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Pronoms d’absence (troisième personne) :

(2) La référence Endophorique :

2- Pronoms d’absence (troisième personne) :

2

؟

3

4

5

،ء

،

6

.

Al-Bayy t décrit une situation triste due à ce qu’il vit à cause de l’expatriation et de toutes ses conséquences, car les années le font vieillir et les terres le jettent d’un exil à un autre et d’une porte à une autre. Il révèle également la vie pauvre qu’il menait et le fait d’être en retard avec le train de la vieẖ puis la mort et la décomposition du corps comme des lis fanés. Le pronom ( / nous) apparu dans le troisième vers est un pronom parmi les pronoms de présence qui fait référence à l’extérieur du texte, tel est également le cas du pronom supprimé dans les deux verbes ( ) et ( ) qui sont mentionnés dans le quatrième et le cinquième vers successivement, et aussi le pronom lié dans ( ) qui figure dans le sixième vers.

2-

Pronoms d’absence

(troisième personne) :

Ils référent à l’intérieur du texteẖ et regroupent tous les pronoms qui indiquent la troisième personne Ẓl’absenceẓ au singulier, duex ou pluriel. Ils réfèrent à un élément explicitement mentionné dans le texte, cité précédemment ou ultérieurement.

Par exemple, pour ce qui est mentionné précédemment: ( ا ) (Zayd a frappé son serviteur)

Le pronom ( ـ) (son) dans ( ا ) réfère à ( ) qui est indiqué précédemment, c’est une référence endophorique anaphorique. Et comme le pronom est

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ambigu, il nécessite pour sa compréhension un élément explicatif, mais après son intégration dans la syntaxeẖ l’ambigüité disparait, et le pronom devient un élément qui assure la cohésion du texte.

ـماغ ٌ ـ ـض

Dans la poésie d’Al -Bayati, il y a beaucoup de cas de références par pronom qui renvoient à un référent mentionné avant, comme dans la première strophe du poème (Mal ikat wa šay n / Anges et démons312 ), il dit313:

1

ــــــ ا

ـــ ئ

2

ــــ

ـــ ،

3

ً

4

ــــــ

ـــــــ

.

Nous repérons dans cette strophe quatre pronoms dans

( ، ، ، ) qui renvoient à une référence précédente qui est le mot

( / mes hymnes) apparu dans la première vers, ces pronoms ont joué un grand

312 Al-A m l Al-ṣi r ya Al-K milaẖ p. 1/21.

313 Comme les talismans des prêtres, mes couleurs / et les mariées des forêts, mes hymnes 2. Je les ai habillés des fleurs de mes vallées / un vêtement, et des feuilles de mes jardins 3. Et je les ai émergés tous nus dans la source / et je les ai lavés dans mes larmes rouges 4 Je les ai rendus collier à ma charmante / ses grains sont les vers de mes poèmes

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rôle pour éviter la répétition et la verbosité dans le texte. Nous repérons aussi un autre pronom dans ( / ses grains) qui renvoie à une référence précédente qui est le mot ( / un collier) qui se trouve dans la quaième vers. Ces pronoms ont réalisé le principe de l’économie linguistique et de l’exactitude sémantiqueẖ en plus de leur rôle efficace dans la liaison entre les parties de la strophe et la création d’un texte cohésif, loin de la redondance et de la répétition.

Et pour ce qui est mentionné ultérieurement : ( ا )

(Zayd a frappé son serviteur) le pronom ( ـ, son) dans ( ا ) réfère à ( ) indiqué ultérieurementẖ c’est une référence endophorique cataphorique qui a pour rôle d’assurer la liaison et la brièveté, ainsi que d’éviter la répétition.

ـماغ ـض ه

.ٌ ــ

le pronom réfère à un élément prononcé ultérieurement qui est ( ), en principe le pronom réfère à un élément indiqué précédemment, en effet ce qui s’est passé dans la phrase précédente n’est pas un cas classique, mais dans ce cas, un ensemble de représentations viennent à l’esprit de l’auditeur et le rendent plus intéressé à conna tre l’interprétation du pronomẖ ce qui conduit à la cohérence et à la cohésion ; de plus, l’ambigüité disparait quand le locuteur prononce le sous-entendu après le pronom314.

On peut trouver d’autres exemples de la référence d’un pronom à un élément suivant dans la poésie d’Al-Bayy t ẖ notamment dans la première strophe du poème (yawm y t sy s mu tarif / Des journées d’un politicien professionnel) 315, où il écrit:

314 ISM L A mad asan : Dawr al- ḍamīr fī tam suk al-na , p. 1. 315 Al-A m l Al-Ši rīya Al-K mila, p. 1/306.

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1

2

،

3

،

4

ء

5

.

