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De la problématique de définition de la jeunesse aux théories de la jeunesse

Le Mali de la jeunesse à l’emploi

I- De la problématique de définition de la jeunesse aux théories de la jeunesse

1- Les Définitions autour du jeune et de la Jeunesse

La clarification des concepts nous semble capitale pour la réalisation de notre étude, puisque celle-ci permet de rendre opérationnel les concepts clés qui structurent nos hypothèses. Sur la question, E .Durkheim91 disait que : « toute investigation scientifique porte sur un groupe déterminé de phénomènes qui répondent à une même définition. La première démarche du sociologue doit donc être de définir les choses dont il traite, afin que l’on sache bien de quoi il

89 Rosalie Aduayi DIOP, « Survivre à la pauvreté et à l’exclusion. Le travail des adolescentes dans les marchés de Dakar. Dakar : Editions Karthala, AfriMap et CREPOS, 2010, p. 19.

90Ecole régionale des cadres, cours N° 13, les mouvements de jeunesse, cité par Badra A TRAORE.

91 Emile, DURKHEIM, , Les formes élémentaires de la vie religieuse, Paris, Le livre de poche, 1991, consulté

surlesitehttps://fr.wikisource.org/wiki/Page:Durkheim__Les_R%C3%A8gles_de_la_m%C3%A9thode_sociologique .djvu/70

69 est question. C’est la première et la plus indispensable condition de toute preuve et de toute vérification ; une théorie en effet, ne peut être contrôlée que si l’on sait reconnaître les faits dont elle doit rendre compte. De plus, puisque c’est cette définition initiale qu’est constitué l’objet même de la science, celui-ci sera une chose ou non, suivant la manière dont cette définition sera faite ». Cette analyse d’Emile DURKHEIM est pertinente pour comprendre le sujet à traiter, nous avons donc tenu à respecter cela tout au long de ce travail de thèse.

Le mot jeunesse est un concept hautement discuté qui change de sens selon les périodes historiques et les contextes culturels. Différentes sciences ont souvent différentes façons de définir le mot jeunesse. La démographie prend en compte l’âge, l’anthropologie met l’accent sur les notions de cadets et d’aînés. La biologie considère le temps de la puberté, la sociologie prend en compte la maturité d’être marier et enfin l’approche économique met l’accent sur la capacité que l’on a de se prendre en charge.92

Il n’y a pas un consensus sur la définition du mot jeunesse, mais l’approche la plus commune est celle qui définit la jeunesse selon l’âge chronologique.

La définition des Nations Unies qui consiste à définir « le jeune comme tout individu âgé de 15 à 24 ans » est plus fréquemment utilisée. Aussi, cette définition est adoptée par d’autres organisations, cependant pour des gouvernements nationaux, elle est différente d’un pays à un autre.

La définition de la jeunesse fait aussi objet de débat scientifique au sein de la grande famille des sociologues, à tel point qu’Isabelle BARTHOWIAK93, parle de l'absence de définition précise au cœur d'un problème social qui selon elle : «les sociologues se représentent et représentent leur objet les jeunes tantôt comme une ressource, tantôt comme une menace, et comme un questionnement pour les adultes…». C’est aussi l’opinion d’Annie OBERTI et Jean-Claude RICHEZ94, qui définissent « les jeunes comme ressource » qui peut apporter un plus tant du côté social que politique.

Nous partageons la définition de la jeunesse de ces deux auteurs, qui correspond aux représentations socio-historiques de la jeunesse au Mali. En effet de l’indépendance jusqu’aux années 70-80, la jeunesse a été considérée en Afrique en général et au Mali en particulier comme une ressource économique. La richesse d’une famille était fonction du nombre de jeunes, ceci

92 http://www.africmemoire.com/part.4-a-10-lentrepreneur-selon-harvey-leibenstein-2069.html

93 Isabelle BARTHOWIAK, « Les jeunes en difficulté de 1980 à nos jours. De représentations en réalités sociales » in Elisabeth CALLU, Jean-Pierre JURMAND, Alain VULBEAU (eds). La place des jeunes dans la cité (tome II ), espaces de rue, espaces de parole. Paris : l’Harmattan (logiques sociales, cahiers du griot), 2005, p29.

