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Questionnaires distribués dans les CO

9. Annexes

9.2. Questionnaires distribués dans les CO

Questionnaire sur le cyber harcèlement  Je suis :

o Une fille o Un garçon  Quel âge as-tu ?

o ____________

 En moyenne, j’utilise l’ordinateur et le Smartphone… o Moins d’1 heure par jour

o De 1 à 2 heures par jour o De 2 à 3 heures par jour o Plus de 3 heures par jour

 En moyenne, j’utilise les réseaux sociaux (Facebook, Whats App, Instagram…)

o Moins d’1 heure par jour o De 1 à 2 heures par jour o De 2 à 3 heures par jour o Plus de 3 heures par jour

Un(e) élève est cyber-harcelé(e) lorsqu’il (elle) est soumis(e), de façon répétée, à des actes agressifs intentionnels de la part d’une ou de plusieurs personnes et ce, au moyen de technologies telles que les SMS, MMS, e-mails, blogs, forums, chats, réseaux sociaux (Facebook, Whats App, Instagram,…), audios, vidéos.

L’acte agressif le plus courant est la publication de textes, de photos, d’audios ou de vidéos visant à humilier, insulter, menacer, racketter, rejeter socialement.

 As-tu déjà été victime, auteur ou témoin de cyber harcèlement ? (plusieurs réponses possible)

o Victime o Auteur o Témoin o Aucun

 Si tu as été victime, combien de temps cela a-t-il duré ? ________________________

 Si j’ai été cyber harcelé(e), je suis d’accord de témoigner dans le lieu que je souhaite avec l’une des deux intervenantes, sachant que mes données resteront anonymes et ne serviront que pour la recherche.

o Oui o Non

 Informations personnelles à nous transmettre si vous êtes d’accord de vous entretenir avec nous.

Nom : _______________________ Prénom : _________________ Numéro de téléphone : ___________________

9.4. Retranscription d’un entretien Entretien numéro 3 XY : Aline ou Özlem Z : L’adolescente XY : Tu as quel âge ? Z : 14 ans.

XY : Dans quelle classe tu es ? Z : Onzième CO3.

XY : Tu habites donc à Conthey ? Tes origines sont alors vénézuéliennes et

portugaises ?

Z : Oui.

XY : Quelles relations tu as avec tes amis ? Est-ce que tu te confies ? Est-ce

que tu as des amis proches ?

Z : A partir d’il y a je pense deux ans j’ai commencé à avoir des amis

vraiment proches avec qui je pouvais vraiment parler dont ma meilleure amie qui est de Martigny. Là oui je me confie vraiment à elle, elle est au courant de presque tout, elle m’aide souvent.

XY : Donc elle tu l’a connaît depuis deux ans ? Z : Oui.

XY : D’accord. Tu as un groupe d’ami maintenant ?

Z : Je n’ai pas vraiment un groupe d’amis, on peut dire ça comme ça, j’ai

une amie ici, une amie là-bas. Je passe de groupe en groupe, on peut dire ça comme ça. Généralement quand je me retrouve avec mes amis on est un petit groupe de quatre personnes.

XY : Et comment tu te sens dans ce petit groupe là ?

Z : C’est comme une petite famille, je les considère toutes comme mes

sœurs, on s’entend vraiment toutes bien, c’est ma deuxième famille, c’est celle que je me confie presque comme à mes parents.

XY : Tu leur dirais vraiment tout ? Si tu avais un problème maintenant, c’est

Z : J’essayerai d’abord de régler ça toute seule, et si vraiment ça prend

une grande ampleur, oui je vais aller leur en parler.

XY : D’accord. Par rapport à la famille, tu habites avec qui à la maison ? Z : Mes deux parents et mon petit frère.

XY : Tes deux parents et ton petit frère. Et comment tu sens la relation avec

tes parents ? Est-ce que tu arrives à tout leur dire ? Ou bien comment ça se passe ?

Z : Avec ma mère oui, avec mon père on a un peu plus de difficulté parce

qu’on parle pas vraiment beaucoup ensemble, mais avec ma mère on se dit souvent tout si ça va pas. Dans les cas extrêmes c’est souvent vers elle que je me tourne d’abord au lieu d’aller parler à quelqu’un d’autre. Je lui raconte vraiment tout, elle est au courant de tout ce qui se passe.

XY : Donc vous avez une bonne relation ? Z : Oui.

XY : Et aussi avec ton petit frère ?

Z : Oui, mon petit frère vu qu’il a eu aussi du harcèlement scolaire c’est un

peu moi qui l’a pris en charge, je voulais pas que ce soit mes parents qui s’en occupe vu que je l’avais subi et que je savais comment faire.

XY : C’est bien. Et donc en fait, avec tes parents il y a quand même des

sujets qui sont plus difficiles à parler avec eux ?

