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2.1 – Question de recherche

La littérature illustre comment les partis politiques américains ont intégré les nouvelles technologies pour réaliser leurs opérations traditionnelles. Selon les tenants technophiles, cet apport aux partis a un potentiel d'ouverture et de transparence, alors que pour les tenants technophobes, ces outils serviront plutôt au contrôle et à la surveillance. D’ailleurs, plusieurs auteurs rapportent que les partis priorisent le contrôle de leur communication en ligne au détriment de l’instauration d’une ouverture ou d’une plus grande transparence par l’utilisation du Web 2.0 (Foot et Schneider 2006; Jackson et Lilleker 2009; Stromer-Galley 2000).

Cette vision de la communication des partis semble cohérente avec la nature même des partis politiques occidentaux, ainsi qu'avec la distribution du pouvoir qu'on y retrouve. Alors que les partis reposaient traditionnellement sur la force de leur membership et de leurs militants, le phénomène du déclin des partis explique comment l'influence de leurs membres s’est considérablement réduite au siècle dernier (Farrell 1997; Katz et Mair 1994; Scarrow 1996; Seyd et Whitely 1992; Whitely et al., 1994; Wring, 1996). En parallèle au déclin des membres, Schudson (1999 : 147-174, 187) associe le décrochage des citoyens envers les partis américains avec leur tendance à se professionnaliser. C’est- à-dire que la valorisation de l’expertise favoriserait la professionnalisation de l’administration et une spécialisation des partis politiques (Hudon 1987; Michels 1971 : 190-191). Pour Tolchin (1998 : 226), « au fur et à mesure que les partis se « professionnalisent », ils sont moins portés à des pratiques traditionnelles comme le patronage qui profite aux militants du parti et ils deviennent plus élitistes ». Ce phénomène de la concentration du pouvoir s’accentuerait également à travers les nouvelles techniques de marketing, les sondages et le rôle grandissant des médias dans la vie politique mettant ainsi l’accent sur l’image et les dirigeants (Amyot 1986; Bercuson 1993; Gingras 1999a; Pelletier 2005 : 185, 192).

Par conséquent, la gestion des partis est maintenant sous le contrôle d'une élite imposant sa volonté de « haut en bas » dans l’organisation (Katz et Mair 1994; Lipow et Seyd 1996; Michels 1971). Le pouvoir est alors concentré autour d'une oligarchie bureaucratique qui a la mainmise sur les communications et la capacité de débattre à l'interne (Pelletier 1991, 2005). Ces théories révèlent que les partis sont naturellement centralisateurs, qu’ils cherchent à limiter la dissension et qu'ils ont tendance à contrôler et uniformiser leur message. D’ailleurs, dans le récit de son expérience au sein de la garde rapprochée de Stephen Harper, Flanagan (2009) développe un point de vue semblable. Selon lui, une organisation de campagne électorale doit être contrôlée « à tous les niveaux », y compris les candidats, les dirigeants, les membres et les militants (ibid. : 247-290).

Selon Michels (1971 : 349, 353), un parti politique ne peut exister sans une classe dominante, une élite. Après avoir réussi à contrôler les instruments collectifs du pouvoir au sein du parti, cette classe cherchera à maintenir cette position. Pour Michels, il est si « naturel » qu’une minorité dirige la majorité que la distribution du pouvoir aura toujours tendance à se concentrer entre les mains d’une oligarchie. Pelletier résume ainsi l’argumentaire de Michels :

[La] direction des grandes machines politiques est progressivement accaparée par une classe professionnelle qui évince les militants et militantes et qui contrôle les promotions dans le parti. Ce pouvoir oligarchique se fonde à la fois sur un monopole de l’information, sur l’habilité politique et l’expérience des dirigeants professionnels face à des militants amateurs, sur la volonté des membres eux-mêmes d’être fermement conduits et sur la vénération des masses pour les leaders (2005 : 181).

Cette tendance à former et maintenir des classes dominantes est ce que Michels appelle la « loi d’airain de l’oligarchie ». Ce mécanisme serait causé par « l’inéluctabilité »30 d’être

dirigé. En fait, même les partis politiques affirmant être fondés sur des principes démocratiques seraient en fait des organisations sous le contrôle d’oligarques (Michels 1971 : 364-365). D’ailleurs, cela évoque les conclusions de l’étude empirique du Parti Québécois de Montigny (2011). Selon l’auteur, le « PQ » était à ses débuts une organisation « ouverte » où les membres pouvaient influencer la direction du parti.

