Les aires protégées

Les aires protégées apportent une grande variété de bénéfices sur les plans environnemental, écologique, social et économique. En plus de ces bénéfices, les aires protégées sont des laboratoires en milieu naturel. Elles permettent en tout temps d’obtenir des données uniques sur le fonctionnement des écosystèmes et des espèces. Elles sont aussi des lieux par excellence pour la récréation de plein air et l’éducation sur l’écologie des espèces étudiées. Sur le plan économique, les aires protégées favorisent la diversification des économies locales et régionales en soutenant les industries touristique et écotouristique. Elles contribuent à sauvegarder un potentiel biologique qui constitue une ressource naturelle renouvelable permettant le maintien d’activités comme la chasse, la pêche et le piégeage.

On trouve plus d’information au sujet du réseau d’aires protégées au Québec sur le site Internet du ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP), sous l’onglet Biodiversité – Aires protégées :

http://www.mddefp.gouv.qc.ca/biodiversite/aires_protegees/index.htm.

En 2010, les constats faits dans le cadre du Plan régional de développement intégré des ressources et du territoire (PRDIRT) du Bas-Saint-Laurent sont que « la plupart [des aires protégées] sont des habitats fauniques protégés tels que les ravages de cerfs. Les aires protégées sont majoritairement de faible superficie (moins de 1 000 ha) et on en retrouve très peu qui affichent les niveaux de protection les plus restrictifs, soit les catégories I, II et III de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN²) ». Notons que les aires protégées des catégories IV à VI peuvent permettre l’exploitation de ressources, dans certaines conditions. Le tableau 5 présente les différentes catégories que l’on trouve au Bas-Saint-Laurent. La figure 6 présente les aires protégées de l’UA 012-52 reconnues par le MDDEFP, de même que celles en devenir. Les sous-sections suivantes décrivent certaines des aires protégées existantes ou potentielles pour l’UA 012-52.

2 Conférence régionale des éluEs du Bas-Saint-Laurent, 2010. Plan régional de développement intégré des ressources et du territoire, p. 148.

Espèces Statut Pour plus d’information

Petit blongios Vulnérable http://www3.mffp.gouv.qc.ca/faune/espece

s/menacees/fiche.asp?noEsp=38

Pygargue à tête blanche Vulnérable http://www3.mffp.gouv.qc.ca/faune/espece s/menacees/fiche.asp?noEsp=40

Quiscale rouilleux Susceptible d’être désignée - Poissons

Anguille d’Amérique Susceptible d’être désignée - Serpents

Couleuvre à collier Susceptible d’être désignée - Tortues

Tortue des bois Vulnérable http://www3.mffp.gouv.qc.ca/faune/espece s/menacees/fiche.asp?noEsp=71

40

01253

du Québec (BDTQ) MRN 2011

Projection cartographique : Conique de Lambert avec deux parallèles d'échelle conservée (46^e et 60^e)

Note : Le présent document n'a aucune portée légale.

© Gouvernement du Québec, 2014 Réalisation

Figure 6 : Aire protégée

012-52

Municipalité régionale de comté (MRC) Publique

Privée

Région administrative Tenure

Limite d'unité de gestion forestière Unité d'aménagement

Réseau principal Réseau secondaire Traverse

Territoire public sous gestion foncière et forestière déléguée

Chemin de fer

Unité d'aménagement, 012-52 Aire protégée (classement UICN)

Aire protégée en analyse

UICN IV, Habitat et espèces UICN III, Élément naturel marquant UICN II, Parc national

UICN IA, Réserve naturel intégrale

UICN VI, Ressource naturelle gérée UICN Y, Réserve naturelle reconnue

Refuge biologique Proposition de la CRÉ

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Tableau 5 : Aires protégées au Bas-Saint-Laurent

Catégorie UICN Désignation régionale (nombre)

I – Réserve naturelle intégrale Habitat d’une espèce floristique menacée ou vulnérable (6)

Réserve nationale de faune Réserve écologique (3)

