• Aucun résultat trouvé

Les Théories de l’Insertion socio-économique des Jeunes

Le Mali de la jeunesse à l’emploi

II- Les Théories de l’Insertion socio-économique des Jeunes

Le contexte général qui préside à l'émergence de la notion d'insertion est celui-là même de la dissolution de l'influence de l’intégration comme concept analytique. C'est donc dans une conjoncture de déstabilisation du monde du travail et de modification des trajectoires d'entrée

129 dans la vie adulte que l'insertion se taille une place à la fois comme concept sociologique et comme visée de politiques publiques. 201

Dans son analyse de La sociologie descriptive de l'insertion : de la France au Québec depuis les années 1970, Marc MOLGAT aborde la notion d'insertion dans le vocabulaire sociologique qui a une fonction principalement descriptive, en ce sens qu'elle se prête aux nouvelles manières, souvent plus aléatoires, d'appartenir à la société. Elle est d'usage récent dans le vocabulaire scientifique et n'est pas répertoriée dans les dictionnaires disciplinaires en sciences sociales.

Dans la vision de Florence LEFRESNE202, la notion d'insertion condense en fait deux dimensions qu'il convient de distinguer : le passage d'un état à un autre (de celui de jeune à celui d'adulte, d'inactif en formation à actif en emploi durable) et la forme historique de ce passage. En effet, pour elle, être inséré, c’est avoir un emploi durable permettant d’avoir une vie stable, c’est une situation d’accès à la relation salariale dans une dimension diachronique.

Bernard CHARLOT et Dominique GLASMAN203, pour qui " l’'insertion des jeunes sur le marché du travail est aujourd'hui un véritable parcours du combattant. Elle présente selon lui trois caractéristiques majeures :

« -Premièrement : le positionnement dans la division sociale du travail est de moins en moins protégé par cette garantie minimale que constituait jusqu'alors le diplôme.

-Deuxièmement : le coût de l'adaptation au monde du travail en général et à tel emploi en particulier n'est plus pris en charge par l'entreprise. Il est renvoyé sur des dispositifs publics (stages de diverses sortes) et sur le jeune lui-même.

-Troisièmement : le jeune ne peut espérer trouver un travail présentant une certaine stabilité que s'il s'est doté d'une « expérience professionnelle ».

En effet, ces trois caractéristiques sont fondamentales dans la compréhension du parcours d’insertion. Si le diplôme était important une garantie pour accéder à un emploi, aujourd’hui avec l’arrivée massive de tant de diplômés aussi nombreux que vairés à léver le mythe du diplôme comme condition nécessaire à l’emploi, il reste toujours demandé dans le parcours d’insertion mais il n’est plus suffisant à lui seul.

201 Marc MOLGAT, « De l’intégration à l’insertion….. Quelle direction pour la sociologie de la jeunesse au Québec ». in Madeleine GAUTHIER et Jean-François GUILLAUME, op cit., pp 84-85

202 FERESNE Florence, « les jeunes et l’emploi : parcours et dispositifs » in Patricia LONCLE (dir). Les jeunes questions de société ; question de politiques. Paris : documentation française 2007 ; pp 46-47

130 Aussi, l’expérience professionnelle est plus que jamais demandée par les employeurs, chose qui handicape beaucoup de jeunes surtouts dans le contexte malien, où les jeunes ont même du mal à décrocher un stage non rémunéré. Dans la même logique, les entreprises préfèrent recruter des cadres déjà formés, que d’invertir des sommes importantes pour former leurs personnels.

Abordant dans le même sens, Valérie CANALS204 dans son analyse sur les parcours d’insertion des jeunes souligne deux enseignements fondamentaux :

« D’une part, l’insertion se déroule selon des trajectoires dans lesquelles la durée est un évènement structurant. Le temps de structure d’insertion en modifiant à la fois le comportement des hommes et des entreprises.

D’autre part, on ne peut investir la notion d’insertion sans mettre en rapport avec ce qui conditionne à savoir les réalités socio-économiques et les modes de structurations des marchés du travail ».