70 s’explique par la force de travail que représentaient les jeunes dans les activités de production.95

Avec le réchauffement climatique accompagné de la diminution des pluies, cette théorie devenait de plus en plus révolue, la jeunesse apparaissait alors comme un problème en termes de prise en charge (santé, éducation, emploi), problème qui peut menacer la stabilité politique. La jeunesse malienne a joué un rôle très actif dans le renversement du pouvoir du Général Moussa TRAORE à travers les contestations, les marches à travers tout le pays.

D’autres définissent le jeune en termes de caractéristiques comme Gérard MAUGER96

qui définit la jeunesse comme :

- « L’âge de l'apesanteur » : cette apesanteur est liée à l’attachement à une famille avec ses réalités sociales et ses contraintes, mais aussi économique en terme de prise en charge du jeune ;

- « L’âge des incohérences statutaires » : un âge partagé entre le statut d’enfant qu’il est en train de perdre au profil de celui d’adulte en devenir ;,

- « L’âge de l'indétermination » : le jeune quitte son statut social d’origine connu et maîtrisé vers une position sociale incertaine et floue.

Dans le même sens de définition V. BECQUET, P. LONCLE, C. VAN DE VELDE97

montre que : « la jeunesse peut être définie comme une catégorie de population socialement et historiquement située » dont il faut analyser le contexte pour la comprendre ; « la jeunesse est alors considérée en fonction du problème public dont le décideur a la responsabilité ». Il s’agit à ce niveau d’une jeunesse en difficulté vivant avec des problèmes ; « la détermination de seuils d’entrée et de sortie des politiques de jeunesse ». Selon eux, il faut chercher à comprendre les interactions entre définition sociologique de la jeunesse et construction de la jeunesse comme catégorie d’action publique.

Ces auteurs en abordant la question de la définition de la jeunesse sous l’angle de ces caractéristiques montrent davantage les problèmes autour d’une définition commune. C’est pourquoi il existe aussi plusieurs caractéristiques pour maîtriser ses contours, il s’agit : des caractéristiques biologiques ou physique (la vivacité, l’apparition des barbes chez le garçon, des

95 En ce moment le travail était dominé par les activités agricoles qui demandaient suffisamment de main d’œuvre, donc les jeunes constituaient des bras valides pour travailler la terre.

96 Gérard MAUGER, « Jeunesse, insertion et condition juvénile » in Bernard Charlot, Dominique Glasman. Les jeunes, l’insertion, l’emploi. Paris : PUF, 1998, pp.56-57

97 V. BECQUET, P. LONCLE, C. VAN DE VELDE, Politiques de jeunesse : Le grand malentendu. Mant : Editions Champ Social, 2012, pp.23-24.

71 seins et du cycle menstruel chez la fille) ; des caractéristiques psychologiques (l’état mental du jeune) ; des caractéristiques d’éducation (en phase de formation et d’apprentissage de la future vie d’adulte), des caractéristiques économiques (dépendances aux parents, à la société et à l’Etat. Ces différentes caractéristiques du jeune varient aussi en fonction du milieu, c’est-à-dire des réalités socio-économiques et culturelles.

De même Olivier GALLAND98 en admettant que « la jeunesse est une invention sociale, historiquement située, dont les conditions de définition évoluent avec la société elle-même », la définit aussi à partir de ses caractéristiques. Il fait une classification de la jeunesse en fonction des classes sociales, c’est dire qu’il considère la jeunesse comme une catégorie sociale de la société qui est :

- « la jeunesse bourgeoise » qui se manifeste par l’importance accordée au jeune par le prolongement de l’éducation et la régression du taux de natalité ;

- « la jeunesse ouvrière » qui est de courte durée avec la participation précoce du jeune au système de production économique,

- « la jeunesse traditionnelle » qui confond la jeunesse à l’enfance.

Mais le développement et l’allongement de l’éducation sont alors à la base de cette invention selon GALLAND.

