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« Prospérité » : ODD 7 à 10

II.I Aperçu général et succinct des progrès des ODD 7 à 10

L’Algérie dispose du 4ème PIB du continent africain avec 196 Mds USD en 2019.182 L’Algérie a bénéficié d’importantes rentrées générées par les exportations de pétrole et de gaz (750 milliards de dollars entre 1999 et 2014). C’est le 5ème pays producteur de gaz et le 13ème producteur de pétrole au monde. Elle a réussi à faire des paiements anticipés au titre de la dette extérieure, qui a été presque entièrement remboursée, et à financer le « Programme complémentaire de support à la croissance» (PCSC I et II).

Dans le contexte d’une économie fortement dépendante des recettes volatiles des hydrocarbures et face à des besoins croissant de création d’emplois, l’Algérie mène une politique visant à :

- Promouvoir une économie diversifiée et une croissance soutenue et durable, - Promouvoir la productivité de l’économie et sa modernisation technologique ;

- Créer des emplois en volume suffisant pour réduire le chômage et mieux répartir les fruits de la croissance;

- Défendre et consolider les droits des travailleurs au regard des engagements internationaux de l’Algérie.

Pour soutenir la croissance et la diversification de l’économie, l’Algérie a développé, depuis le programme triennal d’investissement public 2001-2003 de 50 milliards de dollars, une base infrastructurelle importante à travers les programmes spéciaux au profit des Hauts Plateaux et du Sud ; le programme 2004-2009 doté de 150 milliards de dollars ainsi que le programme 2010-2014 avec des engagements de près de 300 milliards. L’investissement des entreprises quant à lui est soutenu par les dispositions de la loi sur la promotion de l’investissement en plus des incitations sectorielles (tourisme, agriculture, les TIC ou les énergies renouvelables) (Cible 8.1).

Différentes incitations sont par ailleurs instituées en faveur de la modernisation de l’économie et la promotion de l’innovation (crédit d’impôt pour les entreprises investissant en R&D, exonération des droits et taxes des équipements acquis lors de la création de laboratoires de R&D) (cible 8.2). L’évolution du PIB réel par travailleur indique globalement une amélioration de la productivité du travail sur la période 2010-2017 (Cible 8.2).

La promotion de l’initiative privée est un vecteur essentiel de croissance. Pour cette raison, l’Algérie a décidé d’une série de mesures en faveur particulièrement des PME parmi lesquelles l’aménagement en cours de 50 zones industrielles ; la création d’un Fonds national d’investissement doté de l’équivalent de 2 milliards de dollars ; l’institution de garantie des crédits octroyés aux entreprises par le Fonds de garantie des crédits aux PME (FGAR) et la Caisse de garantie des crédits d'investissements pour les PME (CGCI) et l’appui à la création de micro – entreprises et de PME dans le cadre des dispositifs (ANGEM, ANSEJ et CNAC). En outre, dans le cadre d’un ‘Small Business Act’, 20% des marchés publics, au regard du Code des marchés publics, sont réservés au profit des microentreprises (cible 8.3).

181https://www.washingtongroup-disability.com/fileadmin/uploads/wg/Documents/Questions/French.pdf

182 Ministère de l’Europe et des affaires étrangères France, https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/algerie/presentation-de-l-algerie/

-6 -4 -2 0 2 4 6 8 10

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

Evolution de la croissance du PIB réel par employé (%)

Commenté [LM29]: Source

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Afin de parvenir à une croissance économique respectueuse de l’environnement, l’Algérie met en œuvre le Plan d’actions Modes de consommation et de production durables (MCPD 2016-2030) lui-même constituant un des sept axes transversaux de la Stratégie nationale de l’environnement et du développement durable (SNEDD) en cours d’adoption. Dans ce même contexte de réconciliation de la croissance économique avec les exigences du développement durable, l’Institut de normalisation (IANOR) a adopté la majorité des normes internationales en matière de développement durable (cible 8.4).

