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Quatrième séance : Histoire d’un personnage (Annexe 14 : Trame de la 4 ème séance)

présentation du dispositif

3. Etre scripteur

3.2.1. Trames didactiques des quatre séances

3.2.1.4. Quatrième séance : Histoire d’un personnage (Annexe 14 : Trame de la 4 ème séance)

Cette séance a été pleinement consacrée à la rédaction d‟un court récit, en reprenant les textes de la semaine précédente.

C‟est ainsi que la première étape de l‟atelier consistait à articuler la scène initiale que les élèves avaient écrite (C‟était un soir sans histoire… + une date, un lieu, une ambiance, un état d‟âme, + l‟expression choisie) à la description de leur personnage. Pour cela, nous avons recherché des expressions marquant une rupture dans la narration (par exemple : tout à coup, soudain, etc.).

Avant de passer à la rédaction, nous avons de nouveau lu des extraits de portraits dressés par des auteurs pour « inspirer » les scripteurs qui n‟avaient pas mené à terme la création de leur personnage.

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La séance, l‟atelier d‟écriture même, s‟achevaient par la finalisation du récit, qui reprenait les consignes suivantes :

Consignes pour la production de la 4ème séance

Thème Matériau à réutiliser Contraintes spécifiques :

Souvenir de liberté ou de privation de liberté

Scène initiale

Connecteur marquant une rupture dans la narration Portrait du personnage

Terminer le récit en s‟inspirant de la fin du texte de Grand corps malade (« Et c‟est depuis ce jour que »…) ou en reprenant le début de leur production (C‟était un soir sans histoire…) + « depuis »

Afin de conserver une trace du déroulement des ces ateliers, et donc des attitudes, des réflexions des élèves, j‟ai pris la liberté, avec l‟accord du directeur du lycée, de l‟enseignante et des participants, de filmer les séances dès notre deuxième rencontre. En réalité, il m‟a été difficile à la première séance d‟assumer pleinement tous les rôles que je devais jouer : écrire, animer, accompagner me paraissait être le plus important pour les élèves. C‟est donc à la caméra que j‟ai confié, le temps de l‟atelier, ce regard extérieur de chercheuse, qu‟il m‟était possible de reprendre dès la fin de la séance : comme un journal de bord, je noircissais les pages de mon ordinateur de mes questions et analyses à chaud (l‟annexe 15 est un exemple des notes que je prenais à mon retour).

Les données recueillies auprès des élèves de CAP dans le cadre de l‟atelier d‟écriture sont donc assez diversifiées : support vidéo (et donc audio), différents « états des textes » (du brouillon au texte final (Annexe 16 : Recueil de textes), ainsi que mes notes personnelles. C‟est à partir de toutes ces données que je vais maintenant aborder l‟analyse du dispositif mis en place.

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– Troisième partie – Analyse des

résultats : se construire en tant que

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Du fait du petit nombre d‟élèves ayant participé à l‟enquête, il n‟est aucunement question de viser la généralisation de nos résultats. De même, cela entraine d‟analyser nos données de façon qualitative. C‟est donc en termes d‟investissement et d‟évolution que nous observons les données.

En effet, afin de déterminer l‟investissement des élèves à l‟écrit, l‟analyse des données recueillies auprès des élèves de CAP 2ème année par l‟atelier d‟écriture s‟articule autour de la notion d‟évolution : évolution de la construction des apprenants en tant que scripteur. L‟atelier d‟écriture permet en effet d‟accéder à des détails plus fins que lorsqu‟on demande aux scripteurs une „„simple‟‟ rédaction : pour les accompagner, il faut les observer, ce qui permet de mieux connaitre leur réelle pratique d‟écriture. C‟est alors ce que nous nous sommes appliqué à faire au cours des quatre séances, pensant ainsi pouvoir aller au-delà des représentations des élèves sur l‟écrit, en les aidant à se libérer de certains obstacles, à s‟investir dans l‟écriture, à se risquer comme écrivain.

Nous ne verrons dans cette partie qu‟un seul volet des ateliers d‟écriture : si on le considère grossièrement en deux temps, ce dispositif exige tout d‟abord un déblocage, pour ensuite pouvoir réaliser un réel travail autour de l‟écriture comprenant la réécriture. Ce n‟est que la première étape que je développerai ici : le passage à l‟écriture. Ce parti pris pourrait être critiqué, puisque comme le dit R. Guibert (2003 : 27) : « Le terme même d‟atelier suppose un véritable travail sur du matériau ; il n‟est guère possible de se satisfaire d‟un premier jet. Pourtant, selon une conception, limitative, mais répandue, les ateliers d‟écriture pourraient ne viser qu‟un déblocage : il s‟agirait seulement de permettre de produire de l‟écrit ». Une conception limitative, ou une dérive peut-être, comme le diraient C. Barré-de Miniac et Poslaniec (1999), mais, dans une perspective didactique, se concentrer à observer les conditions de déblocage n‟est pas négligeable.

C‟est ce vers quoi tend cette recherche : comment débloquer les élèves, quel chemin parcourir avant de pouvoir écrire, réécrire et jouer des différentes possibilités qu‟offre la langue française ? Comment devenir scripteur, ou se (re)construire en tant que tel ? Il s‟agira parallèlement d‟essayer d‟approcher leurs représentations de l‟écrit et leur évolution au cours de l‟atelier.

Les axes de l‟analyse qui suit, s‟articulant aux dimensions du rapport à l‟écrit développées par C. Barré-de Miniac, prennent appui sur les principes et caractéristiques constitutifs de l‟atelier d‟écriture.

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C‟est ainsi que nous développerons les conditions du passage à l‟écriture, impliquant de dépasser le temps de flottement avant la prise effective du stylo et de ressentir le désir d‟écrire.

Nous étudierons ensuite les possibilités de créer un texte à partir de quelques mots par la manipulation de la langue et l‟importance de la créativité pour l‟étayer.

Le troisième axe s‟intéressera à la façon dont les apprentis-scripteurs prennent possession de leur texte, entre engagement psychoaffectif et distanciation.

Nous observerons par la suite les manifestations d‟une écriture en groupe, lors de la production de texte ou la réalisation d‟exercices et la lecture à voix haute des écrits de chaque participant.

Le cinquième axe sera l‟occasion de mettre en avant le caractère ritualisé et contraignant que recouvre l‟atelier d‟écriture, avant d‟achever l‟analyse sur la place accordée aux aspects formels de la langue par les participants.