II – Parc national Parc marin (1)

Parc national (3)

Réserve naturelle reconnue (1) III – Monument naturel/Élément naturel

marquant

Écosystème forestier exceptionnel - Forêt ancienne (9)

- Forêt rare (15) - Forêt refuge (2)

Milieu naturel de conservation volontaire Refuge d’oiseaux migrateurs

Réserve nationale de faune (1)

IV – Aire gérée pour l’habitat et les espèces Aire de confinement du cerf de Virginie (32) Refuge d’oiseaux migrateurs

Réserve nationale de faune (1) Réserve naturelle reconnue VI – Aire protégée de ressources naturelles

gérées

Aire de concentration d’oiseaux aquatiques (99)

Colonie d’oiseaux sur une île ou sur une presqu’île (12)

Habitat du rat musqué (8)

Habitat d’une espèce faunique menacée ou vulnérable (1)

Héronnière (5)

Milieu naturel de conservation volontaire (5)

Non classé Réserve naturelle reconnue (1)

4.4.2.1 Les écosystèmes forestiers exceptionnels (EFE)

Un écosystème forestier exceptionnel (EFE) est composé d’éléments ponctuels qui ont un caractère unique et qui nécessitent une protection particulière afin d’assurer la conservation de la biodiversité. Il existe trois types d’EFE : les forêts anciennes, les forêts rares et les forêts refuges. On trouve plus d’information au sujet des EFE sur le site Internet du MRN, sous l’onglet Forêts – Connaissances :

http://www.mrn.gouv.qc.ca/forets/connaissances/connaissances-ecosystemes.jsp.

L’UA 012-52 compte deux EFE, soit deux forêts rares. Ils sont décrits brièvement ci-dessous.

On peut consulter leur fiche descriptive complète sur le site Internet du MRN, sous l’onglet Forêts – Connaissances :

http://www.mrn.gouv.qc.ca/forets/connaissances/connaissances-ecosystemes-liste.jsp.

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Les forêts rares

Les forêts rares sont des forêts qui ne se trouvent normalement pas dans un écosystème donné. Ainsi, il peut s’avérer inusité de rencontrer un certain type de forêt au Nord, alors qu’il serait commun dans une région du Sud.

La forêt rare de la Montagne-du-Bleuet est composée de deux pinèdes grises à épinette noire, issu de deux feux, il y a moins de 70 ans. Comme le pin gris est une essence associée au feu, elle est peu présente les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madelaine. Cet EFE couvre une superficie de 322 hectares.

La forêt rare de la Rivière-Meadow est composée de deux pinèdes grises ouvertes, issu de deux feux, il y a environ 50 ans. On y retrouve aussi de l’épinette noire, du pin blanc de même que des éricacées et des lichens. Comme le pin gris est une essence associée au feu, elle est peu présente les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madelaine. Cet EFE couvre une superficie de 706 hectares.

4.4.2.2 Les refuges biologiques

Les refuges biologiques sont de petites aires forestières d’environ 200 hectares soustraites aux activités d’aménagement forestier et disséminées dans l’ensemble des forêts aménagées du domaine de l’État. Ils sont des compléments aux aires protégées de grande superficie et permettent de conserver des forêts mûres et surannées au cœur des territoires aménagés.

Ainsi, ils servent d’îlots de conservation pour les espèces sensibles aux coupes forestières et qui possèdent une faible capacité de dispersion (mousses, lichens et plantes hépatiques). Les impacts des coupes sont principalement liés à la raréfaction du bois mort (substrat de croissance), à la disparition du couvert (détérioration des conditions d’humidité) et à la perturbation du sol (bris des rhizomes, envahissement de plantes pionnières). Les refuges biologiques servent donc de « foyers de dispersion » pour ces espèces. Elles peuvent survivre et, par la suite, coloniser les secteurs aménagés à proximité lorsque les conditions y redeviennent favorables.