L’Algérie a inscrit l’investissement public en infrastructures, le développement industriel et la promotion de l’innovation parmi les axes importants de sa nouvelle politique de développement qui se fixe comme objectifs de : - développer une base infrastructurelle qui réponde à son ambition économique et aux exigences

environnementales

- sortir l’industrie de la trappe de faible croissance dans laquelle elle se trouve enfermée depuis plusieurs décennies

- promouvoir l’innovation et la maitrise technologique pour rehausser sa compétitivité internationale - généraliser l’accès et l’utilisation des TIC et de l’Internet en Algérie.

Dans ce cadre, des efforts particuliers ont été déployés dans le domaine des transports routiers et autoroutiers, ferroviaires, portuaires et aériens. Les dépenses d’équipement sont passées de 322 milliards de DA en 2000 à 2707 milliards de DA en 2018 (cible 9.a). Le transport ferroviaire a connu une extension et une modernisation de son réseau de 4200km ainsi qu’une électrification et une modernisation du parc roulant. Dans le domaine de la téléphonie mobile, le nombre d’abonnés toutes technologies confondues, a atteint 51,5 millions en 2018 représentant un taux de couverture de 67,7 %. La résilience de ces infrastructures aux catastrophes naturelles est renforcée par l’adoption d’une politique de prévention des risques et l’institution en 2011 de la «Délégation Nationale aux Risques Majeurs» (Cible 9.1).

La politique industrielle de l’Algérie s’articule à cet égard autour de la valorisation des ressources naturelles, notamment minières d’une part et, d’autre part, de l’amélioration de l’intégration des activités situées en bout de chaîne qui bénéficient du dispositif dit CKD-SKD. Dans sa dimension transversale, cette politique repose sur l’amélioration du climat d’affaires, l’appui à la création et au développement de la PME, la promotion des start-ups et des jeunes entreprises innovantes et s’est matérialisée par l’adoption en 2017 de la nouvelle loi d’orientation sur le développement de la PME (Cibles 9.2, 9.3).

Le potentiel de l’Algérie en énergie renouvelable est essentiellement porté par le solaire et l’éolien en appoint pour atteindre l’objectif de 20 000 Mégawatts d’énergie hors hydrocarbure à horizon 2030. Aussi, le plan d’action du Gouvernement prévoit de développer une véritable industrie des énergies renouvelables, associée à un programme de formation et de capitalisation des connaissances. Il permettra d’employer utilement les ressources disponibles localement, notamment en matière d’engineering et de management de projet. Il est prévu que ce programme créé plusieurs milliers d’emplois directs et indirects chaque année (6000 à partir de 2021).

En ce qui concerne les investissements, plusieurs nouveaux projets pilotes d’énergie renouvelables ont été réalisés (centrale solaire photovoltaïque multi-technologies de Ghardaïa, d’une capacité de 1,1 mégawatts, de la centrale éolienne d’Adrar, d’une capacité de 10 mégawatts) et il est prévu de réaliser 22 centrales solaires photovoltaïques d’une capacité totale de 353 mégawatts. Un méga projet de réalisation de centrales solaires photovoltaïques pour la production de 4.000 MW d’électricité avec un investissement allant jusqu'à 3,6 milliards de dollars a été annoncé en 2020 par le ministère de l’énergie. Ce projet est prévu de créer 56.000 postes pendant la phase de construction et 2.000 autres durant l'étape d’exploitation.

Sur le plan des inégalités ; l’observation des dépenses par quintiles montre que les dépenses de consommation des ménages appartenant au premier quintile (les 20% des ménages les plus défavorisés de la population) est en progression passant de 7.8% de la dépense totale de consommation en 2000 à 8.4% du en 2011. Parallèlement, la part des dépenses des ménages les plus favorisés (les ménages du 5ème quintile) est en régression passant de 43.1%

en 2000 à 40.7% en 2011 indiquant ainsi une répartition plus égalitaire des dépenses de consommation entre 2000 et 2011 (cible 10.1).

