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Personnes » : diagnostic social

Sur le plan de la dimension ‘’personne’’, l’analyse des cinq premiers objectifs de développement durable ODD en Algérie montre que d’importants progrès ont été enregistrés. L’atteinte des cibles ODD à l’horizon 2030 nécessite de préserver les acquis importants de l’ère des OMD et la lutte contre les inégalités.

L’Algérie a depuis son indépendance octroyé une priorité au bien-être général de sa population en mettant en place des politiques à caractère social dont l’accès gratuit et universel aux services de base, les subventions des prix, les services d’assistance sociale et la couverture généralisée par la protection sociale.

L’analyse des données existantes sur le plan économique et social remettent aujourd’hui en question la capacité du pays à maintenir ce modèle en place et à répondre aux besoins des plus vulnérables. En effet, si l’absence de données récentes ne permet pas d’observer une aggravation de la pauvreté monétaire depuis 2011, la baisse du taux de croissance économique par habitant depuis 2014, l’impact sur l’emploi et

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l’accès aux services de la crise Covid-19, la pauvreté multi-dimensionnelle des enfants et des jeunes déjà observée en 2012-2013 et les tendances démographiques (accroissement et vieillissement) alimentent la forte probabilité d’une augmentation de la pauvreté tant au sens monétaire que multi-dimensionnel. Par ailleurs, l’indice des prix à la consommation n’ayant pas fait l’objet d’une actualisation sur la base d’une réévaluation des besoins en biens et services des ménages depuis 1991, l’appréciation actuelle de la pauvreté monétaire peut-être largement faussée par une sous-estimation de l’inflation.

Le renforcement de l’efficacité du système national de protection sociale va jouer un rôle crucial pour maintenir le bien-être de sa population et atténuer l’impact de la pandémie de Covid-19. Les différents programmes de transferts sociaux manquent également d’efficacité dans leur ciblage. Ainsi, des estimations du taux de couverture des différents programmes d’aides sociales montrent que la capacité de couvrir les enfants est nettement insuffisante ou présente des dysfonctionnements. En outre, la gratuité des soins ne permet pas pour autant d’accéder à l’ensemble des services de santé primaires car beaucoup de soins ne sont dispensés que par le secteur privé pour lequel les prestations de santé obtenues ne sont remboursées par la sécurité sociale que pour seuls les assurés sociaux. Enfin, les différentes subventions en particulier celle visant des produits de consommation comme instrument de réduction de la pauvreté, s’avèrent peu efficaces pour réduire la pauvreté des plus vulnérables. Tout cela traduit le fait que la protection sociale non contributive n’a pas été conçu dans une logique de système mais consiste en un ensemble de dispositifs et de programmes mis en place selon des besoins ad hoc. Ceci engendre des incohérences entre les différents dispositifs, au niveau institutionnel, du ciblage et des dépenses31. L’inadéquation entre la situation socio-économique des populations et la réponse en protection sociale est aussi le résultat du manque flagrant d’un système d’information sur la pauvreté et les revenus. De ce fait, les programmes développés répondent plus à une logique d’offre et de ressources qu’à une logique de demande. Ces contraintes créent une inefficacité et une inefficience dans les programmes de transferts sociaux. D’une part, les budgets alloués sont très élevés (budget en transferts sociaux est de 23% du budget général de l’Etat), et d’autre part, l’incapacité constatée des programmes à couvrir les besoins des populations (à titre d’exemple, l’allocation forfaitaire de solidarité est capable de couvrir 2% de la population totale des enfants de moins de 18 ans, seulement 7% des enfants pauvres au sens multidimensionnel et 23% des enfants pauvres au sens monétaire32). Par ailleurs, seulement 58% des employés, tous secteurs confondus, sont couverts par la sécurité sociale (protection sociale contributive) en Algérie, une proportion inchangée depuis 2014. De plus, en raison de l’existence d’un secteur informel important, une grande partie de la population n’est de facto pas couverte.

