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Le Mali de la jeunesse à l’emploi

I. De la colonisation à nos jours

1. La Colonisation française : Le Soudan Français

Situé en Afrique occidentale, le Soudan français était établi sur le territoire de l’actuel Mali intégré à l’Afrique occidentale française.

Avant la colonisation française le territoire était occupé par : les Royaumes bambaras du Kaarta et de Ségou à l'ouest, l’Empire peul du Macina au centre, autour de la citadelle de Djenné, l’Empire toucouleur d'Ahmadou Sékou, les pays Touaregs au nord.

La pénétration française au Soudan Français s’est faite au fur et à mesure, comme l’explique Laura STERN33, pour qui c’est vers 1820, René CAILLE a été le premier français à visiter le Soudan Français, où Il a appris l’arabe et s’est converti à l’Islam. En explorateur, il est rentré en France, avec d’innombrables informations sur le peuple soudanais à travers son carnet de voyage. Selon certains panafricanistes, le gouvernement français s’est inspiré des écrits de ces explorateurs pour connaître l’homme soudanais, et pour envahir le pays par la suite.

La conquête du Soudan fut militaire, c’est finalement dans la seconde moitié du XIXème siècle que les colons français sont arrivés au Soudan occidental, où ils se sont heurtés à différents chefs d’empire qui s’opposaient à leur invasion.

Le premier obstacle fut d’abord la bataille de Sabouciré ; puis la grande résistance d’Ahmadou fils aîné du conquérant toucouleur El Hadj Omar TALL qui commandait un Empire qui s’étendait de Ségou et du Kaarta jusqu’au Macina.

33 Laura STERN, l’école au Mali, hier et aujourd’hui, Gymnase Auguste Piccard, 2009, pp.7-8 (47) consulté sur le www.yumpu.com/.../lecole-au-mali-hier-et-aujourdhui-gymnase-auguste-picca.., le 20/11/2016.

27 Gustave Borgnis-Desbordes chef d’escadron, non moins commandant supérieur du Haut Sénégal fut désigné pour administrer les régions conquises. Il occupa Kita en 1881 malgré les protestations d’Ahmadou-Ahmadou. Gallieni qui fut commandant supérieur du Soudan entre 1886 et 1888 est remplacé par le colonel Archinard. Ce dernier poursuivant son avancée sur les rives du Niger, réussit à prendre Ségou le 6 avril 1890 après des contre-offensives désespérées des troupes d’Ahmadou-Ahmadou.34

Entre 1885 et 1889, les Français rencontrèrent d’autres oppositions, notamment avec l’empire Wasalu ou Wassoulou sous le souverain Samori TOURE. A la même époque, ils ont rencontré encore une forte opposition face au royaume de Kénédougou, avant d’assiéger la ville de Sikasso, capitale du Kénédougou en mai 1898 sous le roi Babemba TRAORE. Par ailleurs, il existait des guerres civiles au sein du territoire entre les rois des régions africaines, ce qui a fait qu’ils pouvaient difficilement résister plus longtemps aux français. Par ailleurs, dès 1891, la colonie a été nommée Soudan français et les Français ont implanté leur système administratif et en divisant le pays en cercles et subdivisons. Subdivisons qui étaient divisées en cantons et ces cantons comportaient des villages.35

En 1892 Kayes a été désignée capitale du pays et le Soudan intégré à l’Afrique Occidentale Française (AOF), qui est une fédération regroupant les diverses colonies françaises d’Afrique et dont le but était de coordonner l’autorité entre les colonies. En 1899, Bamako est devenue la capitale du Soudan.

Dans leur colonie, les Français pratiquaient la politique de l’indigénat, c’est à dire qu’ils avaient tous les droits sur les autochtones soudanais, qui eux devaient obéir sans opposer de résistance et étaient astreints au travail forcé dans les conditions les plus médiocres. L’économie du pays durant la colonisation fluctua énormément, surtout vers le bas. En effet la politique coloniale était de produire des produits rapportant beaucoup (coton et arachide) au détriment des cultures alimentaires dont les populations avaient besoin pour vivre. Les autochtones ont décidé de réagir en prenant conscience de la situation, et des changements considérables ont eu lieu après la deuxième guerre mondiale.

