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Qualité du milieu aquatique (aire équivalente de coupe)

Avignon MRC

5 Enjeux du territoire

5.2 Critère 3 : La conservation des sols et de l’eau .1 Fonctions écologiques des sols forestiers

5.2.3 Qualité du milieu aquatique (aire équivalente de coupe)

Qu’est-ce que cet enjeu?

Pour un territoire donné, le débit de pointe d’un cours d’eau s’évalue à l’échelle d’un bassin versant. En hydrologie, le terme bassin versant (ou bassin hydrographique) désigne le territoire sur lequel toutes les eaux de surface s’écoulent vers un même point, l’exutoire du bassin versant. Ce territoire est délimité physiquement par la ligne suivant la crête des montagnes, des collines et des hauteurs du territoire. On l’appelle la ligne des crêtes ou la ligne de partage des eaux.

La qualité du milieu aquatique peut être influencée par différents facteurs. L’un des principaux facteurs est la hausse des débits de pointe d’un cours d’eau. En effet, la variabilité des débits de pointe peut causer l’érosion du lit et des berges d’un cours d’eau et aussi entraîner la remise en circulation de sédiments. L’effet des précipitations (de l’apport en pluie ou en neige) influence de façon importante les débits de pointe d’un cours d’eau. La variabilité des débits de pointe peut être d’origine naturelle ou anthropique.

À l’échelle d’un bassin versant, la forêt joue un rôle tampon majeur et influence grandement l’effet des précipitations sur les cours d’eau. Le couvert forestier ralentit la fonte de la neige, les racines diminuent la vitesse de ruissellement des eaux de pluies, la consommation d’eau par les arbres (l’évapotranspiration) permet au sol d’absorber l’eau lorsqu’il pleut, etc. La récolte de peuplements diminue donc cet effet tampon puisque le sol, privé de la forêt, est en permanence gorgé d’eau et ne peut stocker les nouveaux apports, tout particulièrement lors de la fonte de la neige ou de précipitations intenses. L’activité forestière risque donc d’avoir un impact sur la hausse des débits de pointe des cours d’eau.

Comme l’expliquent Langevin et Plamondon (2004),

dans le but de déterminer à quel point l’aménagement forestier réalisé sur un bassin versant de cours d’eau risque d’entraîner une augmentation de ses débits de pointe et, par la suite, d’altérer l’habitat aquatique, il faut calculer la superficie de coupe de ce bassin versant. Pour effectuer ce calcul, il faut tenir compte de plusieurs facteurs.

Tout d’abord, l’effet de la récolte forestière sur les débits de pointe varie selon la réduction du couvert. Ainsi, les effets d’une coupe partielle seront moindres que ceux d’une coupe totale. Ensuite, cet effet s’estompe progressivement au fur et à mesure de la reconstitution du couvert et de la restauration des sols compactés, tels que les sentiers et les chemins forestiers. Finalement, il faut tenir compte des portions de bassin déboisées lors des perturbations naturelles comme le feu, les chablis ou les épidémies d’insectes. En effet, les superficies ainsi affectées s’ajoutent à celles qui sont récoltées pour avoir un impact potentiel cumulatif sur les débits de pointe.

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Lorsque le calcul de la superficie de coupe d’un bassin versant intègre l’ensemble de ces facteurs, on parle alors d’aire équivalente de coupe [AÉC]. L’AÉC représente donc la surface cumulative du bassin versant, qui a été récoltée ou déboisée naturellement de diverses façons au cours des années, exprimée en termes d’une superficie fraîchement coupée au cours de la dernière année par [coupe avec protection de la régénération et des sols ou] CPRS.

Il ne suffit toutefois pas de couper un seul peuplement pour avoir un impact sur un cours d’eau.

Le risque d’altération demeure faible tant que la récolte couvre moins de 50 % de la superficie d’un bassin versant. Passé ce seuil, on observe un risque accru de hausse des débits de pointe suffisante pour entraîner une modification du cours d’eau (Langevin et Plamondon, 2004). Cette modification est susceptible de créer une altération de l’habitat du poisson (Roberge, 1996). Par ailleurs, il faut considérer qu’un peuplement recouvrera progressivement son pouvoir tampon avec la reconstitution du couvert forestier (il s’agit du taux régressif de l’effet de la coupe ou du déboisement naturel (TREC)).

Par exemple, dans la sapinière à bouleau blanc, un peuplement récemment coupé (< 5 ans) aura un TREC de 100 % de sa superficie, comparativement à un peuplement de 16 ans qui aura un TREC équivalent à 50 % de la superficie d’une coupe récente. À 35 ans, l’impact de la coupe est nul et le TREC est de 0 % (Langevin et Plamondon, 2004). Le calcul de l’AÉC est donc la somme des TREC de tous les peuplements à l’intérieur d’un bassin versant.

Le calcul de l’AÉC est présenté par Langevin et Plamondon (2004) et peut être consulté sur le site Internet du MRN, sous l’onglet Publications :

http://www.mrn.gouv.qc.ca/publications/forets/connaissances/methode-calcul.pdf.

À l’échelle régionale, des travaux ont mené à l’identification d’une nouvelle unité territoriale pour déterminer les AÉC, les blocs de gestion intégrée (BGI). Le BGI est un bassin versant ou un regroupement de sous-bassins versants dont la superficie est d’environ 30 kilomètres carrés à 50 kilomètres carrés. L’échelle des BGI répond davantage aux différentes préoccupations fauniques, forestières (en ce qui concerne la planification) et environnementales soulevées à la Table de gestion intégrée des ressources et du territoire (TGIRT).

Il a été convenu au Bas-Saint-Laurent qu’il devrait y avoir toujours moins de 50 % d’AÉC pour 90 % des BGI d’une UA. La figure 30 illustre le portrait de l’UA 012-52 au 1er avril 2013.

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En résumé, les solutions régionales pour répondre à cet enjeu sont décrites ci-dessous.

Valeur Qualité du milieu aquatique.

État actuel de l’enjeu pour l’UA

La proportion maximale de superficies déboisées par bloc de gestion intégrée de l’UA ne semble pas problématique actuellement. Elle doit être suivie pour s’assurer du respect de la cible dans le temps.

Objectif

Protéger les milieux aquatiques, riverains et humides par l’étalement spatiotemporel des interventions forestières.

Indicateur

Taux de respect de la proportion maximale de superficies déboisées (le pourcentage d’AÉC par BGI).

Cible Maximum de 50 % d’AÉC dans 90 % des BGI de l’UA.

Stratégies

Faire une planification forestière de manière à étaler les secteurs d’intervention entre les différents BGI de l’UA (prévoir un étalement spatiotemporel).

Afin de s’assurer du respect de la cible, effectuer les calculs du pourcentage de l’AÉC par BGI lors de l’élaboration ou de la modification du PAFIO et/ou de la programmation annuelle (PRAN).

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01253

du Québec (BDTQ) MRN 2011

Projection cartographique : Conique de Lambert avec deux parallèles d'échelle conservée (46e et 60e)

Note : Le présent document n'a aucune portée légale.

© Gouvernement du Québec, 2014 Réalisation

Municipalité régionale de comté (MRC) Publique

Privée

Région administrative Tenure

Limite d'unité de gestion forestière Unité d'aménagement

Réseau principal Réseau secondaire Traverse

Territoire public sous gestion foncière et forestière déléguée

Figure 30 : Aire équivalente de coupe

 

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5.3 Critère 5 : Le maintien des avantages socioéconomiques multiples que les