La situation alimentaire est marquée par la fluctuation des prix des denrées alimentaires, ainsi que l’augmentation de la population et de la hausse continue des besoins en alimentation. Les subventions des denrées alimentaires ne constituent plus une politique viable dans un contexte de situation fiscale mise à l’épreuve. Cette situation risque d’affecter dans un avenir proche le pouvoir d’achat des Algériens, ainsi que la situation alimentaire et nutritionnelle en particulier pour les enfants. En effet, l’agriculture ne répond pas à l’ensemble de la demande interne y compris celle de l’industrie agroalimentaire notamment pour des produits de base tels que les blés, les légumineuses alimentaires ou le lait. Le secteur se heurte non seulement à la dotation réduite en superficie agricole utile, intrinsèquement liée à l’appauvrissement des sols causé par l’érosion et la désertification, mais aussi à la viabilité des systèmes de production alimentaire et la préservation des écosystèmes, défis considérables vue la situation géo-climatique et de stress hydrique sévère du pays. Par conséquent, l’Algérie est un des plus grands importateurs mondiaux de blé tendre et de lait.

31 CREAD, OPM, Evaluation de la cohérence de la protection non contributive, SEPS, 2013 (rapport non publié).

32https://ipcig.org/pub/eng/JP18_Overview_of_Non_contributory_Social_Protection_Programmers_in_MENA.pdf

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Selon la FAO la pandémie COVID-19 a réduit le pouvoir d'achat des ménages ruraux dans la région Proche-Orient et l'Afrique du Nord ainsi que la capacité, notamment des agriculteurs féminins, de produire et de commercialiser leurs produits.33

L’évolution des taux de mortalité maternelle et néonatale montre une grande amélioration et une forte probabilité de convergence vers l’atteinte des ODD. Cependant, des efforts restent à faire pour maintenir le cap de progression en particulier en répondant aux besoins spécifiques des régions du Sud, du Nord Est et du Haut Plateau Centre. La santé infantile est confrontée à une diminution du taux de couverture vaccinale des enfants, ce qui a été l’un des facteurs de réémergence de foyers épidémiques de rougeole et de rubéole dans le pays ces deux dernières années. La malnutrition pour cause de surpoids est en hausse (12%) et notamment due à l’insuffisant équilibre nutritionnel de la ration disponible qui favorise également les maladies non transmissibles. Une alimentation et nutrition saines des jeunes enfants contribuent à l’objectif de mettre fin aux décès évitables de nouveau-nés et d'enfants. Les interventions spécifiques devront cibler la promotion des pratiques alimentaires adéquates et le changement de comportement notamment pendant la période critique. Mais les deux défis les plus importants en matière de santé sont les maladies émergentes et re-émergentes notamment les zoonoses et les syndromes de détresse respiratoires aigus sévères dus aux coronavirus, comme celui que vit le monde depuis la fin de 2019 avec la COVID-19, ainsi que les maladies non transmissibles (MNT) qui pèsent plus lourdement dans le système national de santé, en particulier les cancers, le diabète, les maladies cardiovasculaires et les maladies respiratoires chroniques. Le taux de mortalité due aux maladies non transmissibles (actuellement en hausse) reste trop élevé (70%).

Si l’Algérie est très proche d’avoir atteint l’objectif de la scolarisation universelle pour tous jusqu’à 16 ans, le système éducatif est confronté à un défi important d’amélioration de la qualité de l’enseignement et d’amélioration de la maitrise des normes d’aptitudes minimales en lecture et en mathématiques. La surcharge des classes dans certaines wilayas et l’abandon scolaire qui demeure élevé y compris dans les cycles primaire et moyen révèlent l’inadéquation de l’offre d’éducation. La rétention ainsi que la réduction des disparités en matière d’apprentissage, d’acquisition des connaissances fondamentales et compétences de vie essentielles à leur développement, épanouissement personnel, réussite dans la vie ainsi que leur inclusion sociale et économique restent ainsi des défis à adresser. Enfin, l’accès limité au niveau préscolaire, avec seulement 70% des enfants scolarisés dans l’éducation préparatoire en 2018 est une problématique déterminante dans le développement du potentiel des enfants et le retour sur investissement.

