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CHAPITRE I : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

IV. MECANISMES D’ACTION DES COMPOSES D’ORIGINE VEGETALE :

4. Modes d’action de l’huile essentielle de C. giganteus chez les deux espèces de bruches :

4.4. Procédés d’analyse des enzymes

Toutes les enzymes ont été mesurées avec le spectrophotomètre Cary 100 Varian. Les activités enzymatiques ont été suivies en cinétique pour déterminer le taux initial de la réaction enzymatique. Toutes les enzymes ont été mesurées au minimum 3 x 3 triplicats et exprimées en unité d’absorbance par unité de temps pour l’activité enzymatique et en unité d’absorbance par unité de temps et par unité de masse des protéines pour l’activité spécifique.

4.4.1. Acétylcholinestérase (AChE)

L’acétylcholinestérase a été mesurée à 25 °C par la méthode de Ellman et al. (1961). Elle est dosée dans 1 mL de volume final contenant : 1,5 mM DTNB, 0,3 mM AcSChI et 50 mM de tampon phosphate à pH 7. L’activité de l’AChE a été suivie à la longueur d’onde de 412 nm.

4.4.2. Caractérisation de l’AChE par électrophorèse

Les résultats obtenus par dosages colorimétriques de l’AChE ayant indiqué l’existence d’isomorphes, la vérification a été faite par Electrophorèse non dénaturante. Celle-ci a été effectuée dans 200 mM glycine Tris pH 8,9 ; 1% Triton X-100 pour 20 min à 1 V/cm et pendant 3 à 6h à 20 V/cm avec le TEMED et 10% de gel d’acrylamide – bisacrylamide. La révélation de l’activité de l’AChE a été obtenue par modification de la méthode de Karnovsky

Seth W. Nyamador (2009) Matériel et Méthodes

ferricyanure de potassium mélangé immédiatement avant utilisation avec 9 vol. d’une solution fraîchement préparée de 0,1 M de tampon maléate, pH 6,0 ; contenant 5,5 mM de citrate trisodique, 3,3 mM de CuSO4, 2 mM acétylthiocholine iodide. Après l’électrophorèse, le gel a été rincé et maintenu à la température de la salle avec la solution d’incubation jusqu’à ce que l’activité de l’AChE devienne visible (Belzunces et al., 1988).

4.4.3. Glutathion S-transférase (GST)

L’activité de la GST a été mesurée par modification de la méthode de Habig et al. (1974) utilisant comme substrat 1-chloro-2,4-dinitrobenzene (CDNB). Le mélange réactionnel était composé de l’extrait dans 100 mM de tampon phosphate Na/K (pH 7,4), 1 mM de EDTA, 2,5 mM de glutathion réduit (GSH) et 1 mM de substrat (CDNB). L’activité de la GST a été suivie à la longueur d’onde de 340 nm pendant 10 min.

4.4.4. Glutathion réductase (GR)

L’activité de la GR a été mesurée à 340 nm dans un mélange réactionnel contenant 50 mM de tampon Phosphate Na/K (pH 7,4), 1 mM EDTA, 0,16 mM NADPH, et 0,8 mM de glutathion oxydé (GSSG) tel que décrit par Boldyrev et al. (2001). L’activité de l’enzyme a été suivie pendant 5 min à 25°C.

4.4.5. Superoxide dismutase (SOD)

L’activité de la SOD a été mesurée à 560 nm comme pourcentage de réduction de nitro bleu de tétrazolium (NBT) quand le radical superoxide est généré durant l’oxydation de la xanthine par la xanthine oxydase (Boldyrev et al., 2001).

Le mélange réactionnel est constitué de 50 mM de carbonate de sodium dissout dans 50 mM de tampon phosphate K/Na (pH 7,8 à 25 °C), 0,1 mM EDTA, 0,1 mM de xanthine et 0,025 mM de nitro bleu de tétrazolium. L’activité de l’enzyme a été suivie pendant 5 min à 25°C.

4.4.6. Catalase (CAT)

L’activité de la catalase a été déterminée à 240 nm grâce à la méthode de Beers et Sizer (1952) modifiée pour mesurer le taux de H2O2 utilisé dans un mélange de solution contenant

100 mM de tamponphosphate Na/K (pH 7,0) et 10 mM de H2O2. La réaction a été suivie

l’Acétylcholinestérase extraite des adultes non traités des deux espèces a été recherché. L’huile essentielle a été dissoute dans une solution d’éthanol 10% et testée avec une gamme de concentrations située entre 10-11 et 1mg/ml. L’extrait enzymatique a été incubé avec l’huile essentielle pendant 30 min avant que le substrat (l’acétylthiocholine iodide) ne soit ajouté au mélange réactionnel pour mesurer l’activité de l’AChE durant 30 min à 25°C.

