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3. Résultats

3.1 Questionnaire de préférences circadiennes

Dans le but d’estimer la fidélité de la version parallèle du CMEP, nous avons dans un premier temps effectué une analyse corrélationnelle en considérant le score global des enfants (N = 140) au CMEP, ainsi que leur score global au CMEPP. Précisons que les scores de ces deux questionnaires se situent entre 0 et 42 points. Les scores obtenus par les participants se situent quant à eux entre 17 et 41 tant pour le CMEP que pour le CMEPP. Cette analyse a mis en évidence une corrélation significative (r = .753, p <.01, cf. annexe I) entre ces deux mesures, ce qui signifie donc que le CMEP et le CMEPP évaluent la même dimension, à savoir les préférences circadiennes chez les enfants.

De plus, nous avons également conduit des analyses de corrélation item par item et nous avons relevé que chaque item du CMEP corrèle plus fortement avec un item précis du CMEPP. Les corrélations inter-items étaient effectivement celles attendues lors de la construction de la forme parallèle du questionnaire, puisque chaque item du CMEPP corrèle avec celui du CMEP qui a servi de base pour le créer (cf. annexe I). En regardant le Tableau 3, nous pouvons observer des corrélations significatives entre les items du CMEP et leurs items parallèles du CMEPP. Cependant, bien que les corrélations soient significatives, elles ne sont toutefois guère très élevées, et aucune d’entre elles ne dépasse .75. Par ailleurs, nous relevons une corrélation négative entre l’item 9 du CMEP et l’item 1 du CMEPP (r = -.203).

Celle-ci s’explique par une inversion de l’échelle de ces deux questions.

Tableau 3. Correlations inter-items

Items CMEP Items CMEPP Corrélation inter-items

Item1 Item3 0.721**

Item2 Item6 0.583**

Item3 Item7 0.365**

Item4 Item10 0.575**

Item5 Item8 0.458**

Item6 Item4 0.644**

Item7 Item5 0.691**

Itam8 Item9 0.641**

Item9 Item1 -0.203*

Item10 Item2 0.461**

Note. *p<0.05 ; **p<0.01

3.2 Reading Span

Les analyses présentées dans cette section portent sur la tâche du Reading Span. Le Tableau 4 présente les moyennes et écart-types pour les mots correctement rappelés, ainsi que pour le nombre moyen d’intrusions de chaque type (non-finales, précédentes et externes). Par ailleurs, nous avons agrégé le nombre d’intrusions pour chaque individu, mesurant ainsi le nombre total d’intrusions. Notons que ces moyennes et écart-types ont été effectués sur les 36 enfants et les 14 adultes retenus pour les analyses. Parmi les enfants, 20 ont été évalués en On Peak (le matin) et 16 en Off Peak (l’après-midi). Chez les adultes, 8 ont été testés en Off Peak (i.e. le matin) et 6 en On Peak (i.e. l’après-midi).

D’après les données descriptives (cf. Tableau 4), nous pouvons observer que les enfants tendent à rappeler moins de mots corrects que les jeunes adultes, et cela quel que soit le moment de l’évaluation. Par ailleurs, les individus semblent rappeler plus de mots corrects en format descendant par rapport au format ascendant. Etonnement, en condition ascendante les enfants rappellent davantage de mots corrects en Off Peak, par rapport à l’évaluation On Peak (M = 2.42 et M = 2.09 respectivement), alors que les jeunes adultes sont meilleurs en format ascendant dans la condition On Peak, par rapport à l’évaluation Off Peak (M = 3.01 et M = 2.81 respectivement ; cf. Figure 4).De plus, nous remarquons que le nombre d’intrusions total est faible et que la variance de cette variable est relativement petite. Cela dit, notons que les enfants paraissent produire davantage d’intrusions au total que les jeunes adultes lorsqu’ils sont évalués en condition On Peak. Cet effet ne semble pas se retrouver en condition Off

Peak. Par ailleurs, nous pouvons souligner que les jeunes adultes produisent peu, voire aucune intrusion de type externe et non-finale. Ainsi, aucune analyse inférentielle n’a été conduite sur ces deux dernières variables. Nous sommes toutefois conscientes que le nombre d’intrusions produites est faible, et compte tenu du fait qu’aucune intrusion de type non-finale et externe n’a été produite par les jeunes adultes évalués Off Peak en format descendant, aucune analyse inférentielle n’a pu être conduite sur ces deux variables.

