Chapitre II. Dispositif Expérimental
II.5. Protocole d’essai des campagnes statiques
II.5.1. Circuit d’essai
Lors des campagnes d’essais statiques avec AMF, la maquette d’ampoule à vide est insérée
dans un montage électrique semblable à celui présenté sur la Figure II-6. La maquette et la
bobine de Helmholtz sont alimentées par deux alternateurs auxquels elles sont connectées par
des circuits électriques indépendants. Le réglage de la tension appliquée dans les deux circuits
est assuré à l’aide de modifications des circuits en amont des transformateurs. Le circuit
alimentant l’arc sera appelé circuit primaire, tandis que celui alimentant la bobine sera appelé
circuit secondaire. Différentes mesures de tension et de courant sont effectuées. Les plus
importantes sont indiquées sur la Figure II-6
5. La mesure de la tension U
bob du circuitsecondaire est effectuée à l’aide d’un diviseur de tension et la mesure du courant I
bob à l’aided’un shunt de courant. La mesure de la tension d’arc U
arc s’effectue en soustrayant à la valeurde U
amont, mesurée par une sonde Tektronix, la tensionU
aval, obtenue à l’aide d’un pontdiviseur de tension. Les différentes intensités de courant mesurées sur le circuit primaire (I
arc,I
BT etI
cuve) le sont à l’aide de shunts. En outre, la mesure deI
arc est doublée par une mesureréalisée à l’aide de bobines de Rogowski. La mesure de I
BT, située en aval du retour de terre,nous permet de mesurer l’intensité du courant réellement injectée dans le circuit et traversant
l’électrode supérieure. I
arc correspond à l’intensité du courant traversant l’électrode inférieuretandis que I
cuve est l’intensité des fuites de courant au niveau des parois de l’enceinte. De fait,les différentes intensités de courant respectent la relation : 𝐼
𝐵𝑇= 𝐼
𝑎𝑟𝑐+ 𝐼
𝑐𝑢𝑣𝑒. U
trig, qui est latension du dispositif d’amorçage, est mesurée à l’aide d’une sonde Tektronix. Cette mesure
permet de s’assurer du bon fonctionnement du générateur ainsi que du bon positionnement
temporel de l’impulsion de tension. Elle renseigne aussi sur la présence ou l’absence de
l’étincelle d’amorçage.
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Une première campagne d’essais, qui avait pour but de tester l’efficacité du dispositif
d’amorçage, a en outre été réalisée sans alimentation de la bobine de Helmholtz. Au cours de
cette campagne, les mesures de I
BT et deI
cuve n’étant pas encore assurées, nous n’avons euaucune information sur l’importance des fuites de courant.
Figure II-6 : Schéma électrique des campagnes d’essais statiques avec AMF.
II.5.2. Déroulement des essais
Le protocole développé en collaboration avec le CERDA pour réaliser nos campagnes
d’essais statiques avec AMF s’appuie sur un fonctionnement des alternateurs en mode
désynchronisé.
Avant un essai, aussi appelé un « tir », les disjoncteurs auxiliaires des deux circuits sont
fermés tandis que les interrupteurs des deux alternateurs sont en position ouverte. Le tir
commence par la fermeture de l’interrupteur du circuit primaire, ce qui permet, comme le
montre la courbe bleu sur la Figure II-7, l’application d’une différence de potentiel entre les
contacts qui reste cependant insuffisante pour amorcer l’arc. Ensuite, l’interrupteur du circuit
secondaire est abaissé, ce qui provoque l’alimentation des bobines. Comme le montre la
courbe verte, l’onde de courant injectée dans les bobines est relativement longue (14ms) de
manière à s’assurer de l’existence d’un AMF suffisamment intense pendant toute la durée de
l’arc. L’arc est ensuite amorcé au moment du pic de tension entre les contacts, ce qui permet
de générer une onde de courant d’une durée d’environ 10ms. Le sens du courant d’arc est
réglé de telle manière que la cathode soit en position inférieure. Le déphasage entre les pics de
courant des deux circuits est d’environ 3,4ms de manière à assurer un déphasage nul entre le
pic du courant d’arc et le pic d’intensité de l’AMF en bordure de l’espace inter-électrodes
(cf. Figure II-7) et de s’approcher ainsi des conditions dans un disjoncteur réel. Dans ces
derniers, l’AMF induit par les contacts présente en effet un déphasage faible au bord de
l’espace inter-électrodes et maximum au centre. Enfin les interruptions de courant dans les
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circuits primaire et secondaire sont successivement assurées par l’ouverture des deux
disjoncteurs auxiliaires.
Figure II-7 : Exemple de signaux de tension et d ’intensité au cours des essais statiques avec AMF.
Dans tous les essais, une caméra rapide Fastcam SA5 était pointée vers l’électrode inférieure.
Lors des essais réalisés avec un AMF, nous avons par ailleurs utilisé une deuxième caméra
(SA5 ou Olympus) dirigée vers l’électrode supérieure. Ces deux caméras ont été déclenchées
de manière synchronisée avec l’amorçage de l’arc.
II.5.3. Problèmes rencontrés
Du fait du grand nombre d’éléments originaux mis en œuvre dans ce protocole d’essai, les
différentes campagnes d’essais ont été l’objet d’un grand nombre de dysfonctionnements.
Parmi ceux-ci, deux dysfonctionnements majeurs ont été particulièrement limitants quant au
nombre de tirs effectivement réalisés :
Du fait de la faible tension de l’impulsion générée par le dispositif d’amorçage, nous
avons été contraints de positionner l’électrode auxiliaire à une distance très réduite de
la cathode (~50µm). En pratique, il s’est avéré difficile de maîtriser précisément le
positionnement de l’électrode auxiliaire, cette dernière pouvant facilement, du fait par
exemple d’une vibration de la maquette, soit s’éloigner au-delà de la distance
maximale de claquage, soit entrer en contact avec la cathode, empêchant dans les
deux cas la génération de l’étincelle d’amorçage. En outre, la puissance relativement
réduite de l’étincelle a rendu parfois difficile l’amorçage de l’arc. Pour remédier à ce
problème, il est envisagé à l’avenir de s’équiper d’un nouveau générateur d’impulsion
plus puissant.
Les forces de Lorentz s’exerçant sur les bobines lorsque celles-ci sont alimentées se
traduisent par une force d’attraction pouvant, comme il est possible de s’en rendre
compte sur la Figure II-8, se traduire, lorsque l’amplitude maximale du courant est
importante (~12kA), par un affaissement, voir un déchirement des gaines en acier des
bobines. Pour remédier à ce problème, des simulations électromécaniques ont été
réalisées par les équipes de SuperGrid, qui ont abouti au développement d’un
nouveau socle des bobines significativement renforcé.
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Figure II-8 : Dégâts sur la bobine de Helmholtz après deux impulsions de courant à ~15kA.