La discrimination des femmes reste un défi majeur en Algérie. Plus nombreuses à réussir le bac par rapport aux garçons, les jeunes femmes se heurtent à des difficultés plus grandes pour l’accès au marché du travail, et sont plus touchées par le chômage, notamment les universitaires. La proportion de femmes qui travaillent est très faible (moins de 14% de celles en âge de travailler de plus de 15 ans en 2019) et les femmes n’occupent que 9% des postes à responsabilité 34. Malgré le renforcement de la nouvelle Constitution par un article visant la parité homme-femme sur le marché du travail, l’engagement de l'État à améliorer le nombre de femmes dans les postes de décisions dans les administrations, et la loi organique pour une plus grande représentation des femmes parmi les les élus à l’Assemblée Nationale, celles-ci n’émergent pas davantage dans la fabrique économique et politique du pays. En outre, les besoins de santé sexuelle et procréative sont loin d’être comblés avec la moitié seulement des femmes en âge de procréer ayant accès à la contraception, ce qui pèse sur leur potentiel d’émancipation.

Des causes inhérentes à leur statut dans une société au fondement patriarcal font obstacle à l’inclusion socio-économique et politique des femmes. Ce statut est notamment régi par le code de la famille qui spécifie les lois et les relations familiales en Algérie et maintient l’inégalité à travers des dispositions en matière d’héritage, de répudiation ou de polygamie. L’émancipation des femmes se heurtent par ailleurs à

33 Adding a Gender Lens into FAO’s Response to COVID-19 – Programme guidance Regional Office for the Near East and North Africa (May 2020)

34 Femmes algériennes en chiffres 2019 (CIDDEF 2020) ; Gender Dimensions of the COVID-19 Pandemic (World Bank Group, Policy Note April 16, 2020) https://donnees.banquemondiale.org/indicator/SL.TLF.CACT.FE.ZS?locations=DZ

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la persistance d’une culture de la violence qui se traduit par des violences faites aux femmes dont la proportion ne semble pas diminuer malgré un renforcement de leur condamnation sur le plan juridique.

Une enquête rapide menée en novembre 2020 par le SNU en Algérie auprès des associations de la société civile et portant sur des aspects de VBG durant le confinement imposé en conséquence du Covid-19, indique un taux important de violence à l’égard des femmes non seulement de nature physique et psychologique mais aussi socioéconomique, ainsi que l’interruption du tiers des services offerts par les associations, dont la sécurisation des victimes un des domaines les plus touchés.

3.4 « Prospérité » : diagnostic économique

L’analyse de la prospérité concerne l’énergie propre (ODD 7), le travail décent et croissance économique (ODD 8), l’industrie, innovation et infrastructure (ODD 9) et les inégalités réduites (ODD10).

