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3. Partie expérimentale

3.2. Méthode

3.2.1. Expérience I

3.2.1.4. Procédure

L’enfant et ses parents sont accueillis par une expérimentatrice dans une salle d’attente au 6ème étage du bâtiment d’UniMail où cette dernière récupère « l’inventaire français du développement communicatif chez le nourrisson : mots et phrases » qui devait être rempli à la maison. Ensuite, nous remplissons avec les parents une fiche de renseignement sur leur enfant, avec des informations générales (nom, prénom, date de naissance), sur son développement moteur et langagier, ainsi que sur les langues parlées et entendues dans son environnement. Puis nous passons à la feuille de consentement, et nous leur expliquons brièvement le déroulement de l’expérience. Nous profitons également de ce moment pour faire connaissance avec l’enfant.

Nous nous dirigeons ensuite dans la salle où se trouve le matériel qui permet d’utiliser le paradigme du regard préférentiel. Un eye tracker, Tobii 1750 est installé dans cette pièce, il enregistre le trajet oculaire d’un sujet regardant un écran. L’intérêt de ce paradigme est qu’il n’exige pas de production et permet de tester des enfants très jeunes.

On infère alors que ce que l’enfant regarde correspond à ce qu’il entend, comme on l’observe chez les personnes adultes.

L’enfant est installé sur les genoux de son parent, face à l’écran et le parent est invité à porter des lunettes recouvertes d’un papier noir sur les verres afin que l’eye tracker ne détecte que les yeux de l’enfant et que le parent, aveugle, ne puisse pas influencer l’enfant.

37 Le bébé se trouve à environ 60 cm de l’écran. L’expérimentatrice est située derrière une étagère qui se situe derrière le parent et l’enfant, face à l’ordinateur où elle peut voir les mouvements oculaires de l’enfant. Une caméra infrarouge, située dans la partie inférieure du cadre de l’écran enregistre le trajet oculaire de l’enfant regardant l’écran et renvoi les données vers un ordinateur. Deux hauts parleurs sont situés de chaque côté de l’écran, afin de diffuser les énoncés verbaux entendus par l’enfant lors de l’expérience.

Avant de lancer les vidéos il faut procéder à une calibration, qui permettra à l’eye tracker de détecter le regard de l’enfant et de déterminer si son positionnement est correct, son attention suffisante etc. Pour cela, l’enfant doit fixer un point rouge qui parcourt l’écran en diagonale, partant du coin supérieur gauche vers le coin inférieur droit. Lorsque cette calibration est réussie (plusieurs essais sont parfois nécessaires), nous pouvons lancer les vidéos de l’expérience.

L’expérience dans sa totalité est composée de 3 phases de familiarisation et d’une phase test et dure environ 10-15 minutes.

La première phase de familiarisation concerne l’introduction des marionnettes : six vidéos de 8 secondes mettant en scène chacune des marionnettes de face et de profil sont présentées à l’enfant d’un seul côté de l’écran. La répartition du côté où la vidéo apparait est contrebalancée. L’enfant entend alors la phrase : « Oh regarde le lion ! Tu as vu le lion? C’est le lion ». Cette phase permet à l’enfant de se familiariser avec les différentes marionnettes qui seront mises en scène par la suite.

La seconde phase de familiarisation concerne le contrôle de la compréhension de la consigne et de l’orientation du regard de l’enfant : six vidéos de 8 secondes mettant en scène les marionnettes de face et de profil sont présentées à l’enfant, sur les deux côtés de l’écran. Cette fois-ci, il est invité à faire un choix entre les deux vidéos, avec l’énoncé suivant : « Tu as vu le cheval ? Où est le cheval ?». Cette phase permet de voir si l’enfant regarde la bonne marionnette et ainsi de déterminer pour la suite de l’expérience s’il comprend bien la consigne, s’il regarde le plus souvent du côté pertinent et éventuellement de s’assurer qu’il identifie les 6 animaux.