316

Al-Bayy t dessine une image de l’hypocrite comme symbole du politicien professionnel. C’est un exemple réel que le poète a connu et rencontré et dont il s’inspire pour dessiner l’image principale sous différents angles ; dans cette strophe, il évoque les gestes qui indiquent la description de l’hypocrisie présentée d’une façon claire et basée sur des détails précis de l’orateur qui est le politicien professionnel, le sujet de critique et de moquerie. Au niveau syntaxique, nous remarquons que les parties du texte sont cohésives et liées entre elles par plusieurs liaisons. Notre sujet maintenant concerne la référence du pronom dans ( / sa langue) et ( / ses yeux) à un référent mentionné dans le texte après le pronom et il s’agit du mot Ẓ / l’orateurẓ qui est cité dans la troisième vers. Il est possible que la langue de la poésie tolère cela.

Dans ces types syntaxiquesẖ l’élément déictique est en retard en prononciation et non pas en rangẖ ainsi les linguistes limitent l’élément référentiel qui réfère à l’élément déictique ultérieur au pronom de ša in ( ) car il renvoie à ce qui le suit obligatoirement, et la phrase explicative ne doit pas être citée avant lui317, comme dans le verset :

318

( ه )

316 1. Il sort au public 2. Sa langueẖ et il a regardé attentivement dans les lignes 3. L’orateur s’est dressé en tout équilibreẖ et s’est penché vers la lumière 4. Ses mains se sont levées comme la matraque noire 5. Au-dessus des têtes des aveugles assis.

317 Al-Ittis q fī al- i b al- šī rī, Min šumūlīya al-na īya il u ū īya al-ta riba al- šī rīya, p. 6.

129 ل ) ـه ٌـحأ ه (

(Pronom de ša in)

(phrase explicative)

Dans l’exemple précédent, l’élément référentiel qui est le pronom de Cha’an réfère à l’élément déictique qui est la phrase explicative, obligatoirement postérieure et qui ne peut pas être citée avant le pronom. Cela permet d’assurer la cohésion entre les parties du texte mentionné à travers la référence endophorique cataphorique.

Parmi les exemples du pronom de Ša’an Ẓ ) dans les textes d’Al-Bayy t ẖ ce qui figure dans le poème (Al-zilz l / Le séisme) 319, il dit 320:

1

ٌ ء

2

. ئ

3

:

4

" " أ

.

Nous voyons dans cet exemple que la lettre (ء / Al-H ’ẓ dans Ẓ / c’estẓ apparue dans la quatrième ligne est un pronom de Cha’n qui réfère obligatoirement à la phrase explicative qui vient après le pronom. En plus de son rôle efficace dans la réalisation de la cohésion entre les parties de texte, le pronom de Cha’n remplit une grande fonction sémantique car il est utilisé pour la valorisation et la vénération du sujet, dans cet exemple, il s'agit de la nécrologie du Calife. Ainsi, le poète l’a employé de manière adéquateẖ en d'autres termes, il a réussi dans son utilisation et dans son bon positionnement.

319 Al-A m l Al-Ši rīya Al-K mila, p.2/343.

320 1 Nous avons dansé quand le ciel pleuvait et la mer était une amie 2 Elle pleure son amour perdu au Maroc. Elle a dit et tu dis 3 moi aussi je dis : 4 C’est le dernier Calife à Cordoueẖ il meurt.

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De ce qui précède, on constate que le pronom réfère à un élément mentionné dans le texte, que ce soit précédemment ou ultérieurement. Il réfère également à un élément non mentionné dans le texte, donc à une référence externe dans ce cas. Mais dans les deux cas, le pronom doit référer à une référence qui lui est identique en terme de propriétés sémantiques, car le pronom est un mot incomplet – vu sa cryptologie et son ambigüité – qui nécessite un nom complet pour l’expliquer et l’élucider321. Ainsi les pronoms sont des substituts aux noms auxquels ils réfèrent. Ils sont utilisés pour la brièveté et l’économie linguistique. On appelle le nom auquel le pronom réfère : l’élément explicatif du pronom 322

Ẓẖ ce dernier détermine le contenu du pronom. Les deux composants conduisent à la signification voulue. Ceci illustre le fait que le pronom est l’un des principaux facteurs syntaxiques dans la cohésion du texte au niveau sémantique et syntaxique, car en plus d’être un lien formel entre les parties du texte, il les relie au niveau sémantique, à travers la correspondance entre le pronom et le référent, parce que la correspondance conduit à la cohésion du texte et à la cohérence des significations, et son absence conduit à la dispersion du texte, une divergence dans les significations323, et engendre une ambigüité et une confusion chez le récepteur.

