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2. Partie théorique

2.1. Cadre théorique

2.1.1. Hypothèse grammaticale

Selon l’hypothèse grammaticale, l’enfant aurait acquis très précocement une représentation grammaticale abstraite de l’ordre des mots de sa langue maternelle. La théorie des Principes et des Paramètres de Chomsky (1980, cité dans Rizzi, 2007) explique

8 que la Grammaire Universelle est organisée selon un ensemble de Principes et de Paramètres. Les Principes peuvent être définis comme les propriétés invariantes des langues, et les Paramètres comme des interrupteurs fonctionnant sur un mode binaire (« marche »/ « arrêt»), qui peuvent avoir différentes variations d’une langue à l’autre. Les Principes sont communs à toutes les langues, alors que les Paramètres doivent être fixés.

Ainsi, lorsque l’enfant apprend une langue, il lui suffit de fixer les Paramètres spécifiques à sa langue maternelle sur la base des inputs qu’il reçoit de son environnement. L’ordre des mots, qui détermine la position des mots dans une phrase, fait partie de ces Paramètres. On distingue deux ordres, soit l’ordre tête-complément, comme en français, anglais et espagnol, où la tête (Verbe) précède le complément (Objet), par exemple « Le chat mange la souris » (SVO) et l’ordre complément-tête, comme en japonais ou en turc, où la tête (Verbe) suit le complément (Objet), comme par exemple « John-ga Mary-o butta » (John Marie frappa) (Rizzi, 2007). Le Paramètre de direction de la tête reste stable au sein d’une même langue à travers tous les constituants de la phrase, donc dans une langue comme le français où le verbe précède l’objet, on observe que la préposition précède le nom, qui lui-même précède son complément (Franck et al., in press). Cet ordre est totalement inversé dans les langues complément-tête.

Ce Paramètre serait fixé précocement, avant même la constitution du lexique et les premières productions des enfants. En effet, plusieurs études qui seront détaillées dans la section suivante montrent que les bébés sont sensibles aux phrases qui respectent l’ordre des mots de leur langue maternelle, sur la base d’indices prosodiques, phonologiques et de régularité. L’enfant doit donc pouvoir se reposer sur des indices stables lui permettant d’identifier l’ordre des mots de sa langue maternelle, la prosodie et la régularité distributionnelle des mots font partie de ces indices. Une fois que l’enfant a fixé ce paramètre de sa langue maternelle, il dispose d’une représentation abstraite de l’ordre des mots qui lui permet d’interpréter les phrases qu’il entend dans son environnement. En ayant fixé le paramètre de l’ordre de la tête, l’enfant francophone sait que dans sa langue l’objet suit le verbe, en conséquence, lorsqu’il entend : « Le garçon embrasse la fille » l’enfant comprend que la fille est l’objet du verbe et donc le patient de l’action.

9 2.1.2. Revue de littérature en faveur de l’hypothèse grammaticale

De nombreuses études dans le domaine de la psycholinguistique, apportent des évidences empiriques en faveur de l’hypothèse grammaticale.

Christophe et al. (2003) montrent que des bébés de 6 à 12 semaines seulement, semblent avoir une représentation abstraite de l’ordre des mots basée sur les indices prosodiques qu’ils perçoivent dans le signal de la parole. En effet, on observe que le paramètre de direction de la tête corrèle avec ces indices prosodiques, en l’occurrence que le complément est plus proéminent que la tête, ainsi dans les langues complément-tête comme le turc, on a une proéminence prosodique du complément à gauche, alors que dans les langues tête-complément comme le français, cette proéminence prosodique du complément est à droite. Les auteurs se sont donc demandé si les bébés étaient capables d’utiliser ces informations. Pour réaliser cette expérience, ils ont utilisé le paradigme de succion non nutritive avec des bébés francophones, à qui ils ont fait écouter des phrases resynthétisées respectant les caractéristiques prosodiques du français et du turc. Ces deux langues ayant un ordre tête-complément inversé, mais toutes les autres caractéristiques prosodiques identiques (l’accentuation sur le mot final, la même structure syllabique). Les auteurs ont construit 40 paires de phrases en turc et en français en contrôlant toutes les variables phonologiques de manière à ce que le seul élément qui diffère soit la proéminence.