38 La troisième phase de familiarisation concerne les actions : 4 séquences vidéo illustrant les pseudo-mots daser et pouner sont présentées à l’enfant. On y voit une marionnette mettre une passoire ou une couronne sur la tête de l’autre marionnette. Les vidéos sont présentées d’un côté ou l’autre de l’écran, toujours de manière contrebalancée.

L’enfant entend l’énoncé suivant : « Tu as vu ? Qu’est-ce qui se passe ? ». Cette phase permet de familiariser l’enfant avec les actions qui seront mises en scène dans la phase test, sans pour autant lui donner d’informations linguistiques.

Une phase test débute alors. Lors de cette phase l’enfant voit deux vidéos (l’une à droite, l’autre à gauche de l’écran) se succéder en boucle 4 fois de suite illustrant le pseudo-verbe « pouner ». L’enfant voit donc une marionnette « agent » mettre une passoire sur la tête d’une marionnette « patient ». Sur la vidéo diffusée à droite le premier syntagme nominal tient le rôle d’agent et le second celui de patient, cet ordre est inversé sur la seconde vidéo. L’enfant entend en même temps une phrase : « Oh regarde ! Tu as vu ? Regarde ! Le chien poune l’âne ! Regarde ! Le chien poune l’âne ! Regarde ! Le chien poune l’âne ! », ces 4 séquences durent 20 secondes (5 secondes par énoncé). L’enfant voit d’un côté de l’écran une vidéo montrant le chien faire une action sur l’âne et de l’autre côté, une vidéo montrant l’âne faire une action sur le chien.

La phase test du pseudo-verbe « daser » se présente de la même manière, à la différence que, cette fois, l’enfant voit des vidéos montrant une marionnette mettre une couronne sur la tête d’une autre. Il entend comme phrase : « Oh regarde ! Tu as vu ? Le lion dase le mouton ! ».

Deux listes ont été créées pour cette expérience, dans la liste A, on commence par le verbe « pouner » qui est présenté dans la condition grammaticale et qui correspond à l’action de mettre une couronne sur la tête, et le verbe « daser » est présenté dans la condition agrammaticale et correspond à l’action de mettre une passoire sur la tête. Dans la liste B, le verbe « pouner » est présenté dans la condition agrammaticale et correspond à l’action de mettre une passoire sur la tête, et le verbe « daser » est présenté dans la condition grammaticale et correspond à l’action de mettre une couronne sur la tête. Un groupe de 7 enfants a été exposé à la liste A et un groupe de 12 enfants à la liste B.

39 Tableau I : Récapitulatif de la phase test

Vidéo Vidéo 1 Vidéo 2 Vidéo 3 Vidéo 4 l’enfant au besoin, sinon cette scène est abrégée.

Une pause est également possible en cours de passation si l’enfant ou le parent en ressentait le besoin.

Une fois l’expérience finie, l’enfant reçoit un petit « diplôme » pour sa participation et nous expliquons le thème et le but de la recherche aux parents.

L’expérience s’est déroulée de la même manière pour les adultes. La seule différence était que les adultes étaient directement accueillis dans la pièce où l’expérience se déroulait.

Ils ont également été répartis dans les deux listes, 11 ont passé l’expérience avec la liste A et 13 avec la liste B.

Tableau II : Récapitulatif des différentes phases de l’expérience

Familiarisation aux marionnettes

Nombre d’items : 6

Vidéo : une seule marionnette présentée à droite ou à gauche Audio : « Regarde, X ! Tu as vu X ? C’est X »

Vidéo : illustration de l’action d’un pseudo-verbe présentée à droite ou à gauche

Audio condition agrammaticale : « Oh Regarde, tu as vu ? Regarde le X le Y dase ! Regarde le X le Y dase ! Regarde le X le Y dase !»