Z : Oui.

XY : Comme lesquels par exemple ?

Z : En fait c’est beaucoup de sujets tabous, le sujet de mon orientation

sexuelle, faut savoir que je suis bi que mes parents n’accepteraient pas ça. Et puis souvent la drogue et l’alcool, c’est aussi très tabou chez nous. Et sinon, c’est des sujets qu’on aborde presque tout.

XY : D’accord. Et puis le harcèlement, ça serait un sujet tabou pour toi ? Z : Pas avec ma mère, mais avec mon père oui vu que depuis que j’ai

commencé à me faire harceler, mon père et moi on a beaucoup pris nos distances parce que pour lui fallait pas que je pleure. Il fallait que je laisse comme ça. Et en fait ça allait de plus en plus s’empirer donc on a pris un peu de distance depuis ce moment-là.

XY : D'accord, mais maintenant est-ce que ça va mieux oui, ça revient

gentiment ? Qu'est-ce qui a fait que c’est revenu gentiment maintenant ?

Z : C'est parce que mes problème s'améliorent et parce que moi j'ai voulu

aller un peu plus vers mon père au lieu de dire non je ne vais pas vers lui parce qu'il est trop dur, je vais donc plus vers lui.

XY : D'accord c'est bien, donc maintenant je vais te parler un peu par

rapport à l'école. Donc comment est-ce que toi tu te sens participer à l'intérieur de ta classe, comment tu participes à l'intérieur des cours ?

Z : Je voulais pas trop parler mais maintenant je participe beaucoup mieux

parce qu'on s'entend plutôt bien. On est une classe assez soudée dans l'ensemble on s'entend bien, pour l'instant ça va.

XY : Qu'est-ce qui faisait que les deux premières années tu ne parlais pas

beaucoup tu ne t'exprimais pas beaucoup ?

Z : Les deux dernières années, ce sont les deux dernières années où c'était

vraiment très, très fort surtout sur les réseaux sociaux donc, et puis je parlais à personne, je restais dans mon coin je parlais absolument à personne.

XY : Tu ne parlais presque pas parce que tu te sentais comment à ce

moment-là ?

Z : Je me sentais vraiment très mal et quand je me sens mal je veux pas

parler, je veux rester seule dans mon coin et donc je ne parlais vraiment pas en classe.

XY : Donc c'est pour ça en fait que tu te mettais un peu en retrait et les

gens autour de toi ils réagissaient comment ? Ils voyaient que tu étais en retrait?

Z : En fait j'ai toujours été quelqu'un de très calme et il y avait toujours des

amis avec qui j'étais en primaire et vu que je suis quelqu'un de très calme ils se doutaient presque de rien. Ils se sont dit peut-être qu'elle a du mal à s'adapter au cycle, je sais pas mais je pense que c'est comme ça et en deuxième simplement parce qu'elle ne veut pas. J'ai toujours été très calme, très discrète.

XY : Vu qu'ils te considéraient comme une personne discrète, ils ne se sont

pas dit qu'il y avait un problème ?

Z : Non, ils ne se sont vraiment pas dis.

XY : Donc voilà comment tu te sentais. Qu'est-ce que tu ressentais au

moment où ça a commencé le cyber harcèlement à l’intérieur de ta classe ?

Z : Alors à l'intérieur de ma classe, ce n'était pas vraiment dans ma classe

là, c'était plus à l’extérieur et même des gens en dehors du cycle et je me sentais, enfin dans ma classe j'avais peur qu'ils soient au courant, j'avais peur qu'ils fassent aussi partie, alors je me taisais je disais absolument rien. Je ne voulais pas aller vers eux leur en parler, donc je disais rien. J'essayais de discuter tranquille avec tout le monde et si jamais je voyais qu'il y avait une moquerie alors là j'essayais de m'éloigner de la personne le plus possible.

XY : D'accord et puis à l'extérieur de ta classe, étais-tu encore différente

que dans ta classe ?

Z : J'étais pareil avec mes amies avec qui j'étais tout le temps, avec mes

amies je faisais un peu la folle, je rigolais tout le temps et puis c'est elles qui se sont aperçues au bout d'un moment que ça n'allait pas. Sinon dans ma classe j'étais quand même discrète.

XY : Donc elles ont remarqué et elles sont toujours restées en dehors de tout

ça. Elles t'ont toujours soutenu ?

Z : Elles m'ont soutenu, elles m'ont dit : il faut pas que tu te laisses abattre

par tout ça, on va t'aider si ça prend vraiment de l'ampleur on va en parler avec toi.

XY : C'est super.

Z : Oui, elles sont vraiment restées à mes côtés.

