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Où ? Lieux et longueur des déplacements

a. Longueur des déplacements

Pour les 48 lignées étudiées, nous avons relevé 104 déplacements effectués par 92 personnes différentes. Ces déplacements sont, en moyenne, de 9,4 kilomètres. La plupart du temps, les individus se déplacent dans la commune adjacente. Le déplacement maximal est effectué par un propriétaire qui est allé épouser sa femme chez elle, à 76 km.

Tableau 29 : Longueur des déplacements

Près de 80 % des déplacements des individus de notre échantillon sont inférieurs à 10 kilomètres. Nous ne connaissons, bien sûr, que les déplacements à l’intérieur du département et nous ne pouvons pas savoir si les individus, dont nous ne connaissons pas le destin, ont migré à l’extérieur de la Vendée ou pas.

Nous ne connaissons pas bien les comportements des femmes car nous n’avons suivi que les hommes V. Sur les 104 déplacements, 16 concernent des femmes qui bougent un peu plus loin que les hommes puisque leur déplacement moyen est de 11 kilomètres.

Sur les 104 déplacements liés à nos 48 lignées, 67 apparaissent dans l’acte de mariage et 37 dans l’acte de décès. Les Vendéens partent donc, le plus souvent, lors de leur mariage, comme nous l’avons déjà relevé.

Ces déplacements concernent, en réalité, 92 personnes puisque 8 personnes se déplacent deux fois (5 pour le mariage et le décès, et 3 pour leurs deux mariages) et 2 personnes se déplacent trois fois (les deux mariages et le décès). Les déplacements des Vendéens ne se résument pas à ceux que nous avons pu étudier puisque nous ne pouvons les saisir qu’à travers les actes d’état-civil. Nous pouvons donc savoir où ils se trouvent au moment de leurs naissances, mariages et décès, mais pas quand ils se sont réellement déplacés et combien de fois.

Tableau 30 : Destinations des déplacements aux mariages et aux décès.

DESTINATION DU DEPLACEMENT Mariage Décès

Commune déjà fréquentée par la lignée 13 12

Commune d’origine de l’époux(se) 32 0

Commune fréquentée par la lignée et par l’époux(se) 6 0

Commune non connue de l’époux ou de la lignée 16 21

Déplacement involontaire* 0 4

TOTAL 67 37

*Concernant les moins de 15 ans.

Nous avons essayé de savoir pourquoi les individus qui se déplacent, le font plutôt vers une commune que vers une autre. Il apparaît que les déplacements au moment du mariage, privilégient la commune d’un des époux à une commune déjà fréquentée par la lignée, ou inconnue. Pour les décès, la majorité des communes de destination sont inconnues, ce qui ne signifie pas pour autant qu’aucun membre de la lignée y ait vécu.

b. Les lieux de déplacements

Les lieux de naissance et de décès

Nous avons étudié les lieux de naissance et de décès des 48 lignées, en comparant le lieu de naissance de chaque enfant à celui de son père, pour toutes les générations, et en faisant la même chose pour les décès.

Sur ces 48 lignées, 14 sont immobiles (12 sont vraiment immobiles et deux autres connaissent, en réalité, deux communes différentes, mais elles n’apparaissent pas dans notre analyse naissance fils/naissance père).

Nous avons donc étudié plus précisément 34 lignées. En rapportant le nombre de lieux de naissances différents au naissances renseignées, on peut noter que 43 % des individus des familles mobiles ont un lieu de naissance différent de leur père. La distance moyenne entre la commune de naissance du père et celle du fils est de 9,21 km.

Pour les décès, ce sont 30,5 % des individus qui ont un lieu de décès différent de celui de leur père. La distance moyenne est de 7,85 km.

Nous avons précédemment établi que moins les communes avaient été détruites et plus les individus se déplaçaient. Ce résultat est confirmé, puisque pour les naissances, ce sont 40 % des individus des communes les plus détruites qui bougent contre 46 % pour les communes les moins détruites. Pour les décès, 22,41 % des individus ont lieu de décès différent de leur père, pour les communes les plus détruites, contre 36,66 % pour les communes les moins détruites.

