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V.6. Conditions de fonctionnement pour la neutralisation d’aérosol

V.6.2. Définition des conditions de fonctionnement du chargeur et évaluation du produit n ions .τ

V.6.2.2. Produits n ions .τ dans les conditions retenues

L’objectif de ce paragraphe est de définir les conditions de fonctionnement (Ucc ; Q) qui permettent d’utiliser le chargeur DBD bipolaire comme un neutraliseur pour le granulomètre d’un partenaire industriel composé d’un couple ADME-CNC dont le CNC fonctionne pour un débit de 0,3 à 0,6 L.min-1. L’idée est de comparer le neutraliseur radioactif et le neutraliseur DBD en prélevant le même aérosol ce qui impose un débit minimum de 0,3 L.min-1. Les neutraliseurs radioactifs sont d’autant plus efficaces (capables de neutraliser des aérosols plus concentrés) que le débit est faible. Ainsi, le débit de prélèvement d’aérosol est imposé à 0,3 L.min-1 pour comparer les neutraliseurs avec les concentrations d’aérosol les plus élevées possibles. Les conditions de fonctionnement retenues sont présentées ci-dessous.

Pour atteindre un courant d’ions supérieur à 150 pA (cf. V.1) à l’équilibre à l’entrée du chargeur et limiter la diffusion d’aérosol vers la décharge, il est nécessaire d’imposer un débit dans la DBD. Nous choisissons d’injecter 1 volume d’ions provenant de la décharge pour 1 volume d’aérosol. Ainsi, le débit dans la décharge est imposé à 0,3 L.min-1. La géométrie retenue pour la décharge est présentée dans le Tableau V-2.

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Tableau V-2: caractéristiques de la décharge utilisée pour la source d’ions bipolaires

Paramètres Valeurs

Forme d’électrode Cylindre

Longueur d’électrode 3 cm

Largeur d’électrode 4 mm

Nature des diélectriques Al2O3

Épaisseur des diélectriques 0,5 mm

Distance inter-diélectriques 1,6 mm

Largeur entre les parois latérale 50 mm

Nature des parois latérales Verre

Orientation des électrodes par rapport au flux de gaz perpendiculaire Distance entre la décharge et la sortie des diélectriques 5 mm

Les densités d’ions estimées après quelques secondes de transit sont de l’ordre de 1012 m-3. Pour atteindre un produit nions.τ supérieur à 6.1012 s.m-3, le temps de transit de l’aérosol dans le chargeur doit ainsi être de l’ordre de 6 secondes. Ce temps de transit pour 0,6 L.min-1 de débit total, correspond à un volume de chargeur de 60 cm3.

Comme montré précédemment, la charge moyenne des aérosols varie avec la tension. Comme justifié dans le chapitre sur la charge d’aérosol (cf. §VI.3.2), ce système fonctionnera avec une surtension de 0,12 kV. Le Tableau V-3 représente les courants et densités à l’entrée et la sortie du chargeur ainsi que les produits nions.τ calculés en sortie de chargeur.

Tableau V-3 : conditions de fonctionnement du neutraliseur DBD

ΔV = 0,12 kV ; Q = 0,6 lpm QDBD = 0,3 lpm = Qaerosol t = t0 t = t0 + 5,9 s nions.τ min Iions + (pA) // nions + (m-3) 300 // 1,88.1014 1,92 // 1,19.1012 7.1012 s.m-3 Iions (pA) //nions (m-3) 300 // 1,88.1014 1,08 // 6,81.1011 4.1012 s.m-3 Iions + / Iions -1 1,8

Le courant d’ions entrant dans le chargeur est supérieur au 150 pA défini comme nécessaire pour avoir une charge bipolaire d’aérosol indépendante de la concentration (cf. §V.1).

Le rapport Iions+/ Iions- évolue de 1 en entrée de le chargeur (à 10 % près) jusqu’à un facteur 1,8 en sortie de zone de mélange comme attendu d’après l’analyse du §V.6.1.2.