Il est évident que la prise en compte des réalités socio-économiques est un élément important pour apprécier le processus d’insertion, sans quoi toute action visant à insérer les jeunes serait vaine. Ceci passe une étude de marché, qui est un préalable pour évaluer de l’activité à mener, c’est à partir de là qu’on peut apprécier la pertinence du projet en question.

Jean Michel CALVO205, en parlant de trajectoires d’insertion, nous amène à nous orienter vers les processus sociaux qui conditionnent aujourd’hui les parcours des jeunes et la façon dont ces jeunes sont acteurs de leurs trajectoires. Selon lui, si l’insertion constitue une étape transitoire pour les jeunes, ce sont les étapes que les jeunes traverseront pour enfin bénéficier d’une intégration sociale. L’insertion à emploi signifierait, avoir une stabilité sociale, retrouver une place dans la société en égalité de droit, de devoirs et d’autonomies active, s’être intégré. Elle peut aussi être considérée comme un statut social par d’autres catégories de personnes.

Nous trouvons l’analyse de Michel CALVO dépassée, il ne serait pas judicieux de définir l’insertion en tant qu’un statut social, dans ce sens l’insertion serait une fin en soi. C’est pourquoi, il faut aller vers une définition qui semble laisser une porte aux jeunes d’en sortir et d’y revenir en fonction de leurs besoins. C’est pourquoi pour François FARFATI206 insertion est comme un parcours qui conduit de la sortie de la scolarité à l’accès à un emploi durable. Ce qui

204 CANALS Valérie, l’insertion professionnelle : construction empirique ou objet d’analyse in Bernard charlot ; Dominique Glasman ; les jeunes ; l’insertion, l’emploi paris : PUF ,1998 .P 87

205 CALVO Jean Michel de quelques trajectoires d’insertion « in Bernard charlot, Dominique Glasman, les jeunes, l’insertion, l’emploi, paris ; PUF, 1998, PP 204- 205

206 François SARFITI, Du côté des vainqueurs. Une sociologie de l’incertitude sur le marché du travail , Presses Universitaires de Septentrion, 2012, .p. 111

131 pose un problème car, il est de plus en plus compliqué d’isoler la sortie du système scolaire étant donné le nombre de situations qui combinent scolarité/étude et activité rémunérée.

François FARFATI trouve que l’accès à un emploi durable ne protège pas les jeunes contre les aléas de la vie et de l’insertion ; car « l’idée même d’un passage progressif mesuré par des seuils (la fin de la promotion initiale ; l’acquisition d’une première expérience professionnelle l’accès à une position stable) semble de moins en moins adaptée pour décrire des parcours de moins en moins linéaires et qui supposent des enchevêtrements de situations : entre la formation et l’emploi entre l’emploi et le chômage »

Dans la même logique, pour Claude TROTTIER207, l’insertion renvoie au processus dynamique qui caractérise le passage du système éducatif à une position stabilisée sur le marché de l’emploi. Il pense que l’acquisition d’un emploi stable n’est pas suffisant s’il ne permet pas d’échapper même avec un contrat à durée indéterminée au chômage, cela doit aussi prendre en compte la correspondance formation/emploi comme une dimension centrale.

Selon V BECQUET, P LONCLE, C VAN DE VELDE208, le modèle d’insertion à la française à des traits distinctifs :

- « Il s’appuie tout d’abord sur un idéal méritocratique, dans lequel l’école de l’Etat joue un rôle légitime de classement ou de déclassement précoce ;

- Il se caractérise donc par le poids central et intériorisé du diplôme sur l’ensemble des parcours socio-professionnels, et inversement, par la précarisation potentielle de ceux qui quittent précocement le système scolaire. »

Au Mali, le diplôme ne constitue plus une garantie pour accéder à l’emploi, cela est dû au fait que bon nombre de jeunes parviennent à finir leurs formations, rendant du coup la demande d’emploi largement supérieur aux offres. En effet, sous le régime du président Alpha Omar KONARE, l’Etat a lancé un vaste programme de scolarisation massive surtout des filles imposé par la Banque Mondiale, avec comme vision que la majorité de la population sache lire et écrire. Mais malheureusement l’Etat n’ayant pas les moyens de sa politique, autorisa la démocratisation de l’école, qui s’est soldée par la prolifération des écoles privées de tous genres et à tous les niveaux (fondamental, secondaire/professionnel, et supérieur). Cette situation a amené un bouleversement total dans le système éducatif malien, les écoles publiques sont de plus en plus délaissées au profit des écoles privées, seuls les enfants des pauvres fréquentent ces écoles, surtout au niveau de l’école primaire.