Toutefois, l’arrivée subséquente de nouveaux chefs a coïncidé avec un processus menant à une plus grande centralisation du pouvoir autour de leurs entourages (2011 : 195). En contrepartie, les campagnes électorales d’Howard Dean et de Barack Obama nous portent à croire que les nouvelles technologies ont joué un rôle dans la décentralisation du fonctionnement de leurs organisations naturellement centralisées (Castells (2007 : 251). Du moins, c'est la lecture que font Christiansen et Roberts (2009 : 42-46) de la répartition du pouvoir entre la direction et les équipes sur le terrain31 de la première campagne

d’Obama. À travers MyBO, les militants pouvaient s'organiser, communiquer entre eux et gérer leur temps. Toutefois, bien qu’ils pouvaient prendre localement leurs propres décisions, ils recevaient des objectifs et étaient évalués quantitativement sur leurs résultats par la direction (nombre de portes frappées, nombre d'électeurs contactés par téléphone, etc.). Ainsi, malgré la participation de MyBO dans la gestion de l’organisation sur le terrain, les équipes locales n'étaient pas totalement indépendantes et décentralisées comme le soulignent Kreiss (2007 : 293) et Chadwick (2007 : 14). Du côté de la communication, les directions des campagnes d’Obama et de Dean contrôlaient la communication traditionnelle, mais laissaient volontairement les sympathisants prendre en charge la communication en ligne à travers les médias sociaux et autres forums virtuels. Chez le Parti démocrate, les équipes locales sur le terrain et la stratégie de communication en ligne sont donc des exemples d'une forme hybride de décentralisation rendue possible grâce aux NTIC (Chadwick 2007; Jackson et Lilleker 2009; Plouffe 2009; Trippi 2004). Et c’est là toute la prétention des nouvelles technologies à changer la démocratie : en offrant la possibilité d’agir, les citoyens pourraient librement prendre en main la politique ou partager leur opinion avec la direction des partis. Or, il est techniquement possible de programmer des systèmes informatiques permettant aux militants d'avoir plus de pouvoir décisionnel et d'autonomie sur le terrain et dans les communications.

31 Dans un parti politique, le « terrain » réfère aux équipes locales se trouvant dans chacune des divisions territoriales (circonscriptions, quartier, États). Bien que l’expression employée aux États-Unis est « field », j'utiliserai « équipe sur le terrain » ou « organisation sur le terrain ».

Il y a lieu de se questionner sur l'intégration des nouvelles technologies dans des partis centralisateurs dont la communication est contrôlée par une oligarchie. Comment ces deux forces se conjuguent-elles au sein des partis politiques américains? Si les outils offerts par les partis américains ont le potentiel d’améliorer la participation citoyenne et de remettre entre les mains de plusieurs millions de militants32 une partie de la

communication en ligne, qu'est-ce qui empêche ces mêmes partis de perdre le contrôle de leur communication et de se retrouver face à un environnement hostile, voire favorable à leurs adversaires? Cette tension doit être prise en compte dans l'analyse de l'utilisation du Web chez les partis politiques, sans quoi nous favorisons malgré nous une simplification et une imprécision du fonctionnement réel des partis politiques.

Malgré les observations externes des technophobes, technophiles et des « descriptifs », tels que Anstead et Straw (2009), Foot et Schneider (2006), Jackson et Lilleker (2009), et Serfaty (2004, 2006, 2009), le fonctionnement interne des partis politiques américains et l’interaction entre le personnel politique, les militants et les internautes demeurent toujours largement méconnus. En effet, ces auteurs analysent l'utilisation des NTIC chez les partis en axant leurs études sur les capacités des outils technologiques, c'est-à-dire sur l'instrument. Certes, l'analyse et la description de l'utilisation des NTIC chez les partis américains sont fondamentales. Néanmoins, force est de constater que, chez les technophobes et les technophiles, les conclusions tirées font preuve de déterminisme et de généralisation. Ces auteurs extrapolent à l'ensemble de la société des potentiels offerts à l'utilisateur (Vedel 2003a). Une autre problématique provient de l’omission des mécanismes sociaux et des différents groupes qui composent nos sociétés (Gingras 1999b). En ce qui concerne les « descriptifs », ils s'appuient sur un regard extérieur au sujet d'étude, ce qui limite leur compréhension de la pratique des partis. Ils omettent la manière dont s'opère quotidiennement, dans les partis américains, la gestion de la tension entre leur nature centralisatrice et des potentiels de décentralisation.