5. Analyse statistique

Les différents tests ont été répétés quatre fois. Les résultats obtenus ont été exprimés en moyenne SD et soumis à une analyse de variance (ANOVA). Les résultats des tests dose – mortalité - réponse ont été analysé par le Probit selon la méthode de Finney (1971) pour la détermination de la DL10, DL50 et de la DL90 en utilisant le logiciel WinDL32 version 4.6. Les activités des différentes enzymes ont été soumises à l’analyse de variance au seuil de 5% en utilisant le logiciel Microcal Origin 5.0.

La discrimination des moyennes a été faite avec le test multivariable de Newman Keuls au seuil de 5%.

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CHAPITRE III

IDENTIFICATION DES INSECTES

RAVAGEURS ET PARASITOÏDES

INFEODES AUX STOCKS DE

VOANDZOU ET DETERMINATION DU

POTENTIEL REPRODUCTEUR DE C.

Au Togo, quatre espèces de bruches ont été signalées dans les stocks de légumineuses. Sur le niébé, trois espèces ont été recensées. Les espèces B. atrolineatus et C. maculatus ont été signalées par Glitho et Nuto (1987), Glitho et al. (1988) et Nuto et Glitho (1990). La

présence de Callosobruchus rhodesianus a été rapportée par Amevion (1994) et Glitho et

Tchassanti (1995). Sur le voandzou seule la présence de C. subinnotatus a été notée par Glitho et Monge (1992) et Ketoh (1994). Des études ont été réalisées au Togo pour mieux comprendre la bioécologie de B. atrolineatus (Glitho, 1990), de C. maculatus (Zannou et al., 2003) et de C. rhodesianus (Amevoin et al., 2005). Le présent travail réalisé 12 ans après celui de Ketoh (1994) vise également à collecter plus d’information sur C. subinnotatus afin de mieux comprendre la bioécologie de l’espèce. Ce travail consiste en un inventaire des insectes dans les stocks de voandzou et l’étude de l’activité reproductrice de C. subinnotatus

et de C. maculatus.

I/ IDENTIFICATION DES INSECTES RAVAGEURS ET DE PARASITOÏDES DANS LES STOCKS DE VOANDZOU

Des graines de voandzou ont été achetées dans des marchés de six localités situées dans la moitié sud du Togo (Anié, Gléi, Lomé, Tohoun, Tsévié et Vogan) (Fig. 7, page 20). Ces graines dont la quantité varie de 1,2 à 3,5 Kg suivant les localités (Tableau, 3) ont été ensuite introduites dans des boîtes en plexiglas au laboratoire et suivies jusqu’à l’émergence des adultes d’insectes pour leur identification au niveau des espèces.

Le suivi des différents échantillons de voandzou provenant des six localités a permis d’identifier 8 espèces d’insectes répartis dans 4 ordres différents (Tableau 3). Il s’agit de l’ordre des Coléoptères représenté par les familles des Bruchidae, des Curculionidae et des Tenebrionidae, l’ordre des Hyménoptères avec la famille des Pteromalidae, l’ordre des Homoptères et de l’ordre des Lépidoptères avec la famille des Pyralidae. Le nombre d’individus de chaque espèce dans chaque ordre varie en fonction des localités et de la quantité de graines obtenues dans les différents lots de voandzou. Parmi les Bruchidae,

l’effectif d’adultes de C. maculatus est plus important que celui des adultes de C.

subinnotatus dans presque tous les marchés sauf à Lomé et plus précisement à Adidogomé (Assiyéyé) où nous n’avons pas obtenu d’émergence de bruches. Ce pourcentage d’adultes de

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Tableau 3 : Effectif des adultes des différentes familles et/ou espèces d’insectes issus des stocks de voandzou dans les principaux marchés au

sud du Togo et pourcentages correspondants.