Après la seconde guerre mondiale, avec la disparition de l’Empire français et l’émergence de l’Union française en 1946, puis de la Communauté franco-africaine en 1958, une élite africaine fit son apprentissage politique sur les bancs du Parlement français.36

34http://aphglyon.free.fr/regards-sur-l-histoire-du-mali/.../regards-sur-l-histoire-du-mali,

35 https://docplayer.fr/22216819-L-ecole-au-mali-hier-et-aujourd-hui.html ,

28 Durant cette période, le colon français a non seulement exploité le territoire économiquement, mais aussi culturellement en bouleversant profondément les civilisations locales qualifiées « d’archaïques ».

C’est de là que provient « le mal malien », en effet, la colonisation a transformé la conscience collective du peuple en introduisant la culture occidentale comme étant la seule à avoir atteint le stade de développement37.

2. De la marche vers l’indépendance du Mali

Après la conférence de Brazzaville en 1944, tout changea pour les territoires de l’AOF et de l’AEF, sur le plan politique. Les peuples colonisés réclamèrent plus de liberté. Le Soudan n’échappa pas à cette règle. Deux partis politiques vont se constituer : il s’agit du Parti Progressiste Soudanais(PSP) de Fily Dabo SISSOKO, instituteur et chef de canton, du Rassemblement Démocratique Africain(RDA) du Président Mamadou KONATE.38

En septembre 1946, six (6) députés de l’AOF signèrent un manifeste qui fixait les objectifs d’un rassemblement convoqué à Bamako afin d’amener les africains à se libérer du colonialisme et pour adhérer à une union librement consentie des pays d’Afrique et du peuple de France avec tous leurs droits politiques, sociaux et culturels. Le congrès qui s’ouvrit le 19 octobre vota une résolution générale qui invitait tous les élus à se retrouver dans une union appuyée sur un mouvement regroupant tous les partis locaux. Le mouvement présidé par Félix HOUPHOUET-BOIGNY de la Côte d’Ivoire prit le nom de Rassemblement Démocratique Africain (RDA) et s’engagea dans une alliance avec le parti communiste dans la mesure où celui-ci représenté au gouvernement disposait à l’Assemblée Nationale d’une force parlementaire puissante.39

Le Soudan Français à travers l'Union Soudanaise RDA accepte la proposition de projet de Communauté franco-africaine proposé par le général DE GAULLE en 1958, qui accordait la possibilité aux Etats africains de se fédérer entre eux.

C’est à partir de ce projet que l’USRDA réussit à organiser en Décembre 1958 à Bamako un congrès dans le but de constituer une fédération, dans laquelle, il y avait le Sénégal, la Haute Volta (Burkina Faso), le Dahomey (Bénin), la Mauritanie et bien évidemment le Soudan Français. C’est finalement le Soudan Français et le Sénégal qui vont réussir à créer la Fédération

37 C’est une théorie qui a été bien développée par l’ethnologue H.L MORGAN, les étapes de la civilisation : la sauvagerie, la barbarie et la civilisation, pour qui seule la culture occidentale a atteint le stade de civilisation.

38www.on-mali.orgmali indépendant.pdf, consulté le 20/11/2016.

29 du Mali, en janvier 1959, après le retrait des autres pays pour des raisons de politiques intérieures.

La première Assemblée Fédérale se réunit sous la présidence de Léopold Sédar SENGHOR en avril 1959 à Dakar. Modibo Keita était le chef du gouvernement fédéral et le Sénégalais Mamadou DIA, le vice-président. Très vite, Modibo KEITA posa la question de l'indépendance au sein de la Communauté. Le général DE GAULLE en décembre 1959 en visite au Sénégal informa l'Assemblée Fédérale de l’accord de la France. Des négociations s'ouvrirent au mois de janvier 1960 et le 20 juin, l'indépendance de la Fédération du Mali fut proclamée à Dakar et des accords de coopération franco-maliens furent signés le 27 juin 1960.

