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1.6 Evolution passée des territoires analysés

1.6.2 Puissance brute en W/hab et W/m 2

Pour établir une comparaison avec les objectifs de la société à 2000W, nous montrons ci-après les puissances brutes par habitant et selon la surface des territoires considérés (voir

2

Figure 8 et Figure 9). Avec l’évaluation par l’énergie brute, on tient compte du rendement de transformation des

centrales électriques23, ce qui désavantage fortement la France et en partie la Suisse par rapport à Genève. En effet, les Services Industriels de Genève (SIG) n’importent plus d’électricité nucléaire et font certifier toute l’électricité qu’ils vendent sur le réseau genevois depuis 2005. Plus de 85% est certifiée hydraulique et le solde d’électricité issu de gaz naturel provient d’une centrale très efficace (rendement >50%). Physiquement, il est évident que l’on ne peut pas séparer les électrons selon leur origine mais le marché des certificats, s’il est correctement géré, permet de valider une provenance spécifique. Comme pour le marché du CO2

Comme expliqué précédemment, les données mondiales sont les seules à réellement correspondre à de l’énergie primaire

, ceci est valable si une surveillance globale a lieu et que tout le monde joue le jeu à terme. Le jour ou toutes les entreprises électriques suisses devront certifier la provenance de leur électricité, il apparaîtra que 40% du total (en moyenne) provient du nucléaire (OFEN, 2010b).

24.

Figure 8 : évolution de la puissance brute par habitant et par entités administratives

23 On applique un facteur 3 pour le nucléaire et le fossile français et suisse, et un facteur 1 pour l’hydroélectrique.

24 Excepté les pertes par torchère lors de l’exploitation du pétrole, représentant environ 150 Mtep, soit environ 30 W/hab (annexe 1).

Figure 9 : évolution de la puissance brute par surface et par entités administratives

Les puissances selon la surface mettent en évidence l’exiguïté du territoire cantonal genevois (« ville-canton ») par rapport au reste de l’AFVG qui dispose de plus de surfaces forestières et agricoles pour une population plus faible. En revanche, on constate un très bon ratio selon les habitants (environ 3’000 W/hab). Celui-ci peut s’expliquer de six façons :

1. le renoncement à l’énergie nucléaire et un approvisionnement électrique essentiellement hydraulique permettant d’atténuer l’impact de l’électricité dans le bilan ;

2. une politique pro-active de la part des autorités et des acteurs de l’énergie qui porte en partie ses fruits ;

3. la densité urbaine et des transports publics plus nombreux que dans le reste de l’AFVG ; 4. la non-comptabilisation des carburants de l’aéroport (440 W/hab si la répartition du

kérosène se fait sur l’ensemble de l’AFVG) ;

5. la non-comptabilisation de l’énergie « grise » des biens et services importés ;

6. une faible industrie secondaire et une majorité d’emplois tertiaires, diminuant l’intensité énergétique directe sur le territoire ;

Ces deux derniers points sont importants car dans une vision « énergie brute », le fait d’exporter des biens et services devrait aussi être déduit de la consommation des habitants cantonaux. De même, une faible industrie diminue la consommation de matière et d’énergie dans plusieurs domaines, ce qui avantage Genève par rapport à d’autres régions plus industrielles.

Afin de vérifier de manière simplifiée l’importance des secteurs secondaires et tertiaires à Genève, on peut se focaliser sur deux facteurs essentiels : les statistiques de l’électricité et la répartition de la consommation électrique par habitant en Suisse et à Genève (Tableau 3 ; annexes 3 et 4) :

Moyenne 2000-2008 Suisse Genève Différence CH - GE

Tableau 3 : puissance finale électrique par habitant en W/hab (annexes 3 et 4)

On peut noter que les secteurs primaires et secondaires consomment peu à Genève, tandis que les services consomment nettement plus. La consommation des ménages et celle de l’éclairage public sont identiques. Cependant, un poste de consommation suisse n’apparait pas dans les statistiques

25 Y compris poste, télécom et tunnels routiers pour les statistiques suisses.

genevoises : les chemins de fers fédéraux (CFF), qui ont leur propre réseau électrique. Les statistiques suisses comprennent en effet une donnée « chemins de fer (y compris de montagne), téléskis, trams, trolleybus » (p. 25, OFEN, 2010b). Selon nous, la grande majorité de cette valeur de 45 W/hab doit provenir des statistiques de CFF. C’est pourquoi, pour être correct, il faudrait rajouter environ 40 W/hab aux statistiques genevoises, car les Genevois habitent aussi en Suisse et utilisent ces infrastructures.

Au final, la consommation électrique est d’environ 20% plus élevée en moyenne en Suisse, essentiellement à cause du secteur secondaire.

Ainsi, en ajoutant la moitié des carburants de l’AIG et l’électricité des CFF, on arrive à environ 3'480 W/hab en puissance brute sur le canton de Genève, à comparer aux 4'812 W/hab de la Suisse (voir Tableau 1).

L’approvisionnement électrique essentiellement hydraulique et la politique proactive de la part des autorités et des acteurs de l’énergie semble avoir une influence certaine sur les bons résultats genevois et porte en partie ses fruits.

2 Nomenclature des ressources naturelles et des filières énergétiques locales

Dans cette partie, après un bref rappel du bilan radiatif de la Terre, nous définirons les ressources naturelles énergétiques. Ces dernières sont subdivisées en ressources non renouvelables (réserves - stock) et ressources renouvelables (gisements - flux). La prise en compte des contraintes liées à un territoire (conflit d’utilisation du sol) nous amène à définir différents gisements : bruts, accessibles, mobilisables.

Les notions de filières et de systèmes énergétiques sont introduites afin d’utiliser une grille de lecture séparant les filières en trois niveaux : celui des ressources, celui des transformateurs et celui des valorisations. Ces trois niveaux des différentes filières sont ensuite dissociés selon trois niveaux de localisation (local, régional, international), afin de représenter la disponibilité réelle des filières sur un territoire donné.