Pour éliminer toute autre indication phonémique, les phrases crées ont été resynthétisées avec des phonèmes du hollandais afin que toutes les phrases turques et françaises contiennent exactement les mêmes phonèmes. Avant la phase test avec les bébés, ils ont testé ces phrases auprès d’adultes francophones pour s’assurer qu’une différence était bien perçue. La tâche a été réalisée avec succès, ce qui montre que les indices prosodiques sont perceptibles par l’adulte. L’expérience a ensuite été faite avec les bébés, pendant la phase de familiarisation les bébés entendent des phrases resynthétisées en français ou en turc, puis pendant la phase test chaque bébé entend deux changements, un changement expérimental et un changement contrôle. Le changement expérimental est un changement de langue (les bébés ayant entendu le français en premier entendaient ensuite le turc et inversement) et le changement contrôle est un changement de phrases dans la même langue que la précédente. Deux scores de déshabituation sont calculés, un score de déshabituation pour la condition expérimentale, qui correspond au taux moyen de succion

10 deux minutes après le changement moins le taux moyen de succion deux minutes avant le changement. Le même calcul est effectué pour la condition contrôle. Les résultats montrent que le taux de succion du groupe expérimental augmente plus que celui du groupe contrôle.

Christophe et al. (2003) concluent donc que les bébés français de 6 à 12 semaines font la distinction entre le turc et le français. Sur la base d’indice prosodique, les bébés sont capables de différencier deux langues dont le paramètre tête-complément est différent. Ce dernier serait alors fixé pré-lexicalement, sans aucune connaissance du lexique.

Gervain, Nespor, Mazuka, Horie et Mehler (2008), se sont intéressés à d’autres indices susceptibles d’informer les bébés sur l’ordre des mots de leur langue maternelle. Ils ont étudié la fréquence distributionnelle des mots dans la langue. Les langues contiennent différents types de mots qui varient en terme de fréquence et de position dans la phrase. On a la classe fermée des mots foncteurs (ex. articles, pronoms personnels, prépositions) qui contient peu d’éléments et qui ne tolère pas l’introduction de nouveaux items et la classe ouverte des mots à contenus (ex. noms, verbes, adjectifs) contenant beaucoup d’éléments qui peut être complétée par de nouveaux items. Les mots foncteurs apparaissent plus fréquemment que les mots à contenus. De plus, ces auteurs ont observé une corrélation entre la position des mots foncteurs et des mots à contenus et l’ordre tête-complément des langues. Dans une langue tête-complément comme l’italien, les mots foncteurs sont en position initiale et les mots à contenu en position finale, alors que c’est l’inverse dans les langues complément-tête comme le japonais. Ces indices de fréquence et de position des mots foncteurs et à contenu fourniraient donc à l’enfant des informations statistiques sur l’ordre des mots de sa langue.

Dans le but de voir si les jeunes enfants ont une représentation prélexicale de la distribution des mots foncteurs et des mots à contenus de leur langue maternelle, les auteurs ont utilisé le paradigme d’orientation du regard chez des bébés japonais et italiens de 8 mois, ces deux langues ont été choisies car leur ordre des mots respectifs étant inversé, on devrait observer des préférences opposées entre les deux groupes. Les bébés ont été exposés à une langue artificielle. Les résultats montrent effectivement que les bébés ont une préférence pour la langue artificielle qui correspond à l’ordre de leur langue maternelle. Ces résultats montrent que les bébés sont sensibles à la fréquence de distribution des mots et à

11 leur ordre, ce qui rend plausible l’hypothèse d’un bootstrap fréquentiel permettant d’acquérir une représentation abstraite de l’ordre des mots qui serait pré-lexicale.

