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Quels en sont les processus ? Le projet a suivi un processus assez

DIGRESSION AVEC LE COLLECTIF JACKIE PALL

5. Quels en sont les processus ? Le projet a suivi un processus assez

classique suivant une première phase de diagnostic, puis d’élabo-ration d’un pré-projet au travers de plans. Une fois les plans préci-sés et améliorés en fonction des remarques et des problèmes s’en est suivi une phase de montage des installations.

Sur la base tout d’abord d’un schéma d’intention et d’un dossier de pré-sentation avec quelques croquis, le projet a été soumis au comité d’organisation du festival. Ensuite, il a fallu convaincre les partenaires nous fournissant les matériaux de construction et ceux s’occupant de l’assemblage et du montage.

Enfin, il a été question de sou-mettre les plans aux autorités com-munales en charge des manifesta-tions (police locale). Le jardinier de la ville de Fribourg a également été sollicité afin d’approuver le projet.

Ce dernier a d’ailleurs exigé cer-taines garanties afin de protéger les plantes recouvertes par l’installa-tion.

Bühneland a par la suite été utilisé et pratiqué par les festivaliers, pro-fitant des modulations possibles des espaces générés.

- Quelle forme prend

l’expérimentation dans le projet ? L’expérimentation du projet prend principalement forme au travers de son aspect temporaire et modu-lable.

Par sa dimension temporaire, il a été possible de tester une nou-velle configuration spatiale entre la place Georges Python et le Square des Places. Sans fixer cette variante, elle a permis aux usagers et aux festivaliers de se figurer une place différente.

De plus, son aspect partiellement modulable a permis aux usagers de configurer cet espace selon leurs envies. Il a été possible d’observer par exemple que les usagers sem-blaient préférer des modules per-mettant la discussion face à face.

- Quelle forme prend

l’improvisation dans le projet ? Au travers du pilotage de ce projet, j’ai pu expérimenter une certaine forme d’improvisation dans mon rôle. N’ayant pas de formateurs, j’ai sans cesse dû apprendre à fur et à mesure, m’adapter et faire en fonc-tion. La confrontation à différentes contraintes ou normes m’a poussé à devoir trouver un chemin, inven-ter des nouvelles idées par-dessus

le projet afin de le poursuivre et de convaincre mes différents parte-naires.

- Quelle forme prend l’incertitude dans le projet ?

Incertitude est allée en régressant au fur et à mesure que le projet s’est développé. La demande de garan-ties a nécessité une certaine préci-sion des plans.

- Quel régime de temporalité est-il possible de lui associer ?

Au vu du processus du projet, il est possible d’associer à Bühneland un régime de temporalité plutôt clas-sique. Cependant, il serait intéres-sant d’observer comment celui-ci évoluera, car il pourrait devenir un outil intéressant d’expérimentation à plus long terme, dans sa réutili-sation.

6. Quels en sont les instruments ?

Le développement du projet Büh-neland a nécessité l’utilisation d’instruments plutôt classiques, à savoir le plan et l’évaluation a priori de ces plans.

Cependant, il est possible de consi-dérer le résultat du projet (le banc et ses modules) comme un outil à part entière. Celui-ci peut être perçu et utilisé comme un test ou un outil de figuration, d’expéri-mentations pour la métamorphose de la Place Georges Python.

- Légaux

Au niveau des instruments légaux, Bühneland s’est soumis aux de-mandes d’autorisation à l’aide de plans et d’ un dossier de présen-tation. Ce projet s’est inséré dans les demandes d’autorisation plus larges, nécessaires pour le déroule-ment du festival.

Le projet dû ainsi respecter cer-taines normes, notamment de hau-teur, afin d’être validé par les ser-vices techniques et la municipalité.

- Réglementaires

Travaillant en équipe amateur et bénévole, les relations furent basées sur le partage des compétences.

Sans avoir de règlement particu-lier, mes collègues et moi-même nous sommes partagés le travail en fonction de nos domaines de com-pétences; le but étant de mettre en avant le projet en fonction des in-terlocuteurs et d’adapter le discours afin de faire avancer celui-ci.

7. Quelles formes produit-il ? - Formes spatiales ?

Sur le plan physique, Bühneland prend la forme d’une plateforme sur laquelle il est possible de s’al-longer, de s’assoir, de manger, de marcher, de boire. Abritée sous les arbres, elle joue un rôle central dans l’articulation des espaces. Elle permet aux gens une appropriation inédite sur le site du festival. Büh-neland peut être considéré comme une infrastructure créant de veaux espaces et ouvrant de nou-veaux usages.

- Formes sociales ?

La polyvalence de Bühneland permet aux festivaliers de regarder les concerts, mais également de se reposer, de se rencontrer ou d’accé-der à une autre partie du site. Elle sert aussi de lieu de rendez-vous.

Cette multiplicité nécessite une forme de cohabitation entre les dif-férents usagers et intensifie les inte-ractions.

- Quelle densité ce projet produit-De par la multiplicité d’usages et il ? au vu du succès rencontré par Büh-neland, il est possible de supposer qu’au travers de son installation, le lieu s’est globalement densifié.

Tout au long du festival, depuis les

8. Quelles sont les limites de ce projet ?

Si le projet a globalement rencon-tré un succès, il est possible d’en émettre quelques limites.

Tout d’abord, il est important de re-lever le processus linéaire du projet durant lequel le plan a précédé l’ac-tion.

De plus, l’aspect temporaire de la structure ne permet pas de vérifier comment celle-ci aurait fonctionné en dehors d’un événement comme le festival Les Georges. Cet aspect événementiel soulève également la question de l’accessibilité à ce festi-val. La manifestation étant fermée par des barrières, elle fut réservée aux festivaliers. Quand bien même certains soirs furent gratuits, Büh-neland resta limitée dans son ac-cessibilité.

Enfin, l’aspect modulable du projet reste malheureusement limité.

Bien que les modules puissent être réarrangés, leur poids les rendait difficilement déplaçables.

- Peut-on y retrouver des caractéristiques de la ville garantie ?

En plus de son aspect programmé et de son processus linéaire, Büh-neland présente un aspect exclusif, induit par le fait que le projet s’ins-crit dans un événement plus large.

Le festival de musique Les Georges reste un événement « standardisé » correspondant à une offre cultu-relle similaire à beaucoup d’autres.