32 L’équipe électorale de Barack Obama prétend avoir recruté 2,2 millions de militants pour la présidentielle de 2012. SIFRY, M. L., « Presidential Campaign 2012, By The Numbers», TechPresident, consulté le 8 décembre 2012, http://techpresident.com/news/23178/presidential-campaign-2012-numbers

À la lumière de ces éléments, il y a lieu de se questionner sur l'approche à adopter dans l’analyse de l'utilisation des NTIC. Loin de remettre en question la pertinence de ces recherches, il faut toutefois saisir qu’un potentiel n'est pas, en lui-même, garant de son accomplissement et qu’une liste d’outils Web ne brosse pas un portrait suffisant d’une utilisation. Selon Neuman (2000), l’analyse de cette utilisation doit prendre en compte les processus sociaux et les éléments structurants en présence :

Scholars might encourage such popular speculation [des technophobes et technophiles] but should, in my view, aspire to something more substantial. I believe that empirically sound and theorecally grounded research on the impact of the new technologies will require us to reconnect these popular hypotheses with our theoretical roots in the social sciences. (Neuman, 2000 : 300)

Il est nécessaire de considérer les NTIC comme un objet d’étude inscrit dans la société. Se situant à la rencontre de multiples facteurs sociétaux, les dimensions des logiques techniques, économiques, politiques et sociales sont nécessaires afin d'en explorer les dynamiques et mécanismes (Gingras 1999a : 256; Robert 2009 : 58). La présente étude tient à se distancier de la recherche sur les partis politiques s'appuyant principalement sur des sources et des observations externes. Afin de comprendre l'utilisation du Web à l'intérieur même des partis américains, ces recherches doivent être complétées par un éclairage sur les processus internes. Ainsi, l'attention de la présente recherche sera portée particulièrement au niveau de la praxis des acteurs (Deslauriers, 1991) afin d'esquisser le mieux possible les mécanismes sociaux et les dynamiques internes touchant le quotidien des militants rencontrés. Un retour à l'étude de la pratique des utilisateurs, de leur praxis et des processus au sein des partis américains est préalable à l'obtention d'un portrait plus complet de l'utilisation des NTIC en politique.

Les recherches qui se sont intéressées, jusqu'à présent, aux processus et aux mécanismes internes des partis politiques sont peu nombreuses. Quelques ethnographies politiques (Bachelot 2011; Berezin 2007; Broqua 2009; Ethuin 2006; Heaney et Rojas 2011) et des récits intéressés (Flanagan 2009; Laschinger et Stevens 1992) peuvent toutefois servir d’exemples. Mon étude s'inscrit résolument dans la foulée des travaux qui ont intégré le milieu partisan pour tenter de comprendre les actions, la subjectivité et la culture interne des partis. Les partis politiques américains seront donc vus non pas comme des agents ou

des acteurs unitaires, mais plutôt à travers la vision du modèle de « l'arène intra-parti » (Gibson et Ward 1999 : 342-343). Selon ce modèle, le parti politique est un environnement dans lequel s'opèrent des interactions et des mécanismes sociaux entre des acteurs internes tels que des membres (pour les systèmes parlementaires), des militants, le personnel politique et des élus (ou représentants officiels). C'est avec ce modèle que Gibson et Ward (1999) conceptualisent la distribution de pouvoir à l'intérieur des partis britanniques. Selon eux, il y a d'abord la distribution verticale entre les membres et l'élite, puis la distribution horizontale (spatiale) entre des groupes intra-parti et l'élite. Dans un même ordre d'idées, Marvick (1966) étudia la socialisation organisationnelle et la praxis des « cadres »33 politiques dans trois villes différentes : Los Angeles, Detroit et Munich.

L’auteur se servit du modèle intra-parti pour comprendre le comportement des cadres en relation avec la structure hiérarchique et la culture organisationnelle de leur parti respectif. Sans négliger les dynamiques sociales et culturelles externes aux partis, le modèle intra-parti permet de conceptualiser le parti comme un environnement social, traversé par des conflits et des rapports de force, au sein duquel on peut s'intéresser aux dynamiques sociales, à la praxis et à la prise de décision des acteurs en présence. Ce modèle est donc un outil conceptuel nous aidant à comprendre le fonctionnement interne des partis américains.