Les distances parcourues, en revanche, ne sont pas vraiment significatives puisque les habitants des communes les moins détruites se déplacent plus entre les naissances (11,1 km contre 7,6 km), mais moins aux décès (7,39 km contre 8,44).

Nous savons également que plus les lignées sont grandes (comptent un grand nombre d’individus) et moins elles se déplacent, proportionnellement.

Tableau 31 : Déplacement et distance des déplacements selon la taille des lignées Part des individus ayant un lieu de

… différent de celui de leur père

Distance entre le lieu de … du père et celui du fils Taille des lignées Naissance (%) Décès (%) Naissance (Km) Décès (Km)

Moins de 10 personnes 61 36 12,66 6,46

De 10 à 20 personnes 43 39 8,48 5,64

De 20 à 30 personnes 37 17 6,12 7,18

Plus de 30 personnes 23 22 7,55 6,24

Les lignées les moins nombreuses (moins de 20 personnes) ont 52 % des individus qui n’ont pas le même lieu de naissance que leur père contre 30 % des lignées les plus fournies. Il en est de même pour les décès, où les lignées les moins nombreuses ont 37,5 % de leurs individus qui n’ont pas le même lieu de décès que leur père, contre 19,5 % pour les plus nombreuses.

En revanche, comme nous l’avons déjà remarqué pour les rangs de destruction, les différences entre les distances sont moins significatives (surtout en ce qui concerne les décès).

Les lignées les moins fournies connaissent une distance moyenne de 10,57 km entre les lieux de naissance des pères et des fils contre 6,84 km pour les grandes lignées. Pour les décès, la moyenne est de 6 km.

Moins d’un tiers des individus ont un lieu de décès différent de leur père et 43 % ont un lieu de naissance différent de celui de leur père. Il existe des différences selon le rang de destruction et la taille des lignées. Cette analyse nous confirme que ce sont les lignées les moins nombreuses qui se déplacent le plus et ce sont celles issues des lignées les moins détruites qui se déplacent le plus. Nous pourrons avoir plus de précisions en étudiant les histoires de famille plus particulièrement.

Les lieux de mariage

Sur les 486 personnes (320 hommes et 166 femmes) de plus de 15 ans composant notre échantillon, 261 hommes (67,5 %) se sont mariés au moins une fois.

Sur les 261 personnes concernées (hommes et femmes), 90,8 % (237) ne se sont marié qu’une seule fois, 8,8 % (23) deux fois et 0,4 % (1) s’est marié trois fois.

Plus de la moitié des mariages (60 %) de notre échantillon sont connus par le décès d’un des époux ou la naissance d’un de leurs enfants, et alors, nous ne connaissons pas la commune du mariage.

Tableau 32 : Les lieux de mariage.

Commune du mariage : effectifs %

des deux conjoints 52 33,1

de l'épouse 39 24,8

de l'époux 37 23,6

d'aucun des deux 29 18,5

Total 157 100

Pour les mariages dont nous connaissons la commune, 62 % des mariés ne sont pas nés dans la même commune et 38 % dans la même. La plupart des individus ne choisit donc pas son époux(se) dans sa commune de naissance.

Lorsque les mariés sont nés dans la même commune, ils se marient, en grande majorité, dans cette commune (87 %).

Lorsqu’ils ne sont pas nés dans la même commune, 28 % se marie dans une commune différente des deux communes d’origine des mariés (bien souvent la commune du mariage correspond à la résidence d’un des conjoints et n’est pas choisie au hasard) et 72 % dans la commune de l’un des époux (indifféremment de l’époux (39) ou de l’épouse (37).

Afin de saisir les comportements de mobilité plus précisément, nous avons étudié les histoires familiales de quatre de nos lignées.

3) Etudes de cas

Afin d’aller plus avant dans notre recherche, nous avons choisi d’étudier quatre lignées représentatives :

• Deux lignées mobiles et donc peu nombreuses, différenciées socialement, l’une étant surtout composée de propriétaires et l’autre de laboureurs : les Verdon et les Vincet.

• Deux lignées immobiles, assez nombreuses, différenciées par le lieu d’origine des époux extérieurs à la lignée (originaires ou pas de la même commune que la lignée) : les Vollard et les Vincendeau.