Reading Span, version Ascendante

0.00 0.50 1.00 1.50 2.00 2.50 3.00 3.50 4.00

Enfants Adultes

Nombre moyen de mots corrects

On peak Off Peak

Figure 4. Nombre moyen de mots correctement rappelés au Reading Span en version Ascendante par Age et Moment (moyennes et écart-types)

35 Mots corrects Intrusions

Non Finales

Intrusions Précédentes

Intrusions Externes

Intrusions Totales

Groupe d’Age Moment Format N M Sd M sd M Sd M sd M sd Enfants On Peak Asc 11 2.09 0.41 1.09 1.22 1.00 1.26 0.54 0.69 2.64 2.34

(matin) Des 9 2.48 0.23 0.89 1.69 0.78 1.09 0.67 0.87 2.33 2.45 Tot 20 2.27 0.39 1.00 1.41 0.90 1.16 0.60 0.75 2.50 2.33 Off Peak Asc 6 2.42 0.21 1.33 1.50 1.17 1.60 0.33 0.52 2.83 2.64 (après-midi) Des 10 2.48 0.36 1.30 0.82 1.10 0.87 0.70 0.67 3.10 1.66 Tot 16 2.46 0.31 1.31 1.08 1.12 1.15 0.56 0.63 3.00 2.00 Adultes On Peak Asc 4 3.01 0.27 0.50 1.00 0.50 0.58 0.50 0.58 1.50 1.91 (après-midi) Des 2 3.15 0.31 0.00 0.00 0.50 0.71 0.00 0.00 0.50 0.71 Tot 6 3.06 0.26 0.33 0.82 0.5 0.55 0.33 0.51 1.17 1.6 Off Peak Asc 4 2.81 0.31 1.25 1.25 1.00 0.82 0.75 0.96 3.00 2.45 (matin) Des 4 3.01 0.18 0.50 0.58 2.75 0.96 0.00 0.00 3.20 0.50 Tot 8 2.91 0.27 0.87 0.99 1.87 1.25 0.37 0.74 3.12 1.64

Note. Seuls les scores des participants dont la préférence circadienne correspond à celle rapportée préférentiellement pour leur groupe d’âge sont présentés (enfants du matin, N=36 ; jeunes adultes du soir, N=14).

Tableau 4. Statistiques descriptives pour les scores mesurées à l’épreuve du Reading Span par Age, Moment de l’Evaluation, et Format de la tâche

Afin d’estimer les effets de l’âge, du moment de l’évaluation et de la version de l’épreuve, nous avons conduit des analyses de variances, séparément sur le nombre moyen de mots correctement rappelés, sur la somme des intrusions au travers des trois types d’intrusions produites et sur la somme des intrusions précédentes. De plus, comme nous l’avons mentionné antérieurement, nous avons choisi d’analyser les intrusions précédentes, puisque ces dernières sont censées refléter l’interférence proactive dans la tâche (May & coll., 1999).

En ce qui concerne le nombre moyen de mots correctement rappelés, les résultats montrent un effet principal du format de la tâche tendanciellement significatif (p = 0.067 ; cf.Tableau 5). Le nombre moyen de mots correctement rappelés est plus important dans la condition descendante que dans la condition ascendante (M= 2.785 et M= 2.588 respectivement). Un effet principal de l’âge est également obtenu. Les enfants rappellent significativement moins de mots corrects que les jeunes adultes (M= 2.37 et M= 2.99 respectivement).