Dans le domaine de l’énergie propre, l’enjeu majeur auquel le pays doit faire face dans les années à venir est de faire évoluer son actuel régime de consommation et de production d’énergies fossiles vers un modèle plus propre et plus économe et ainsi contribuer à préparer la transition vers ‘l’après pétrole’. La production d’énergie électrique est à 90 % à base de gaz naturel35et sa politique d’accroitre la pénétration de l’électricité et du gaz au sein de la population reste une priorité, notamment pour les ‘zones d’ombre’. Grace à ses efforts, 99 % de la population est raccordée à l’électricité à fin 2018. L’utilisation du gaz naturel représentait 70% de la consommation nationale d’énergie en 2018 et affiche une hausse continue, notamment due à la croissance de la population et de l’économie du pays qui reste énergivore. D’où la priorité d’améliorer l’efficacité énergétique pour infléchir la courbe ascendante de la consommation d’énergies fossiles, notamment dans les principaux secteurs de consommation comme le bâtiment, le transport et l’industrie, et de transiter vers les énergies renouvelables. La part des énergies renouvelables reste en deçà des ambitions du pays qui souhaite porter à 27% du bouquet énergétique total la part d’énergie électrique produite à partir d’une origine renouvelable d’ici 2035. Le nouveau plan du Gouvernement prévoit ainsi une accélération de la transition énergétique et une production de 20.000 MW d’énergie renouvelable à horizon 2030, dont 10 000 – 12 000 MW/an de production solaire. Cependant, la production solaire reste faible avec 190 MW/an en 2019 et donc, des investissements majeurs sont à réaliser dans ce domaine pour exploiter les grandes potentialités du pays surtout en termes d’ensoleillement36. La croissance économique algérienne est depuis des décennies intrinsèquement liée aux performances du secteur des hydrocarbures, mais depuis la chute des cours en 2014, elle ne permet plus de répondre aux besoins d’une population croissante comme le montre le déclin de la croissance réelle du PIB par habitant passée de 1.7% en 2014 à -1.1% en 201937. En termes de diversification, l’augmentation récente de la part des secteurs hors hydrocarbures s’explique davantage par la chute des revenus issus des hydrocarbures que l’augmentation de ceux des autres secteurs de l’économie, car les secteurs hors hydrocarbures demeurent peu productifs et peu compétitifs sur le marché international et sont biaisés par la fluctuation du secteur agricole due à la pluviométrie. Le faible niveau de productivité de l’économie algérienne, notamment l’industrie, s’explique moins par l’absence de main d’œuvre qualifiée que par le climat d’investissement qui n’a pas suffisamment encouragé l’initiative privée, un vecteur essentiel de croissance. Avec une population jeune, l’Algérie est confrontée à l’exigence d’une croissance soutenue riche en emploi et à cet égard, elle a mis en œuvre, depuis plusieurs décennies, une politique active du marché du travail, des dispositifs de formation, d’aide a l’insertion et d’appui à l’auto-emploi, avec des résultats mitigés car le chômage reste élevé. A 11,4% en 2019 et estimé à 15% en 2020 dû à la crise économique et sanitaire, le chômage en Algérie est un phénomène qui touche particulièrement les jeunes (26,9%), les femmes (20% contre 9% pour les

35 https://www.energy.gov.dz/?rubrique=electricite-et-gaz

36 CEREFE: Transition énergétique en Algérie (2020)

37 Banque mondiale (2020)

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hommes) et les diplômés universitaires.38 Les causes structurelles du chômage des jeunes sont (i) l’absence d´opportunités d´emploi du point de vue de l´offre (ii) la faible adéquation formation-emploi du côté de la demande et (iii) le manque d´information sur le plan de l´intermédiation entre l´offre et la demande sur le marché du travail.39 Quant aux jeunes femmes, une étude a montré que la raison principale de leur inactivité est liée au refus par les parents ou bien par l’époux.40 Si les programmes d’insertion socio-économique des personnes handicapées existent, le taux de recrutement des personnes handicapées reste en dessous de l’indicateur fixé par le gouvernement (1% de taux d’intégration des postes de travail aux personnes handicapées dont la qualité de travailleur est reconnue). En 2018, le ministère du travail estimait que le travail des enfants avait régressé et n’atteignait plus que 0,5% des enfants. Cet état ne prend néanmoins pas en compte la réalité du travail informel.

A la faiblesse de la productivité s’ajoute l’insuffisance de l’emploi généré par le secteur privé, la faiblesse des salaires et la taille du secteur informel qui est estimé à 45% de l’économie, laissant une grande partie des Algériens sans protection et valorisation de leurs droits ni couverture sociale41. Le secteur privé n’absorbe que 62% de l’emploi contre 38% pour le secteur public. En revanche, le secteur des industries extractives qui dégage plus de 25% de la valeur ajoutée totale ne représente que 1,4% de la population occupée. Facteur aggravant, le pouvoir d’achat a chuté dû à la dépréciation de la monnaie et l’inflation tandis que les salaires publics n’ont pas été revus depuis 2012, à l’exception du salaire minimum de base.

En résumé, la croissance économique de l’Algérie est devenue trop faible pour améliorer les conditions de vie et le pouvoir d’achat des citoyens et elle reste principalement construite sur un paradigme rentier basé sur la primauté de l’investissement public et l’exportation d’hydrocarbures, représentant 98% de toutes les exportations42, rendant l’économie algérienne particulièrement vulnérable aux chocs externes.