La répartition des dépenses de consommation est devenue plus égalitaire entre 2000 et 2011

Quintiles % des ménages % des dépenses de consommation

64

2000 2011

Q1 20 7.8 8.4

Q2 20 11.7 12.6

Q3 20 15.8 16.5

Q4 20 21.6 21.8

Q5 20 43.1 40.7

Cette structure des dépenses de consommation (qui est reliée à celle des revenus) s’est accompagnée d’une plus grande autonomisation des femmes (représentation politique, inclusion à travers l’éducation, alphabétisation) et des personnes en situation de handicap (octroi d’une allocation AFS, intégration scolaire, insertion professionnelle) (cible 10.2).

3.4.1 Cibles critiques et à risque de régression :

Energies renouvelables et efficacité énergétique (cibles 7.2 et 7.3)

En matière d’énergie, le grand défi que le pays doit relever dans les années à venir est de faire évoluer son régime de consommation et de production énergétique pour les rendre plus propres et plus économes et ainsi contribuer à préparer la transition vers ‘l’après pétrole’. La part des énergies renouvelables dans la consommation finale totale d'énergie en Algérie était de 0.08% en 2016.183 La croissance économique demeure énergivore, dans la mesure ou chaque dollar de PIB produit utilise 4.5 mégajoules d’énergie, ce qui place l’Algérie au 87ème rang sur les 204 pays du classement. A 90% à base de gaz naturel, la production d’énergie électrique a doublé entre 2000 et 2018 et la politique de promotion de l’utilisation du gaz naturel se poursuit, ce dernier représentant en 2018, 70% de la consommation nationale d’énergie et permettant à 93% de la population Algérienne d’utiliser des combustibles et des technologies propres (en 2016).

Pour relever ce défi, l’Algérie a opté pour 3 axes d’intervention : (i) œuvrer à accroitre la pénétration de l’électricité et du gaz au sein de la population et dans les différentes régions ; (ii) augmenter la production des énergies renouvelables et accroitre leur part dans le bouquet énergétique national; (iii) améliorer l’efficacité énergétique pour infléchir la courbe ascendante de la consommation d’énergies fossiles.

Le programme d’amélioration de l’efficacité énergétique cible en priorité les 3 secteurs les plus consommateurs d’énergie qui sont le bâtiment, le transport et l’industrie et vise à réduire la croissance de la demande d’énergie fossile à travers un ensemble de mesures. Dans le bâtiment, l’accent est mis sur l’isolation thermique grâce à des technologies innovantes, ainsi que l’utilisation d’ampoules à basse consommation. Dans le transport, le programme vise à promouvoir l’utilisation des carburants les moins polluants (GNC, GNL, Dual Fuel). Dans le secteur industriel, la réalisation d’audits énergétique est mise en avant car elle permet d’identifier les domaines où des économies d’énergie peuvent être réalisées, alors que les procédés industriels polluants sont interdits. La nouvelle loi de finances 2017 prévoit la taxation des équipements énergivores, afin de limiter la surconsommation d’énergie des produits électroménagers, sur la base du programme d’étiquetage des appareils en fonction de leur niveau de consommation énergétique. Cette mesure s’inscrit dans la politique de promotion de l’efficacité énergétique et constitue une étape précédant la mise en place de seuils minimums de performance énergétique des équipements mis sur le marché algérien. Par ailleurs, des 2016, des mesures d’augmentation des tarifs ont été entreprises pour l’électricité, le gaz et les carburants.

La part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique national demeure faible, et a évolué à la baisse passant de 0,15% en 2010 à 0,13% en 2016. Elle est en tout cas en deçà des ambitions du pays qui souhaite porter à 27% de la production d’électricité la part d’énergie électrique produite à partir d’une origine renouvelable d’ici à 2035. Le nouveau plan du Gouvernement en cours de finalisation prévoit ainsi une accélération de la transition énergétique et une production de 20.000 MW d’énergie renouvelable à horizon 2030. Cet objectif s’inscrit dans une triple volonté : de réduire les coûts de production énergétique, de diversifier davantage l’économie en dynamisant le secteur des énergies renouvelables et de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre de l’Algérie

183 International Energy Agency, 2016

Commenté [LM30]: Source de ces données

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pour lutter contre le changement climatique. Selon le programme de développement relatif aux énergies renouvelables, c’est surtout le développement de l’énergie solaire et de l’énergie éolienne qui est concerné. Malgré une évolution positive notamment un saut réalisé en 2O16, le niveau de développement reste faible compte tenu des grandes potentialités surtout en termes d’ensoleillement. En effet, en 2017 le solaire n'a produit que 0,7 % de l'électricité du pays et l'éolien 0,01%.