Les interactions Age * Moment, Age * Format, Moment * Format, ainsi que Format

* Moment * Age ne sont pas significatives. Par ailleurs, même si l’interaction Age * Moment

* Format n’est pas significative, nous avons conduit des analyses à l’aide de comparaisons planifiées (cf. Annexe J) a priori pour estimer les interactions Moment * Format pour chaque groupe d’âge séparément, d’une part, et l’interaction Age * Format pour chaque moment de l’évaluation, d’autre part. En ce qui concerne la première interaction, les résultats montrent que l’effet Moment * Format par groupe d’âge n’est significative ni chez les adultes ni chez les enfants. Mais il est à noter que les enfants rappellent significativement plus de mots corrects en format descendant qu’en format ascendant (M= 2.48 et M= 2.26 respectivement, p= 0.49).

En ce qui concerne l’interaction Age * Format pour chacun des moments montrent qu’en condition On-Peak cette interaction est tendanciellement significative (p= 0.067), ce qui n’est pas le cas en condition Off-Peak. Cet effet est expliqué par la différence du rappel de mots corrects entre les jeunes adultes et les enfants. En effet, le rappel des enfants en On-Peak dans le format ascendant est significativement différent du rappel des jeunes adultes dans toute les conditions (Adultes Peak Ascendant : p< 0.000 ; Adultes Peak Descendant : p<

0.000 ; Adultes Off-Peak Ascendant : p=0.01 et Adultes Off-Peak Descendant : p< 0.000).

Cependant, il est à noter que les enfants rappellent moins de mots corrects que les jeunes adultes tant dans la condition ascendante que descendante (Ascendant p < 0.001 ; Descendant p < 0.001 ; cf. Figure 6 ; cf. Annexe J) et qu’ils rappellent moins de mots que les jeunes

adultes quelque soit le moment de l’évaluation (On Peak, p < 0.001 ; Off Peak, p = 0.002 ; cf.

Figure 5 ; cf. Annexe J)

Tableau 5. Résultats de l’ANOVA Age x Moment x Format pour le nombre moyen de mots correctement rappelés au Reading Span.

Effet de l'âge par moment préféré

0.00

Nombre moyen de mots correctement rappelés

Enfants Adultes

Nombre moyen de mots correctement rappes

Enfants Adultes F(1,42)=0.057, p=.813

Figure 5. Effet de l’âge par moment préféré indépendamment du format pour le nombre moyen de mots correctement rappelés.

Figure 6. Effet de l’âge par format indépendamment du moment pour le nombre moyen de mots correctement rappelés

En ce qui concerne la moyenne d’intrusions totales, les résultats révèlent un effet principal du moment de l’évaluation tendanciellement significatif (p= 0.07 ; cf. Tableau 6).

Les individus ont donc tendance à commettre moins d’intrusions en On Peak, par rapport à l’évaluation Off Peak (MON PEAK = 1.74 ; MOFF PEAK = 3.05). Par ailleurs, aucun effet principal de l’âge et du format n’a été obtenu. Les interactions Age * Moment, Age * Format, Moment

* Format, ainsi que Format * Moment * Age ne sont également pas significatives.

Nous avons ensuite conduit des analyses à l’aide de comparaisons planifiées a priori pour estimer l’interaction Moment * Age pour les deux formats du Reading span. Les résultats de cette interaction ne mettent en évidence aucun effet tant pour le format ascendant que pour le format descendant. Mais il est à noter que les contrastes indiquent un effet tendanciel du moment pour les jeunes adultes (p = 0.083 ; cf. Annexe K) mais aucun effet n’est dû au format de la tâche. Ainsi, il semble que seul les jeunes adultes tendent à produire moins d’intrusions en On Peak.

Toutefois, la Figure 7 illustrant les moyennes et écart-types du nombre total d’intrusions par Format, Age et Moment, met en évidence des écart-types relativement importants, mais également des N relativement petits. Ainsi, ces deux éléments peuvent être responsables du fait qu’aucun effet ne ressort de cette analyse. C’est-à-dire qu’il est possible que les N soient trop petits ou qu’il y ait trop de variance pour que l’analyse mette en évidence un effet, mais il est également possible qu’il n’y ait effectivement aucun effet présent.