La jeune fédération du Mali ne tarda pas à rencontrer des difficultés car les fondements du contrat étaient mal définis. Deux mois plus tard, la rupture était consommée. Deux conceptions opposaient les Sénégalais et les Soudanais sur la structure du nouvel État. Pour les Soudanais disposant d'un immense territoire, l'État devait être unitaire partagé entre deux provinces autonomes, le Soudan et le Sénégal. De leur côté, les Sénégalais soucieux de permettre à d'autres Etats d'entrer dans la fédération ne perdaient pas espoir de voir la Haute Volta et le Dahomey revenir sur leur décision. En outre, ils considéraient que l'indépendance du Mali avait été accordée d'abord à deux Etats fédérés qui par la suite avaient transféré des compétences communes au gouvernement fédéral. 40

De crises en crises la fédération du Mali n’a pas pu résister, c’est finalement le 20 août 1960 que la rupture est consommée et le Mali proclame son indépendance le 20 septembre 1960. Malgré cet éclatement le Mali et le Sénégal restèrent lier par leurs histoires communes. Ils gardent le même drapeau, les habitants sont restés de part et d’autre des deux pays, partagent les mêmes valeurs culturelles.

Mais l’élément fondamental qui a poussé les africains à demander leur indépendance est la deuxième guerre mondiale. En effet, la pénétration française en Afrique noire a été une conquête militaire, qui s’est soldée par de nombreuses pertes en vie humaine notamment du côté des africains ; à partir de lors l’homme blanc était devenu un mystère pour l’homme noir.

La participation des noirs à la deuxième guerre mondiale à travers les tirailleurs sénégalais, a levé le mythe de l’invincibilité de l’homme blanc et les africains ont compris qu’ils peuvent se libérer du joug colonial.

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3. De l’indépendance à nos jours : La République du Mali

3.1 Les origines du Mali

La République du Mali porte le nom du prestigieux empire médiéval de l’ouest africain. En effet, l’'empire du Mali s'étendait sur une grande partie de l'Afrique occidentale, du Haut-Niger à la frontière actuelle du Mali et de la Guinée-Conakry. Il était dirigé par un Empereur ou le « Mansa » qui avait le droit de vie et mort sur ses citoyens. Le royaume était administré selon les coutumes ancestrales (notamment la Charte de Kurukan-fuga) et les prescriptions de l'islam.

Au XIe siècle existait un petit royaume mandingue dirigé par la famille Keita, vassale du Ghana41. Il devint un empire au XIIIe siècle sous le règne de Soundiata Keita (1230-1255) contemporain du roi de France Louis IX ou Saint Louis. L’épopée de ce souverain est chantée depuis des siècles par les griots. Il est difficile de faire la part de l'histoire et de la légende. Infirme, Soundiata réussit par un effort de volonté exceptionnel à surmonter son handicap. A la mort de son père, il évinça du pouvoir son demi-frère et imposa l'autorité des Mandingues sur les peuples voisins. Au XIVe siècle sous le règne de Kankou Moussa (1312-1337), dit le « fastueux », l’empire connut sa plus grande extension. Il noua des relations diplomatiques avec le Maroc et l'Égypte. Il gouvernait l'empire avec l'aide d'un premier ministre généralement d'origine modeste. Les décisions importantes étaient prises en Conseil qui réunissait des anciens, le cadi, des prédicateurs, le chef des griots, des grands dignitaires civils et militaires. L'empire du Mali possédait des richesses minières, sel de Teghazza, du cuivre, de l'or et du fer sur le Haut-Sénégal et le Haut-Niger. Plusieurs produits servaient de monnaies : l'or, le cuivre, les cauris (coquillages). On employait aussi des mesures arabes comme les dinars.

C’est à la fin du XVe siècle que l'empire du Mali a connu son déclin et céda la place à l'Empire Songhaï (sous l’Empereur Askia Mohamed), qui s'étendait le long du Niger, au niveau de la boucle. Les villes principales étaient Gao et Tombouctou. 42

En somme le nom Mali n’est pas ex-nihilo, il provient bien d’un grand empire où de grands rois ont régné pendant des générations. Le choix porté sur ce nom montre clairement les intentions des nouveaux dirigeants de se rapprocher et défendre l’héritage de celui-ci.