La répartition et la taille des refuges biologiques constituent des atouts majeurs pour la conservation des espèces à faible capacité de dispersion. Premièrement, ils sont suffisamment vastes pour assurer la survie de plusieurs espèces sensibles, ce qui n’est pas toujours le cas des lisières préservées en regard de la réglementation (séparateurs de coupes, bandes riveraines, etc.). Deuxièmement, leur présence sur l’ensemble du territoire assure une colonisation plus efficace des territoires aménagés qu’une aire protégée de grande taille (parc national, réserve de biodiversité, etc.), dont l’influence se limite aux secteurs avoisinants.

Les refuges biologiques sont protégés en vertu de la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier. Des discussions sont en cours afin d’intégrer au registre des aires protégées du MDDEFP les refuges biologiques qui n’y figurent pas encore.

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L’UA 012-52 compte 8 refuges biologiques (voir la figure 6) qui ont été localisés lors de l’élaboration du Plan général d’aménagement forestier (PGAF) 2008-2013. Ils ont été répartis uniformément à l’intérieur des unités territoriales de référence et leur superficie totale est de 1 896 hectares, ce qui représente 2 % de la superficie forestière productive du territoire. Cette superficie permettait donc de respecter la cible de 2008, qui voulait que 2 % du territoire soit constitué de refuges biologiques.

On trouve plus d’information sur les refuges biologiques sur le site Internet du MRN, sous l’onglet Aménagement durable des forêts – Objectifs de protection et de mise en valeur des ressources du milieu forestier :

http://www.mrn.gouv.qc.ca/forets/amenagement/amenagement-objectifs-refuges.jsp.

4.4.2.3 L’identification de nouvelles aires protégées

Comme le PRDIRT identifiait en 2010 des lacunes quant aux aires protégées, des analyses sur les carences écologiques du Bas-Saint-Laurent et sur les impacts économiques potentiels ont été effectuées à la demande de la Conférence régionale des éluEs du Bas-Saint-Laurent (CRÉBSL). Sept nouveaux territoires ont été recommandés au MDDEFP afin de bonifier le réseau d’aires protégées de la région. Cette proposition est actuellement à l’étude par le gouvernement du Québec. Durant cette période, un moratoire sur les travaux d’aménagement forestier est appliqué sur les territoires proposés.

Tous les éléments en rapport avec cette démarche sont disponibles sur le site Internet de la CRÉBSL, sous l’onglet Mise en valeur des ressources naturelles et du territoire :

http://www.crebsl.org.

Dans l’unité d’aménagement (UA) 012-52, on trouve le territoire d’intérêt de la rivière Patapédia (voir la figure 6). L’intention est de faire de ce territoire une réserve de biodiversité, appellation qui correspond à la catégorie III de l’UICN. Même s’il s’agit d’une catégorie dite stricte, davantage d’activités sont permises comparativement aux parcs nationaux. Il y est entre autres possible de chasser, de piéger et de se promener en compagnie d’animaux domestiques.

On trouve plus d’information sur le régime d’activité dans les réserves de biodiversité et les réserves aquatiques au Québec sur le site Internet du MDDEFP, sous l’onglet Biodiversité – Aires protégées :

http://www.mddep.gouv.qc.ca/biodiversite/aires_protegees/regime-activites/index.htm.

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4.4.2.4 Les aires protégées polyvalentes : une expérimentation

Suivant l’évolution des connaissances, il apparaît désormais préférable de miser sur une diversité de moyens de conservation afin d’atteindre les objectifs et engagements provinciaux en matière de protection de la biodiversité. Des innovations sont donc nécessaires. Parmi elles figurent les aires protégées polyvalentes.

Le MDDEFP, le MRN et la Sépaq ont mis sur pied un comité dont le but est de tester l’applicabilité du concept d’« aire protégée polyvalente ». La réserve faunique de Matane au Bas-Saint-Laurent est l’un des deux territoires qui sont à l’étude. L’intérêt de cette réserve faunique vient entre autres de la proximité du Parc national de la Gaspésie, une aire protégée stricte (appartenant à la catégorie II de l’UICN).