XY : Ça c'est important d'avoir du soutien, d'avoir des amis qui sont proches

qui restent soudés à toi. Mais il y a des problèmes des fois, les amis partent. Donc là c'est la preuve que tu as de bons amis et pour toi tu as quoi comme rôle à l'intérieur de ta classe ?

Z : Je ne sais pas comment dire, mais en tout cas je suis enfin, pour moi ils

peuvent tous venir se confier à moi s’il y a un problème, parce que de toute façon je ne dirais jamais rien à personne et je pourrais même peut-être les aider parce que je me sens vraiment mieux qu'avant et en fait je les aime bien, donc il y a pas de soucis.

XY : Maintenant tu te sens plus forte ? Tu sens que tu as évolué ? Z : J'ai beaucoup évolué depuis les deux dernières années.

XY : Ah des fois les expériences comme ça elle te fortifie. C'est dur au

début et puis après tu deviens plus forte. Donc je voulais savoir un peu la relation que t'avais avec ton professeur au moment où tu as été cyber harcelée et aussi maintenant comment est ta relation avec tes professeurs ?

Z : Alors au moment où j'étais cyber harcelée, je me concentrais pas mal

sur mes notes même si c'était dur parce que j'avais tout ce qu'ils me disaient en tête. En fait donc je me concentrais pas mal sur mes notes, donc j'étais assez proche de mes professeurs presque plus de mes professeurs que de mes camarades de classe et maintenant je suis proche de tout le monde et si j'ai une question je vais vers mon professeur, sinon bah je reste à ma place.

XY : Donc avec ton prof tu as toujours eu un bon feeling une bonne

relation ?

Z : Oui avec tous.

XY : Et donc au moment où tu as été cyber harcelée, est-ce que tu as eu

un moment où tu te serais dit, je pourrais aller en parler à mon professeur ou tu sentais qu’il n’y avait pas vraiment de moment où le prof pourrait te donner du temps ?

Z : Je voulais vraiment aller leur parler parce qu’au moment où j'allais

vraiment mal y'a des profs qui ont remarqué, mais je disais non, non, non, parce que j'avais peur qu'ils aillent en parler au directeur, mais je ne voulais pas que ça aille plus loin. J'avais pas envie, je me sentais si j'en parle avec eux ils vont vouloir savoir qui c'est et puis moi je voulais juste que ça s'arrête. Je ne voulais pas que les personnes sachent, enfin je me disais qu'il y allait avoir des conséquences encore et que j'allais encore plus souffrir.

XY : Quelles conséquences ?

Z : les conséquences par exemple qu’ils continuent, qu'ils aillent encore plus

fort et qu'ils fassent encore plus de mal qu'à ce moment-là.

XY : D'accord et donc voilà maintenant je vais passer aux loisirs, voir un petit

peu ce que tu fais. Est-ce que tu pratiques des loisirs à l'extérieur de l'école?

Z : Je suis monitrice dans un club pour enfants et j'adore ça et je chante. XY : Tu es monitrice en quoi en quel sport ?

Z : C'est pas vraiment un sport, on se retrouve tous, dont la fondatrice du

club disons ça comme ça. Elle raconte une histoire et on chante tous ensemble, c'est une atmosphère plutôt détendue et ensuite on fait quelques bricolages avec les enfants et j'adore ça parce que je dois quand même avoir mon planning et ça m'entraîne.

XY : Ça donne des responsabilités.

Z : C'est ce que je faisais à ce moment-là et puis ça me permettait un petit

XY : Et tu as commencé quand ?

Z : J'ai commencé fin de sixième et ça m'a occupé pendant le temps où

j'étais vraiment très mal.

XY : Et ça t'a aidé à passer un peu par-dessus ?

Z : Quand j'étais là-bas les deux heures, j'oubliais un petit peu le reste de

ce qui se passait, donc je pouvais vraiment me concentrer sur ça au lieu de faire autre chose.

XY : Est-ce que ça t'a donné d'autres ressources pour affronter le cyber

harcèlement ?

Z : Pas vraiment vu que j'en parlais pas, j'étais toujours très discrète mais ça

me permettait d'effacer ce qu'il y avait à ce moment-là car j'étais en dehors de la technologie, j'avais rien, j'avais juste de la peinture, des ciseaux. Je me sentais pas mal bien car j'étais loin de tout ça.

XY : Parce que tu as eu à partir de quel âge un Smartphone en fait ? Z : J'ai eu un Smartphone très jeune, à 11 ans. Donc ça a commencé à 11

ans car j'avais mon ordinateur pour faire d'autres choses parce que j'aime beaucoup écrire aussi alors je l'avais déjà à ce moment-là. Et puis ça a commencé parce que j'ai eu mon tout premier Facebook à10 ans, mais c'était pour jouer à un jeu. Mes parents ils contrôlaient, j'allais pas sans eux à côté de moi et puis c'était eux qui s'occupaient de ça. Je ne mettais pas de photo et puis j'avais que ma photo en fait pour des fois aller leur parler, parce que mes parents m'ont dit : « tu peux utiliser librement. Tu es assez grande maintenant ».