Localités

Lomé Anié Gléi

Gbossimé Asiyéyé

Tohoun Tsévié Vogan Ordre/famille Espèce 2,9 Kg 1,2 Kg 2,2 Kg 2,5 Kg 1,4 Kg 1,4 Kg 3,5 Kg 1,2 Kg C. subinnotatus 5 (0,24%) 1 (4%) 21 (1,66%) 4 (2,60%) 0 (0%) 3 (0,39%) 4 (0,28%) 6 (0,73%) Coléoptère Bruchidae C. maculatus 1983 (95,11%) 1 (4%) 575 (45,63%) 150 (97,40%) 0 (0%) 520 (60,06%) 650 (45,68%) 61 (7,37%) Sitophylus oryzea 1 (0,05%) 8 (32%) 29 (2,30%) 0 (0%) 0 (0%) 135 (17,67%) 458 (32,18%) 555 (67,11%) Coléoptère Curculionidae Sitophylus zeamays 0 (0%) 14 (56%) 519 (41,19%) 0 (0%) 0 (0%) 55 (7,20%) 231 (16,23%) 141 (17,05%) Coléoptère

Tenebrionidae Tribolium castaneum 0

(0%) 0 (0%) 0 (0%) 0 (0%) 0 (0%) 18 (2,35%) 21 (1,48%) 23 (2,78%) Hyménoptère

Pteromalidae Dinarmus basalis 96

(4,60%) 0

(0%) (9,13%) 115 (0%) 0 (0%) 0 (4,31%) 33 59

(4,15%) 40

(4,84%)

Lépidoptère

Pyralidae Maruca testulalis 0

(0%) 1 (4%) 1 (0,08%) 0 (0%) 0 (0%) 0 (0%) 0 (0%) 1 (0,12%) Homoptère - 0 (0%) 1 (4%) 0 (0%) 0 (0%) 0 (0%) 0 (0%) 0 (0%) 0 (0,83%)

Les bruches identifiées dans les stocks de voandzou provenant de différentes localités sont C. subinnotatus et C. maculatus. Dans cette partie, nous présentons le potentiel reproducteur de chacune des deux espèces de bruche en conditions de laboratoire.

1. Paramètres biologiques des adultes de C. subinnotatus

Cette étude va permettre de clarifier les données disponibles sur C. subinnotatus dans le Laboratoire d’Entomologie Appliquée dont les études sur sa bioécologie remontent en 1994.

1.1. Durée de vie des adultes mâles et femelles de C. subinnotatus

Nos résultats montrent que le mâle vit plus longtemps que la femelle (Fig. 21). La durée de vie du mâle qui est de 15,14 ± 2,4 jours présente une différence significative par rapport à celle de la femelle (11,36 ±1,85 jours) (F = 77,185 ; d.d.l = 1 ; p = 0,0000) (Fig. 21).

Toutefois, la figure 22 indique que la survie des adultes mâles et femelles est identique durant les sept (7) premiers jours qui suivent leur émergence des graines. A partir du 8ème jour après les émergences, le taux de mortalité chez les femelles devient plus important que chez les mâles. Certains adultes femelles vivent jusqu’au 18ème jour alors que certains mâles peuvent survivre jusqu’au 22ème jour après l’émergence.

1.2. Activités de ponte chez la femelle de C. subinnotatus

Chez les femelles de C. subinnotatus, la ponte s’étale sur 11 jours et 80,83% des œufs sont déposés en 6 jours. Le pic de ponte est obtenu au 3ème jour avec 20,72 ± 6,08 œufs (Fig. 23). Le nombre moyen d’œufs par jour par femelle diminue après jusqu’au 11ème jour de la ponte à partir duquel, les femelles ne pondent plus jusqu’à leur mort. Le nombre total d’œufs pondus par la femelle au cours de sa vie présente une variabilité individuelle. Il varie de 35 à

165 œufs. La fécondité moyenne par femelle dans nos conditions est de 121,34 ± 27,62

Seth W. Nyamador (2009) Identification des Insectes… 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 Femelles Mâles jo u rs

Fig. 21 : Durée de vie des adultes mâles et femelles de C. subinnotatus

(F = 77,185 ; d.d.l = 1 ; p = 0,0000)

Cinquante (50) couples de C. subinnotatus ont été mis dès leur émergence en contact de graines saines de

voandzou. Les graines ont été renouvelées tous les jours et le nombre d’adultes morts par jour de chaque sexe a été compté pour déterminer la durée moyenne de vie des individus de chaque sexe.

