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La protection des écosystèmes et les services qui en découlent : une préoccupation de la

1 CADRE D’ANALYSE

1.4 La protection des écosystèmes et les services qui en découlent : une préoccupation de la

À côté de la durabilité, les efforts de la communauté internationale en vue de la protection des écosystèmes se sont manifestés au moyen d’une série d’accords et de conventions. Ceux-ci démontrent que les écosystèmes sont de plus en plus hypothéqués face au développent économique et au progrès scientifique tant recherchés suite à une demande sans cesse croissante des biens de consommation.

À l’instar du portrait de l’APD qui sera présenté au chapitre trois, la coopération internationale dans le domaine de l’environnement se manifeste à travers des accords multilatéraux et bilatéraux. Elle met aux prises les gouvernements, le secteur privé, les ONG, certaines agences de l’ONU ainsi que les IFI. Les accords bilatéraux s’inscrivent dans le cadre de la dynamique transfrontalière de la plupart des problématiques environnementales tandis que les accords multilatéraux ont pour but d’identifier les enjeux internationaux associés aux écosystèmes. À titre d’exemple, plus de 500 accords environnementaux multilatéraux, dont 300 avec un caractère régional, ont été signés dans le monde (Guertin, 2013). Ces accords traitent de la qualité de l’air, de la protection des écosystèmes, de la

biodiversité, du milieu marin, du patrimoine mondial, etc. L’annexe 1 relate les principaux accords et conventions dans le domaine de l’environnement.

Étant donné que l’un des objectifs de l’essai consiste à démontrer la relation entre l’APD, la croissance de la pauvreté et la dégradation des écosystèmes, il est important de s’attarder sur l’une des initiatives de la communauté internationale visant à mettre en relief la dépendance de l’homme aux services écosystémiques. C’est dans ce contexte que le rapport du MA a été conduit entre 2001 et 2005 afin d’évaluer les conséquences de l’évolution des écosystèmes sur le bien-être de l’homme. Cette évaluation a eu en outre pour objectif d’établir la base scientifique des actions requises pour un renforcement de la conservation des écosystèmes, de leur exploitation de manière durable et leurs contributions au bien-être de l’homme (MA, 2005). De plus, le MA a démontré que près des 2/3 des écosystèmes examinés sont dégradés ou utilisés de façon non viable. Dans le même contexte, la

Déclaration du millénaire a adressé une mise en garde à l’effet que l’inaction de la communauté

internationale afin de limiter les dommages causés à l’environnement et d’en prévenir les dégâts futurs, infligerait des dommages irréversibles aux écosystèmes sur lesquels reposent les moyens de subsistance et le bien-être humain (GNUD, 2009). Quatre conventions internationales ont cristallisé les efforts et la prise de conscience de la communauté internationale dans ce domaine :

 la Convention sur la diversité biologique;

 la Convention des Nations Unies de lutte contre la désertification;  la Convention de Ramsar sur les zones humides;

 la Convention sur les espèces migratoires (MA, 2005).

Sous l’angle des relations entre les écosystèmes et l’homme, le MA accorde une grande importance aux services d’origine écosystémique. Ainsi, les services fournis par les écosystèmes participent aux bénéfices que les humains tirent des écosystèmes. Sont considérés comme des services écosystémiques :

 les services de prélèvements tels que la nourriture, l’eau, le bois de construction et la fibre;  les services de régulation qui affectent le climat, les inondations, la maladie, les déchets, et

la qualité de l’eau;

 les services culturels qui procurent des bénéfices récréatifs, esthétiques, et spirituels;  les services d’auto entretien tels que la formation des sols, la photosynthèse, et le cycle

Il ressort de cette énumération des services écosystémiques que les humains font partie intégrante des écosystèmes et qu’une interaction dynamique existe entre ceux-ci et d’autres éléments de ces écosystèmes. Cette mutualité entre les écosystèmes et les humains suppose que nos interventions occasionnent des changements au niveau des écosystèmes, lesquels entraînent ensuite des modifications du bien-être des collectivités. C’est du moins ce qui résulte du cadre conceptuel du MA formulé par 1360 experts provenant de 95 pays (MA, 2005). Toutefois, force est de constater que la population haïtienne n’était pas aussi pauvre qu’elle l’est aujourd’hui lorsque les écosystèmes fournissaient les biens et les services essentiels à la survie de ladite population. Ainsi, les faits et informations relatés au chapitre suivant montreront comment les écosystèmes ont été grandement affectés et apportent quelques éléments de réponse à ces questionnements.

Le cadre d’analyse a permis de déterminer le sens et la portée de la plupart des concepts reliés à la problématique de la durabilité de l’APD. Dans un élan de considération sociale, les IFI, les ONG et les agences de l’ONU ont accordé une place relativement importante à la durabilité dans leur politique et stratégie d’APD. De plus, les définitions du DD ont permis de débroussailler ce concept et de retenir celui qui répond le plus à la situation d’Haïti. Les définitions de la pauvreté et ses possibles relations avec la croissance économique et l’environnement ont mis en lumière les préoccupations de la communauté internationale face à ce fléau ainsi que les conséquences de certains choix, de certaines façons de vivre et de certaines contraintes. Le cadre d’analyse a en outre mis l’accent sur une prise de conscience de la communauté internationale face à la dégradation accélérée des écosystèmes en ayant recours à la coopération internationale afin d’apporter des mesures de prévention et d’atténuation au moyen d’une série d’accords et de conventions.

Le cadre d’analyse une fois élaboré, il est opportun de déterminer comment ces concepts et théories s’appliquent en Haïti et quelle est la place qui leur est concrètement réservée. D’où la nécessité de dresser un portrait de l’évolution de la situation politique, sociale, économique et environnementale du pays.

2 PORTRAIT DE L’ÉVOLUTION DE LA SITUATION POLITIQUE, SOCIALE,