40 3.2.1.5. Résultats

Les résultats de cette expérience réalisée auprès d’enfants de 19 mois ne montrent pas de résultats significatifs. Les observations des temps de regard ont été découpées en 5 fenêtres temporelles de 4 secondes.

Tableau III : Proportions moyennes du temps de regard des enfants vers la vidéo cible dans les 5 fenêtres temporelles

0-4 s 4-8 s 8-12 s 12-16 s 16-20 s

NVN .63 .52 .50 .54 .53

NNV .54 .40 .51 .50 .50

Comme le montre le tableau ci-dessus, la proportion moyenne du temps de regard vers la vidéo cible ne montre pas de différence entre les deux conditions. On n’observe pas de différence significative entre la condition grammaticale (NVN) et la condition agrammaticale (NNV), aucune fenêtre temporelle n’est significative p>0.05 (non sign.) comme le montre la figure 4. De plus, les temps de regard dans la condition grammaticale ne dépassent pas le seuil de la chance. Les enfants regardent donc autant la vidéo cible que la vidéo alternative.

Figure 4 : Proportion du temps de regard des enfants vers la vidéo cible (SN1_Agent)

Les résultats de la même expérience menée avec des adultes, en guise de condition contrôle montrent des résultats différents. En effet, comme le montre la figure 5 et comme attendu, les adultes regardent significativement plus souvent la vidéo cible dans la condition grammaticale (NVN) et ce, à partir de 8 secondes, 3ème fenêtre temporelle (M=0.799, SE=0.061, t(9)=-6.104, p=.000) et jusqu’à la fin de la vidéo, on voit même qu’elle s’accentue davantage dans la dernière fenêtre temporelle (M=0.836, SE=0.066, t(9)=-6,845, p<0.000).

41 Tableau IV : Proportions moyennes du temps de regard des adultes vers la vidéo cible dans les 5 fenêtres temporelles

0-4 s 4-8 s 8-12 s 12-16 s 16-20 s

NVN .47 .59 .80 .77 .84

NNV .46 .60 .64 .60 .62

Figure 5 : Proportion du temps de regard des adultes vers la vidéo cible (SN1_Agent)

Cependant ces résultats ne montrent pas de préférence pour l’ordre OSV, comme attendu par rapport aux études offline. Les adultes regardent plus la vidéo suivant l’ordre SOV.

3.2.2. Expérience II 3.2.2.1. Participants

Pour recruter les enfants de cette deuxième expérience, nous avons procédé de la même manière que pour l’expérience précédente. A la seule différence que cette fois, nous nous sommes procurés un listing des naissances ayant eu lieu dans le canton de Genève entre août et novembre 2009 auprès de l’office cantonal de la population, de manière à ce que les enfants aient entre 17 et 21 mois au moment de la passation.

15 garçons et 15 filles âgés de 18 mois, à 20 mois, 20 jours mois ont participé à cette expérience. La moyenne d’âge de ces enfants était de 19 mois et 5 jours (écart-type = 0.7).

Initialement, 37 enfants ont participé à l’expérience mais les données de 7 bébés n’ont pas été analysées pour les raisons suivantes: la passation n’a pas été menée jusqu’à son terme (les enfants se levaient ou pleuraient et le signal était perdu), le temps de regard détecté par

42 l’eye tracker était insuffisant ou alors, il y avait des dysfonctionnements de nature informatique (arrêt impromptu du programme, déconnexion de l’eye tracker).

Sur les 30 enfants testés et inclus dans les analyses, 25 avaient le français comme langue principale, parmi eux :

- 6 baignaient dans un environnement monolingue.

- 16 dans un environnement bilingue, avec comme deuxième langue, l’espagnol (4), le suisse allemand (3), l’allemand (1), l’italien (7) et l’anglais (2).

- 3 dans un environnement trilingue, avec comme deuxième et troisième langue, l’espagnol (1), le suisse allemand (1), l’allemand (1), l’italien (1), le serbe (1), et le portugais (1).