207 Claude TROTTIER, op cit, p.156.

132 Aujourd’hui, le diplôme malien devient de moins en moins compétitif sur le marché du travail hormis la fonction publique. Les sociétés et entreprises privées se tournent vers des diplômés des grandes écoles étrangères (le Maghreb, l’Europe surtout). Cette situation a amené un sentiment de rejet des diplômes maliens, qui sont de plus en plus méprisés.

En allant dans un tout autre sens pour Patrice SAUVAGE209, l’insertion des jeunes passe nécessairement par la formation des hommes et la valorisation des ressources humaines qui sont essentielles dans une perspective d’insertion en particulier celle relative à la lutte contre l’échec scolaire au rapprochement école/ entreprise, au développement de l’enseignement technique.

Selon lui, il faut qu’il ait une synergie d’action entre l’école et les entreprises pour valoriser l’homme et lutter contre le chômage et l’exclusion. L’école doit produire les besoins des entreprises et ce fait, il faut un dialogue fécond entre les entreprises, les universités et les écoles techniques. Il faut également une sensibilisation des jeunes vers la création des entreprises individuelles enfin de promouvoir l’insertion de la jeunesse. Chaque jeune constitue un atout et a des potentialités qu’il faut développer en lui.

La collaboration entre les écoles de formations et les structures pourvoyeuses d’emploi est plus qu’une nécessité, mais malheureusement pour le cas du Mali, les secteurs porteurs sont peu explorés dans le domaine de la formation.

Pour comprendre l’insertion dans sa globalité, il faut s’intéresser à l’ensemble des éléments qui la personne à insérer ou le dispositif d’insertion s’il s’agit de l’Etat ou une ONG. C’est dans cette logique que Philippe LABBE210aborde les questions d'insertion sur la base de champs qui entourent le jeune. Il parvient à dégager quatre (4) champs qui entourent le parcours d’insertion du jeune, à savoir :

Le champ de l'individualisation, « micro », concernant les rapports de la personne à elle-même (santé physique et psychique) et à son environnement familial, à la gestion de l'espace privé qu'est le domicile. A l'individualisation est rattaché le sujet, par définition singulier et unique, et la visée est l'accomplissement.

-Le champ de la sociabilité, « méso », où sont en jeu les relations de la personne avec son environnement proche : voisinage, quartier, groupes amicaux et associatifs, etc. La thématique est ici celle du lien social et de l'appartenance. A la sociabilité, est rattaché l'acteur, par définition collectif, et la visée est le lien.

209 Patrice SAUVAGE, insertion et modernisation, Paris : économisa, 1988, p 34 210 LABBE Philippe, op ; cit .pp.109-110

133 - Le champ du sociétal, « macro », qui correspond aux relations de la personne à la société, celles-ci s'articulant autour de deux axes : l'acquisition de normes (le « vivre ensemble ») et la citoyenneté (droits et devoirs). Au sociétal est rattaché le citoyen et la visée est l'émancipation.

- Enfin le champ économique recouvre, d'une part, l'exercice d'un emploi avec tout ce qui y concourt (mobilité, qualification) et ce que cela génère (statut, identité professionnelle), d'autre part, la disposition des revenus qui permettent d'éviter les deux écueils de l'assistance et du trafic. A l'économique est rattaché le producteur et la visée est celle de l'indépendance (subvenir à ses besoins).

Ces champs sont des éléments d’appréciations qui permettent à notre sens d’évaluer le parcours d’insertion des jeunes. Il existe donc une interdépendance entre ces différents champs, dont chacun joue un rôle important pour permettre au jeune d’intégrer son environnement socio-économique.

