• Aucun résultat trouvé

4 25 janvier 2018 BRGM 5 22 mars INRA

3. La question de la « gouvernementalité »

Elle renvoie évidemment à des outils juridiques (approche MARel, Méthode d’Anticipation du Recul du littoral) ou économiques (services écosystémiques). On peut aussi s'interroger sur des choix stratégiques de protection vs aménagement (repli stratégique). De fait, le problème est plus politique que technique (choix des territoires à abandonner) avec des enjeux de gouvernance à des échelles géographiques croissantes.

Va-t-on vers une gouvernance de prévention (plutôt mur) ou de résilience (via des aménagements) ?

On sait que les instruments d'action publique ne sont pas neutres car ils incorporent des représentations des problèmes et les rapports gouvernants/gouvernés (cf. Le Gallès, Lascoumes...).

Dans le cas de Xynthia, Béatrice Quenault (La résilience comme injonction politique post-Xynthia,

Espacestemps.net) analyse l’attitude de l’État comme une tentative de relégitimation de sa fonction

protectrice par le biais de la déligitimisation des acteurs locaux. Sa thèse est que la mobilisation de la résilience, « praxis de la mobilisation des risques », a pour objectif de créer des sujets adaptables où l’État dégage sa responsabilité de la gestion des risques pour mieux la contrôler à distance. Il s'ensuit une dépolitisation des inégalités structurelles qui sont alors interprétées comme des choix individuels, imprudents et irresponsables.

Sous effet du changement climatique, la gouvernance appelle une réorganisation des systèmes de gestion et décision, qu’il faut interroger du point de vue des SHS. L’enjeu d’un débat démocratique est premier, mais il exige de dépasser la seule expertise (la spatialisation des risques est trop souvent assimilée à une territorialisation des risques) pour mettre en son centre la question de « l’acceptabilité sociale du risque ». En conclusion, on peut revenir à Corbin qui rappelle que le « désir de rivages », fort chez les Romains, a eu une éclipse d'un millénaire (une mer satanique, autant de vestiges du Déluge). Le regard porté sur les rivages (Michelet parle d’une « invention de la mer » à partir du 17° siècle), au-delà des « fausses continuités » (Foucault), disqualifie certaines pratiques pour en qualifier d’autres (cf. la lecture des littoraux induite par la géologie : les séries stratigraphiques des falaises...). Le grand public accepte l'idée que la mer a modelé le trait de côte sur des millions d'années.

151

Faut-il donc s’attendre, à la faveur du changement climatique, à un nouveau basculement des représentations de la mer et du « désir de rivage » ?

Débat

Diverses études régionales sur les impacts du changement global citent la différence entre « les perceptions et les représentations sociales liées aux risques » d'une part, et « la gestion effective des risques » d'autre part. Avec une reconnaissance croissante du grand public de la réalité du changement climatique, est-ce que cet écart devrait tendre à se réduire ?

JPB : les épisodes de type Xynthia contribuent à réduire l'écart entre perception et gestion. Mais attention à ne pas cliver entre l'expertise « objective » et la perception locale, vernaculaire, des risques in situ. Il n'y a pas d'opposition mais plutôt des différences de statuts.

N'est -ce pas plutôt un lieu d'approches contradictoires, entre attentes d'usagers et attentes de responsables? La solution serait-elle à la fois dans des solidarités locales et une gouvernance de long terme fondée sur la recherche d'une meilleure résilience ?

JPB : je ne suis pas assez informé pour répondre à cela. Il faudrait plus d'études de terrain pour répondre correctement aux questions posées. Beaucoup d’analystes, comme Quenault, voient dans cette relation gouvernants/gouvernés un lieu d’expérimentation du néo-libéralisme au travers de la responsabilisation des individus (sous couvert de responsabilisation des communautés locales) et d’une prise de distance de l’État dans la gestion des risques. A discuter et vérifier.

Dans ces controverses, la prospective gagne en crédibilité à identifier ses propres limites et les conditions de son énonciation. Il faut faire attention au mécanisme de la peur (annonce de scénarios « catastrophe »), qui peut disqualifier la prospective quand elle prend une posture jugée trop négative.

L'humain à tendance à rejeter « l'inconcevable ». Il semble pourtant utile de signaler la possibilité d'une bascule de la perception de la mer, du loisir à la menace... châtiment de l'irresponsabilité des hommes dans la gestion des activités sur terre.