Le produit nions.τ est supérieur à 7.1012 s.m-3 pour les ions positifs et supérieurs à 4.1012 s. m-3 pour les ions négatifs. D’après l’analyse du paragraphe V.6.1.1, le produit nions.τ est au minimum de 5.1012 s.m-3 (4.1012/0,8). Nous confirmerons grâce aux mesures aérosols (cf. §VI.3.4) que le produit nions.τ réel est supérieur au 6.1012 s.m-3 requis pour la neutralisation.

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V.7. Conclusions

Après avoir défini les conditions de mesure des courants d’ions bipolaires en post-DBD, les courants d’ions et les profils de densités d’ions (i.e. les conditions de charge des aérosols) ont été caractérisés à l’équilibre selon les paramètres électriques et hydrodynamiques. Dans un premier temps, pour une géométrie donnée, l’influence de deux des paramètres de régulation (tension et débit de gaz) sur les courants d’ions en post-DBD est caractérisée. La tension contrôle le champ de Laplace, le nombre d’ions produits par unité de temps, les températures de surface et de gaz ainsi que les champs électriques dans la décharge et en post-décharge qui régissent l’auto-organisation des filaments et la collection des ions. A tension croissante, les courants d’ions mesurés dans cette géométrie augmentent de +50 pA à +250 pA. Ces résultats sont cohérents avec l’augmentation du nombre d’ions produits par unité de temps et l’augmentation des températures qui limite la recombinaison. L’évolution des courants d’ions selon la tension dépend du nombre de rideaux de filament, i.e. du mode d’auto-organisation des filaments. Cela confirme l’importance des processus électrostatiques dans le transport des ions.

Le débit contrôle l’entrainement des ions et donc le temps de transit des ions en post-DBD. Les courants d’ions pour les géométries fixées varient entre 0 et 250 pA, pour des débits de 0 à 8 L.min-1. Les tendances observées dans le chargeur sont cohérentes avec un nuage homogène d’ions bipolaires dans le chargeur.

L’évolution des tendances des courants d’ions selon le débit et de la tension nous permet de confirmer que le transport des ions résulte d’une compétition électro-hydrodynamique. Dans un second temps, l’étude selon la distance inter-diélectriques montre que l’extraction des ions de la décharge par répulsion électrostatique n’est probablement pas négligeable devant l’entrainement par le flux de gaz.

L’augmentation de la distance inter-diélectriques qui affecte les propriétés (en particulier la charge par filaments) des filaments unitaires et donc leur répartition spatio-temporelle et les processus de collection électrostatique et par diffusion permet d’augmenter les courants d’ions quel que soit le courant de décharge à débit fixé ou le débit à courant de décharge fixé. Ce résultat est induit par la diminution de la collection électrostatique dans l’espace inter-diélectriques d’une part et également par l’extraction des ions de la décharge liée au gradient de densité de charges dans la décharge qui affecte le champ électrique et donc la

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dérive électrostatique dans le sens du flux d’autre part. Les courants d’ions augmentent d’un facteur 4 lorsque la distance diélectriques passe de 0,5 à 1,6 mm. La distance inter-diélectriques de 1,6 mm est donc retenue pour le chargeur, dont la tension crête maximale de fonctionnement doit rester inférieure à 10 kV.

L’étude des décroissances des courants d’ions selon le temps nous permet de conclure que dans l’espace inter-diélectriques, le mécanisme dominant les pertes d’ions est la précipitation électrostatique alors qu’en post-diélectrique, le mécanisme dominant est la recombinaison. En outre, cela prouve que les ions, initialement répartis sous la forme de nuages unipolaires séparés dans la décharge, forment un nuage homogène d’ions bipolaires dans le chargeur.

En résumé, les évolutions des courants d’ions selon la tension, le débit et le temps de transit permettent de démontrer que :

- la production par la décharge est contrôlée par la charge par filament et la répartition spatiale et temporelle des filaments par demi-période (i.e. du mode d’auto-organisation des filaments)

- le transport des ions résulte d’un couplage EHD. Les ions sont entrainés en post-DBD par convection hydrodynamique. De plus l’extraction des ions de la décharge s’effectue par répulsion coulombienne et par diffusion.