XY : C'était à quel âge donc ?

Z : C'était à onze douze ans, j'ai toujours été un peu plus mûre que les autres,

parce que j'ai toujours eu de l'harcèlement et j'ai affronté les choses d'une autre manière et donc mes parents me laissaient un petit peu libre, tout ça. Et puis là oui, ça va vraiment commencer, oui j'ai posté ma première photo mais rien d'extravagant. Mes parents avaient toujours le contrôle dessus donc voilà et puis ça a commencé parce qu’une amie de l'école m'avait ajouté et là ils sont venus trois quatre parce qu'on a tous un petit peu contact dans les réseaux sociaux et puis là c'est venu. C'est après que ça a commencé, ils ont commencé à m'insulter parce qu'ils ne le faisaient pas en vrai, parce que ça se remarquait pas et donc du coup ils ont commencé. À aller par ce chemin là c'était beaucoup plus agressif par écrit que…

Z : Facebook, Messenger, Skype, par tous les réseaux sociaux que j'avais ou

qu’eux ils avaient.

XY : Oui d'accord, par la suite je te poserai un petit peu plus de questions

là-dessus. C'est quand même de la folie comme ces réseaux sociaux prennent de l'ampleur.

Donc en fait dans tes loisirs comment tu te sens intégrée dans le groupe aussi comment tu te sens à l'intérieur du groupe ? Est-ce que tu as vraiment bien ta place ? Tu te sens un peu moins timide qu’à l'intérieur de ta classe?

Z : Je suis beaucoup moins timide parce que en fait la fondatrice c'est une

prof à moi avec qui je m'entendais vraiment très bien, à qui je parlais quand je me faisais harceler étant petite et puis je m'entendais vraiment. Donc j'étais bien, j'arrivais à faire abstraction de tout ça et j'étais vraiment contente d'être là, je voulais rester là.

XY : Et qu'est-ce qui faisait que t'étais justement moins timide ?

Z : C'était des enfants en fait et donc moi j'étais plus grande. Ils pouvaient

rien me faire, donc moi je me sentais un petit peu mieux et j'arrivais à leur parler avec un peu plus de facilité et eux ils venaient me parler en cas de problème. Je me sentais un petit peu grande et j'oubliais un peu ce qui se passait de mon côté.

XY : Tu avais l'impression qu'ils ne pouvaient pas te faire du mal, ils étaient

plus innocents ?

Z : Oui.

XY : Maintenant une question plus générale, est-ce que maintenant tu te

sens vraiment soutenue par les gens qui t'entourent que ce soit les profs, tes amis, ta famille dans l'ensemble, comment est-ce que tu te sens ?

Z : Alors par mes amis et ma famille je me sens soutenue parce qu'ils sont là

si jamais ça recommence et puis par mes professeurs. En fait vu qu'aucun n'est au courant, bah je me sens mal, oui si ça recommence, j'hésiterais pas à aller leur parler.

XY : D'accord, parce que là, aucun de tes professeurs n'étaient au courant

de la situation ?

Z : Non aucun. XY : Ni la direction ?

Z : Non la direction parce que j'ai tout voulu garder pour moi et j'ai tout

suis dit qu'il fallait le faire. J'ai essayé de le faire un petit peu en retrait de tout le monde, ça n'a pas bien marché au début, mais maintenant ça va.

XY : Heureusement que tu as eu une force parce que certaines personnes,

je ne pense pas qu'elles y seraient arrivé toute seule.

Z : Ouais.

XY : Donc on va revenir un peu sur le cyber harcèlement, donc comme tu

m'as dit tu as commencé à être un peu harcelée vers onze, douze ans c'est ça?

Z : Oui.

XY : Tu arriverais à me dire un peu la durée que ça s'est passé?

Z : Alors ça a pris en fait à onze, douze ans et ça s’'est arrêté l'année

dernière en fin de deuxième et là j'ai réussi à mettre fin à tout j'ai vraiment réussi a... Ils ont arrêté j'ai réussi un petit peu et j'essaye encore d'oublier tout. D'oublier le mal parce que c'est quand même assez présent même si je me sens mieux aujourd'hui.

XY : Et comment tu as mis fin à tout ça ?

Z : Alors donc vers onze douze ans j'ai vu que ça prenait trop d'ampleur

que ce n'était pas juste une blague. Et donc j'ai supprimé mon Facebook et jusqu'à mes treize ans plus ou moins je n'ai pas eu de Facebook, je n'ai pas eu de Skype, j'étais absente de tout ça. Oui j'allais sur Youtube et tout