Tableau 6 . Résultats de l’ANOVA Age x Moment x Format pour le total d’intrusions au Reading Span

Source Ddl F P Ηp2

Age (Enfant, Adultes) 1 .893 .350 .021

Moment (Peak, Off peak) 1 3.450 .070 .076

Format (Asc, Desc) 1 .078 .781 .002

Age x Moment 1 1.371 .248 .032

Age x Format 1 .065 .801 .002

Moment x Format 1 .420 .520 .010

Age x Moment x Format 1 .059 .810 .001

Erreur 42

Reading Span, version Ascendante

Figure 7 . Nombre total d’intrusions au Reading Span par Format, Age et Moment (moyennes et écart-types).

Finalement, concernant la moyenne des intrusions de type précédentes, nous observons que l’ANOVA Age * Moment * Format met uniquement en évidence un effet significatif du Moment (p = 0.03 ; cf. Tableau 7). Les individus produisent moins d’intrusions précédentes lorsqu’ils sont évalués à leur moment On Peak par rapport à leur moment Off Peak (MON PEAK = 0.69 et MOFF PEAK = 1.5).

Nous avons ensuite conduit des analyses au moyen de comparaisons planifiées a priori pour estimer l’interaction Moment * Age pour chaque format et l’interaction Moment * Format pour chaque groupe d’âge. Les résultats de la première interaction révèlent un effet tendanciellement significatif de cette interaction pour le format descendant (p= 0.083) mais pas pour le format ascendant. La deuxième interaction Moment * Format par groupe d’âge ne met en évidence aucun effet pour les deux groupes d’âge. Mais il est à noter qu’un effet significatif n’est trouvé uniquement chez les jeunes adultes en condition Off-Peak (MON PEAK = 0.5 et MOFF PEAK = 1.88, p = 0.03 ; cf. Annexe L). Elles montrent également que les jeunes adultes produisent plus d’intrusions précédentes en Off-Peak uniquement pour le format descendant (MdesON PEAK = 0.664 et MdesOFF PEAK = 1.96, p = 0.02, cf. Figure 8).

Ainsi ce type d’intrusions étant relié plus particulièrement à la fonction de suppression de l’inhibition, nous pouvons conclure que les jeunes adultes ont plus de difficultés que les enfants à supprimer des informations hautement activées au préalable (derniers mots de phrases provenant d’items précédents), et cela uniquement en condition Off Peak. La fonction

de suppression semble donc plus influencée par les divers moments de la journée en fonction de l’âge des individus que les autres fonctions de l’inhibition.

Tableau 7. Résultats de l’ANOVA Age x Moment x Format pour le nombre d’intrusions précédentes au RSpan

Source Ddl F P Ηp2

Age (Enfant, Adultes) 1 .236 .630 .006

Moment (Peak, Off peak) 1 4.974 .031 .106

Format (Asc, Desc) 1 1.012 .320 .024

Age x Moment 1 2.424 .127 .055

Age x Format 1 1.971 .168 .045

Moment x Format 1 1.722 .197 .039

Age x Moment x Format 1 1.205 .278 .028

Erreur 42 .

Reading Span, version Descendante

0.00 0.50 1.00 1.50 2.00 2.50 3.00 3.50 4.00

Enfants Adultes

Nombre total d'intrusions précédentes

On peak Off Peak

Figure 8. Nombre d’intrusions précédentes au Reading Span par Format, Age et Moment (moyennes et écart-types).

4. Discussion

Le but principal de cette étude était d’évaluer l’influence des préférences circadiennes sur les performances inhibitrices des enfants et des jeunes adultes. Ainsi, notre question centrale était de savoir si l’effet du « Time-of-Day » était également présent chez les jeunes enfants. Ceux-ci étaient supposés montrer de faibles capacités inhibitrices se traduisant par une sensibilité plus grande à l’interférence proactive, par rapport aux jeunes adultes. Dans le cadre de cette recherche, nous nous sommes appuyées sur l’étude de May et coll. (1999).