Pour les 5 qui n’avaient pas comme langue principale le français :

- 3 baignaient dans un environnement bilingue, avec comme première langue l’espagnol, le portugais et le perse et comme deuxième langue le français (3).

- 2 dans un environnement trilingue avec comme langue principale l’espagnol ou le portugais et comme seconde et troisième langue le français (2), le portugais (1) ou l’italien (1).

Nous avons également calculé un pourcentage d’exposition au français pour chaque enfant, qui était en moyenne de 76%.

Préalablement à l’expérience, les parents ont rempli la version française du MacArthur Communicative Development Inventory (Inventaire Français du Développement Communicatif « mots et phrases » ; Kern 1999), ce qui nous a permis d’obtenir une idée du vocabulaire des enfants au moment de la passation. L’indice de développement total des enfants était compris entre 1 et 212 mots, la moyenne étant de 34 (écart-type = 46). L’indice de développement pour les mots grammaticaux était compris entre 0 et 7 ce qui fait une moyenne de 2.1 (écart-type = 1.6).

Pour cette expérience, une seule liste était présentée, celle de la condition grammaticale, les enfants ont passé la même expérience, c’est-à-dire qu’ils ont regardé la même vidéo.

43 3.2.2.2. Matériel

Le matériel utilisé était le même que dans l’expérience précédente, seul l’eye tracker était différent, il s’agissait du TobiiT120, en ce qui concerne les marionnettes, les pseudo-verbes et les actions présentées.

Cette fois, les deux actions des pseudo-verbes n’étaient pas interchangées. Dans la vidéo du pseudo-verbe « daser », une peluche tenant le rôle d’agent met une couronne sur une autre peluche tenant le rôle de patient. Pour le pseudo-verbe « pouner », une peluche tenant le rôle d’agent met une passoire sur la tête d’une autre peluche tenant le rôle de patient.

Les scènes présentées aux enfants étaient composées de la même manière que dans l’expérience précédente.

3.2.2.3. Variables

Pour cette expérience nous n’avons plus qu’une variable indépendante, le rôle thématique de l’agent, qui comprend deux modalités, tout comme dans l’expérience précédente.

Toutes les phrases présentées étaient grammaticales avec une structure de type NVN, composée d’un premier syntagme nominal, d’un pseudo-verbe et d’un second syntagme nominal (ex : « le chien poune l’âne »)

Figure 6 : Illustration des vidéos SN1_Agent et SN1_Patient dans les différentes conditions Notre variable dépendante est toujours le temps de regard de l’enfant pour chacune des scènes qu’il regarde.

Différentes variables ont été contrôlées comme dans l’expérience précédente.

44 3.2.2.4. Procédure

La procédure se déroule exactement de la même manière que pour l’expérience précédente, en ce qui concerne l’accueil des enfants et de leurs parents, la disposition de la salle dans laquelle se déroule l’expérience, la position de l’enfant et du parent par rapport à l’eye-tracker.

La phase de calibration est légèrement différente, cette fois l’enfant voit une étoile qui fait un petit bruit parcourir l’écran en diagonale, partant du coin supérieur gauche vers le coin inférieur droit.

Les vidéos ont été légèrement modifiées. Les vidéos de la phase test ont été allongées, des amorces temporelles accompagnées d’un écran noir ont été ajoutées et la prosodie des phrases énoncées était un peu différente (plus lente, plus stimulante).

L’expérience dans sa totalité est composée de 4 phases de familiarisation et deux phases test (une pour chaque pseudo-verbe) et durait environ 10-15 minutes.

La première phase de familiarisation sur l’introduction des marionnettes et la seconde phase de familiarisation sur le contrôle de la compréhension de la consigne et de l’orientation du regard de l’enfant étaient strictement les mêmes que celles de la première expérience.

