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professionnel-le-s du secteur jeunesse

Face aux jeunes femmes victimes de violences, les pro-fessionnel-le-s peuvent se sentir démuni-e-s ou mala-droit-e-s  : par exemple réagir à ces situations sous le coup de l’émotion ou par des attitudes qui peuvent mettre en danger les jeunes femmes (en optant pour la médiation avec la famille dans le cas de menace de mariage forcé révélé par exemple). Pour développer une posture professionnelle, les professionnel-le-s ont besoin d’être formé-e-s afin de mieux comprendre les mécanismes des violences et ses conséquences, et être en capacité de :

/donner des premiers conseils pratiques

/rechercher des solutions dans son domaine de compétences

/informer et orienter vers un réseau de partenaires bien identifiés

/l’enquête réalisée auprès des structures jeunesse (cf.

supra, partie 4) démontre que ce sont les structures qui disposent de référent-e-s formé-e-s qui repèrent mieux les situations.

5.3.2 Des supports de communication en interne pour orienter les victimes

La psychologue de la mission locale intercommunale de Sevran, Villepinte et Tremblay a mis en place un an-nuaire très simple (recto-verso) « Violences conjugales : vers qui orienter  ?  »75 qui a été adressé à tou-te-s les conseiller et conseillères des missions locales afin de bien informer et orienter les jeunes femmes victimes de violences sur leurs démarches et les services à contacter en proximité (dépôt de plainte, prise en charge psycho-logique, accompagnement par une association).

75 Voir extrait en annexe 8.

citations de l’association Tremplin se font par courriel.

Pour répondre à cette surcharge, certaines associations mobilisent des bénévoles formé-e-s pour assurer une rapidité et fiabilité des réponses. Répondre par courriel pose un certain nombre de problèmes de sécurité, car il est impossible de savoir qui est en train d’écrire le mes-sage, et cela peut donc aussi bien être une stratégie de l’agresseur. Ainsi certaines associations proposent des réponses automatiques « types » très basiques orientant par exemple vers la plateforme téléphonique afin d’évi-ter une mise en danger des victimes et de la structure (extrait entretien avec Farida Dammenne Dehbi, direc-trice de Tremplin, 26/07/2016).

PeU De ParteNariats aveC les strUCtUres jeUNesse

Les structures intermédiaires de type PAEJ repèrent des jeunes femmes victimes de violences : elles sont cepen-dant peu en lien avec les associations spécialisées. il n’y a pas de convention formalisée entre les associa-tions spécialisées et les structures jeunesse.

5. REPÉRER

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UNe graNDe CamPagNe NatiONale iNÉDite à DestiNatiON Des aDOlesCeNtes : le PrOjet eN COUrs De l’assOCiatiON exCisiON ParlONs-eN Chaque année durant les grandes vacances, des milliers de petites filles et d’adolescentes issues des migrations retournent dans les pays d’origine de leurs parents pour les vacances. Elles peuvent y subir une mutilation sexuelle féminine. Une vigilance particulière doit donc s’exercer avant les départs en vacances. C’est dans ce contexte qu’ « Excision, parlons-en ! » a décidé de créer une campagne de prévention à destination des adoles-centes à risque et de leur entourage. « En effet le pu-blic adolescent, en raison de sa complexité, est le plus délaissé des campagnes de préventions sur les mutila-tions sexuelles féminines alors même que l’entrée dans l’adolescence est un moment critique pour les jeunes filles françaises dont les parents sont issus de pays pra-tiquant l’excision, ainsi qu’une étape importante qui gé-nère beaucoup d’appréhension et de questions chez les jeunes ».77

Pour cibler spécifiquement les adolescent-e-s l’asso-ciation a conçu une campagne avec vidéos, affiches et flyers qui seront diffusés notamment via les réseaux sociaux et les média traditionnels ciblant les jeunes en 2017.

77 Extrait de la présentation du projet qui sera lancé en janvier 2016 : http://www.

excisionparlonsen.

org/la-campagne-adolescent-e-s/

5.3.3 De bonnes pratiques en matière de communication y compris via les outils numériques

UNe COmmUNiCatiON aveC Des DisPOsitifs aDaPtÉs aUx jeUNes

A Montigny-le-Bretonneux (dans les Yvelines), « des af-fiches, placées dans les arrêts de bus et transports en commun ont permis une augmentation des prises de contact téléphoniques et physiques de 15% » (extrait entretien avec Olivia de Bourayne, directrice de l’Etin-celle, 22/07/2016).

Pour toucher un public plus varié et développer de nouveaux partenariats localement, la «  Mirabal  » est une bonne pratique en la matière  : cette course événementielle et sportive organisée dans le Val-de-Marne autour du 25 novembre a été imaginée par l’association Tremplin dans le cadre d’un partenariat avec une association de prévention spécialisée du territoire. Cette dernière faisait part de constats de terrain d’une forte augmentation des violences sexistes entre jeunes qui s’accompagnent de leur banalisation.

Cet événement est l’occasion de pouvoir remobiliser autour de l’égalité femmes-hommes et contre les violences. 1500 personnes ont assisté à l’événement en 2015 (5ème édition) avec 482 coureurs et coureuse au 10 km, 182 participant-e-s au 5 km, 65 enfants à la Course Avenir, et 409 personnes à la Marche d’engagement.

Des centaines de personnes ont également participé aux ateliers organisés sous le chapiteau avec les associa-tions et partenaires du territoire.

UNe seUle assOCiatiON a iDeNtifiÉ le NUmÉriqUe COmme UNe stratÉgie De COmmUNiCatiON à Part eNtière

L’association « En avant toutes ! » inscrit sa démarche dans son projet associatif clairement dans le contexte numérique  : « Comme le présentent de nombreuses études sociologiques, la culture juvénile est intrinsèque-ment liée au numérique, tant par son usage (les jeunes passent en moyenne 16 h par semaine sur internet), que par sa construction identitaire. Le média internet crée un vivre ensemble dans lequel il faut exister numérique-ment pour ne pas être dans « une potentielle exclusion

». C’est une des raisons pour lesquelles nous souhaitons exister numériquement, afin d’éviter de nous exclure nous-même. ».76

Certaines associations ont développé des initiatives mo-bilisant d’autres modalités de communication avec les jeunes

C’est le cas de cette association qui utilise les échanges par SMS pour le suivi des jeunes femmes : « L’envoi de sms suite à une première visite fonctionne bien avec les jeunes, pour les inviter au groupe de parole. Les jeunes femmes ont très souvent un téléphone portable.

Cela fonctionne mieux que le courriel. » (Extrait entre-tien avec Olivia de Bourayne, directrice de l’Etincelle, 22/07/2016).

76 Extrait du projet associatif, septembre 2015.

5. REPÉRER

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5. REPÉRER

— AnAlyse des pArcours des jeunes femmes victimes

6.

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Pour comprendre les parcours de sortie de violences des jeunes femmes repérées ou accompagnées, nous allons nous intéresser ici aux besoins exprimés par ces