Nous avons donc modifié la tâche du Reading Span en ce basant sur l’hypothèse que le fait de réduire l’interférence proactive dans une des conditions (descendante) augmenterait les performances des individus ayant de faibles capacités inhibitrices. Ainsi, l’influence des préférences circadiennes sur les capacités inhibitrices a été mesurée au moyen de la tâche du Reading Span comprenant deux conditions, une favorisant l’accumulation d’interférence proactive (condition ascendante) et l’autre réduisant cette interférence (condition descendante).

En effet, May et coll. (1999) ont mit en évidence cet effet en évaluant des jeunes adultes et des adultes âgés. Dans le cadre de notre recherche nous avons donc implémenté cette manipulation à des enfants. Ces derniers devaient donc montrer des performances généralement plus faibles que les jeunes adultes à la tâche du Reading Span, en rappelant un nombre moins important de mots corrects et un nombre plus important d’intrusions totales et précédentes. Les intrusions précédentes étant particulièrement intéressantes du fait qu’elles reflètent l’interférence proactive au sein de la tâche. De plus, les enfants devaient montrer un effet plus important du « Time-of-Day » par rapport aux adultes avec une amélioration plus importante de leurs performances lorsqu’ils sont évalués dans leur moment optimal de la journée (effet de synchronie). Nous avons donc comparé l’efficience des mécanismes inhibiteurs des enfants et des jeunes adultes à divers moments de la journée.

Le deuxième objectif de cette étude était de valider la version parallèle du CMEP à savoir le CMEPP (construit par Christelle Robert, ce questionnaire permettant également d’évaluer, tout comme le CMEP, les préférences circadiennes chez les enfants). Ce questionnaire comprend le même nombre d’items que le CMEP (10 items), et a été construit par une reformulation de chaque item du CMEP. Ainsi, chaque item du CMEP retrouve sa forme parallèle dans le CMEPP. Nous avons évalué la fidélité de ce questionnaire par la méthode du test-retest afin de voir si réellement ces deux questionnaires mesuraient la même dimension mais également si les scores étaient constants dans le temps.

Dans le cadre de cette recherche, nous nous attendions, en ce qui concerne les préférences circadiennes, à répliquer les distributions observées dans la littérature. C'est-à-dire qu’environ 40% des jeunes adultes devraient être du soir et que seulement 10% devraient préférer le matin, alors que la majorité tendrait à être neutre (Yoon & coll., 2000). Alors que 59% des enfants devraient être du matin, 33% neutres et 8% du soir (Wickersham, 2006 ; Carskadon et coll., 1993). Dans le but de répliquer ces distributions et de s’assurer des réelles préférences des individus, nous avons utilisé le questionnaire de Horne et Ostberg (1976) appelé le MEQ afin d’évaluer les préférences des jeunes adultes et le questionnaire de Carskadon et coll. (1993) adapté du MEQ, le CMEP pour les préférences des enfants. Nous avons également administré la forme parallèle du CMEP, à savoir le CMEPP, aux enfants afin d’évaluer la fidélité test-retest de ces deux questionnaire et dans le but de vérifier s’ils mesuraient les mêmes dimensions.

Cependant, les résultats ont mit en évidence que seuls 14 des 87 jeunes adultes testés étaient réellement du soir (soit environ 16%) et que seuls 36 des 80 enfants étaient réellement du matin (soit 44%). Ces pourcentages sont relativement faibles par rapport à ceux observés généralement dans la littérature. En effet, la majorité des adultes que nous avons testés se sont avérés neutres et moins du quart avait réellement des préférences pour le soir. En ce qui concerne notre échantillon d’enfants, la moitié tend à être du matin et l’autre neutre. Même si ces résultats sont différents de ceux postulés dans la littérature, il est à noter qu’aucun enfants ne c’est avérés du soir, ce qui est tout de même conforme à la littérature. Nous pouvons éventuellement expliquer cela par le fait que ce questionnaire est un questionnaire auto-reporté et que celui-ci peut être biaisé suite à des problèmes de désirabilité sociale. En effet, il est possible qu’un certain nombre d’enfants n’aient pas répondu honnêtement aux réponses dans le but de ne pas passer pour des « petits » ou pour « faire mieux » que leurs camarades.