Cette classification d’Olivier GALLAND se retrouve aujourd’hui dans toutes les sociétés capitalistes, le Mali ne fait pas exception à cette règle. Si de la société traditionnelle malienne jusqu’au début l’indépendance99, le pays avait reçu à maintenir une jeunesse homogène tant en matière d’encadrement que de prise en charge, le coup d’Etat militaire de 1968 va introduire un changement notoire dans la gestion du pays. En effet, la junte au pouvoir va renoncer au socialisme sous l’impulsion de la France pour suivre la voix capitaliste de développement. Cette gestion de l’Etat a instauré petit à petit le développement de l’individualisme, où chacun cherche à tirer son épingle du jeu. C’est à partir de là que la jeunesse malienne à commencer à avoir des spécificités, des catégorisations.

Aussi Sven MORCH100 pour définir la jeunesse part de deux caractéristiques :

98 Olivier GALLAND, Les jeunes, le monde de l’éducation (7eme édition). Paris : Editions la découverte (collection repères), 2009, p. 3.

99 A l’accession à l’indépendance les dirigeants ont créé un regroupement uni dénommé la jeunesse de l’union soudanaise RDA, où tous les jeunes maliens étaient affiliés qui servait d’école idéologique du socialisme.

100 Sven MORCH, Une théorie de la jeunesse, préalable à une politique de la jeunesse. La jeunesse comme activité structurée sur le plan social et individuel, in Raymond HUDON ; Bernard FOURNIER (dirs). Jeunesse et

72 - la caractéristique éducative qui lui prépare à la vie active c’est-à-dire celle d’adulte en production, cette caractéristique est fondamentale dans le monde moderne car selon lui, elle est la base du développement donc une composante centrale du changement social ; - la deuxième caractéristique est une jeunesse comme ‘’problème social’’, il fait référence

à la quantité de jeunes qui est marginalisée, ce qui pose un problème de prise en charge en termes de solutions pratiques, de politiques d’intégration sociale.

Ces caractéristiques répondent à la jeunesse d’aujourd’hui, nous partageons donc l’analyse de cet auteur. Au Mali, la jeunesse est considérée comme une période d’apprentissage où le jeune doit apprendre son futur rôle d’adulte, de responsable. Durant cette formation les comportements du jeune sont socialement acceptés à cause de son immaturité d’âge, cela en attendant sa maturité.

Aussi, le développement du capitalisme a favorisé l’émergence des classes sociales, la jeunesse malienne n’a pas échappé à cela. Le coût de l’éducation (les fournitures, le déplacement), la situation géographique de l’école (certains villages n’abritent d’écoles), les revenus des parents ont disqualifiés certains jeunes à avoir accès à la formation, d’autres à être des déscolarisés précoces. Ces situations ont créé des catégories de jeunes dont la prise en charge demande des mesures spécifiques (jeunes non-scolarisés, jeunes déscolarisés, jeunes de la rue, etc.).

La prise en charge de la jeunesse (les services sociaux de base et l’emploi) donne de sérieuses difficultés à l’Etat. C’est ce qui sort de l’analyse de Moussa MARA101 : « Quand la moitié de nos populations est constituée d’enfants, ayant besoin d’assistance et n’étant pas en âge de produire, la seconde moitié qui produit (en réalité moins de la moitié car les personnes âgées ne peuvent plus produire) supporte une charge lourde, à tel point qu’il lui sera difficile d’investir ses revenus ailleurs que dans la formation des jeunes et l’entretien des seniors ».

Par contre Marcel STROOBANTS102 même s’il admet que « la jeunesse est plurielle, qu’elle se distingue par le genre, par l’origine sociale, donc aussi par la trajectoire », ce qui donne une certaine caractérisation de la jeunesse, montre que « la jeunesse du XXe siècle n’a pu être définie que par sa fin, le passage à la vie adulte, marqué par quatre épisodes, la sortie des

politique (tome1) : conception de la politique en Amérique du nord et en Europe. Paris : l’Harmattan (logiques politiques), 1994, p.73

101 Moussa MARA, Jeunesse africaine. Le grand défi à relever. Paris : Mareuil Editions, 2016, p.28.

73 études, l’accès à l’emploi, le départ de la famille d’origine et l’installation en couple ». Il trouve qu’il y a un décalage entre ces différentes étapes que traverse le jeune durant sa vie.