JPB : Les lanceurs d'alerte risquent d'être les assureurs ! Mais la prise de conscience commence seulement... Il n'est pas facile de changer son regard quand cela a des conséquences lourdes en termes économiques comme en termes symboliques. Cette évolution rapide d'une mer considérée depuis des siècles comme intangible exige aussi d'accepter la responsabilité humaine (« anthropique » sensu stricto) dans cette transformation.

Audition 4 : Jean -Louis Valantin (Consultant en géopolitique, auteur de « Géopolitique d'une planète déréglée », Seuil, 2017)

Je suis docteur en études stratégiques (spécialité: étude systématique des relations entre la politique et la violence armée). Dans le monde anglo-saxon, il a des milliers d'experts en études stratégiques, en France, pas plus d’une douzaine. La géopolitique française traite surtout des relations internationales. Ma thèse portait sur

152

la conception américaine de la menace. J'ai beaucoup travaillé aux USA et en GB avec le think tank « Red team

analysis society ». En 2003, j'ai lu un rapport « fuité » du Pentagone sur les effets du climat sur la sécurité

américaine, ce qui m'a amené à m'intéresser à ce domaine d'abord pour les USA, puis la Chine, la Russie, le Moyen Orient et l'Afrique. Ces domaines sont peu étudiés en France car on lit peu l'anglais.

Dans les documents de cadrage de votre étude, il n'est jamais fait mention de « violence » (au pire « brutalisation des rapports sociaux » et « millions de migrants »), ce qui est quand même surprenant.

Dans l'expression « changement climatique », le mot-clef est « changement ». La rencontre de l'aléa et de l'enjeu reste dans un cadre normé. Or on rentre dans une séquence temporelle de changement permanent. On sera 9 milliards d'humains en 2050 avec des transgressions des fondamentaux de vie.

La montée du niveau de la mer (SLR) est un processus dynamique qui affecte des zones vitales des sociétés (urbanisation, attraction, emploi, commerce international...). La SLR implique des situations de crises génératrices de violence, en plus de la violence atmosphérique. L'humanité entre dans une zone inconnue. Dans les faits, aujourd'hui, ce sont les États qui conservent la responsabilité de la sécurité en échange du « monopole de la violence légitime » (Max Weber).

Les études de cas ne manquent pas: Katrina en Louisiane (sept. 2005), ouragan puissant dont les vents entraînent la cassure des digues du lac Ponchartrain, mal entretenues, et transforme la ville basse en archipel. L'agence fédérale ne peut plus accéder à la Nouvelle Orléans où tous les services disparaissent : électricité, eau, alimentation, médicaments... La cohésion sociale explose en quelques jours. L'impuissance des autorités a été filmée par toutes les télés. Il a fallu recourir à la compagnie privée Blackwater (de sombre mémoire depuis la guerre d'Irak) pour rétablir un minimum d'ordre. D'où un choc politique et narcissique majeur pour le Pentagone, les agences de renseignement (NSA, CIA...) les forces de police (FBI...) les réseaux de coordination et de décision...

La prospective démarre alors à grande échelle sur le lien Climat-Océan. La question est celle de la conservation de la sécurité américaine sous contrainte de changement climatique.

A l'opposé, le Bangladesh (160 Millions) est extrêmement vulnérable, y compris via la salinisation des aquifères. Mais le premier problème du pays est la pollution industrielle, avec, en conséquence, des migrations massives. Et la réaction de l'Inde a consisté à construire un mur militarisé sur ses 4000 km de frontière.

Mais côté montagne (Himalaya), le Bangladesh n'a pas beaucoup plus d'espoir avec de fortes menaces de surexploitation des ressources terrestres... Le « nuage brun » de la pollution sino-indienne réduit l'albédo des glaciers de l'Asie comme, dans une moindre mesure, des Amériques (Rocheuses, chaîne andine). Ceci entraînera des fontes massives et réduira les disponibilités en eau douce et donc des déstabilisations en cascade, en commençant par l'Asie.

L'adaptation est souvent évoquée mais comment la mettre en œuvre si le changement est permanent et durable ? Il faut donc admettre une redistribution de la puissance au niveau international. Le clivage sera entre les pays qui sauront s'adapter, et ceux qui ne sauront pas ou ne pourront pas. L'US Navy multiplie les études sur ce sujet car la SLR impacte directement ses missions. Il faudra faire du béton ! La Navy entre en conflit avec les climato-sceptiques du Congrès. Or la Navy, c'est 7 flottes de combat qui s'appuient sur de nombreuses îles (comme Guam, qui va être submergé avant 2100).

153

Les Russes ont compris aussi que le réchauffement climatique favorisait l’ouverture vers l'Arctique et donc la remilitarisation du Nord, grâce à ses capacités logistiques. La route maritime du nord sera de plus en plus utilisée par les navires chinois qui visent Rotterdam, et les autres ports européens.