0

10

20

30

40

50

60

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21

jours après l'émergence

N ombre de sur vivants

Femelles

Mâles

Fig. 22 : Courbe de survie de C. subinnotatus en présence du substrat de ponte

Cinquante (50) couples de C. subinnotatus ont été mis dès leur émergence en contact de graines saines de

voandzou. Ces couples ont été suivis tous les jours et le nombre de survivants par jour a été noté pour établir la courbe de survie de l’espèce suivant le sexe des individus.

0 5 10 15 20 25 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 Jours N ombr e mo ye n d' oe uf s po ndus

Fig. 23 : Oviposition journalière des femelles sexuellement actives de C. subinnotatus (n=50 femelles)

Un couple de C. subinnotatus a été mis dès l’émergence en contact de 10 graines saines de voandzou pendant 24

h dans une boîte de pétri. Les 10 graines ont été renouvelées tous les jours jusqu’à la mort du couple. Les graines récupérées par jour ont été conservées pendant cinq (5) jours puis observées à la loupe binoculaire pour dénombrer les œufs déposés par jour par la femelle.

0 100 200 300 400 500 600 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 Jours d'émergence N om br e m oy en d 'ad ul te s ém er s ARD ARR

Fig. 24 : Répartition des adultes émergeants de C. subinnotatus en fonction de l’état de leur appareil reproducteurau cours de la première génération.

ARD : Appareil Reproducteur Développé ARR : Appareil Reproducteur Réduit.

Des graines portant des œufs déposés par 50 femelles de C. subinnotatus ont été suivies jusqu’à l’émergence des

adultes. Ceux-ci sont récupérés tous les jours à l’émergence et mis en contact de 50 graines saines de voandzou dans une boîte de pétri pendant deux (2) jours. Ils ont été ensuite disséqués sous loupe binoculaire pour examiner

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1.3. Taux de fertilité des œufs chez C. subinnotatus

Le taux de fertilité est le rapport du nombre d’œufs embryonnés sur le nombre total d’œufs pondus par les femelles. Ce taux est de 96,19 ± 1,45% (Tableau 4) chez cette espèce dans nos conditions d’étude.

Tableau 4 : Quelques paramètres biologiques des adultes de C. subinnotatus : fécondité, taux de fertilité, taux d’émergence et taux de survie larvaire (n= 50)

Fécondité

moyenne Nombre d’œufs embryonnés/♀ Taux moyen de fertilité (%) Nombre d’adultes émergés/♀ Taux moyen d’émergence (%) Taux moyen de survie larvaire (%) 121,34 ± 27,62 116,96 ± 27,54 96,19 ± 1,45 114,5 ± 27,38 94,01 ± 2,14 97,72 ± 1,08

1.4. Taux de survie larvaire

Le taux de survie larvaire est déterminé par le rapport entre le nombre total des œufs embryonnés et le nombre total d’individus émergés à la fin du développement post –

embryonnaire. Dans nos conditions, ce taux est de 97,72 ± 1,08% (Tableau 4). Chez C.

subinnotatus, près de 98% des œufs embryonnés évoluent pour donner des adultes émergeants.

1.5. La durée moyenne de développement des différents stades préimaginaux

La durée moyenne des stades préimaginaux de C. subinnotatus augmente en fonction du stade immature (Tableau 5).

Tableau 5 : Durées moyennes des différents stades immatures de C. subinnotatus à partir de la ponte

Stades larvaires Stades

immatures

Embryon

LI LII LIII LIV Nymphe

Durée moyenne

(jours)

3 ± 1,00 5,67 ± 2,29 11,40 ± 1,17 14,61 ± 1,51 18,67 ± 2,48 23,16 ± 2,10

L’embryogenèse dure en moyenne 3 ± 1,00 jours à partir du jour de la ponte. Pour les différents stades larvaires ; la durée moyenne de développement par rapport au jour de ponte est respectivement de 5,67 ± 2,29 jours pour les larves LI ; 11,40 ± 1,17 jours pour les larves

durée est de 23,16 ± 2,10 jours chez les nymphes (Tableau 5).

1.6. Taux d’émergence des adultes

Le taux d’émergence exprime le rapport du nombre d’émergeants par le nombre d’œufs pondus. Il est de 94,01 ± 2,14% (Tableau 4) dans nos conditions.

1.7. Développement de C. subinnotatus et état des appareils reproducteurs mâles et femelles

Cinquante (50) femelles de C. subinnotatus ont été mises en contact de graines saines de voandzou en raison de 10 graines par femelle. Ces 10 graines sont renouvelées tous les jours jusqu’à la mort des femelles.

