaine logique dans la discussion.

Il aura néanmoins fallu au chercheur utiliser diverses techniques de communication afin de faire parfois développer certains points qui lui paraissaient intéressants pour la compréhension des phénomènes à l’étude. Pour ce faire, nous avons eu recours à la technique de relance (« pouvez-vous m’en dire plus ? » ou encore « que voulez-vous dire par là ?   ») ou encore à la reformulation («   si je vous comprends bien…   »). Néanmoins, ces tournures n’ont pas toujours eu pour effet de relancer la discussion et

de développer les idées abordées, mais cela a au moins permis aux interviewés de confirmer la bonne compréhension de la part du chercheur.

Ces techniques d’entretien, ainsi que toute l’application de ce mode de recherche, nécessitent de la part du chercheur des qualités comme l’écoute, l’empathie, la

neutralité ou encore l’objectivité (47, ‑48) ; celui-ci a donc été amené à se perfectionner

au fur et à mesure de l’avancée de l’étude.

A la fin de chaque entretien, le chercheur a relevé les données épidémiologiques concernant la personne interrogée : âge, sexe, situation familiale et dans le groupe, antécédents médicaux et traitements éventuels, poids et taille, couverture sociale et emploi.

Une fois toutes ces informations recueillies, il a parfois pu se mettre en place un échange avec les personnes interrogées et les personnes présentes lors de l’entretien, qui est venu compléter les propos de l’interviewé et apporter de nouvelles informations, souvent par des anecdotes vécues. Ces échanges n’ont pas été enregistrés, mais le chercheur a pu prendre en note la teneur des paroles et des idées exprimées, le plus fidèlement possible, afin de pouvoir travailler également avec ces données.

A la suite des premiers entretiens, le guide d’entretien a du être légèrement remanié afin de garantir une plus grande logique et une fluidité plus importante, mais aussi de reformuler certaines questions pour permettre des réponses plus larges, moins dirigées.