Représentant seulement 6% du PIB en 2019, l’industrie est un secteur à faible valeur ajoutée caractérisé par : a) un secteur public industriel dominant mais peu performant, b) l’importance réduite des industries lourdes et de transformation (le secteur le plus actif étant celui des industries alimentaires), c) la grande concentration géographique autour de grandes villes : Alger, Oran, Sétif, Annaba, d) une dépendance technique, technologique et financière vis- à-vis de l’extérieur. En ce qui concerne les infrastructures, des efforts considérables ont été déployés dans le domaine du transport et de la téléphonie ainsi que les équipements d’infrastructure sans toujours veiller à leur retour sur investissement que ce soit du point de vue économique ou social, à la qualité du service qu’ils procurent, à la résilience de ces infrastructures aux catastrophes naturelles ou encore à leur pérennité à travers un entretien continu. Les investissements publics dans la recherche et le développement a connu une nette augmentation équivalente à 80% en dix ans, mais restent insuffisants pour les besoins d’une économie performante et compétitive. De plus, le manque de synergies entre le vaste réseau d’universités sur le territoire national, les centaines de laboratoires de recherche, le riche tissu d’entreprises et l’état expliquent la faible valorisation de la recherche et son manque d’orientation vers les besoins d’une économie numérique et innovante.

L’analyse des inégalités se heurte à la faible fréquence des enquêtes sur la consommation des ménages pour mieux suivre l’évolution de la structure des revenus par frange de la population et au manque de statistiques désagrégées, notamment au niveau géographique. Certes, la politique sociale de l’Algérie est basée sur la solidarité et la justice sociale. Son système de protection sociale à travers les subventions et la couverture sociale contribue clairement à la protection des couches les plus nécessiteuses mais probablement pas suffisamment à leur autonomisation qui devrait privilégier l’insertion économique durable, sans mentionner les effets secondaires des subventions directes et indirectes non ciblées qui ont pour effet de creuser les inégalités qu’elles sont censées réduire.

38 Benyahia Salima, 2018, « Le chômage en Algérie : Caractéristiques, Causes et Conséquences », Revue de l’Ijtihad D’études Juridiques et Economiques ISSN : 2333-9331 Volume : 08 Numéro : 01 Année 2019 Numéro de série :19 13

39 Idem.

40 Rapport principal de l’enquête algérienne sur la jeunesse (CREAD, 2015)

41 Ali Souag, Ragui Assaad: Labor Market Program and Informality in Algeria, Université de Mascara, de Paris Est Créteil et l’Université de Minnesota (2011)

42 ONS

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3.5 « Planète » : diagnostic environnemental et du changement climatique

L’analyse de la dimension « Planète » concerne l’eau propre/l’assainissement (ODD 6), consommation et production responsable (ODD 12) et la lutte contre les changements climatiques (ODD 13).

Avec un taux de pluviométrie très bas sur plus de 85% du territoire et une demande en ressources hydrauliques en constante augmentation, les ressources disponibles d’eau renouvelables de l’Algérie sont sous le seuil de rareté absolu (situé à 500 m³/ habitant/ an). L’indicateur de stress hydrique est en effet passé de 62,4 % en 1990 à 137,9 % en 201743, exprimant ainsi une aggravation du stress hydrique et positionnant l’Algérie parmi les pays exposés à un stress hydrique « élevé ». L’atténuation des conséquences prévisibles du dérèglement climatique sur la balance hydrique dans les 50 années à venir est un immense défi. Les modèles climatiques de circulation globale prévoient une diminution des précipitations pouvant atteindre plus de 20% d'ici 2050 et une hausse des températures de l’ordre de 2 degrés impliquant un accroissement de l’évapotranspiration des cultures agricoles aggravant ainsi la pénurie d'eau44. Il y a un défi considérable de rééquilibrage du territoire, et notamment le développement durable des Hauts Plateaux et du Sud pour répondre aux besoins actuels et future en eau potable et de l’irrigation qui nécessitent de grands transferts, et de faire appel aux ressources non conventionnelles, tout en maitrisant le coût de l’eau potable dans un contexte de raréfaction des ressources financières et les conséquences environnementales des rejets de saumure par les stations de dessalement. Il n’y a pour l’instant pas eu d’évaluation ou de bilan des dernières politiques de gestion de l’eau (notamment des stations de dessalement)45.

Face à des conditions géologiques et climatiques particulières, l’Algérie est considérée aujourd’hui comme

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