Le suivi des émergences a permis d’obtenir au total 6651 émergeants répartis en deux lots d’adultes : le premier lot, constitué des 2/3 des émergeants (2231 mâles et 1989 femelles) ont été mis en contact de graines saines de voandzou avant leur dissection ; le deuxième lot, constitué du 1/3 restant des émergeants (1357 mâles et 1074 femelles) n’ont pas, par contre, été mis en contact de graines de voandzou avant la dissection (Tableau 6).

Les deux lots d’adultes ont été ainsi formés pour étudier l’influence de la présence ou non des graines de voandzou sur l’état reproducteur des femelles chez cette espèce de bruche.

Tableau 6 : Durée moyenne de développement des différents types d’adultes de C. subinnotatus et le sex-ratio de cette espèce dans deux différents lots d’émergeants

Etat reproducteur (%) Durée de développement (j)

Nombre

d’émergeants ARD ARR T R TNR

Lot ♂ ♀ Sex-ratio ♂ ♀ ♂ ♀ ♂ ♀ ♂ ♀ 1 2231 1989 0,529 48,85 45,49 3,95 1,59 28,35 ± 3,36 28,15 ± 3,26 37,92 ± 3,92 37,19 ± 3,87 2 1357 1074 0,558 45,29 41,99 10,53 2,18 28,55 ± 4,25 28,45 ± 4,1 37,25 ± 5,54 38,11 ± 6,02

ARD : Appareil Reproducteur Développé ; ARR : Appareil Reproducteur Réduit TR : Type Reproducteur ; TNR : Type Non Reproducteur ;

ARD = TR ; ARR = TNR

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d’émergeants de cette espèce de bruche. Dans le lot 1, le sex-ratio est de 0,529 alors que dans le Lot 2, il est de 0,558 (Tableau 6) ; soit une moyenne de 0,544 ± 0,02.

L’observation de l’appareil reproducteur par dissection des adultes de C. subinnotatus, révèle que la descendance de cette espèce de bruches est constituée de deux types d’individus distincts par l’état de leur appareil reproducteur :

- les adultes qualifiés de type « reproducteur» sont sexuellement actifs et présentent un appareil reproducteur développé (Fig. 2, page 12). Chez les femelles de ce type, l’appareil reproducteur est constitué à l’émergence d’une paire d’ovaires comprenant chacun six ovarioles bien développés. Les ovarioles contiennent tous des follicules ovariens bien visibles dont la taille et la maturité augmentent au fur à mesure qu’ils descendent du germarium vers le vitellarium qui s’ouvre sur le calice prolongé d’un oviducte latéral. Chez les mâles, l’appareil reproducteur est formé de deux paires de testicules bien développés et de quatre paires de glandes accessoires dont deux paires médianes et deux paires latérales remplies toutes de sécrétions blanchâtres. Toutes ces glandes débouchent dans un canal éjaculateur.

- les adultes du type « non reproducteur » ont un appareil reproducteur réduit (Fig. 2). Chez les femelles de ce physiotype, l’appareil reproducteur est formé d’une paire d’ovaires dont les ovarioles dépourvues de follicules sont réduites au germarium. Chez les mâles de cette forme, l’appareil reproducteur est très réduit avec des testicules peu développés et des glandes annexes dépourvues de sécrétion, sont réduites et transparentes.

La dissection des adultes issus des émergences dans les deux lots formés a permis

donc de définir deux physiotypes d’adultes de C. subinnotatus : des adultes à appareil

reproducteur développé appelés adultes de « Type Reproducteur (TR) » et des adultes ayant un appareil reproducteur réduit appelés « Type Non Reproducteur (TNR)»

Dans le lot 1 constitué d’adultes mis en contact des graines de voandzou avant leur dissection, les types reproducteurs représentent 94,34% de la descendance alors que les types non reproducteurs représentent 5,54% (Tableau 6). De même, dans le lot 2 où les adultes émergés ne sont pas mis en contact d’aucune graine de voandzou avant leur dissection, les TR représentent 87,28% de la descendance tandis que les TNR n’en représentent que 12,71%. La présence des graines de voandzou semble donc influencer l’état reproducteur chez cette espèce de bruche.