Des raisons macroéconomiques et sociales : ressources limitées en eau, en superficies agricoles, concentration des populations dans le Nord du pays, engagements internationaux sur le climat qui deviendront contraignants à partir de 2021 font que la transition énergétique est une option majeure de la politique algérienne de développement.

L’Algérie a toutefois pris un certain retard dans la mutation de son modèle énergétique qui requiert la mobilisation de moyens humains, technologiques et financiers pour développer une véritable industrie permettant d’intégrer les chaines de valeur mondiales dans la production des équipements solaires et éoliens.

Croissance économique durable et plus haut niveau de productivité (cibles 8.1 et 8.2)

L’économie algérienne est depuis des décennies intrinsèquement liée aux performances du secteur des hydrocarbures qui occupait traditionnellement en moyenne 50% du PIB et représente en 21% du PIB entre 2004 et 2018184. Avec la chute du cours des hydrocarbures185, la croissance économique de l’Algérie est en ralentissement depuis 2014 et est ainsi passée de 3.8% à 0.8% en 2019186. Par ailleurs, le PIB per capita a sérieusement décliné passant de 1.7% en 2014 à -1.1% en 2019187, ce qui démontre une croissance d’autant plus inadéquate pour répondre aux besoins d’une population croissante.

Si la part des hydrocarbures dans l’économie a largement décliné, la diversification relative n’est qu’apparente car la structure de l’économie reste caractérisée par la proportion importante de secteurs à faible valeur ajoutée comme le commerce 12%, la fluctuation du secteur agricole (qui représente autour 12% du PIB 188 selon les années essentiellement en fonction de la pluviométrie189) et la faiblesse de la part de l’industrie dans le PIB (6% en 2019).

En termes de diversification, l’augmentation récente de la part des secteurs hors hydrocarbures s’explique davantage par la chute des revenus issus des hydrocarbures que l’augmentation de ceux des autres secteurs de l’économie. Comme le montrent l’évolution des revenus des exportations, les secteurs hors hydrocarbures demeurent peu productifs.

Le faible niveau de productivité de l’économie algérienne ne peut être uniquement expliqué par l’absence de main d’œuvre qualifiée ou les difficultés d’accès au capital, mais plutôt par l’absence de positionnement sur les domaines d’avantages comparatifs du pays que la domination des hydrocarbures n’a pas permis de révéler (dutch disease).

L’analyse factorielle de la croissance effectuée par la CEA montre que la productivité totale des facteurs de productions hors travail et capital est négative en Algérie190. En d’autres termes, la productivité globale de l’économie est tirée vers le bas pour des facteurs indépendants du travail et du capital qui peuvent relever de l’environnement de l’investissement, de l’avancée technologique, de la stabilité du cadre juridique entre autres.

Ceci est d’autant plus vrai que la diversification économique est au cœur des politiques économiques de l’Algérie depuis la crise pétrolière des années 80 et le programme d’ajustement structurel 94-98 sans pour autant pouvoir lever les facteurs structurels de blocage en lien avec l’environnement des affaires. Quoique difficiles à mesurer, les enchevêtrements fréquents des sphères économique et politique comme en témoignent la crise Khalifa ou les affaires de corruption liées à certains capitaines d’industrie, ainsi que le manque de gouvernance dans la passation de certains marchés constituent comme des obstacles majeurs191.

184Tresor Francais

185 A partir de mi-2014, la chute du cours des hydrocarbures a mis en exergue les vulnérabilités de l’économie. Le prix moyen du baril de Sahara Blend (pétrole algérien) a chuté de 113 USD mi-2014 à 31 USD début 2016, avant de remonter à 54 USD en moyenne en 2017, 71 USD en 2018, 65 USD en 2019185. Par conséquent, les comptes publics et extérieurs ont connu une nette dégradation: le déficit budgétaire a atteint jusqu’à (15%) du PIB en 2015 (9% en 2019), alors que le déficit courant est resté compris entre (16% et 22%) du PIB entre 2015 et 2019.