Cette analyse de la définition de Marcel STROOBANTS pose un problème, elle est aussi comme les autres loin d’être unanime. En effet, le passage de la vie de jeune à celui d’adulte est fonction des réalités socio-économiques et culturelles spécifiques à chaque milieu social. La sortie du système scolaire et universitaire se prolonge davantage et diffère des capacités intellectuelles de chaque jeune aujourd’hui ; l’accès à l’emploi devient de plus en plus problématique, mais dépend aussi des politiques publiques d’insertion mises en œuvre dans chaque Etat. Enfin, le départ de la famille et la mise en couple du jeune dépend de ses capacités à se prendre en charge, pour penser à changer social. C’est dire que toutes ces caractéristiques pour définir le jeune ne sont que compromis, mais aussi est fonction des besoins spécifiques.

Une autre difficulté se pose à la définition du jeune en termes de genre. En effet, le jeune homme diffère de la jeune femme, ainsi pour Patrice HUERRE, Martine PAGAN-REYMOND, Jean-Michel REYMOND103 : « la terminologie employée pour désigner ces âges successifs met bien en évidence les disparités en usage entre les deux sexes. A l'âge où le jeune homme est un adolescent de dix-sept à trente ans, la jeune fille n'est pas devenue une « jeune femme », mais une « épouse ». Son statut dans la société n'est considéré que par rapport aux liens qui la rendent dépendante de son mari. De même, lorsque le jeune homme devient « homme jeune », la jeune fille ou l'épouse ne devient pas « femme jeune », mais « mère de famille ». Là encore, son existence n'est reconnue que dans sa fonction de génitrice de futurs citoyens. II est amusant de remarquer également qu'à quarante-six ans, l'homme est en pleine maturité et qu'il ne deviendra « vieux » qu'à soixante ans, alors que, dès avant la cinquantaine, la femme est considérée comme « vieille », puisque, en quelque sorte, seules ses capacités de procréation l’intègrent à la société ».

Ces auteurs montrent une disparité de définition liée au genre, qui sévit parfaitement en Afrique en général et au Mali en particulier. En effet, comment comprendre que deux personnes nées le même jour, dans les mêmes conditions socio-économiques peuvent être différemment catégorisées à cause de leurs sexes ? La fille jeune malienne accède plus vite au statut d’adulte que le jeune garçon de par la précocité de son statut matrimonial, elle intervient plus et diffère d’un milieu à un autre. Une fois mariée, la jeune fille entre dans la classe des adultes où elle se

103 Patrice HUERRE, Martine PAGAN-REYMOND, Jean-Michel REYMOND, L’adolescence n’existe pas. Paris : Editions Odile Jacob, 1997, pp.31-32.

74 voit confier une certaine responsabilité dans la gestion du foyer conjugal. Cette situation montre une disparité au niveau de la définition du jeune par rapport au genre.

Qu’en est-t ’il de la définition du jeune dans les sociétés africaines ?

La charte africaine de la jeunesse104 définit le jeune comme toute personne âgée de 15 à 35 ans. Cette définition considère les jeunes dans le contexte africain et repose sur les réalités de développement de l’Afrique. Si la fourchette des âges continue de susciter de vifs débats, il n’en demeure pas moins qu’elle a été acceptée par les jeunes, les experts et les ministres africains, approuvés par les chefs d’Etat et admise comme reflet des problèmes que rencontrent les jeunes africains avant qu’ils n’intègrent la société, ne finissent l’école, ne se marient et n’accèdent à l’indépendance financière.

Dans la plupart des pays africains, hormis quelques variantes, « jeunesse » signifie « organisation », mouvement de jeunesse. La jeunesse, c’est la « section jeunesse » des partis, les membres d’une association, d’un groupe, la milice. Cette dénomination peut s’étendre, quand il y’a « une jeunesse unique », à l’ensemble des jeunes du pays, réunis théoriquement dans une unique organisation de jeunesse, dépendante d’ailleurs le plus souvent du couple parti-ministère de tutelle.105

En Afrique, définir le jeune à partir du critère d’âge selon Jean-Marie MIGNON106 n’est plus efficace dans la mesure où il varie selon le sexe et le type d’activité « moderne » ou « traditionnelle ». Dans son analyse, il montre que l’individu reste jeune dans les conditions ci-après : jeune jusqu’au terme de l’initiation (10 à 13 ans) ; pendant la durée de la scolarité (dont les limites sont 14 à 18 ans) ; quand l’individu se libère de la tutelle de son père en possession de tous ses droits sociaux (qui peut intervenir à 35 ou 40 ans) et quant à la femme avec le mariage ou la procréation.

