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Priorité à la recherche fondamentale publique civile

Plus quatre études générales de prospective

Hypothèse 2 Priorité à la recherche fondamentale publique civile

On part du principe que ce n’est pas en essayant d’améliorer la bougie que l’on a inventé l’électricité. On veut faire progresser les connaissances pour pouvoir en extraire à plus ou moins long terme les solutions aux problèmes à venir. Le champ des possibles en recherche est donc très vaste et plus libérale. Les recherches sur les PMA peuvent couvrir un large panel de thématiques.

Hypothèse 3 : Ciblage de secteurs privilégiés favorables à l’innovation et, dans les autres domaines, place pour la recherche fondamentale

116 L'équilibre et la complémentarité des différents types de recherche est capital. Si la science appliquée se développe à partir des découvertes fondamentales, la recherche fondamentale utilise en retour les innovations technologiques pour poursuivre sa quête. Recherche fondamentale plutôt dans les domaines de la santé, de l’agronomie, des sciences politiques. En ce sens, la recherche sur les PMA se concentrerait plus sur le développement d’outils de gestion « clé en main ».

5) Références

Matagne, P. (2002). Comprendre l’écologie et son histoire. Collection La Bibliothèque du naturaliste. Lausanne: Delachaux et Niestlé.

Nikolic, N., Baglinière, J.-L., Rigaud, C., Gardes, Ch., Masquilier, M.L., Taverny, C.. Bibliometric analysis of diadromous fish research from 1970s to 2010: a case study of seven species. Bibliometrics 88: 929-947.

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3.4. Source de connaissances de la population (V3.4)

Composante : Contexte de recherche et d’expertise (France - Europe) Rédacteur : Laurie Grzesiak

Mise à jour : 10 octobre 2014

1)

Définition et indicateurs

1.1) Définition de la variable

Depuis une trentaine d’années, on remarque une augmentation de la participation citoyenne dans l’expertise qu’elle soit politique, scientifique, etc. C’est ainsi, que sont apparus, largement favorisés par l’essor des technologies de l’information et de la communication, les blogs d’information, la veille citoyenne, les sciences participatives, etc. Pour prendre part à cette expertise, la population a accès à de nombreuses sources de connaissances (école, famille, médias) qui se sont diversifiées au fil des années.

Nous traiterons donc dans cette fiche des modalités de constitution des connaissances de la population et de sa participation à la production de connaissance à l’échelle européenne et française.

1.2) Indicateurs de la variable

Les différentes sources d’acquisition des connaissances et leur utilisation par la population : école, famille, médias (télévision, journaux, magazines, radio, Internet, etc.)

Les différentes formes de participation citoyenne dans la construction de l’expertise et de la connaissance

Les rapports des citoyens à l’expertise 2) Rétrospective

Le sociologue Jean-François Tchernia explique l’augmentation de la participation citoyenne dans l’expertise politique, scientifique, etc. par une tendance dominante du système de valeur européen : la valorisation de l’individu. En effet, explique-t-il, la valorisation de l’individu s’accompagne d’un nouveau type de rapport à l’autorité, celle-ci n’étant acceptée que lorsqu’elle est négociée et correspond à un échange entre l’individu et le pouvoir qui détient cette autorité23. Le discours scientifique et technique s’est longtemps imposé aux citoyens, avec une forme particulière d’autorité, celle qui vient du savoir. Aujourd’hui, sa force de conviction dans l’espace social a diminué, la connaissance scientifique et technique apparaît limitée (notamment en ce qui concerne les problèmes économiques et sociaux) et ses effets sont jugés ambivalents (elle produit des bienfaits mais aussi des nuisances)24. Tchernia s’appuie notamment sur l’enquête Eurobaromètre spéciale réalisée par la Commission Européenne en 2010 concernant, entre autre, l’avis des citoyens européens sur l’expertise scientifique25. Selon cette enquête, près de trois Européens sur cinq (58%) considèrent qu’ « on ne peut plus faire confiance aux scientifiques pour nous dire la vérité sur des sujets de controverse en matière de science et de technologie car ils dépendent de

23 Contrairement à ce que pouvait donner à penser la contestation de l’autorité dans les années 1970-1980,

celle-ci n’est pas rejetée, elle est même souhaitée pour garder une forme d’ordre dans la Société, mais elle n’est plus acceptée d’emblée, elle doit être justifiée.