186 World bank data

187 World bank data

188 ONS 2019

189 http://www.aps.dz/economie/76904-emploi-63-des-travailleurs-employes-par-le-secteur-prive-en-algerie [archive]

190 L’Afrique du Nord a l’épreuve des défis de la Covid19

191Surmonter la paralysie économique de l’Algérie, Rapport Moyen-Orient et Afrique du Nord N°192 | 19 novembre 2018

66 Activités productives, la création d’emplois décents (cible 8.3)

Selon l’ONS, le taux de chômage en Algérie a atteint 12,3 % en avril 2017 et 11,4% en 2019. Les estimations du SNU et de la Banque Mondiale prévoient environ 15% en 2020 à cause de la crise économique et sanitaire. Le chômage en Algérie est un phénomène qui touche particulièrement les jeunes, les femmes et les diplômés universitaires. En 2019, le taux de chômage192 dépassait les 20% chez les femmes contre 9% pour les hommes193. Le taux national moyen du chômage des jeunes est de 26,9%. Le taux des jeunes filles au chômage est de 45,1%194. A 21% en 2017, le taux des jeunes ni dans l’emploi ni dans l’éducation (NEET) en Algérie est assez élevé195. La part des filles dans le NEET est deux fois plus importante que celle des jeunes hommes. Les causes structurelles du chômage des jeunes sont (i) Absence d´opportunités d´emploi du point de vue de l´offre (ii) Faible adéquation formation-emploi du côté de la demande et (iii) Manque d´information sur le plan de l´intermédiation entre l´offre et la demande sur le marché du travail.196

Facteur aggravant, le gouvernement n’a plus les moyens de financer l’économie et de subventionner des dizaines de produits. En 2016, le prix de l’essence a augmenté de (40%). Le pouvoir d’achat a chuté, car il était déjà amputé par l’affaiblissement de la monnaie ; le dinar a baissé de (15%) en 2016, par rapport à l’euro. Les dernières études, notamment celles de l’Office national des statistiques (ONS), font état d’un salaire moyen qui tournerait autour des 41 000 DA. Il faut au moins 100 000 DA pour pouvoir subvenir aux besoins les plus rudimentaires d’une petite famille.

Rappelons que les salaires des Algériens n’ont pas été réellement révisés depuis 2012. Une petite révision du SNMG a été opérée en 2015, l’élevant de 12 000 DA à 18 000 DA. De plus, les grands projets d’infrastructures ont été reportés (autoroutes et les créations de lignes de tramway).

Tableau : Taux de Chômage et taux d’activité

Taux de chômage (%) Taux d’activité197 (%) 2011 2015 2019 2011 2015 2019

Total 10,0 11,2 11,4 40,0 41,8 42,2

Hommes 8,4 9,9 9,1 65,3 66,8 66,8

Femmes 17,2 16,6 20,4 14,2 16,4 17,3

Jeunes (16-24) 22,4 29,9 26,9

Diplômés universitaires 18 68,9

Source : ONS - Enquête sur l’emploi (2019)

En outre, le secteur privé absorbe 62,2% de l’emploi contre 37,8% pour le secteur public et, au sein de ce secteur, l’emploi informel (travailleurs non affilié) représente 41,9% de l’emploi total. Le plus grand employeur, le secteur des services, concentre 61% de l’emploi. Ce taux monte à 75,4% pour l’emploi féminin qui reste très concentré dans le secteur de la « santé et de l’action sociale » avec 45,1% de la population occupée féminine. Les industries manufacturières et le secteur agricole198 ne représentent, quant à eux, que 11,5% et 9,6%, respectivement, de la population occupée totale. Après le secteur de la santé, celui des industries manufacturières est le secteur qui

192 le pourcentage de personnes en recherche d’emploi sur la population active

193 Note sur l’emploi de l’ONS

194 « Les Laisses pour Compte en Algérie (LNOB), inclusion des exclus », Rapport Final, le CENEAPED, septembre 2020. Aller chercher la source dans ce document

195ILOSTAT

196 Idem.

197Rapport de la population active à la population en âge d'activité (15 ans et plus)

198 Organisation internationale du travail et la Banque mondiale, septembre 2020, https://donnees.banquemondiale.org/indicator/SL.AGR.EMPL.ZS

Commenté [CM31]: ONUDI : D’où vient cette estimation (reference?) ? Qu’est-ce que l’on entend par “besoins les plus rudimentaires” ?

