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Profil de résistance aux antibiotiques des bacilles à Gram négatif les plus fréquents :

Partie pratique

I. MATERIEL ET METHODE :

5. Profil de résistance des bactéries aux antibiotiques :

5.1 Profil de résistance aux antibiotiques des bacilles à Gram négatif les plus fréquents :

Une comparaison des résistances des bactéries aux antibiotiques, semble être intéressante, pour illustrer le taux des résistances bactériennes dans l’espace.

Notre constat concernant la prévalence de la résistance bactérienne aux antibiotiques dans la région Settat-Berrechid, illustrée par des profils des résistances des souches bactériennes incriminées dans les infections urinaires de la présente étude, nous a permis de dégager l’acquisition alarmante d’un niveau de résistance élevé atteint pour la plupart des antibiotiques.

5.1.1 Profil de résistance des souches d’E.coli :

Les résultats trouvés se rapportant à la susceptibilité des bactéries isolées aux antibiotiques, montrent qu’E.coli a un taux de résistance plus élevé pour la grande majorité d'antibiotiques. Les résistances les plus élevées ont été observées pour l’amoxicilline (71,8%), ticarcilline (64,4%) et vient ensuite 50,7% pour l’association sulfaméthoxazole+ triméthoprime. La résistance à l’amoxicilline+ acide clavulanique, acide nalidixique et à la ciprofloxacine est respectivement 41,4%, 41,5% et 32,7%.

La résistance d’E. coli aux céphalosporines de troisième génération à Settat-Berrechid est de 7,4% ce qui est en concordance avec les résultats des études réalisées dans d’autres pays au niveau national, africain et américain.

 A l’échelle nationale :

Partout dans le Maroc, les résistances les plus élevées ont été enregistrées pour l’amoxicilline, son point culminant a été observé à Rabat avec un pourcentage de 82,6%, en deuxième position vient El Jadida (74,4%) ces deux valeurs sont légèrement supérieures à celle retrouvée à Settat-Berrechid (71,8%) qui, à son tour, reste élevée par rapport à Meknès et Salé avec respectivement 61,0% et 57,7%.

La résistance à la ticarcilline à Meknès (69,0%) et à Rabat (65,2%) coïncide avec le résultat de notre étude (64,4%).

La plus faible résistance d’E.coli aux céphalosporines de troisième génération a été décelée à Settat-Berrechid (7,4%), qui reste trop faible par rapport à 20% à Salé et à Rabat (18,2%).

 A l’échelle africaine :

En Tunisie, la résistance à l’amoxicilline était de 62,8%, ce qui est identique au résultat de notre étude, et celle à la sulfaméthoxazole-triméthoprime est de 40.1 % à Sfax comparée à 50,7% % au niveau de la région Settat-Berrechid qui sont des valeurs rapprochées.

En ce qui concerne les quinolones, on note au Maroc une résistance de 32,7% à la ciprofloxacine, une valeur qui reste très élevée en la comparant à celle de Sfax 16,2%.

Les aminosides notamment la gentamycine ont une bonne activité sur les souches d’E.coli à Settat-Berrechid, cette tendance a été également retrouvée en Mauritanie (14,1%). Par contre, le taux de résistance au Cameroun est de l’ordre de 45%.

Plus de 97% de résistance à l’amoxicilline a été observée à Téhéran, par contre une sensibilité élevée à la ciprofloxacine de près 68,1%. Ces résultats sont similaires à ceux que nous avons trouvés dans notre étude.

Les céphalosporines de troisième génération présentent une sensibilité élevée au niveau de Settat-Berrechid (7,4%) un résultat qui reste important par rapport aux études faites au Cameroun et en Iran qui ont décelées respectivement 45,5% et 18,4%.

E.coli est résistante aux antibiotiques aussi bien au Maroc qu’aux autres pays en voie de développement, mais avec des pourcentages largement supérieurs au Maroc.

 A l’échelle européenne :

Le taux de résistance d’E.coli à l’amoxicilline en France est de 49,3%, un résultat qui reste trop faible par rapport à celui retrouvé dans notre étude. Les deux résultats se joignent au fait que l’amoxicilline marque le plus haut niveau de résistance dans les deux pays. Et pour l’association amoxicilline-acide clavulanique; elle est de 41,4% à Settat-Berrechid et de 33.6% en France.

Nous avons enregistré une résistance de 32,7% à la ciprofloxacine à Settat-Berrechid, une valeur qui reste importante comparée aux résultats trouvés en France, en Allemagne et en Espagne qui sont respectivement de 10,5%, 15% et 19%.

En France, la proportion des souches résistantes aux Céphalosporines de troisième est de 3,9%, un résultat similaire au nôtre (7,4%).

