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Le modèle du monde de l’épargne

Chapitre 3 -Application au domaine bancaire

1.1 Le modèle du monde de l’épargne

On souhaitait mener les expériences dans les mêmes conditions qu’une utilisation potentiel d’APACHE en agence bancaire. Ainsi, un important travail sur la modélisation du domaine a été réalisé. Ce travail avait pour objectif principal de minimiser la taille de l’ensemble des possibles. On rappelle que cet ensemble est composé de toutes les combinaisons attributs×valeurs possibles, moins les combinaisons correspondant aux monstres cognitifs.

1.1.1 Taille maximale du monde des possibles

L’objectif à atteindre était de décrire le monde de l’épargne à partir de quatre attributs seulement, cinq au maximum.

Ainsi si chacun des quatre attributs prend cinq valeurs, nous disposerons d’un espace P contenant 625 éléments. La hauteur de P étant égale à 16 et sa largeur à 85, cn_max vaut 340. La recherche de l’antichaîne maximale par simulation se fait en 165 questions (c’est la borne minimale théorique) en moins de 30 secondes.

Ainsi, si les temps de calculs sont négligeables (non perceptibles par les sujets) le nombre de questions à poser est trop élevée. L’utilisation de quatre attributs à cinq valeurs conduit donc à un espace dont la taille et la structure sont à la limite de ce que nous pouvons tolérer pour cette application très contrainte.

Nous avons donc travaillé à la réduction du nombre de valeurs possibles par attribut. L’utilisation de quatre attribut est un bon compromis entre durée de l’acquisition et qualité de la description du monde de l’épargne.

1.1.2 Le monde des possibles utilisé

De nombreuses consultations de professionnels (responsable marketing, conseillers, responsable de la gestion de patrimoine) complétées par des lectures d’articles spécialisés, de petites expériences menées avec des épargnants (voir l’annexe 2

page 163) et des visites en agence pour assister à des entretiens conseils ont permis finalement de choisir les attributs et valeurs suivants :

• La Disponibilité notée D (5 valeurs) : sous 8 ans minimum [1],

sous 5 ans minimum [2], sous 2 ans minimum [3], sous 3 mois minimum [4], immédiate [5].

Ces 5 valeurs correspondent aux grandes échéances des produits d’épargne pour des raisons fiscales (durée contractuelle) ou tout simplement pour obtenir de bonnes performances (on parle alors de durée conseillée ; par rapport au risque ...). L’attribut disponibilité est supposé naturellement ordonné dans l’ordre décroissant du temps.

• Le Taux minimum garanti noté T (3 valeurs) : aucun [1],

4.5% [2], 6% [3].

Ces 3 valeurs correspondent également à ce qui était proposé, il y a peu de temps, en matière de taux garantis. Une quatrième valeur (7/8 % environ) aurait pu être utilisée mais celle-ci aurait créé de nombreux monstres cognitifs et augmenté considérablement la taille de P.

L’ordre sur l’attribut taux minimum garanti est supposé être l’ordre croissant des taux. Cependant, pour des raisons techniques, il arrive bien souvent que les produits d’épargne garantissant un taux minimum élevé proposent au final des performances moindres que les produits sans taux garantis (quand tout se passe bien !). Il se peut donc que cet ordre ne corresponde pas à l’échelle d’attractivité d’un véritable expert de l’épargne recherchant de très bonnes performances finales. Ainsi, si ce type de personne accepte le risque, l’ordre sur cet attribut peut être complètement inversé.

Enfin, notons que les valeurs de cet attribut sont très variables. Aujourd’hui, il serait plus judicieux d’utiliser aucun, 3.5% et 5%.

• Le Rendement escompté noté R (3 valeurs) : assez bon [1],

bon [2],

très bon [3].

L’attribut rendement escompté est celui qui laisse le plus de place à la subjectivité.

Il est cependant le plus facile à ordonner à condition que les sujets n’infèrent pas trop la notion de risque sous-jacente. Trois valeurs suffisent pour rendre compte de ce qui peut se passer en terme de gain final. L’utilisation de plus de valeurs aurait certainement créé des difficultés de compréhension de la part des sujets. Pourtant, une valeur aucun manque. En effet, de nombreux produits proposent un taux garanti et rien de plus.

Conjuguée avec un taux garanti nul, elle aurait créé de nombreux produits sans aucune existence réelle. Elle augmenterait de plus la taille de P. Il a donc été décidé de ne pas l’utiliser, en faisant l’hypothèse que les sujets seraient suffisamment «souples» pour considérer que la valeur assez bon pouvait aussi représenter aucun rendement escompté.

• La Fiscalité notée F (4 valeurs) : prélèvement forfaitaire de 40% [1],

déclaration des plus values dans les revenus [2], prélèvement forfaitaire de 20% [3],

net d’impôt [4].

Il n’a pas été difficile de choisir les valeurs prises par l’attribut fiscalité. Elles correspondent au 4 grands types de prélèvement fiscaux pratiqués sur l’épargne. La fiscalité est aisée à ordonner. En effet, il semble que le comportement de l’homo sapiens en matière de prélèvements fiscaux est une constante ; moins il paie d’impôt, plus il est heureux. Il faut tout de même remarquer, qu’il existe des épargnants qui, pour des raisons que l’on ne cherchera pas à connaître, préfèrent un prélèvement forfaitaire supérieur à leur taux d’imposition.

Cependant, la fiscalité est un cas particulier. Contrairement aux autres attributs que l’on suppose invariants, en première approximation, pour l’ensemble de nos sujets, la fiscalité nécessite la connaissance du niveau d’imposition sur les revenus de l’épargnant.

D’un sujet à l’autre, l’ordre sur cet attribut peut changer.

Les attributs retenus sont généralement toujours «présents» dans la description de la plupart des produits d’épargne. Ils constituent un sous-groupe important d’attributs qu’il faut considérer et intéressent donc la majorité des épargnants.

L’espace des possibles P ainsi constitué est formé par 180 produits

.

Il permet de couvrir la plupart des produits d’épargne de «base». Il contient évidemment quelques

monstres cognitifs. Ceux-ci n’ont pas été systématiquement éliminés afin de voir s’ils allaient être reconnus.

Le nombre maximal théorique de questions cn_max est 93 (h = 11 etα = 31) et la recherche de l’antichaîne de taille maximale se fait en 63 questions. Cela correspond respectivement à 51 % et 35 % de l’espace P.

La tâche est la sélection/rejet. La réponse est forcée et en cas d’hésitation le sujet doit trancher.