Il apparaît aussi le risque des « mésadaptations ». S'adapter à + 1 m est inopérant et gaspillé, s'il faut s'adapter à +2 m. Il faudrait donc avoir la lucidité de se préparer à la possibilité du scénario du pire, au moins jusqu'à 2100. Pour cela il faut accepter des choix durs. Mais si l'on ne l'anticipe pas, on aura la violence.

Débat

Mais le changement a toujours existé! Il faut donc une stratégie de long terme.

JMV : Oui, la vitesse du changement a changé. C'est vraiment une rupture qui exigera des décisions fermes et continues. Les climato-sceptiques ont fait perdre beaucoup de temps.

Pourra-t-on faire l'économie de la violence avant que la prise de conscience se fasse à une échelle efficace ?

JMV : qui est « on » ? Seule les catastrophes font réagir. La tempête Harvey a dévasté le Texas en 2017. Les inondations ont pollué les sols et dévalorisé les avoirs immobiliers. Plus tard, sous la menace d'Irma, la Floride a connu l'évacuation de 6 millions de personnes sans un mort ! Les supports de vie et de déplacement ont été conservés. Les États peuvent apprendre de leurs erreurs comme les USA mais d'autres n'en ont pas les moyens (Bangladesh, Vietnam, Egypte...) ou considèrent que cela ne les concernent pas (Europe...).

En fait, nous ne voulons pas prendre en compte le futur en Occident (« Nous ne voulons pas croire ce que nous savons » a répété JP Dupuy dans son livre « Pour un catastrophisme éclairé »).

Le département de la défense US pèse 650 milliards de dollars. Son chef, le général James Matthis, assume une double politique et finance la recherche sur le CC (et ses impacts dans le domaine militaire américain) en substitution partielle de la recherche académique classique. Instructif...

Dans notre étude, on fait des scénarios « mous » et quelques scénarios noirs. Qu'est-ce qui pourrait initier une révolution en France, en Europe, dans le monde ? Le nombre de morts, la perte de biens, la certitude de menaces plus grandes encore ?

JMV : mais pourquoi voulez-vous une gestion ? Ce sera des guerres civiles, ou internationales... La question est en fait optimiste dans le fond car elle sous-entend une capacité de réaction. Or les gens les plus révoltés contre le CC et la SLR sont les assureurs et réassureurs américains. Ils achètent des terrains sur les littoraux vulnérables pour ne pas prendre de risque de s'appauvrir. Leur discours est clair depuis le premier congrès des assureurs US (en 1993, coût de l'assurance des dégâts sur le littoral américain : 4 Milliards de $ ; en 2000, 20 Milliards $ ; en 2015, 40 Milliards $...). Conséquence : les assureurs mettent en demeure l'État américain de prendre des mesures sinon, ils cesseront d'assurer des risques qu'ils jugent « inassurables ».

Les printemps arabes ont été vulnérables au prix du pain. De fait, la pénurie de céréales menace la plupart des pays du MENA (Middle-East & North African countries). Entre 1990 et 2010, le prix de la tonne de céréale a quadruplé (sur le marché spot de référence de Chicago). Or les pays MENA vont vers un « aberrant » climatique et agronomique croissant... La déduction sur le moyen terme n'est pas difficile.

154

En Egypte, le renversement du gouvernement Morsi a été suivi d'une vaste redistribution de farines sous l'autorité du maréchal Sissi dont la popularité s'est envolée.

Faut-il se préparer au pire et avoir le courage de tirer les conséquences du scénario le plus noir ?

JMV : Il faudrait interviewer les Erythréens qui se retrouvent dans un squat à St Denis et ont traversé d'innombrables épreuves. Il faut comprendre quels sont les facteurs déclenchants.

Le rapport US de 2003 (inadaptation de l'armée US au climat local) décrit bien ce qui se passe 15 ans plus tard. Les militaires savent mieux se préparer car ils ont l'habitude d'imaginer la pire des menaces.

Allez voir le film « Avengers » car le dictateur Tanos veut supprimer la moitié de la planète pour éviter le « crash » de sa planète, ce qu'il a déjà vécu auparavant ? Serait-ce un prospectiviste avisé ?

Les décideurs ont une répulsion naturelle aux courbes exponentielles (ou à progression géométrique), comme les zombies qui se multiplient, forme de menace systémique.

Comment faire accepter nos scénarios « noirs » par des décideurs plus souvent « technocrates » ?