La troisième phase de familiarisation sur les actions était divisée en deux parties, avec une phase de familiarisation pour chaque pseudo-verbe : 2 séquences vidéo illustrant les pseudo-mots « daser » et 2 séquences illustrant le pseudo-verbe « pouner » étaient présentées à l’enfant. Cette phase de familiarisation apparaissait une fois avant la phase test du verbe « pouner », et se répètait une seconde fois avant la phase test du pseudo-verbe « daser ».

Une phase test pour chaque pseudo-verbe est alors présentée. Lors de cette phase l’enfant voit deux vidéos (l’une à droite, l’autre à gauche de l’écran) se succéder en boucle 4 fois de suite illustrant le pseudo-verbe « pouner ». L’enfant voit donc une marionnette

« agent » mettre une passoire sur la tête d’une marionnette « patient ». Sur la vidéo diffusée à droite le premier syntagme nominal tient le rôle d’agent et le second celui de patient, cet ordre est inversé sur la seconde vidéo. L’enfant entend en même temps une phrase :

45

« Regarde, le chien va pouner l’âne ! Tu vois ? Le chien poune l’âne ! C’est où ? Le chien poune l’âne ! Tu as vu ? Le chien a pouné l’âne ! Wow », ces 5 séquences durent 34 secondes. L’enfant voit d’un côté de l’écran une vidéo montrant le chien faire une action sur l’âne et de l’autre côté, une vidéo montrant l’âne faire une action sur le chien.

La phase test du pseudo-verbe « daser » se présente de la même manière, à la différence que, cette fois, l’enfant voit des vidéos montrant une marionnette mettre une couronne sur la tête d’une autre. Il entend comme phrase : « Regarde ! Qu’est-ce qui se passe ? Le lion dase le mouton ! ».

Tableau V : Description de la phase test

Vidéo Ecran noir Vidéo 1 Vidéo 2 Vidéo 3 Ecran noir Vidéo 4 Vidéo 5 l’enfant au besoin, sinon cette scène est abrégée.

Une pause était également possible en cours de passation. Une fois l’expérience finie, l’enfant reçoit un petit « diplôme » pour sa participation et nous expliquons le thème et le but de la recherche aux parents.

Tableau VI : Récapitulatif des différentes phases

Familiarisation aux marionnettes

Nombre d’items : 6

Vidéo : une marionnette seule présentée à droite ou à gauche Audio : « Regarde X ! Tu as vu X ? C’est X »

Familiarisation à l’orientation du regard

Nombre d’items : 6

Vidéo : par paire (une marionnette est présentée à droite et une à gauche) Audio : « Regarde X ! Où est X ?»

Familiarisation au pseudo-verbe

« pouner »

Nombre d’items : 2

Vidéo : illustration du pseudo-verbe « pouner » à droite ou à gauche Audio : « Tu as vu ? Qu’est-ce qui se passe ? »

Phase test du pseudo-verbe

« pouner »

Nombre d’items : 3

Vidéo : par paire, illustration du pseudo-verbe « pouner » (SN1_Agent versus SN1_Patient)

Audio : « Regarde, le X va pouner le Y ! Tu vois ? Le X poune le Y ! C’est où ? Le X poune le Y ! Tu as vu ? Le X a pouné le Y ! Wow »

46 Familiarisation au

pseudo-verbe

« daser »

Nombre d’items : 2

Vidéo : illustration du pseudo-verbe « daser » à droite ou à gauche Audio : « Tu as vu ? Qu’est-ce qui se passe ? »

Phase test du pseudo-verbe

« daser »

Nombre d’items : 3

Vidéo : par paire, illustration du pseudo-verbe « daser » (SN1_Agent versus SN1_Patient) deux pseudo-verbes ont été analysés séparément et chaque phase test a été divisée en deux parties, allant de 5-19 secondes pour la 1ère fenêtre et 25-34 secondes pour la 2ème fenêtre.