Le rôle du pronom ne se limite pas à créer la liaison et la coordination entre les parties d’une phraseẖ mais aussi entre plusieurs phrases dans un même texte, en tenant compte de la correspondance entre le pronom et son élément explicatif ou son référent324. Pour illustrer le rôle du pronom dans la cohérence textuelle avec la correspondance, nous donnons cet exemple extrait du poème d’Al-Bayy t

(Al-il l Al-h ima/ Les ombres errantes) 325, il écrit :

321 AL W Al- d : Al-tam suk al-na wī ašk luhu wa līy tuhu, Dir sa ta bīqīya li-nam ḏi min

ši r Mu ammad Al- īd l H alīfa:12

322 Al- idīya al- i bīya muq raba tad wlīya ma rifīya, p. 5.

323 CLAIMER Ferner wa ar n : As sīyat ilm luġa al-na mad al il frūdihi wa Ẓam ḏi ihi wa al q tihi wa ar iqihi wa mab iṯihẖ tar ama wa ta l q: Sa d Hasan Bu ayr ẖ Zahr al-šariq

li-l-našrẖ al- ab a al- l ẖ Cairoẖ 2009ẖ p.269.

324 Ẓasī al-na , ba ṯ fī m yakūnu bihi al-malfū na , p. 133. 325 Al-A m l Al-Ši rīya Al-K mila, p. 1/185.

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1

ا ٌ

2

3

4

ا

326

.

En plus du rôle du pronom dans la cohésion entre les parties de la phrase à travers la référence anaphorique endophorique, nous remarquons qu’il y a une correspondance entre le pronom et l’élément auquel il réfèreẖ et si on compare le pronom ( ,elle) et son élément référentiel ( , mère), nous voyons qu’ils sont identiques au niveau du genre, du nombreẖ et d’autres attributs.

L’exemple montre la capacité du pronom à dépasser les limites d’une seule phrase en en reliant plusieurs.

ً ً

.

J’ai acheté un nouveau livre. - . - ،ً ً ،ً ً.

J’ai acheté un nouveau livre, son prix est vingt Le prix du nouveau livre est dinars, je l’ai payé en espèces. vingt Dinars.

- ً

.

J’ai payé les vingt dinars

en espèces.

326 1 Une mère qui encore 2 comme moi marche 3 elle et la chaleur 4 afin qu’elle meure dans le silence des champs sans ruisseau

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Nous remarquons dans la quatrième phrase que l’utilisation du pronom permet au locuteur d’éviter la complexité de la répétition de certains éléments déictiques, car la répétition de ces éléments conduit à la dispersion et réduit l’attention du récepteur. Grâce au pronom, les trois phrases semblent en former une seule, ce qui constitue une entrée à l’économie dans le système linguistique, puisque ces unités référentielles résument les éléments déictiques, et permettent à l’utilisateur d’éviter la répétition, la dispersion dans le texte ; en plus, elles contribuent efficacement à sa cohésion327.

En général, les pronoms sont des mots ambigusẖ mais certains d’entre eux sont accompagnés d’indices qui les élucidentẖ comme c’est le cas dans les pronoms de la première et deuxième personne, parce que la présence du locuteur ou de l’interlocuteur, au moment de la parole, explique ce qui est ambigu et supprime la confusion. Le pronom de la troisième personne ( ئ ) est inconnu sauf si la référence est connue. Cela veut dire qu’il a besoin d’une référence qui l’éclaire et enlève son ambigüité328. Car si les éléments référentiels sont ambigus en eux-mêmes, la logique dans la cohésion du texte exige la connaissance de l’élément déictique dont la signification doit être claire, pour qu’on arrive à un couplage entre l’élément référentiel et l’élément déictique qui produit un texte clair et cohérent.

Les liens grammaticaux peuvent être insuffisants pour une bonne cohésion du texte ou bien pour déterminer le sens, ou encore pour illustrer la référentialité du pronom. Le pronom peut référer à une référence que l’on ne peut connaitre que dans le contexte. Dans un tel cas, le contexte joue un rôle important dans la cohésion du texte et la détermination du sens, et aide le récepteur dans la compréhension et le déchiffrement du texte329. Nous soulignons aussi la notion de mémoire contextuelle qui permet de considérer le fait suivant : une fois inscrite dans un texteẖ une entité linguistique devient le support d’éventuelles reprises : en

327 Na wa naarīya arabīya li -l- i la al-ḍamīrīya, p.15 .

328 Ta līl al- i b al-qur nī fī ḍaw al-itti h al-na ī, Ta bīq t al y t al-wa d wa al wa īd, p.

43.

329 BIN AL-DD N Ba la : Al-tam suk na ī baina dīr s t bal ġīya qadīma wa al-dir s t al-na īya al- adī a, p. 3-4.

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d’autres termesẖ les unités textuelles sont autant de potentiels antécédents d’anaphores330.

Les linguistes ont divisé les contextes en deux catégories331 :

1- Le contexte linguistique ( ل ملا) : C’est le résultat de l’utilisation du mot