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Quelques éléments sur la vidéo à la demande

sur satellite

4. PROPOSITION D’UNE ARCHITECTURE HYBRIDE

4.1.1. Vidéo à la demande

4.1.1.1. Quelques éléments sur la vidéo à la demande

Les services de VoD sont singuliers, posant plusieurs questions : l’utilisateur doit-il recevoir ce film de manière instantanée ou après un laps de temps à spécifier ? Cette vidéo doit-elle être regardable en instantané ou pouvoir être stockée ? Quelle est l’étendue du choix du média ? Dans ce cadre, on dégage généralement deux services : la VoD et la NVoD (Near Video on Demand). La NVoD est un service où la demande n’est pas directement considérée, puisque reposant sur une émission en continue et le choix d’acheter ou pas une séance. Mais la limite entre VoD et NVoD se resserre de plus en plus avec l’évolution actuelle de ce service.

4.1.1.1.1. VOD ET NVOD

La NVoD a peut-être été le plus ancien de ces services. D’abord déployée sur le câble, elle s’étend aux satellites commerciaux, avec Kiosque. Il s’agit d’un service assez cher, qu’il soit sur TPS ou Canalsatellite. Ce service propose de la vidéo en push, c'est-à-dire l’émission de films en boucle sur plusieurs chaînes, offrant un temps d’attente de 30 à 60 minutes pour les média les plus courants. La NVoD a plusieurs défauts importants :

• Monopolisation de canaux de manière permanente pour émettre un film, ce qui conduit inévitablement à un choix très restreint de média.

• Indépendance de la demande ce qui peut aboutir à des émissions à pertes et donc à un coût élevé du média.

• Nécessité d’une voie retour pour commander le film. Le câble a l’avantage d’être bidirectionnel, alors que pour le satellite, l’IRD doit utiliser une ligne téléphonique. • Pas de réelle marge temporelle pour regarder le film, le client est obligé d’attendre la

prochaine session, 60 minutes pour un film courant cela peut être rédhibitoire. De plus le média est une émission et donc il ne peut être visionné qu’en temps réel. Si le client doit s’absenter, il a gaspillé plus de 5 euros.

Les décodeur-enregistreurs avec Pilotime de Thomson et Platinum de Sagem, offrent un palliatif récent à ce dernier problème [86].

L’avantage incontestable de la NVoD est la simplicité du système à mettre en place : du cryptage (ce qui est d’ailleurs fourni par le câble comme les satellites) et la mise en place d’un mécanisme de commande, lié au cryptage.

Face à ce service, on retrouve la VoD. Au contraire de la NVoD, ce service propose un véritable choix à ses utilisateurs, avec la présence d’un catalogue plus ou moins fourni. D’un point de vue temporel le service peut être plus ou moins immédiat, avec une nette répercussion sur les prix et/ou la qualité. Les émissions immédiates sont très dépendantes de la connexion de l’utilisateur (en particulier son débit) et de l’état du réseau entre ce dernier et le fournisseur de services, puisqu’il s’agit dans la plupart des cas de streaming. Mais le délai entre la commande et la réception peut être plus grand dans la mesure où un moyen de stockage est possible. Ainsi, l’on peut prévoir un téléchargement de nuit, pour avoir le film disponible le lendemain. Ce genre de services n’est certes pas immédiat, mais des systèmes de programmation sont alors possibles, la limite distincte avec la NVoD devenant moins nette.

L’avantage d’un tel service réside dans l’émission d’un média que lorsqu’il est réellement demandé. Puisque certains modes permettent d’attendre avant l’émission de la vidéo, différents utilisateurs peuvent la sélectionner. Aussi il serait envisageable d’envoyer la donnée une seule fois vers tous les utilisateurs. La VoD de ce type trouve de l’intérêt dans le multicast [87], ce dernier étant généralement effectué au niveau applicatif ou transport. Toutefois l’utilisation du multicast de niveau trois couplé à un média diffusant pourrait présenter pour ce service un attrait majeur, offrant une véritable économie de bande passante, et donc un prix réduit de l’accès au média.

4.1.1.1.2. PERSPECTIVES DE LA VOD

En 2002, la VoD se présentait comme un service de choix pour le câble. Le câble, support bidirectionnel, facilite la commande des média, alors que les systèmes satellites offrant une voie retour directe sont coûteux et donc peu répandus. Des études avaient même prédit que la télévision par câble gagnerait sa lutte de marché contre les services TV par satellite grâce à cette soit disante killer application [88]. Aujourd’hui on peut facilement conclure à une erreur de pronostic : le câble et le satellite sont certes en concurrence, mais leurs atouts spécifiques permettent de cibler des clients différents [89]. Ainsi, en milieu urbain l’utilisation reste majoritairement celle du câble, grâce au câblage de quartiers entiers. Le satellite est une solution plus aisée et moins chère pour les milieux plus ruraux voire isolés, les maisons privées et les banlieues.

Il faut toutefois noter que la VoD est loin d’être un service très porteur. En effet la moyenne de vidéos louées par un français est de six films par an, ciblant de préférence les 16-34 ans. De plus les récents déboires des producteurs de disques freinent en grande partie les services de VoD sur le web, même si un film est moins « volatile » qu’un fichier audio. Dans ce cadre, la VoD ne peut pas être considérée comme rentable en tant que service unique, mais comme un complément intéressant à d’autres services. Certains experts considèrent même qu’un tel service n’apportera pas de clients en plus, mais permettra de les fidéliser avec un « joli complément » [90]. Malgré cela la Vidéo à la demande est depuis 2001-2002 au cœur des investissements et des recherches des différents groupes axés sur la communication et le multimédia (France Télécom, Monaco Télécom, MC Câble, Tiscali…), avec deux pays leaders dans le domaine les Etats-Unis (MovieLink.com) et la Corée du Sud. L’Europe et plus particulièrement la France ont su aussi investir dans le domaine. Ainsi la VoD est présente dans 100% des projets de télévision sur ADSL avec notamment TPSL ou MaLigneTV. On peut trouver facilement quelques exemples de la prolifération de ce service sur les infrastructures terrestres :

• Movie-System [91] qui, après une expérience peu concluante de télévision ADSL en 2002 (Sézame TV), a fini par trouver une bonne conjoncture avec MaLigneTV.

• L’association de MC Câble avec NetCiné (09/07/03), reprenant le projet Sézame TV. • Le projet de Tiscali en Juin 2004 avec la volonté d’intégrer différents services de

• NetCiné.com qui propose de la VoD via Internet et cela quel que soit le FAI.

La VoD est donc un service en vogue ces dernières années. Il faut toutefois le considérer, à l’heure actuelle, comme un complément et non comme l’unique service offert par un système. La VoD est donc un candidat parfait à l’intégration de services.