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et 48), mais également des architectes de paysages (Figures 47).

3- le processus d’« intégration des arts » visant la création d’une oeuvre d’art devant

4.5.2 Le processus d’intégration

Les modalités d’exécutions pour l’intégration se font en trois étapes (Guide d’application, 2009) :

1- Dans un premier temps, les membres du comité ad hoc prennent connaissance du devis proposé par l’architecte et du propriétaire en vue de l’adoption d’un programme d’intégration (Figure 73, à la page 88). Pour l’architecte, l’emplacement de l’œuvre demeure stratégique et la démarche passe par un schéma thématique commun à partager (Nadeau, entretien avec Paul Faucher, 2004). « Selon l’envergure du projet, ce

processus s’échelonne sur une période de quatre à six mois sans compter le temps alloué à la réalisation de l’œuvre » ;

2- Par la suite, un comité composé de spécialistes en art se réunit pour présélectionner un ou des artistes inscrits à un fichier centralisé pour le Québec. Le comité ad hoc étudiera cette présélection et transmettra son avis au propriétaire qui entérine son choix final (Figure 74, à la page 91) ;

3- Et finalement, le propriétaire avec la collaboration de l’architecte (ou l’entrepreneur) fait les suivis appropriés avec l’artiste pour la réalisation de l’œuvre et son intégration (Figure

75, à la page 92).

La Figure 73 ci-dessous illustre qu’il revient au propriétaire et à son architecte de soumettre leur projet en vue d’un programme d’intégration. Bien que la Politique les oblige, le Rapport

période 2009-2010, plus de 110 projets annoncés n’avaient pas été portés à l’attention du Service d’intégration des arts (SIA). Dans ces cas révélés par ce rapport, nous pouvons penser comme probable le même scénario pour Montréal. Le couronnement d’une œuvre intégrée repose sur la bonne volonté des commanditaires. Seuls leurs désirs d’y participer et de respecter la Politique et les instances décisionnelles rendent possible la collaboration avec les divers acteurs. Seul le contexte s’en tient au prétexte pour la création d’une œuvre par un artiste et possiblement son rayonnement (Négrier, 2007).

Marjolaine Ricard, 2012

Figure 73. Mode d’exécution en vue d’un programme d’intégration d’une œuvre d’art public.

Inscription des artistes professionnels au fichier :

Avant même d’avoir la possibilité d’être sélectionnés pour la réalisation d’une œuvre d’art public, les artistes professionnels doivent s’inscrire, sur une base volontaire, au fichier central du Ministère. À son fichier, l’artiste devra inclure un dossier dans lequel on retrouve une

description de son expérience professionnelle, sa démarche artistique et dix images numériques de ses réalisations récentes. Ce dossier doit être conforme aux normes et conditions établies par la Politique d’intégration et sa mise en application.

Les conditions particulières auxquelles un artiste doit répondre (Guide d’application,

2009, p.47-48) :

1- il se déclare artiste professionnel ;

2- il crée des œuvres à son propre compte ;

3- ses œuvres sont exposées, produites, publiées, représentées en public ou mises en marché par un diffuseur ;

4- il a reçu de ses pairs des témoignages de reconnaissance, comme professionnel, par une mention d’honneur, une récompense, un prix, une bourse, une nomination à un jury, la sélection à un salon ou tout autre moyen de même nature ;

5- posséder une compétence reconnue dans sa discipline. Son travail doit avoir été diffusé dans un contexte professionnel au cours des huit dernières années ;

6- présenter un certain nombre d’activités professionnelles et une variété de lieux où les œuvres ont été présentées témoignant du rayonnement de l’artiste et de ses œuvres d’art sur les plans régionaux, s’il y a lieu nationaux et internationaux ;

7- démontrer la capacité de réaliser des œuvres de grande envergure et pérennes ou démontrer l’ouverture de sa pratique aux exigences de l’art public ;

8- se soucier de la qualité du dossier visuel présenté permettant d’établir l’adéquation de son dossier à l’égard du groupe et de la discipline artistique dans lesquels il s’inscrit.

Les compétences artistiques sont évaluées selon un système de conventions politiques admises. On juge d’abord la notoriété de l’artiste et ses accomplissements artistiques professionnels. Avant même de présélectionner une oeuvre pour un projet en particulier, on exclut certaines formes d’art et un bon nombre d’artistes. Ce système avantage donc l’élite artistique. Ancrées dans une tradition philosophique de l’esthétisme et ses conventions, ce systéme de classement valide le caractère exceptionnel et unique pour expliquer la valeur d’une œuvre singulière et celui de l’artiste. Les attentes exprimées d’une oeuvre se retrouvent à être celles d’une cohésion dans une tradition esthétique davantage liée aux théories du XIXe siècle que celle du XXIe siècle et d’un unanimisme alors que les pratiques

des artistes sont différentes et très variées (Beaudet, 2007). Dans ces conditions, certaines formes d’expression artistique sont admises alors que d’autres sont carrément exclues.

La sélection de ou des artistes:

La sélection de l’artiste (ou des artistes) dépend non seulement d’un comité de sélection qui utilise le fichier des artistes, mais également des plans, du devis et du budget attribué par le gouvernement pour l’intégration d’une œuvre. Comme nous rappelle le représentant du MCCCF, avant même de mettre en marche un comité de sélection, « il faut d’abord que les

budgets soient confirmés par le Conseil du trésor. Ça veut donc dire que les plans et devis préliminaires ont été acceptés, même rendu à l’étape encore plus poussée des plans et devis définitifs et que les professionnels sont engagés et les entrepreneurs aussi » (rep. MCCCF).

Le nombre d’artistes sélectionnés varie selon le budget attribué à la réalisation d’une oeuvre:

1- pour une œuvre d’art de moins de 39 999$, on ne présélectionne qu’un seul artiste ; 2- pour une œuvre de 40 000$ à 92 499$, on présélectionne trois artistes ;