Plus de 41,5% de résistance à l’amikacine a été observée, contrairement aux résultats de l’étude menée en France et qui a montré une sensibilité de près de 82%.

 A l’échelle américaine :

Aux USA, une étude a enregistré une résistance de 39,3% pour l’amoxicilline, une autre au Canada a décelé un taux moins élevé (33%). Ces résultats sont très modestes devant ce que nous avons trouvé (71,8%).

Au sujet de la résistance à la ciprofloxacine, nous avons noté 32,7%, un résultat inquiétant par rapport à ce qui a été observé aux USA (6,9%) et au Canada (1,1%).

Pour la sulfaméthoxazole- triméthoprime, Canada a perçu la plus faible résistance avec un taux de 17,7%, vient ensuite les USA (22,6%), les deux valeurs restent moins élevées à celles démontrées dans notre travail 50,7%.

Notre étude montre un niveau de résistance très élevé de nos souches vis-à-vis d'antibiotiques majeurs si on compare nos données à celles pays développées, par contre ce niveau est plus important au niveau de l’Afrique avec de légère variations des différentes valeurs.

5.1.2 Profil de résistance des souches de Klebsiella sp :

Nous allons comparer nos résultats avec ceux des recherches menées au niveau national, ainsi qu’au niveau international pour détecter la prévalence des résistances.

Nos résultats ont souligné une forte résistance aux céphalosporines de troisième génération (42,3%), contrairement à l’étude menée à salé qui n’a déterminé qu’une résistance de 18%.

Des résultats presque similaires, pour la résistance à l’acide nalidixique, ont été retrouvés à El Jadida (32,8%) et à Settat-Berrechid (30%), mais Meknès a montré une résistance plus élevée près de 71%.

 Au niveau international :

En France, K. pneumoniae a une résistance de 21,9% à la ciprofloxacine, ce résultat est similaire à celui retrouvé en Amérique latine 20,2%, ces taux restent élevés par rapport à Settat-Berrechid (12,9%). Par contre les études ont enregistré une faible résistance aux céphalosporines de troisième génération en France (19,3%) par rapport à 37,9% à Nouakchott et 42,3% à Séttat-Berrechid. La résistance à l’amikacine en Amérique est de 7,4% à l’encontre de 30% à Settat –Berrechid.

Une étude effectuée en Tunisie a montré une résistance de 22,2% à la ciprofloxacine. D’autres études approuvent aussi cette résistance avec 33,6% à Nouakchott et 18,7% à Iran.

Des pourcentages de résistance de 48% à l’amikacine et de 35,1% à l’association amoxicilline- acide clavulanique ont été marqués à Nouakchott contre respectivement 30% et 51,2% à Settat- Berrechid.

Pour la sulfaméthoxazole- triméthoprime, la plus haute résistance a été enregistrée en Allemagne avec 97,8, vient ensuite celle étudiée en Iran avec 53,1% et finalement 47,6% décelée dans la région Settat-Berrechid.

5.1.3 Profil de résistance des souches de Proteus sp :

Nous allons procéder à une comparaison de nos résultats avec ceux retrouvés dans les autres villes du Maroc.

La présente étude nous a permis de constater que Settat-Berrechid garde la plus faible résistance de Proteus sp à l’amoxicilline avec un taux de 52,2%, la plus élevée a été enregistrée à Marrakech avec 71%. El Jadida, Salé et Rabat ont respectivement enregistrées 66,6%, 64,7% et 63%.

En ce qui concerne la résistance à l’association amoxicilline- acide clavulanique, 47% a été démontrée à Salé, 45,4% à El Jadida et 42,3% à Rabat. Ces résultats sont proches aux nôtres avec une légère supériorité (56,2%).

Il est à noter que Proteus sp est résistant aux céphalosporines de troisième génération avec 14,2% à Salé, 13% à El Jadida et 8,7% à Rabat, alors qu’elle est nulle à Settat-Berrechid. La résistance de Proteus à la sulfaméthoxazole-triméthoprime est de 36 % à Marrakech contre 40 % à Rabat, 35,3% à Salé et 33,3% à Settat-Berrechid.

Au niveau africain, la résistance à l’amoxicilline est de 58.3 % à Sfax et 56,2% à Settat-Berrechid, qui sont des valeurs similaires mais élevées.

La présente étude nous a permis de constater les proportions alarmantes de la résistance bactérienne aux différents antibiotiques au Maroc notamment à Meknès et à Rabat, alors qu’elles sont moins importantes à Nouakchott. Les pays du continent américain et européen sont moins touchés par rapport à nos résultats, par contre les USA et Canada ont enregistrés des résistantes moins inquiétantes.