Dans le but de tester les performances des individus, nous les avons testés au travers de la tâche du Reading Span. Nous nous attendions à un effet de l’âge sur les performances des individus, avec de moins bonnes performances pour les enfants par rapport aux jeunes adultes. En effet, comme postulé par divers auteurs tels que Wickersham (2006), Diamond (1990) ainsi que Harnishfeger (1995) il y aurait de grandes variations des processus inhibiteurs au cours du développement avec des capacités inhibitrices limitées chez les jeunes enfants et des capacités optimales chez les jeunes adultes. Nous nous attendions donc à ce que les enfants rappellent moins de mots corrects et plus d’intrusions totales et précédentes que les jeunes adultes. Les résultats révèlent un effet significatif de l’âge uniquement sur le rappel du

nombre de mots corrects. Les enfants tendent effectivement à rappeler moins de mots corrects que les jeunes adultes et ce quelque soit le moment de la journée et quelque soit le format de la tâche. Toutefois, aucune différence dans la production d’intrusions totales et précédentes n’est relevée. Ce manque d’effet sur les intrusions peut être dû à certaines raisons méthodologiques, comme une grande variance dans les données des enfants et par le N très petit de l’échantillon des jeunes adultes. Toutefois, une explication possible est le fait que la tâche du Reading Span n’évalue, en réalité, que faiblement les capacités inhibitrices des individus. Ainsi, il serait intéressant dans une étude future de regarder si les performances des individus sont identiques dans d’autres tâches inhibitrices. De plus, les intrusions et plus particulièrement les intrusions précédentes sont supposées refléter l’effet d’interférence proactive dans la tâche. Cependant, les résultats ne mettent pas en évidence une sensibilité plus accrue à l’interférence proactive chez les enfants. Ce manque d’effet peut être également dû aux raisons méthodologiques citées ci-dessus. Il serait intéressant de répliquer cette expérience avec un échantillon plus grand comportant le même nombre d’individus dans les deux populations. De plus, au vu du fait que les individus (quelque soit l’âge) produisent un faible nombre d’intrusions, il serait également intéressant de refaire l’expérience en administrant la tâche classique d’interférence proactive afin de voir si la production d’intrusions augmente chez les individus.

Par ailleurs, nous nous attendions à un effet du format de la tâche. Dans le cadre de notre recherche, nous avions modifié la tâche du Reading Span en créant une condition ascendante et une condition descendante, comme proposé par May et coll. (1999). Selon ces auteurs, un effet d’interférence proactive, affectant les performances des individus, est présent dans la tâche du Reading Span. Ceux-ci ont donc postulé que dans la condition ascendante, il y aurait accumulation d’interférence proactive, alors que dans la condition descendante il y aurait une réduction de celle-ci. De ce fait, la condition descendante devrait améliorer les performances des individus en augmentant leur rappel de mots corrects et en diminuant le nombre d’intrusions (totales et précédentes) produites. Ainsi, nous avons avancé que les performances devraient être généralement plus élevées dans le format descendant par rapport au format ascendant. Cependant, les résultats ne mettent en évidence qu’un effet tendanciellement significatif pour le nombre de mots correctement rappelés. Les analyses a

Par ailleurs, nous nous attendions à un effet du format de la tâche. Dans le cadre de notre recherche, nous avions modifié la tâche du Reading Span en créant une condition ascendante et une condition descendante, comme proposé par May et coll. (1999). Selon ces auteurs, un effet d’interférence proactive, affectant les performances des individus, est présent dans la tâche du Reading Span. Ceux-ci ont donc postulé que dans la condition ascendante, il y aurait accumulation d’interférence proactive, alors que dans la condition descendante il y aurait une réduction de celle-ci. De ce fait, la condition descendante devrait améliorer les performances des individus en augmentant leur rappel de mots corrects et en diminuant le nombre d’intrusions (totales et précédentes) produites. Ainsi, nous avons avancé que les performances devraient être généralement plus élevées dans le format descendant par rapport au format ascendant. Cependant, les résultats ne mettent en évidence qu’un effet tendanciellement significatif pour le nombre de mots correctement rappelés. Les analyses a

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