L'utilisation du modèle de l'arène intra-parti dans l'analyse des pratiques numériques soulève plusieurs questionnements qui ont contribué à la construction de la problématique de cette recherche : Quel est le rôle des acteurs dominants et de l'élite qui contrôlent la communication? Comment les partis américains gèrent-ils la communication en ligne de plusieurs millions de militants? Quelles sont les dynamiques sociales et organisationnelles intra-parti qui sont en jeu dans la communication partisane en ligne? Est-ce qu'un mécanisme de normalisation des potentiels des nouvelles technologies en fait partie? Dans la perspective de comprendre l'implication quotidienne des nouvelles technologies, la présente recherche propose de réfléchir à la question suivante : En considérant la tension entre la nature centralisée des partis et le 33 Pour Marvick, le « cadre » est un statut combinant les tâches de mobilisation d'un organisateur de terrain (field organizer) et celles plus administratives d'un membre du personnel politique. Le cadre est parfois un militant, parfois un employé rémunéré.

potentiel de décentralisation des nouvelles technologies, peut-on penser que les nouvelles technologies vont défier avec succès la « loi d'airain de l'oligarchie »?

2.2 – Le Parti démocrate américain

Si les partis politiques sont des organisations où une classe dominante a tendance à contrôler l'ensemble de ses opérations, cela s'opèrerait également selon Michels (1971) au sein des partis prétendant être plus démocratiques, progressistes et ouverts. D'ailleurs, les démocrates se targuent d’être le parti du « progrès » (Rossitier 1965 : 166-167). Pourtant, selon plusieurs auteurs, le Parti démocrate est caractérisé par l’exposition publique de chicanes et luttes de pouvoir, signes de tensions internes. Les conflits internes seraient la résultante de la structure même du parti et de sa composition (Freeman 1986 : 349; Rossitier 1965 : 197). En effet, les démocrates ont un parti pluraliste formé de multiples entités aux relations hiérarchiques complexes et mouvantes (Skinner et al. 2012; Freeman 1986; Hershey 2005; Melber 2010). Ainsi, comme le rapporte Galvin (2008), le pouvoir au sein des partis américains n’est pas concentré au sommet, mais plutôt réparti entre les différents groupes et sous-groupes le constituant (Galvin 2008 : 13; Eldersveld 1964). Il est pertinent d'évoquer que cette composition interne n'entre pas en contradiction avec la théorie de Michels. Un parti ayant une structure décentralisée, c'est-à-dire multi- organisationnelle, comme c'est d'ailleurs le cas pour le Parti démocrate, n'est pas exempt du processus décrit par la « loi d'airain » :

Thus, as has been shown at length, the various tendencies towards decentralization which manifest themselves in almost all the national parties, while they suffice to prevent the formation of a single gigantic oligarchy, result merely in the creation of a number of smaller oligarchies, each of which is no less powerful within its own sphere. The dominance of oligarchy in party life remains unchallenged (Michels 1971 : 202).

Dans la présente étude, le Parti démocrate est donc conceptualisé en tant qu’organisation à multiples composantes (Coleman 1994; Cotter et al. 1984; Mayhew et al. 1986). Une approche socio-organisationnelle est utilisée pour mettre en évidence le pluralisme et la dimension concurrentielle de leurs interrelations, ainsi que pour saisir les rapports de pouvoir entre elles au sein du parti (Bachelot 2011 : 126; Schonfeld 1989, 1985).

Dans les sections précédentes, il a été question de l’utilisation des nouvelles technologies par les militants des partis politiques. Pour les besoins de cette recherche, les personnes

s’engageant dans un parti politique afin d’y faire prévaloir des idées ou des positions politiques seront définies comme des militants. Un travail non rémunéré sera plutôt

représenté par le terme bénévole34. Dans son livre « Les Partis Politiques », Duverger

(1953) fait du militant un adhérent actif du parti de masse. C’est d’ailleurs le caractère participatif de son adhésion qui le différencie de l’électeur et des sympathisants :

Les militants forment le noyau actif sur lequel un parti (ou toute autre organisation) fonde son activité de réunion, diffusion des mots d’ordre, relais des programmes, organisation de la « propagande », préparation des campagnes électorales, recrutement et prosélytisme politique. Si, au regard du parti, le militant est un « exécutant », il est, au regard de la société dans son ensemble, un « participant » (Dechezelles 2006 : 14).