24

Tchernia Jean-François, « Engagement des citoyens dans les débats scientifiques et techniques en France »,

Note d’alerte n°82, 19 janvier 2011, Futuribles International, 13 p.

118 plus en plus de l’argent de l’industrie ». En France, ce chiffre est encore plus élevé puisque deux Français sur trois sont de cet avis.

Tchernia met en évidence une autre tendance qui découle de la première : un nombre croissant d’individus souhaitent être entendus dans la gestion de toutes les affaires publiques, y compris celles qui impliquent des enjeux scientifiques et techniques. En France, cette tendance est davantage marquée que dans l’ensemble des pays européens

La plupart des Européens considèrent que les décisions associées à la science et à la technologie devraient être prises par des scientifiques, des ingénieurs et des politiciens, et que le public devrait être uniquement informé de ces décisions (36% en 2010 et 31% en 2013) ; en deuxième position, les Européens considèrent que le public devrait être consulté et ses opinions prises en compte lors des décisions associées à la science et à la technologie (29% en 2010 et 31% en 2013). En France, cette proportion est inversée, en 2013, 43% des Français pensent que le public devrait être consulté (contre 36% en 2010) et 32% pensent que les experts doivent prendre seuls les décisions (contre 27% en 2010).

Ces constats dans l’évolution des rapports à la science et à l’expertise peuvent être expliqués par plusieurs phénomènes :

- une foi dans le progrès (« on n’arrête pas le progrès ») bien moins forte aujourd’hui qu’elle ne l’était hier, sans doute parce que les connaissances scientifiques donnent à voir davantage de catastrophes (climatiques, énergétiques, etc.) qu’un récit positif sur l’avenir ;

- un doute plus systématique vis-à-vis de la parole scientifique (les consensus des experts du GIEC donnent naissance à des théories du complot..) ;

- Etienne Klein mentionne aussi la mise en cause de la science comme source du « vrai » et la revendication de fonder ses opinions sur d’autres critères que les critères scientifiques ;

- la concurrence entre les paroles scientifiques et des paroles plus « communicantes » reflétant davantage des opinions, mais largement véhiculées par les medias, qu’ils soient traditionnels ou web.

Une implication croissante de la population dans l’expertise

Les pouvoirs publics mais également, les entreprises, les centres de recherche, etc. commencent à prendre conscience de ces tendances et multiplient les possibilités d’impliquer les citoyens dans leurs travaux. En voici plusieurs exemples :

La participation citoyenne

Il s’agit le plus souvent d’implication au niveau local (de la communauté, de la ville) mais cela est aussi fait depuis les années 1990 au niveau national à travers la mise en place de « comités de dialogue » voire de « conférences de citoyens » / « conférence de consensus ». Ces arènes visent à recueillir l’opinion de citoyens sur un sujet technique ou scientifique. En France, la première conférence a eu lieu en 1998 sur les OGM. Elle a été organisée par l’Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques (OPECST) avec 15 citoyens et faisait suite à une décision controversée prise en 1997 d’autoriser la culture de certains maïs transgéniques. Depuis de nombreux sujets ont fait l’objet de conférences de citoyens, notamment le changement climatique, les boues domestiques, la fin de vie, les

119 nanotechnologies, les radiofréquences, entre autres26. Ces démarches s’inscrivent dans le courant dit de la « démocratie participative ». En France, différents organismes jouent ce rôle d’interface de dialogue entre l’expert scientifique et la Société : le Conseil économique social et environnemental, le Haut conseil des biotechnologies, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail, la Commission nationale du débat public, entre autres.

La citizen science / science participative

Une forme plus poussée d’implication des citoyens consiste à les intégrer dans des projets de recherche scientifique et dans l’élaboration des connaissances elles-mêmes, en lien avec les universitaires ou chercheurs du domaine. On parle alors de « science participative » en français ou encore de « sciences citoyennes » ou d’open science ou citizen science en anglais. Cette forme d’implication du citoyen, surtout développée en Europe et en Amérique du Nord, touche différents champs comme par exemple la participation à l’observation de la faune et de la flore27, la contribution au déchiffrage de papyrus28, l’étude d’images liées au cancer29, etc. Ces projets peuvent aller d’initiatives locales à des observations internationales de larges dimensions. On peut trouver des projets où l’implication peut être rapide pour le citoyen (quelques clics sur une page Web) pour uniquement transmettre des données d’observation ou au contraire demander un travail plus conséquent en termes de collecte et de classement de données, voire de résolution de problèmes rencontrés par la communauté scientifique.