Une autre étude s’est intéressée à l’influence de la prosodie dans l’interprétation de l’ordre des mots chez les jeunes enfants. Une étude menée par Hofmann, Höhle et Weissenborn (2003, cité dans Bion, Höhle et Schmitz, 2007) a montré que des bébés allemands de 14 mois sont sensibles à des ordres de mots différents au sein de phrases contenant un verbe. Les enfants préfèrent des phrases suivant l’ordre Nom-Verbe (NV), par exemple : « Zeitung lesen » à des phrases d’ordre Verbe-Nom (VN), par exemple : « lesen Zeitung ». Une nouvelle recherche vise à étudier le rôle que joue la prosodie dans cette perception de l’ordre des mots chez le jeune enfant. Bion, Höhle et Schmitz (2007) ont donc répliqué l’expérience précédente en apportant quelques modifications dans les phrases présentées. Ils ont créé un conflit entre les informations prosodiques et segmentales. Les phrases NV contenaient les indices prosodiques des phrases VN et inversement, la durée et l’amplitude maximale des syllabes des phrases NV ont été remplacées par la médiane de la durée et de l’amplitude des syllabes des phrases VN. L’inverse a également été fait pour les phrases VN. Les auteurs ont utilisé le paradigme de l’orientation du regard. Le temps moyen d’écoute a été calculé et les résultats ne montrent pas de différence significative entre les phrases NV et VN, alors qu’un résultat significatif avait été trouvé dans l’expérience précédente. Il semble donc que les informations prosodiques jouent un rôle dans la perception des enfants. Cependant, ça ne semble pas être le seul élément, sinon un renversement de la préférence aurait été observé et les enfants auraient préféré l’ordre VN avec la prosodie des phrases NV. Les informations phonologiques auraient donc un rôle important.

L’enfant pourrait également tenir compte des informations morphologiques, comme certaines études l’ont montré. Dans l’expérience de Bion et al. (2007), tous les verbes étaient à l’infinitif et les mots se terminaient par « ung », ces éléments morphologiques pourraient également fournir des informations sur les catégories auxquelles appartiennent les mots de la phrase et ainsi donner des éléments sur l’ordre des mots, en plus des indices fournis par la prosodie.

A la différence des études précédemment citées qui s’intéressaient aux indices de surface (prosodiques, phonologiques, de fréquence distributionnelle, etc) qui reflètent

12 l’ordre des mots et auxquels les enfants sont sensibles très précocement, d’autres études ont étudié la manière dont les enfants interprétaient les phrases simples.

Hirsh-Pasek & Golinkoff (1996), ont permis de montrer que dès l’âge de 14 mois les enfants sont capables d’interpréter une phrase sur la base d’une analyse en constituants. Ils se sont demandé comment les jeunes enfants interprétaient des phrases simples de quelques mots alors qu’ils ne produisent que quelques mots/des énoncés contenant un seul mot. Est-ce qu’ils se basent sur une analyse de chaque mot de manière isolée ou est-ce qu’ils utilisent une analyse en constituants (verbe-objet). Pour répondre à cette question, ils ont utilisé le paradigme du regard préférentiel intermodal auprès d’enfants anglophones de 14 mois. L’enfant entend une phrase et voit deux vidéos présentées simultanément, l’une d’elle correspond à la phrase entendue et l’autre pas. Il est assis face à un écran diffusant deux vidéos, dans l’une d’elle une femme tient une balle et embrasse des clés, et dans l’autre la femme tient les clés et embrasse la balle et entend la phrase suivante : « Hey, she’s kissing the keys ! ». Les résultats montrent que le temps de regard est significativement supérieur dans la condition où la vidéo correspond à la phrase entendue. Ces résultats montrent que l’enfant fait une analyse en constituants pour interpréter le sens de cette phrase, en effet il interprète le verbe et l’objet comme un tout, ce qui lui permet de trouver l’interprétation correcte. Sachant que dans sa langue l’objet suit le verbe, il regarde la vidéo où les clés sont l’objet du verbe. S’il ne faisait qu’une simple analyse des mots isolés, il ne pourrait pas trouver la vidéo correspondant à la phrase, car les deux vidéos contenaient les mêmes éléments. Hirsh-Pasek & Golinkoff (1996), concluent donc que ces bébés ont une bonne représentation des constituants de leur langue maternelle qui leur permet de comprendre une phrase transitive comprenant des mots familiers.