Les auteurs utilisent également le concept du « cadre » pour identifier les employés (staff) et les militants bénévoles se positionnant au sein de la hiérarchie du parti, entre la masse militante et son élite :

Le mot « cadre » s'applique à tous ceux qui constituent la charpente d'une organisation, et qui doivent se montrer capables de recruter, de former et de mobiliser de nouveaux membres. Outre les tâches qui concernent directement les buts poursuivis par leur organisation, les cadres doivent assurer plus particulièrement la liaison, la publicité, la coordination, les recherches, et autres fonctions semblables. L'expérience et l'habileté acquises dans la plupart de ces domaines peuvent être appliquées à des situations très différentes. (Marvick 1962 : 621)

Ce que les médias et le public désignent comme étant le Parti démocrate s’avère être en fait le Democratic National Committee (DNC), la principale organisation nationale regroupant une pluralité de comités et associations démocrates35. Le DNC coordonne les

stratégies des campagnes de ces différents regroupements. En plus des organisations nationales, le parti est composé d’une instance dans chacun des États américains. À New York, le New York State Democratic Committee est structuré selon des divisions 34 Lors de la présentation des résultats, nous constaterons que le terme anglais « volunteer » est utilisé par les participants pour désigner les militants. Néanmoins, je me distancie de sa stricte traduction alors, qu’en français, « volontaire » évoque un engagement à une cause d’une durée déterminée soutenu par une dimension émotionnelle. Le terme est également largement associé à l’engagement militaire dans la littérature francophone (Billaut et al. 2001).

35 Le DNC est responsable, entre autres, de la coordination des opérations des comités suivants : Democratic Congressional Campaign Committee (DCCC), Democratic Senatorial Campaign Committee (DSCC), Democratic Legislative Campaign Committee (DLCC), College Democrats of America (CDA), Young Democrats of America (YDA) et même des comités nationaux pour les maires et les gouverneurs.

électorales et judiciaires (precinct, district et county) (Hershey 2005; Melber 2010; Wilson 1962). Par ailleurs, en 2009, l’organisation de campagne de Barack Obama (Obama For America) fut renommée Organizing For America (OFA) et incorporé dans la structure du Parti démocrate. À partir de ce moment, elle devint l'organisation dédiée exclusivement au support de l’agenda politique et à la réélection du président Obama. Si OFA est désormais légalement un « projet » du Parti démocrate, il n’en demeure pas moins qu'OFA et le Parti démocrate maintiennent des structures militantes parallèles dont les interrelations sont limitées :

While OFA is part of the DNC, it has not provided many opportunities for members to increase their access or power to the DNC’s formal membership, decision structure or superdelegate system (Melber 2010 : 68).

OFA divise chaque État en plusieurs territoires contenant des équipes locales, appelées

neighborhood teams (Melber 2010 : 60; Organizing For America 2011). Ces équipes sont

dirigées par un « dirigeant d’équipe locale »36 (NTL) « responsable de recruter, entraîner

et de diriger un groupe de militants et d'implémenter les efforts d'organisations sur son territoire déterminé »37 (Organizing For America 2011 : 18). D’ailleurs, l’Annexe 3

présente la structure hiérarchique d'OFA. En plus de leurs structures parallèles, le DNC et OFA divergent également dans leurs objectifs. Tel que mentionné précédemment, OFA est dédié à l’avancement de l’agenda présidentiel et le mandat du DNC porte plutôt sur l'élection de candidats nationaux et au niveau des États (Melber 2010 : 7; Organizing for America 2011 : 3; Schultz et Sandy 2011 : 114).

Après l'élection d'Obama en 2008, plusieurs équipes locales d’Organizing For America se sont séparées de la direction nationale afin de garder leur indépendance et de continuer à militer pour leurs propres priorités. La plupart des groupes pionniers de la campagne d’Obama utilisèrent l’appellation « [nom du quartier] For Change », par exemple New

York City For Change, Hell's Kitchen For Change et Tribeca For Change. Sur son site

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