41 Le Ghana actuel n’a rien à voir avec le royaume du Ghana qui se trouvait au niveau de la Mauritanie actuelle

42 Christian Roche, Regards sur l’histoire du Mali.consulté sur le site http://aphglyon.free.fr/regards-sur-l-histoire-du-mali

31 3.2. Le cadre géographique

Le territoire de la République du Mali s’étend sur une superficie de 1 240 190 km2. C’est un pays continental enclavé, limité par le Sénégal et la Guinée à l’Ouest, la Côte-d’Ivoire et le Burkina Faso (l’ancienne Haute-Volta) au Sud, la Mauritanie et l’Algérie au Nord et le Niger à l’Est.

Le Mali est un pays où les pluies sont relativement abondantes au sud et rares au nord : La zone soudanienne présente un régime pluviométrique comprenant une saison sèche et une saison des pluies qui durent de juin à octobre, avec un maximum en août. Le volume des précipitations varie avec la latitude. Plus importantes au sud (1 000 à 1 100 mm annuels), elles n’atteignent que 700 mm au nord. La saison des pluies se trouvant réduite à trois mois dans la partie sahélienne du pays, les précipitations y varient de 300 à 600 mm La saison sèche s’y étend sur toute l’année, les quelques pluies violentes qui s’y abattent étant tout à fait rarissimes. Durant la saison sèche, l’harmattan, qui souffle de l’est, accroît la sécheresse et la chaleur, qui dépasse régulièrement 40 °C avec, dans la zone désertique, des écarts thermiques quotidiens énormes, qui peuvent atteindre 35 °c entre la température du jour et celle de la nuit. 43

Bien que le Mali n’a pas de débouché sur la mer, il reste cependant arrosé par deux grands fleuves. Le Sénégal avec ses affluents le Bafing et le Bakoy traverse le Mali, dans son cours supérieur sur une centaine (100) de kilomètres ; navigable de Kayes à Saint-Louis du Sénégal. Quant au fleuve Niger, il traverse le pays sur près de 1700 km. Artère principale du pays, il comprend deux grands biefs navigables, sur 374 km de Kouroussa en Guinée à Bamako puis sur 1 400 km de Koulikoro à Ansongo-ville, en aval de Gao.

3.3. Les ethnies au Mali

Les ethnologues définissent les races comme étant des « groupements naturels d’hommes présentant un ensemble de caractères physiques héréditaires communs ». La couleur de la peau, la forme de la tête, sont les éléments de classification les plus courants.

L’Afrique regroupe des peuples différents non seulement par la couleur de la peau, mais aussi par l’aspect physique. Les mélanges qui se sont opérés au cours de l’histoire rendent cependant malaisée la délimitation exacte entre certains éléments.44

43 https://www.clio.fr/CHRONOLOGIE/chronologie_mali.asp, consulté le 20/11/2016.

32 Le peuplement du Mali se présente sous forme de contraste au nord, la zone saharienne faiblement peuplée de nomades Touareg ; dans la zone soudanienne les noirs sédentaires du sud et la zone sahélienne une région intermédiaire où nomadisaient les éleveurs Peuls.

Nous pouvons cependant distinguer deux races : la race noire (composée de bambara, dogon, sénoufo, sarakollé, malinké…) et la race blanche (touareg, maures et peuls).

Cette distinction anthropologique classique mais dont la pertinence n’apparaît plus aussi évidente aujourd’hui :

-Les Bambara ou Ban-Mara, dont le nom signifie « ceux qui refusent d’être dominés », constituent l’ethnie la plus nombreuse du pays (plus d’un tiers de la population) et leur dialecte mandingue fait figure de langue véhiculaire autochtone, même si le français est aujourd’hui reconnu comme langue officielle. Leur zone d’implantation principale se situe dans l’ouest du pays, entre les régions de Ségou et de Niono (située dans le delta intérieur nigérien), dans le Bélédougou (au nord de Bamako) limitrophe de la zone sahélienne, dans le Kaarta entre Kita, Nioro et Koulikoro, plus à l’est dans la région de Sikasso.