JMV : on peut passer par le concept d'anthropocène qui explique l'accélération incontrôlée des grands cycles fondamentaux (carbone, phosphates, eau...). Cela devrait faciliter la compréhension des phénomènes à l'œuvre par les hauts fonctionnaires et les politiques.

Par ailleurs, les décideurs acceptent de porter des mauvaises politiques tant que leur vie personnelle n'est pas en jeu (cf. Scheme in the game, Nacim Taleb). On est encore à +1° C et les problèmes sont déjà aigus. James Howard Cansler a décrit cela dans un livre au titre évocateur: « The long emergency ».

Le mot « effondrement » est encore largement tabou, même dans les cercles de décision. Il faut que cela change, si possible pas trop tard pour réagir efficacement.

155

Annexe 5 : Tableaux morphologiques

Scénario D1 : du déni à la réaction

Composante Variable H1 H2 H3 H4 H5

P1- Part de la population exposée Retrait progressif (des zones côtières) La part en zone côtière reste stable (malgré une population mondiale en croissance)

Accroissement progressif de la population (en zone côtière)

Forte croissance démographique conjuguée à migrations au sein/vers des mégalopoles côtières

P2 - Migrations internes et internationales Des départs échelonnés, au fil de la montée progressive des eaux

Les évacuations s’accélèrent, certaines villes importantes sont touchées

Crises répétées engendrant des exodes massifs

P3 - Degré de vulnérabilité sanitaire des populations

L’accès aux infrastructures limite la vulnérabilité sanitaire des populations

Les zones côtières constituent des secteurs de forte vulnérabilité sanitaire

Le développement non maitrisé de mégalopoles côtières augmente encore la vulnérabilité sanitaire

U1 - Dynamiques urbaines Mégavilles littorales et forte urbanisation littorale

Fragmentation des villes et dispersion urbaine - forte urbanisation littorale

Faible urbanisation littorale et villes littorales en réseau avec arrière-pays

U2 - Niveau de résilience des infrastructures Vulnérabilité forte Vulnérabilité moyenne Vulnérabilité maitrisée (résilience)

U3 - Adaptation des zones littorales exposées Résister à l'élévation du niveau des mers Faire avec l’élévation, une adaptation progressive (changement incrémental)

Organiser le retrait, un changement transformationnel

Absence de stratégie

EN1 - Etat de la ressource en eau douce (quantité et qualité)

Maitrise de l'exploitation et de l'usage des ressources

Dégradation progressive, altération des fonctions écologiques

Transfert de ressources hydriques extérieures vers la zone littorale

EN2 - Etat des sols (salinisation, érosion…) Salinisation et pollution réduites Salinisation et pollution modérées Salinisation, pollution et imperméabilisation fortes

EN3 - Dynamiques des écosystèmes littoraux et côtiers (habitats, biodiversité)

Translation et/ou modification sans altération des fonctions écosystémiques

Adaptation/modification in situ, altération des fonctions écosystèmiques

Disparition d'écosystèmes

EN4 - Modification du trait de côte Erosion modérée et recul marginal Recul marqué localisé prévisible Recul localisé imprévisible Recul marqué généralisé

AA1 - Disponibilité en terres agricoles Réduction de plus de la moitié des terres agricoles en zone cotière

Protection efficace des terres agricoles Disparition des terres agricoles en zone cotière

AA2 - Systèmes de production agricoles Adaptation des espèces cultivées et des pratiques agronomiques

Substitution des cultures par l'élevage Synergies des systèmes agricoles et aquacoles

AA3 - Poids de l'aquaculture et de la pêche Maintien des apports (aquaculture durable) Diminution des apports de la pêche Accroissement des apports (aquaculture diversifiée)

AA4 - Sécurité alimentaire Réduction de l'accès économique aux productions agricoles

Perturbations ou ruptures ponctuelles de l'accès

Réduction de la diversité de l'alimentation Sécurisation de l'accès à l'alimentation par la diversification des sources

d'approvisionnement

EC1 - Economie littorale Multiplication des formes de valorisation

Repli stratégique contraint et anarchique Repli stratégique planifié et relance via l'hinterland

Economie du flottant, "offshorisation" Economie déplacée, "land grabbing"

EC2 - Solidarité et mutualisation (pour adaptation et gestion des crises)

Brutalisation des rapports sociaux Solidarité à tous les niveaux Gradation 2 extrêmes : cartel des riches et solidarité des pauvres

Chacun pour soi + redistribution et humanitaire

Financiarisation assurantielle et judiciarisation

G1 - Prise de conscience des risques littoraux (gouvernants et société)

