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Chapitre 3 -Application au domaine bancaire

1.2 Protocole expérimental

1.2.1 Présentation de l’expérience

Les produits d’épargne étaient présentés au sujet en compréhension. Le sujet face à l’écran de l’ordinateur pouvait lire le nom et les valeurs de chacun des attributs et on lui présentait l’expérience de la façon suivante :

«Nous allons vous présenter une série de produits d’épargne décrits par les attributs et valeurs suivants : Disponibilité (sous 8 ans minimum, sous 5 ans minimum, sous 2 ans minimum, sous 3 mois minimum, immédiate), Taux minimum garanti (aucun, 4.5%, 6%), Rendement escompté (assez bon, bon, très bon) et Fiscalité (prélèvement forfaitaire de 40%, déclaration des plus values dans les revenus, prélèvement forfaitaire de 20%, net d’impôt). Il vous est demandé de dire si vous acceptez ou refusez le produit proposé.»

On lui demande alors s’il désire des précisions.

1.2.2 Instructions données

Des précisions supplémentaires données aux sujets au début de l’expérience permettent de rendre réels les produits les plus mauvais mais aussi quelques produits trop bons. Ces consignes permettent d’une part de se rapprocher de la réalité du monde de l’épargne et d’autre part d’éviter des problèmes de compréhension. Ces précisions concernent les attributs et leurs valeurs.

• Fiscalité

Le sens de l’attribut fiscalité ne pose pas de problème. C’est son application qui nécessite deux précisions.

Pour les produits du type : Disponibilité = ***1

Taux minimum garanti = ***

Rendement escompté = ***

Fiscalité = net d’impôt

La fiscalité est nulle quoi qu’il arrive. C’est-à-dire que l’on peut rompre le contrat dans le cas où l’attribut disponibilité représente une durée contractuelle et aussi que l’on exclut la notion de seuil de cession qui concerne les produits financiers.

Les produits ayant ce type de profil peuvent s’avérer être des monstres cognitifs car trop bons.

Pour les produits du type : Disponibilité = ***

Taux minimum garanti = ***

Rendement escompté = ***

Fiscalité = prélèvement forfaitaire de 40%

ou déclaration des plus values dans les revenus ou prélèvement forfaitaire de 20%

La fiscalité, non nulle cette fois ci, ne s’applique que dans deux cas précis : soit si on ne respecte pas la durée du contrat (attribut disponibilité) soit si on dépasse un certain seuil de cession en vigueur.

Cette consigne permet de rendre réels beaucoup de produits qui autrement n’auraient pas beaucoup d’intérêt. Elle rend également compte de la réalité avec le système de carotte fiscale, qui veut que l’épargne longue soit fiscalement avantagée.

• Rendement escompté

On précise que par rendement escompté il faut comprendre «la performance que l’on peut obtenir, en fonction de l’avis d’experts, des performances passées et de la situation actuelle du marché».

1. *** est un filtre et indique que toutes les valeurs de l’attribut correspondant peuvent être prises.

• Taux minimum garanti

On indique aux sujets que si ce taux n’est pas nul alors il est strictement garanti par l’organisme auquel on confie son épargne quelles que soient les performances futures.

• Disponibilité

La disponibilité peut représenter deux durées. C’est la durée normale du contrat dans le cas d’un produit contractuel ou la durée conseillée sinon (sans plus de précision).

1.2.3 Déroulement de l’expérience

Après présentation des attributs et de leurs valeurs ainsi que des consignes précédentes, la phase d’acquisition peut commencer.

Les expériences ont été généralement réalisées en 3 ou 4 phases ;

• Phase 1 : acquisition des règles avec APACHE ;

• Phase 2 : vérifications et saisie des commentaires des individus ;

• Phase 3 : test en généralisation ;

• Phase 4 : vérifications des règles calculées.

Les phases 1 et 2 étaient séparées par une période de repos de 15 minutes environ.

La phase 1 peut être précédée d’une période de familiarisation du sujet avec l’outil informatique et avec la tâche qui lui est demandé.

Deux versions du logiciel APACHE ont servi pour la phase 1.

Une première version, en mode texte, pour laquelle les réponses étaient saisies au clavier par l’opérateur. On mesure les temps de réponses à l’insu des sujets. Il était donc important d’éviter que les sujets, non habitués à manipuler un ordinateur, commettent des erreurs de frappe ou alors cherchent les touches.

L’autre version, beaucoup plus conviviale, au «look windows» (figure 16) était manipulée directement par les sujets. Ils donnaient alors leurs réponses, en cliquant sur le bouton réponse correspondant, à l’aide de la souris.

Les sujets étaient libre de poser les questions qu’ils voulaient en cas de difficulté mais aussi d’émettre des commentaires. Dans la mesure du possible, ces derniers étaient notés par l’opérateur. Il n’y a pas eu d’enregistrement.

La phase 2 consiste à reposer le questionnaire issu de la première étape. On note ainsi les éventuelles réponses différentes entre les deux phases ; ce qu’on appellera

«fautes». On demande alors au sujet s’il désire commenter ses réponses et de les justifier.

Il reste libre de le faire.

Figure 16. Ecran manipulé par les sujets

Lors de la phase 3, on présente un autre questionnaire (46 points étaient tirés au hasard soit 25 % de l’espace P) une fois les stratégies apprises. Le programme cherche donc à deviner les réponses. Les tests en généralisation ont été menés avec trois sujets seulement. La phase d’acquisition et la phase de généralisation peuvent constituer un questionnaire très long. On risque d’entraîner une certaine fatigue et lassitude de la part des sujets. Ainsi, on réalisait soit la phase 2 soit la phase 3.

La phase 4 consiste à vérifier les règles apprises. Pour cela nous avons utilisé deux approches :

• l’une directe, en présentant les règles aux individus placés face à l’écran de l’ordinateur. Ils devaient alors dire s’ils étaient d’accord ou pas avec les règles et donner, s’ils le souhaitaient, leurs commentaires ;

• l’autre, plus sournoise, en leur proposant trois types de produits correspondant à :

• des éléments de l’antichaîne,

• des éléments couvrant ceux de l’antichaîne,

• des éléments couverts par ceux de l’antichaîne.

Les réponses attendues sont respectivement «accepté», «accepté» et «refusé».

1.2.4 Choix des sujets

Nous avons fait attention à disposer de trois types de personnes, au moins, en fonction de leur connaissance du monde de l’épargne. Les résultats qui seront détaillés dans ce chapitre correspondent à ces trois personnes. Si nous utilisons un gradient d’expertise du monde de l’épargne ceux-ci se répartissent comme suit :

1.2.5 Résumé des différences entre expériences

La façon dont les expériences ont été menées peut être résumée ainsi :

• Degré d’expertise des sujets :

«sujet expérimenté» (client) vs. expert de l’épargne (conseiller) ;

• Interface du logiciel APACHE :

version texte vs.version «windows» ;

Sujet 2 Sujet 1 Sujet 3

très faible bonne excellente

Connaissance de l’épargne

• Définition de l’espace des possibles :

conservation vs. élimination des monstres cognitifs ;

• Préparation des sujets :

familiarisation vs. non familiarisation des sujets avec l’outil ;

• Enchaînement des différentes phases :

phases 1, 2 et 4 vs.phases 1, 3 et 4, etc.