67

emploie le plus les femmes (18,9%). Enfin, le secteur des industries extractives (Hydrocarbures, Mines) qui dégage plus de 25% de la valeur ajoutée totale ne représente que 1,4% de la population occupée totale199.

Tableau : Population occupée selon le secteur d’activité, et le sexe (2019)

MASCULIN FEMININ TOTAL Proportion des

femmes En milliers Effectif % Effectif % Effectif %

Agriculture 1 006 10,9 77 3,7 1 083 9,6 7,1 %

Industries extractives 141 1,5 13 0,6 153 1,4 8,5 %

Industries manufacturières 908 9,9 389 18,9 1 297 11,5 30,0 %

Construction 1 862 20,2 28 1,4 1 890 16,8 1,5 %

SERVICES 5 303 57,5 1 555 75,4 6 857 60,9 22,7 %

Commerce 1 684 18,3 91 4,4 1 775 15,7 5,1 %

Transport et communication 690 7,5 39 1,9 729 6,5 5,3 %

Administration publique hors santé 1 525 16,5 287 13,9 1 812 16,1 15,8 %

Santé et action sociale 746 8,1 931 45,1 1 676 14,9 55,5 %

Autres services 658 7,1 207 10,1 865 7,7 23,9 %

Total 9 219 100 2 062 100 11 281 100 18,3%

Source : ONS – enquête sur l’emploi (2019)

La proportion de femmes qui travaillent est très faible : selon l’ONS, en 2019, 17,3% des femmes en âge de travailler de plus de 15 ans ont un emploi (Tableau plus haut). Malgré les progrès enregistrés dans le domaine de l’emploi, les femmes restent également parmi les plus touchées par le chômage, notamment les universitaires. Par ailleurs, elles n’occupent que 9% des postes à responsabilité. Il y a néanmoins eu une croissance lente dans la proportion de femmes (par rapport aux hommes) dans l’emploi actif de 15% en 2009 à 18,3% en 2019.200 La pandémie actuelle risque de renverser cette tendance positive et, par la suite, aggraver la dépendance économique des femmes. Selon des projections d’ESCWA à peu près 1.7 million d’emplois seront perdus dans la région arabe en 2020. 700 000 femmes dans la même région risquent de perdre leur emploi en 2020 provoquant une croissance du taux de pauvreté féminine, surtout dans les foyers dirigés par des femmes.201

Les travailleurs dans le secteur informel sont également parmi les plus vulnérables aux chocs économiques provoqués par le COVID-19. Il y a un manque de données pour l’Algérie par rapport au secteur informel, mais l’on se réfère généralement, en guise d’approximation, aux « travailleurs non affiliés » pour estimer le phénomène, soit 41,9% selon l’enquête sur l’emploi de l’ONS (2019). Selon des chiffres ressortissants de la Banque Mondiale le taux de femmes dans l’emploi vulnérable (travailleurs familiaux non-rémunérés et des personnes travaillant à leur

Les travailleurs dans le secteur informel sont également parmi les plus vulnérables aux chocs économiques provoqués par le COVID-19. Il y a un manque de données pour l’Algérie par rapport au secteur informel, mais l’on se réfère généralement, en guise d’approximation, aux « travailleurs non affiliés » pour estimer le phénomène, soit 41,9% selon l’enquête sur l’emploi de l’ONS (2019). Selon des chiffres ressortissants de la Banque Mondiale le taux de femmes dans l’emploi vulnérable (travailleurs familiaux non-rémunérés et des personnes travaillant à leur

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