Appropriation des enjeux du SLR Déni Prise de conscience de façade Clivages

G2 - Réactivité et degré d’engagement (proactivité, acceptabilité, éducation)

Passivité sans implication Implication minimale Réactivité et mobilisation des acteurs concernés

Proactivité et implication de tous les acteurs

G3 - Niveau de coordination et mutualisation - échelles locale et globale

Elevée et mondiale Inexistant, chacun pour soi! Ciblé, villes côtières en réseau Entreprises multinationales, les GAFAM prennent la main

Régional, les communautés de destin et d'épreuves à l'echelle d'une région

C1 - Croissance économique globale Décroissance choisie Croissance duale Croissance en stop & go Décroissance subie, chaos

C2 - Mix énergétique (dépendance aux énergies fossiles et commerce interne)

Synergies de tous les acteurs --> décarbonation économie

Fragmentation de la production et de la consommation énergétique

Chaos énergétique priorité à la sécurité énergétique nationale

Priorité à l'autonomie énergétique (priorité sources locales)

C3 - Prise de conscience de l'enjeu climatique à l'échelle globale (gouvernants et société)

Appropriation des enjeux du CC Déni Prise de conscience de façade Clivages

C4 - Gouvernance géopolitique globale Chaos généralisé Fragmentation, stabilité en mosaique dans un monde multipolaire turbulent

Généralisation d'un ordre cybernétique fondé sur l'IA

Domination par les 2 super puissances Gouvernance pour la gestion des biens communs

Contexte physique en 2100 MODERE SERIEUX GRAVE EXTREME

Population Urbanisme et infrastructures Contexte global Gouvernance littorale Economie littorale Environnement et ressources naturelles Agriculture et alimentation

156 Scénario D2 : abandon progressif du littoral

Composante Variable H1 H2 H3 H4 H5

P1- Part de la population exposée Retrait progressif (des zones côtières) La part en zone côtière reste stable (malgré une population mondiale en croissance)

Accroissement progressif de la population (en zone côtière)

Forte croissance démographique conjuguée à migrations au sein/vers des mégalopoles côtières

P2 - Migrations internes et internationales Des départs échelonnés, au fil de la montée progressive des eaux

Les évacuations s’accélèrent, certaines villes importantes sont touchées

Crises répétées engendrant des exodes massifs

P3 - Degré de vulnérabilité sanitaire des populations

L’accès aux infrastructures limite la vulnérabilité sanitaire des populations

Les zones côtières constituent des secteurs de forte vulnérabilité sanitaire

Le développement non maitrisé de mégalopoles côtières augmente encore la vulnérabilité sanitaire

U1 - Dynamiques urbaines Mégavilles littorales et forte urbanisation littorale

Fragmentation des villes et dispersion urbaine - forte urbanisation littorale

Faible urbanisation littorale et villes littorales en réseau avec arrière-pays

U2 - Niveau de résilience des infrastructures Vulnérabilité forte Vulnérabilité moyenne Vulnérabilité maitrisée (résilience)

U3 - Adaptation des zones littorales exposées Résister à l'élévation du niveau des mers Faire avec l’élévation, une adaptation progressive (changement incrémental)

Organiser le retrait, un changement transformationnel

Absence de stratégie

EN1 - Etat de la ressource en eau douce (quantité et qualité)

Maitrise de l'exploitation et de l'usage des ressources

Dégradation progressive, altération des fonctions écologiques

Transfert de ressources hydriques extérieures vers la zone littorale

EN2 - Etat des sols (salinisation, érosion…) Salinisation et pollution réduites Salinisation et pollution modérées Salinisation, pollution et imperméabilisation fortes

EN3 - Dynamiques des écosystèmes littoraux et côtiers (habitats, biodiversité)

Translation et/ou modification sans altération des fonctions écosystémiques

Adaptation/modification in situ, altération des fonctions écosystèmiques

Disparition d'écosystèmes

EN4 - Modification du trait de côte Erosion modérée et recul marginal Recul marqué localisé prévisible Recul localisé imprévisible Recul marqué généralisé

AA1 - Disponibilité en terres agricoles Réduction de plus de la moitié des terres agricoles en zone cotière

Protection efficace des terres agricoles Disparition des terres agricoles en zone cotière

AA2 - Systèmes de production agricoles Adaptation des espèces cultivées et des pratiques agronomiques

Substitution des cultures par l'élevage Synergies des systèmes agricoles et aquacoles

AA3 - Poids de l'aquaculture et de la pêche Maintien des apports (aquaculture durable) Diminution des apports de la pêche Accroissement des apports (aquaculture