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Présentation de l’échantillon

A partir de nos données d’état-civil et de recensement, il a été possible de construire une base généalogique. Cette base consiste à reconstituer les familles dont nous avons dépouillé les actes d’état-civil afin de pouvoir étudier des lignages de une à quatre générations (cinq en comptant les chefs de lignée).

Pour nos 33 communes, nous avons recensé 327 chefs de lignée, c’est à dire les premières personnes d’une lignée qui apparaissent dans nos recherches. Nous les considérons comme fondateurs (même s’il a, bien entendu, existé des membres de la famille avant eux), donc comme génération 0 de notre étude. Leurs enfants seront la génération 1, ses petits-enfants la génération 2, et ainsi de suite.

Tableau 12 : Répartition des communes de l’échantillon selon le rang de destruction

Rangs de destruction rang 1 rang 2 rang 3 rang 4 Totaux

Nombre de communes 6 10 7 10 33

% 18,18 30,30 21,21 30,30 100

Nous avons vu précédemment que tout le département n’avait pas été touché à la même échelle, par les troubles de 1793, nous avons donc différencié nos communes selon leur

destruction. Chaque rang regroupe le même nombre de communes à l’échelle du département ; en revanche, notre échantillon est composé de communes79 avec les rangs de destruction suivants :

Tableau 13 : Répartition des lignées selon le rang de destruction et le nombre de générations des lignées GENERATIONS RANG 1 % RANG 2 % RANG 3 % RANG 4 % TOTAUX %

1 27 63 47 63 44 51 64 54 181 57,60

2 9 21 13 17 18 21 18 15 59 18,58

3 7 16 13 17 21 24 29 24 70 20,60

4 0 0 2 3 3 3 8 7 13 3,22

TOTAUX 43 100 75 100 86 100 119 100 323 100

% 13,31 23,22 26,63 36,84 100

Ce tableau ne regroupe que 323 fondateurs sur 327, quatre d’entre-eux étant, en réalité, seuls ou bien mariés sans enfants, nous ne pouvions donc pas les considérer comme chef de lignée.

Il y a, dans notre échantillon, une majorité (57,6 %) de lignées d’une seule génération, près d’1/5e de lignées de deux générations et plus d’1/5e de lignées de trois générations ; les lignées composées de quatre générations sont les plus rares puisqu’elles ne représentent que 3,22 % de l’échantillon.

Notre échantillon est plutôt composé de communes insurgées lors des guerres de 1793.

En effet, près de 64 % des communes ont été détruites ou très détruites (rangs 3 et 4) lors de ces révoltes. Les communes qui ont été épargnées sont minoritaires puisqu’elles représentent moins de 15 % de notre échantillon (rang 1).

La taille des lignées est différente selon le rang de destruction de leur commune d’origine ; plus le rang de destruction est fort et plus le nombre moyen des générations des lignées est important. Les communes les moins détruites (rangs 1 et 2) sont celles qui paraissent avoir le plus grand nombre de lignées courtes, alors que les communes les plus détruites sont celles qui ont également le plus de lignées de trois ou quatre générations.

79 Nous avons retenu les communes qui existaient au début du XIXe siècle, mais selon la carte actuelle de la Vendée.

Tableau 14 : Répartition simplifiée du tableau 2 GENERATIONS RANG 1 RANG 2 RANG 3 RANG 4

1 ET 2 84 80 72 69

3 ET 4 16 20 28 31

TOTAUX 100 100 100 100

Nous avons regroupé les générations 1 et 2, et les générations 3 et 4 afin de mieux saisir les différences entre les communes plus ou moins détruites et cela nous permet de confirmer que le nombre de générations d’une lignée est d’autant plus important que la commune d’origine a été détruite. Les communes les moins détruites (rangs 1 et 2) ont 82 % de leurs lignées qui n’ont qu’une ou deux générations alors qu’elles représentent 70,5 % des lignées des communes les plus détruites.

Il est cependant difficile d’expliquer la signification de la taille des lignées. La longueur des lignées peut être imputée au nombre d’enfants puisque plus on a d’enfants, plus la chance d’avoir des petits-enfants est forte. Mais elle dépend également du sexe des enfants puisque nous connaissons uniquement la descendance des enfants mâles.

Nous avons donc effectué le même travail mais, à la place de la taille des lignées, nous avons étudié le nombre d’individus de chaque lignée par rapport au rang de destruction de la commune d’origine. En moyenne, il y a 8,43 individus par lignée, et 6,43 individus V, c’est à dire du même patronyme que le fondateur de la lignée.

Tableau 15 : Taille des lignées selon la destruction des communes Moyenne du nombre d’individus par

lignée

Moyenne du nombre d’individus V* par lignée

Rang 1 6,42 5,30

Rang 2 7,23 5,37

Rang 3 9,41 7,16

Rang 4 10,20 7,69

* C’est à dire les individus de la lignée ayant le même patronyme que celui du chef de lignée

Le nombre d’individus par lignée montre deux groupes de communes, les communes les moins détruites (rangs 1 et 2) ont des lignées plus petites que la moyenne de l’échantillon.

Le deuxième groupe est celui des communes les plus détruites (rangs 3 et 4) qui ont des lignées de tailles bien supérieures à celles du premier groupe. La moyenne du nombre d’individus V montre aussi bien la similitude des comportements des communes de rangs 1 et 2, et de ceux des communes de rangs 3 et 4, que la différence de taille des lignées entre ces deux groupes.

Tableau 16 : Taille des lignées selon le rang de destruction NOMBRE D'INDIVIDUS

1 à 9 10 à 19 20 et + Total

RANG 1 33 7 3 43

% 76,7 16,3 7,0 100

RANG 2 56 10 9 76

% 74,7 13,3 12,0 100

RANG 3 57 12 17 88

% 66,3 14,0 19,8 100

RANG 4 82 15 22 119

% 68,9 12,6 18,5 100

TOTAL 227 45 51 326

% moyens 70,6 13,6 15,8 100

La répartition de la taille des lignées (selon le nombre d’individus qui les compose) nous permet d’affiner les commentaires que nous venons de faire. Nous voyons, en effet, que les différences entre les rangs de destruction sont visibles si l’on groupe les rangs 1 et 2 (les communes les moins détruites) et les rangs 3 et 4 (les plus détruites). Plus de ¾ des lignées des communes les moins détruites regroupent 1 à 9 individus contre 2/3 pour les communes les plus détruites (3 et 4). En revanche, ce sont les communes les plus détruites qui ont les lignées les plus nombreuses. Notre échantillon comporte peu de lignées de plus de 50 personnes (7 soit 2,2

% du total), les plus importantes groupant 90 et 93 personnes. Toutes ces lignées de plus de 50 personnes sont originaires de communes de rangs 3 ou 4.

L’étude du nombre de générations et d’individus par commune, selon la destruction subie lors des guerres de Vendée, montre que plus les communes ont été détruites, plus les lignées sont importantes en termes de générations et d’individus. Inversement, ce sont les communes qui ont été les moins détruites qui ont les lignées les plus courtes et les moins nombreuses.