Hirsh-Pasek & Golinkoff (1996) ont réalisé une autre étude, auprès d’enfants anglophones de 17 mois. Ils se sont demandé si des jeunes enfants qui ne produisaient principalement que les mots isolés dans leur propre discours, pouvaient utiliser leurs connaissances sur l’ordre de mots de leur langue maternelle pour interpréter des phrases de 5-6 mots. Ils ont utilisé le paradigme du regard préférentiel intermodal. Ils ont présenté des phrases transitives réversibles (par exemple « Big Bird’s washing Cookie Monster », Big Bird lave Cookie Monster) aux enfants mettant en scène deux personnages (Big Bird et Cookie Monster). L’expérience débute par une phase de familiarisation, où les personnages sont

13 présentés aux enfants avec des phrases du type : « Oh, see Cookie Monster ! There’s Cookie Monster » (Oh regarde Cookie Monster! C’est Cookie Monster). Ensuite durant la phase test, l’enfant voit une vidéo comprenant un agent, une action et un patient, seul le rôle joué par les personnages changeait. L’enfant voyait donc une vidéo où Cookie Monster lave Big Bird alors que sur l’autre Big Bird lave Cookie Monster et il entendait la phrase : « Oh ! Big Bird’s washing Cookie Monster! » (Oh! Big Bird lave Cookie Monster). Les résultats font état d’un temps de regard supérieur dans la condition où la phrase et l’image concordent, ce qui permet de dire que l’enfant interprète le syntagme nominal qui suit le verbe comme étant le patient de l’action, il aurait donc une représentation de l’ordre des mots de sa langue maternelle alors même qu’il ne produit pas encore de phrases de ce type. Cependant, lors de cette expérience l’enfant est confronté à des verbes qu’il connait bien, on ne peut dès lors pas conclure à une représentation abstraite de l’ordre des mots de sa langue maternelle comme le voudrait l’hypothèse grammaticale, puisque l’enfant pourrait avoir une représentation spécifique aux verbes présentés dans cette expérience.

Une recherche menée par Naigles en 1990, a montré que des enfants anglophones de 2 ans étaient sensibles à l’ordre des mots pour interpréter le sens de pseudo-verbes dans des phrases de structures différentes. Naigles (1990) a cherché à tester l’hypothèse du bootstrap syntaxique, proposée par Landau et Gleitman (1985). Selon cette hypothèse, les enfants exploiteraient certaines régularités présentes entre le sens d’un verbe et la structure de la phrase dans laquelle il apparait, afin d’en trouver l’interprétation correcte le plus efficacement possible. Par exemple, les verbes transitifs impliquent une relation causale, ces relations entre la syntaxe et le sens des verbes semblent suffisamment stables pour fournir des arguments à cette hypothèse. Elle a utilisé le paradigme du regard préférentiel, auprès de vingt quatre enfants anglophones de 25 mois, auxquels elle a présenté des pseudos-verbes décrivant de nouvelles actions dans des structures de phrase différentes.

L’expérience est divisée en plusieurs étapes, elle débute par une phase de familiarisation avec les personnages et le paradigme expérimental. Ensuite, lors de la phase d’apprentissage, des scènes sont présentées à l’enfant où il voit deux actions combinées avec les mêmes personnages à l’écran. Une action est causative (par exemple le canard force le lapin à pencher la tête) tandis que l’autre est non causative (par exemple le canard et le lapin font chacun le même geste de la main). Ces scènes sont accompagnées des phrases

14 suivantes : pour la structure transitive « Look! The duck is gorping the bunny » (Regarde, le canard gorpe le lapin), pour la structure intransitive « Look! The duck and the bunny are gorping » (Regarde, le canard et le lapin gorpent). La moitié des enfants sont exposés à la structure transitive et l’autre moitié à la structure intransitive. Par la suite, lors d’une phase contrôle, l’enfant voit sur chaque écran une action différente, accompagnée de la phrase :

« Oh they’re different now » (Oh, maintenant c’est différent). Enfin, au cours de la phase test, l’enfant voit une action unique apparaitre (soit l’action causative, soit l’action non causative) accompagnée d’une phrase lui demandant de trouver l’action « gorping ». Ce pattern est répété pour chacun des 4 pseudo-verbes utilisés.