- la décroissance des densités d’ions résulte d’abord de la collection électrostatique aux parois dans la DBD comme dans l’espace inter-diélectriques en post-DBD où les nuages d’ions unipolaires se mélangent, puis de la recombinaison dans le nuage bipolaire ainsi formé à l’entrée et dans une moindre mesure de la diffusion dans le chargeur post-DBD. Enfin, le produit nions.τ estimé dans les conditions retenues est supérieur à 5.1012 s.m-3. La caractérisation de la charge des aérosols au chapitre VI, confirmera que ce chargeur bipolaire permet de neutraliser l’aérosol fortement concentré (>107 cm-3) c’est-à-dire que le produit nions.τ réel est bien supérieur à la valeur de 6.1012 s.m-3 requise. Par ailleurs, le rapport du courant d’ions positifs sur le courant d’ions négatifs est ajustable entre 0,5 et 2 selon la tension et le débit. Ainsi, la charge moyenne des aérosols peut être contrôlée simplement par la tension appliquée à la décharge.

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Charge bipolaire d’aérosol en post-DBD

VI.

Ce chapitre est dédié à la définition des conditions de fonctionnement du chargeur post-DBD utilisé comme neutraliseur pour la granulométrie d’aérosol.

La première partie permet d’introduire le principe de mesure granulométrique basé sur la mesure des distributions de mobilités d’aérosols neutralisés et de valider les méthodes de mesures de distribution de charge des aérosols.

La seconde partie présente les distributions de charge mesurées en post-DBD sur des aérosols monodispersés pour définir les conditions de fonctionnement adaptées aux granulomètres commerciaux sans modification des logiciels d’inversion mobilité-diamètre. Enfin, dans les conditions retenues, la comparaison des distributions de taille d’aérosols unimodaux mono- et poly-dispersés, polymodaux et atmosphériques entérine l’intérêt du chargeur bipolaire post-DBD pour la granulométrie à des concentrations de 104 à 107 cm-3.

VI.1. Principe de la granulométrie par mesure de mobilité électrique

Cette méthode par analyse différentielle de mobilité électrique (ADME) est la plus utilisée pour la granulométrie d’aérosol submicroniques. Elle implique cinq étapes :

- L’aérosol est chargé par collection d’ions gazeux afin de maîtriser la distribution de charge bipolaire et donc de mobilité de particule pour chaque diamètre.

- L’aérosol est séparé par gamme de mobilité sous champ électrique contrôlé. - Les concentrations d’aérosols sont mesurées en fonction de la mobilité. - Inversion de données :

a) Les mobilités sont converties en diamètre de particules monochargées.

b) la concentration d’aérosols mesurée par gamme de mobilité (3) correspondant à des gammes de diamètres de particules monochargées (4), est corrigée par la fraction de particules monochargées du diamètre sélectionné, selon la loi de charge de Wiedensholer, prise en référence.

c) Pour chaque gamme de diamètre/mobilité, les concentrations sont corrigées pour rendre compte des fractions d’aérosols plus « gros » mais multichargés de même mobilité et selon le granulomètre, des pertes par diffusion dans le système.

Ainsi, un neutraliseur idéal permet de maitriser les fractions neutres, mono, bi, tri-chargées de particules (distribution de charge) pour chaque diamètre, indépendamment des propriétés de l’aérosol (nature, concentration, charge initiale, poly-dispersion, …).

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Après la mesure des courants d’ions en entrée de neutraliseur (cf. chapitre V), l’état de charge (<q> et dnp/dqp) en sortie de neutraliseur est présenté ici selon les conditions de fonctionnement de la décharge (surtension et /ou Courant de décharge). L’étude est menée dans la géométrie retenue pour atteindre les seuils de nionsτ et contrôler le rapport Iions+/Iions -(cf. §V.6.2), c’est-à-dire pour limiter les pertes et la recombinaison pendant le transport des ions de la DBD au chargeur, injecter des courants d’ions positifs et négatifs maxima dans le chargeur (nions.τ max) et contrôler le rapport Iions+/Iions- (cf. §V.6.2).