a. Les fratries
Nous avons voulu connaître la structure des fratries de notre échantillon afin de comparer les fratries qui se déplacent et celles qui sont immobiles. Il s’agit de savoir qui part, c’est à dire quel membre de la famille se déplace. En ce qui concerne la différenciation homme/femme, elle nous est difficile à étudier puisque, comme nous l’avons déjà précisé, nous n’avons pas suivi spécifiquement le destin des femmes V. Pour plus de logique, nous avons uniquement étudié les hommes, même si nous connaissons le destin de certaines femmes.
Les individus mobiles sont issus de lignées dont les fratries (et donc le nombre d’enfants par femme, uniquement pour celles qui ont eu des enfants) sont légèrement plus petites que les autres : 4,7 enfants contre 5,4.
Tableau 23 : Taille des fratries et comparaison des mobiles à l’ensemble de l’échantillon
* Nombre d’individus mobiles issus de fratries de deux personnes Nombre d’individus total issus de fratries de deux personnes
En comparant les fratries de l’échantillon et celles correspondant aux individus mobiles, on peut noter que ces derniers sont plutôt des enfants uniques : 52 % des enfants uniques se déplacent alors qu’en moyenne, 19 % des individus se déplacent.
Les autres fratries se déplacent peu : 15 % des individus de ces fratries se déplacent, soit 1 enfant sur 7 en moyenne.
Il semble donc que ce sont les individus issus des familles les plus réduites, mais surtout les enfants uniques qui se déplacent le plus. Mais, à l’intérieur de ces fratries, qui se déplace ?
Taille de la fratrie
(sans les enfants morts en bas âge) Les mobiles (%) Tous (%) Mobiles/tous (%)*
1 18 7 52
2 à 4 33 33 19
5 à 7 33 42 15
8 et plus 15 18 12
100 100 Moy : 19
Tableau 24 : Place des individus dans les fratries et comparaison des mobiles à l’ensemble de l’échantillon Place dans la fratrie
(sans les enfants morts en bas âge) Les mobiles Tous Mobiles/tous (%)
1 43 33 25
2 à 4 43 51 16
5 à 7 14 15 16
8 et plus 0 1 0
100 100 Moy : 19
Ce sont les aînés qui se déplacent le plus (25 % d’entre-eux) et ce sont les seuls à être sur-représentés chez les individus mobiles. Une grande partie de ces rangs 1 sont, en réalité, des enfants uniques.
Afin d’affiner nos conclusions, nous avons effectué des tableaux de corrélations de la place dans la fratrie et de la taille de cette fratrie.
Tableau 25 : Place dans la fratrie par rapport au nombre de personnes de la fratrie (%) pour les mobiles PLACE DANS FRATRIE
Ce tableau met en correspondance le nombre de frères et sœurs composant la fratrie et la place dans cette fratrie de celui qui se déplace. Ce qui paraît évident est qu’il n’y a pas de logique très précise. Pour les fratries de 2 à 7 enfants, ce sont les enfants de rang 2 à 4 qui se déplacent le plus. Pour les grandes fratries (8enfants ou plus), ce sont les derniers nés qui se déplacent.
Nous allons comparer ce tableau au même tableau concernant toutes les fratries de l’échantillon et non plus uniquement celles qui se déplacent.
Tableau 26 : Place dans la fratrie par rapport au nombre de personnes de la fratrie (%) pour tous PLACE DANS FRATRIE
Les fratries de moins de 7 enfants qui se déplacent ont la même répartition que l’ensemble de l’échantillon. Cela signifie que pour ces fratries, aucun rang n’est privilégié dans les déplacements. En revanche, pour les grandes fratries (de 8 enfants et plus), ce sont les aînés qui sont largement privilégiés.
Il est difficile de saisir les logiques de déplacement selon la taille des lignées ou la place de celui qui se déplace dans cette lignée. Nous pouvons cependant conclure que la forte fécondité ne conduit pas aux déplacements. Nous savions déjà que les lignées nombreuses étaient celles qui se déplaçaient le moins, et grâce à cette étude plus précise, nous savons que ce sont les lignées qui se déplacent ont une fécondité plus faible que les autres.
b. Le statut matrimonial
Les individus mobiles sont plus souvent mariés que les autres. En effet, 88 % des individus mobiles sont mariés (93 % si on ne tient compte que des hommes). L’échantillon global compte 81 % d’hommes mariés.
Tableau 27 : Indicateur de déplacement et part des individus mariés.
indicateur de déplacement* % d'adultes mariés
0,1 46
0,2 à 0,3 50,4
0,4 à 0,7 63,5
0,8 et plus 85,1
*Nombre de lieux fréquentés par la lignée/nombre d’individus de plus de 15 ans
Ce tableau confirme que plus les individus sont mobiles et plus ils sont mariés. Les individus qui ne se déplacent pas ne sont que 46 % à être mariés, alors que les individus les plus mobiles sont plus de 85 % à l’être. Plus la mobilité est importante et plus la part de personnes mariées augmente. Il semble donc que la propension au déplacement soit d’autant plus grande que l’on se marie.
Il y a peu de différence, en revanche, entre la longueur des déplacements des personnes mariées (9,6 km en moyenne) et celles des autres (10,4 km).
Le mariage est un vecteur de déplacements. Nous étudierons, dans la prochaine partie, les destinations de ces déplacements.
c. Les professions
Tableau 28 : Répartition des professions dans notre échantillon.
HOMMES effectifs %
Ce tableau nous donne la répartition des secteurs professionnels de notre échantillon.
Plus de 80 % des individus sont des paysans, avec une majorité de laboureurs et de cultivateurs.
Les 18 % restant sont surtout des artisans et des domestiques.
Il semble que les déplacements les plus longs soient effectués par des individus de rang social supérieur à la moyenne. Sur les 10 déplacements de plus de 15 kilomètres, aucun n’est effectué par un laboureur ou un cultivateur, alors qu’il représente la majorité de notre panel.
Sur 10 longs déplacements, 2 sont effectués par des individus travaillant dans la santé ou la fonction publique (3,83 % de l’échantillon des professions), 2 par des propriétaires (9,09 % de l’échantillon) et 2 par des artisans (6,22 % de l’échantillon).