Dans la même logique d’analyse du parcours d’insertion, Robert CASTEL211 montre qu’il faut tenir compte de la situation des personnes en difficulté, car ce sont les problèmes de ces personnes qui constituent le principal obstacle pour l’accès à l’emploi, et qu’il faut préalablement prendre en charge. Il admet que les professionnels de l’insertion en faveur des publics défavorisés font face au moins à un risque majeur :

C’est demandé beaucoup et souvent trop à ceux qui ont peu de ressources. Un jeune démuni à la recherche d’un premier emploi dispose de peu de moyen pour faire face aux exigences du marché de l’emploi. Donc Robert CASTEL montre ici que les personnes privées de travail, vivant souvent dans des conditions familiales et sociales difficiles ne disposent que d’un minimum de stabilité dans la vie présente pour pouvoir se projeter dans l’avenir. Selon lui, l’on n’est pas responsable de soi sans un minimum de conditions nécessaires pour pouvoir maîtriser sa vie. Il faut donc éviter de stigmatiser les chômeurs en leurs rendant responsables de leur situation.

Cette théorie retrace bien les réalités de la jeunesse malienne, les jeunes ruraux parcourent des kilomètres pour pouvoir étudier, obtenir un diplôme. Mais sans soutien, ni expérience, ils ont beaucoup de mal à se faire une place sur le marché de l’emploi. Pour penser l’avenir il faut un minimum pour le présent, demain est une incertitude pour celui qui n’a pas de quoi vivre ce jour. De jeunes ruraux et de jeunes citadins vivant dans des conditions de vie précaire, constitue cette jeunesse désorientée, qui perd chaque jour un peu confiance en elle.

134

L’OREF212 aborde l’insertion en ces termes :

L'insertion comme dispositif

Ce terme, dont l'existence administrative officielle date du début des années 1970, a connu depuis une grande fortune. L'insertion est devenue le mot d'ordre commun à toutes les nouvelles politiques sociales mises en place depuis le début des années 1980. (F. Bailleau, p. 46)

Remplaçant le concept d’intégration dans la littérature sociologique, l’insertion prend plusieurs formes : insertion par le travail, le logement, la santé, la formation professionnelle, la culture, le quartier.

L’APEJ est aujourd’hui dans ce dispositif d’insertion qui se pose avec acuité au Mali. La dynamique est enclenchée mais il reste beaucoup à faire pour couvrir le besoin. L’APEJ est dans la dynamique d’insertion par le travail et la formation professionnelle, mais au Mali comme partout d’ailleurs, l’acquisition de toutes ces formes d’insertion passe par l’insertion professionnelle.

L’insertion comme processus

Processus qui caractérise l'entrée dans la vie active, marquée par le changement d'utilisation du temps par l'individu, dès lors qu'il en consacre une partie au travail marchand ou à la recherche d'un emploi. (J. Vincens)

Considérée pendant longtemps comme une phase courte et souvent quasi instantanée entre la formation (scolaire) et l'emploi (stable), l'insertion apparaît de plus en plus, à cause des transformations dues à la crise, comme un processus complexe et difficile d'alternance de périodes de chômage, d'emplois précaires et de formation pouvant aboutir ou non à la stabilisation professionnelle. (C. Dubar)

Dans le contexte malien, trouver du travail devient de plus en plus difficile, l’accès à l’emploi n’est plus linéaire comme il l’était autrefois. Il se passe beaucoup de temps de l’obtention d’un diplôme et l’accès au premier emploi. Bon nombre de jeunes vont vers les stages de qualification pour ne pas rester à la maison à ne rien faire. Cette situation induit le découragement dans la poursuite des études, surtout des études longues, qui contribuent à alimenter la grande masse de chômeurs et demandeurs d’emploi.