Toutes ces définitions montrent la problématique de trouver une définition unanime du jeune, de la jeunesse.

Ce même problème demeure dans la société malienne où chaque communauté a sa définition de la jeunesse.

Le mariage marque le terme de la période de jeunesse, du moins celle des femmes, la liberté juvénile des hommes pouvant se prolonger après leur mariage. Il est signifié par la

104 Union Africaine. Charte africaine de la jeunesse. Addis-Abeba, 2007.

105 Jean-Marie MIGNON. Jeunesses uniques, jeunesse encadrée. Paris : l’Harmattan, 1984, p.8.

75 cohabitation des conjoints, en principe dans une case autonome. En revanche, il n’est pas associé à l’indépendance économique. Le couple s’intègre au groupe domestique du jeune époux et ce n’est que bien plus tard (vers 35 ans en moyenne), que l’homme accédera au statut de responsable économique, par héritage ou segmentation (Hertrich, 2001a).107

Le jeune en milieu Bamanan108 est différent du jeune en milieu peul. De même, le jeune Sarakolé devient autonome économiquement très tôt (vers 14-15 ans) ; le mariage précoce existe chez beaucoup d’ethnies au Mali, alors que dans la tradition malienne, on devient adulte une fois marié.

Toutes ces tentatives montrent qu’il est difficile de trouver une définition unanime du jeune, c’est pourquoi Pierre BOURDIEU109 dit que : « La frontière entre jeunesse et vieillesse est dans toutes les sociétés un enjeu de lutte….La représentation idéologique de la division entre jeunes et vieux accorde aux plus jeunes des choses qui font qu’en contrepartie ils laissent des tas de choses aux plus vieux. Les classifications par âge (mais aussi par sexe ou, bien sûr, par classe…) reviennent toujours à imposer des limites et à produire un ordre auquel chacun doit se tenir, dans lequel chacun doit se tenir à sa place ».

Il faut donc admettre comme le dit Patricia LONCLE110, que la jeunesse constitue indéniablement une catégorie de population possédant des caractéristiques qui en font un objet symbolique, approprié à l’expression des projets de l’Etat.

En somme il serait difficile de trouver une définition unanime du jeune ou de la jeunesse dans la grande famille des sociologues, comme le disent Chantal Nicole DRANCOURT ; Laurence Roulleau BERGER111 : « la jeunesse, les jeunes sont des catégories complexes à définir, l’abondance de la littérature sur la question en témoigne. Nous miserons sur la clarté de nos intentions. Quand nous rendons compte d’enquêtes statistiques ou de mesures en direction des jeunes, nous traitons des jeunes au sens statistique à savoir, est jeune tout individu âgé au

107 Véronique HERTRICH et Marie LESCLINGAND, « Jeunesse et passage à l’âge adulte chez les Bwa du Mali » in Véronique Hertrich ; Seydou Keïta, Questions de population au Mali, Edition Le Figuier, 2003, consulté le 30/12/2017 sur le site https://questions_population_mali.site.ined.fr/fichier/s_rubrique/... ·

108 Chez les bamanan qui constitue l’ethnie majoritaire au Mali quel que soit l’âge du garçon s’il n’est pas circoncis, il ne quittera jamais le statut d’enfant pour devenir jeune puis adulte. Chez le peulh la fille peut se marier à 12-13, donc la fille reste biologiquement enfant, mais culturellement adulte. Dans beaucoup de sociétés traditionnelles du Mali le passage au statut de jeune est conditionné par le passage de rites culturels.

109 Pierre BOURDIEU, Question de Sociologie. Paris : Les éditions de Minuit, 1984/2002, p.143. Consulté sur le site https://ese.urhaj-idf.fr/IMG/pdf/jeunesse_bourdieu.pdf.

110 Patricia LONCLE, L’action publique malgré les jeunes. Les politiques de jeunesse en France de 1970 à