Les résultats indiquent que lorsque les enfants ont entendu la phrase transitive lors de la phase d’apprentissage ils regardent significativement plus longtemps l’action causative, alors que lorsqu’ils ont entendu la phrase intransitive ils regardent plus longtemps l’action non causative. Les résultats soutiennent l’hypothèse du bootstrap syntaxique, il semblerait en effet que la structure dans laquelle apparaisse un verbe fournisse des informations cruciales sur son sens, ou du moins sur ses référents. Ainsi, les structures transitives de type SN1-V-SN2 impliqueraient que le 1er syntagme nominal soit l’agent qui agisse sur le patient, soit le second syntagme nominal, alors que les structures intransitives de type SN1-SN2-V, impliqueraient une action réflexive des deux agents (SN1 et SN2). Dès l’âge de 25 mois, des enfants anglophones semblent être sensibles à l’ordre des mots pour interpréter le sens des verbes.

Gertner, Fisher et Eisengart (2006), ont quant à eux cherché à voir si les enfants avaient une représentation abstraite de l’ordre des mots de leur langue maternelle. Si l’enfant a une représentation de l’ordre des mots suffisamment efficace, il doit pouvoir en abstraire une représentation qu’il appliquera aux autres verbes. Pour répondre à cette question, ils ont choisi d’utiliser des pseudo-verbes que les enfants n’auront forcément jamais entendus et pour lesquels ils n’ont pas encore de connaissances lexicales préalables.

Ils ont utilisé le paradigme du regard préférentiel intermodal auprès d’enfants de 21 et 25 mois. Les enfants entendent une phrase contenant un pseudo-verbe, par exemple : « The duck is gorping the bunny ! » (Le canard gorpe le lapin) et voient deux vidéos présentées simultanément, sur l’une d’elle un lapin pousse un canard sur une charrette (mismatch), et sur l’autre un canard pousse un lapin assis sur une chaise (match). Les résultats des

15 différentes expériences réalisées montrent que les enfants regardent plus longtemps la vidéo correspondant à la phrase décrivant la nouvelle action. Il semblerait donc que les jeunes enfants interprètent le premier syntagme nominal qui précède le pseudo-verbe d’une phrase transitive comme étant l’agent de l’action et le second qui suit le verbe comme étant le patient de l’action. Ces résultats montrent que des enfants de 21 et 25 mois ont une représentation abstraite, non spécifique au verbe (puisqu’ils étaient confrontés à des pseudo-verbes) de l’ordre des mots de leur langue maternelle et du rôle thématique des constituants de la phrase.

Dans une expérience menée auprès d’enfants anglophones de 28 et 34 mois, Fernandes, Marcus, Di Nubila et Vouloumanos (2006) ont cherché à voir si ces derniers étaient capables de lier les représentations conceptuelles et sémantiques d’une action à la représentation syntaxique de la phrase de manière générale. Pour tester cette question, ils ont mis au point une tâche de désignation par pointage dans laquelle les enfants étaient amenés à choisir quelle vidéo d’une action causale correspondait au mieux à une phrase transitive ou intransitive contenant un pseudo-verbe. Dans la condition transitive l’enfant entendait « A is kooming B », alors qu’il voyait deux vidéos, dans la première A faisait une action sur B, causant un changement d’état chez B (match), dans l’autre vidéo c’était B qui agissait sur A, causant un changement d’état sur A (mismatch). Dans la condition intransitive, l’enfant entendait « A is kooming », avec les vidéos des mêmes actions avec les mêmes personnages, cependant cette fois les vidéos match et mismatch étaient inversées.

Les résultats montrent que dans les deux conditions les enfants étaient capables de montrer la bonne vidéo. Ainsi dans la condition transitive, ils interprétaient l’agent comme

Les résultats montrent que dans les deux conditions les enfants étaient capables de montrer la bonne vidéo. Ainsi dans la condition transitive, ils interprétaient l’agent comme

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