Chez les individus de la première génération de C. subinnotatus, les TR constituent donc les types physiologiques les plus importants avec une proportion d’environ 90% alors que les TNR ont toujours un pourcentage faible (inférieur à 15%).

de développement est différente selon le physiotype considéré (Tableau 6). Elle est plus longue chez les TNR que chez les TR. Chez les TNR, la durée moyenne de développement est comparable chez les deux sexes quel que soit le lot considéré. Cette durée est respectivement de 37,92 ± 3,92 jours (lot 1) et de 37,25 ± 5,54 jours (lot 2) pour les mâles d’une part, et de 37,19 ± 3,87 jours (lot 1) et de 38,11 ± 6,02 jours (Lot 2) pour les femelles d’autre part. Chez les TR, la durée moyenne de développement est aussi comparable chez les mâles et les femelles des 2 lots. Cette durée est respectivement de 28,35 ± 3,36 (lot 1) et 28,55 ± 4,25 jours (lot 2) pour les mâles ; pour les femelles, elle est de 28,15 ± 3,26 (lot 1) et 28,45 ± 4,1 (lot 2) jours respectivement (Tableau 6).

La figure 24 indique l’évolution du nombre d’adultes émergeant des graines de voandzou au cours de la première génération. Cette figure représente deux courbes d’émergence après dissection et observation des adultes ; celle des adultes à appareil reproducteur développé et une deuxième courbe correspondant à l’émergence des adultes à appareil reproducteur réduit. Les adultes du type reproducteur apparaissent dès le premier jour des émergences et constituent 100% des émergeants des 8 premiers jours. Leur pic d’émergence est observé entre le 5ème et le 7ème jour. A partir du 9ème jour des émergences, apparaissent des adultes non reproducteurs qui constituent 100% des émergeants des 6 derniers jours (27ème au 33ème jour).

En prenant comme indicateur, l’état de l’appareil reproducteur, on note que la

descendance de C. subinnotatus est hétérogène. C. subinnotatus présente donc un

polymorphisme imaginal. L’observation des deux types physiologiques indique en effet qu’ils se distinguent dans les deux sexes par la coloration des élytres et du pygidium.

- Chez les individus du type « reproducteur » les mâles possèdent des élytres et des segments abdominaux de coloration brun clair ; le pygidium également brun clair présente une ligne médiane blanche, pubescente alors que les femelles présentent sur chacun de leurs élytres colorés en noir un anneau blanchâtre et sur le pygidium coloré aussi en noir une ligne médiane blanche.

- Chez les individus du type « non reproducteur », les mâles apparaissent brun sombre ou terne au niveau de leurs élytres, alors que les femelles apparaissent grises dues au fait que la pubescence de leurs élytres est plus diffuse. Chez ces individus on n’observe pas de ligne médiane blanche au niveau du pygidium.

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2. Influence de la variation du nombre des femelles et de la disponibilité du substrat de ponte sur l’oviposition de C. subinnotatus et de C. maculatus

Cette étude a été menée dans le but de rechercher les conditions qui favorisent une oviposition optimale chez la femelle de C. subinnotatus et de C. maculatus. Ces informations seront utilisées pour paramétrer les tests de toxicité avec les huiles essentielles.

2.1. Influence de la variation du nombre des femelles sur l’oviposition de

C. subinnotatus et de C. maculatus

Un nombre variable de femelles (10, 20, 30, 40, 50) de C. subinnotatus ou de C.

maculatus a été introduit dans des boîtes contenant chacune une même quantité (100 g) du substrat hôte préférentiel de chacune des deux espèces de bruche. A la mort des femelles, les œufs pondus sur les graines ont été dénombrés afin de déterminer le taux moyen d’œufs pondus par femelle.

Chez les femelles de C. subinnotatus, nous avons noté que le nombre moyen d’œufs

pondus par femelle augmente de 73,33 ± 21,26 à 82,65 ± 7,83 œufs entre 10 et 20 femelles ; ce nombre ne varie plus entre 20 et 30 femelles (79,54 ± 17,35 œufs), mais il diminue entre 30 et 40 femelles (63,78 ± 8,01) puis augmente de nouveau jusqu’à 78,16 ± 11,9 œufs à 50 femelles. La fécondité moyenne par femelle est donc variable en fonction du nombre des femelles congénères mis sur la même quantité de substrat ; cependant, cette variation ne présente pas de différence significative au seuil de 5% (F = 0,796 ; ddl = 4 ; p = 0,554). Lorsqu’un nombre variable de femelles est mis sur une même quantité de substrat, la fécondité moyenne par femelle de C. subinnotatus est de 75,49 ± 7,35.

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