-Les Malinké, qui représentent environ 7 % de la population malienne, sont établis au sud-ouest du pays, dans la vallée supérieure du Niger et dans les terroirs riverains des rivières Bafing et Bagoe dont la confluence forme le fleuve Sénégal, des contreforts du Fouta Djalon au sud- ouest au plateau de Bélédougou au nord. Le pays malinké est donc situé, dans sa partie septentrionale dans la zone soudanienne et au sud, dans la zone sub-guinéenne. Maîtres du pays mandé, les Malinkés ont pris une part importante dans l’histoire de la région notamment à l’époque de l’Empire du Mali.

-Les Sarakollé ou Soninké ont une tradition de colporteurs et ont longtemps sillonné, à l’époque précoloniale, toutes les régions de l’ouest africain, régions dans lesquelles ils ont été un vecteur de l’expansion musulmane, jusque dans la zone guinéenne, dans l’ouest du Fouta Djalon. Ils ont été les créateurs de l’antique empire du Ghana et comptent aujourd’hui pour près de 9 % de la population malienne. Du fait de leur histoire spécifique, ils apparaissent très dispersés sur l’ensemble du territoire. Ils sont cependant plus nombreux dans la zone sahélienne, plus précisément dans la région limitrophe de la Mauritanie, dans les cercles de Yélimané, Nioro et Nara.

-Les Songhaï représentent aujourd’hui environ 6 % de la population du Mali. La région qu’ils occupent est très précisément localisée dans la boucle du Niger, du lac Débo à la frontière de la république du Niger. Elle est partagée entre les ergs sahariens et la vallée du fleuve, mince ruban d’humidité et de fraîcheur où se concentre la majeure partie de la population, une zone favorable menacée au nord par la poussée du désert et au sud par la latérisation des sols.

33 -Les Touareg parlent le tamachek, un dialecte berbère, et utilisent le tifinar, un alphabet de même origine. Leur principale tribu est celle des Imochar (ou Imaggaren qui signifie « hommes » ou « guerriers ») dont font partie les Oullimiden et les Iguadaren ; tous appartiennent à l’aristocratie du désert issue de la grande peuplade libyco-berbère qui domina le Sahara depuis l’Antiquité. Les Imrad ou « tributaires » et les Bellah ou « captifs » constituent pour leur part les strates dominées de la société saharienne et l’élément noir est chez eux majoritaire.

-Les Maures occupent une frange de territoire au nord du Niger, de Gao à Tombouctou et toute la partie nord-ouest du pays. La plus importante de leurs tribus est celle des Kounta. Ils demeurent attachés à une identité « arabe » largement mythifiée (certains vont jusqu’à prétendre qu’ils descendent d’Oqba, le conquérant arabe du Maghreb) mais ont en fait été très fortement « négrifiés » au cours de leur histoire.

-Les Peuls ou Foulbé sont très répandus dans la zone soudano-sahélienne, depuis les côtes du

Sénégal jusqu’aux rives du lac Tchad et comptent pour environ un dixième de la population du Mali. Présents tout au long de la frontière mauritanienne de Kayes à Nioro, ils sont surtout concentrés à l’intérieur de la boucle du Niger, dans les cercles de Mopti, de Djenné et du Macina, quelques îlots moins importants pouvant être identifiés dans les cercles de Bandiagara, de Ségou et de San.

-Les Dogon ou Hambé demeurent sans doute le peuple du Mali le plus connu hors d’Afrique dans la mesure où le maintien d’une forte originalité culturelle et de traditions tout à fait particulières a attiré depuis longtemps sur lui la curiosité et l’intérêt des ethnologues. Formant à peu près 5 % de la population totale du pays, ils sont concentrés dans la région qui se trouve au sud-est de Mopti, le cœur du pays dogon correspondant aux fameuses falaises de Bandiagara si prisées par les touristes. Installés sur des plateaux coupés de ravins dominés par des falaises abruptes, les Dogons ont particulièrement retenu l’attention des ethnologues dont le plus célèbre demeure Marcel Griaule – qui a révélé la complexité de leur représentation du monde.

-Les Sénoufo et les Minianka sont considérés comme appartenant à la même ethnie,