Pour le pseudo-verbe « pouner », dont les 3 items test ont été présentés successivement et représentaient les premiers items test de la passation, on observe un résultat significatif (figure 7) dans la première fenêtre temporelle pendant une durée de 2 secondes après la diffusion de la 2ème phrase test (11.7 à 13.7 secondes) (M=0.624, SE=0.055, t(26)=2,27, p<0.05).

Figure 7 : Proportion du temps de regard pour le pseudo-verbe « pouner » dans la condition grammaticale, dans la première fenêtre temporelle

5100 5600 6100 6600 7100 7600 8100 8600 9100 9600 10100 10600 11100 11600 12100 12600 13100 13600 14100 14600 15100 15600 16100 16600 17100 17600 18100 18600

Proportion du temps de regard sur la vidéo match

Temps en milliseconde

47 On observe également une augmentation à la fin de la 2nde fenêtre (figure 8), après la présentation de la dernière phrase test mais on n’a pas de différence significative (M=0.438, SE=0.051, t(26)=-1,22, p=0.23).

Figure 8 : Proportion du temps de regard pour le pseudo-verbe « pouner » dans la condition grammaticale, dans la deuxième fenêtre temporelle

Pour le pseudo-verbe « daser » (figure 9), dans la première fenêtre il semble y avoir une augmentation aux alentours de 7 secondes après la présentation de « tu vois » mais le résultat n’est pas significatif (t(20)=1.4, p=0.175). On observe aussi un léger pic, vers 15 secondes au moment de la présentation de la 2ème phrase test, mais aucun résultat n’est significatif (M=0.409, SE=0.065, t(26)=-1.394, p=0.179).

Figure 9 : Proportion du temps de regard pour le pseudo-verbe « daser » dans la condition grammaticale, dans la première fenêtre temporelle

25100 25400 25700 26000 26300 26600 26900 27200 27500 27800 28100 28400 28700 29000 29300 29600 29900 30200 30500 30800 31100 31400 31700 32000 32300 32600 32900 33200 33500 33800

Proportion des temps de regard vers la vidéo match

Temps en milliseconde

5100 5700 6300 6900 7500 8100 8700 9300 9900 10500 11100 11700 12300 12900 13500 14100 14700 15300 15900 16500 17100 17700 18300 18900

proportion des temps de regard vers la vidéo match

Temps en milliseconde

48 En ce qui concerne la 2ème fenêtre, les résultats sont trop irréguliers pour tirer des conclusions.

4. Discussion générale

4.1. Une représentation abstraite de l’ordre des mots

Selon l’hypothèse grammaticale nous aurions dû observer une préférence pour la vidéo cible dans la condition grammaticale (NVN) et aucune préférence dans la condition agrammaticale (NNV). Dans la mesure où les enfants de 19 mois sont sensés avoir une représentation abstraite de l’ordre des mots, ils devraient pouvoir associer la structure NVN à la vidéo qui respecte l’ordre des mots canonique du français, SVO, où l’agent fait une action sur le patient. A l’inverse, dans la condition agrammaticale aucune préférence ne devrait être observée.

Les résultats de la première expérience ne montrent aucune préférence pour l’une ou l’autre des vidéos, les enfants regardent autant la vidéo cible que la vidéo alternative et ce dans les deux conditions (grammaticale et agrammaticale). Ces premiers résultats ne peuvent donc pas être expliqués par l’hypothèse grammaticale. Nous avons apporté des modifications à cette première expérience. Les vidéos ont été allongées et nous avons ajouté

Les résultats de la première expérience ne montrent aucune préférence pour l’une ou l’autre des vidéos, les enfants regardent autant la vidéo cible que la vidéo alternative et ce dans les deux conditions (grammaticale et agrammaticale). Ces premiers résultats ne peuvent donc pas être expliqués par l’hypothèse grammaticale. Nous avons apporté des modifications à cette première expérience. Les vidéos ont été allongées et nous avons ajouté

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