212 L’OREF, L’insertion : mots clés et guide s des actions. Paris : Syros, 1995, pp206-208. Consulté sur le site

135 L'insertion comme droit

« Toute personne qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation de l'économie et de l'emploi, se trouve dans l'incapacité de travailler a le droit d'obtenir de la collectivité des moyens convenables d'existence. L'insertion sociale et professionnelle des personnes en difficulté constitue un impératif national. » (Loi de décembre 1988 sur le RMI)213

Pour le cas du Mali, au niveau de la fonction publique, l’Etat a pris ses responsabilités en accordant un quota à hauteur de 10% aux personnes vivant avec un handicap. Il existe un département ministériel (Ministère du Développement Social et de la Solidarité) à cet effet, qui traite en collaboration avec l’association des personnes vivant avec un handicap, des questions liées à l’accès à l’emploi et aux logements (avec les programmes de logements sociaux initiés par l’Etat depuis plusieurs années).

Des efforts doivent être fournis au niveau du secteur privé qui en recrute moins et il n’existe pas une politique incitant les entreprises à aller dans ce sens.

Insertion professionnelle/sociale

L'insertion professionnelle caractérise les démarches de l'individu pour préparer son entrée dans la vie active ou pour retrouver une place sur le marché de l'emploi. (S. Paugam, p. 41)

Les individus devront changer plusieurs fois d'emploi, affronter des périodes de chômage, se former durant toute leur vie. L'insertion devient, en ce sens, un cas particulier des transitions entre des situations de formation, d'emploi et de chômage. (C. Dubar)

L'insertion sociale est définie en référence à la sociabilité, aux supports relationnels des individus et des groupes. (S. Paugam, p. 41)

L'insertion repose sur des actions menées sur plusieurs champs d'intervention qui concernent :

le développement de la personnalité de l'individu,

sa socialisation, l'accès à l'emploi, aux services et aux prestations sociales. (Commissariat au plan)

De nos jours, l’insertion professionnelle et l’insertion sociale sont indissociables. Avec le développement du capitalisme, la jeunesse malienne est condamnée à aller vers le travail, si elle

136 veut avoir une reconnaissance sociale, et avoir son mot à dire dans la gestion des affaires de la société.

Insertion par l’économique

L'insertion par l'économique prend trois formes distinctes :

l'embauche préférentielle, généralement à durée déterminée mais de façon répétée, sur des emplois disponibles localement,

la création d'activités, généralement de son propre emploi, à partir d'une demande solvable et d'un savoir-faire,

le passage par une structure intermédiaire constituant un « sas » ou un « tremplin » entre le non-emploi et l'entrée sur le marché normal du travail.

Auparavant au Mali, pour accéder à l’emploi, il fallait passer soit par la fonction publique soit par l’Office National de la Main d’Œuvre (actuelle ANPE). Avec l’instauration de la démocratie, nous avons assisté à une multiplication de bureaux de recrutement spécialisés dans tous les domaines.

Cependant, les missions et attributions de ces bureaux restent encore à éclaircir, si l’on sait que ces structures d’intermédiation en emploi devraient recruter et par la suite transférer les recrus aux services employeurs. Dans la pratique tel n’est pas le cas, elles recrutent et gèrent pendant longtemps avant de le transférer (dans certains cas le transfert n’a pas lieu). Ce qui constitue une violation flagrante du droit du travail au Mali, qui limitait les CDD au niveau de ces structures à deux (2) renouvellements. Avec la révision du code de travail sollicitée par le Conseil Economique et Social, les structures intermédiaires dans certains cas peuvent donner autant de CDD, dans le cadre des contrats de missions, ce qui affaiblit et met les employés dans des conditions d’emploi précaire.

Chantal Nicole DRANCOURT ; Laurence ROULLEAU-BERGER214, en montrant que l’économie a fait une irruption remarquée dans le champ de l’insertion juvénile au milieu des années 1980, mettent en avant deux approches pour comprendre le concept d’insertion.

L’approche économiste de l’insertion :

Dans leur analyse, elles montrent que les économistes classiques attribuent les difficultés d’insertion au fait que le marché du travail n’est pas parfaitement concurrentiel. De ce fait, le chômage juvénile ne provient pas d’une insuffisance des offres d’emploi mais de difficultés

137 d’ « ajustement » et d’ « information » entre offre de travail et demande de main d’œuvre. C’est l’ajustement par les salaires qui serait le plus souvent en cause, les jeunes restant au chômage