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CHAPITRE 2 : ÉDITION CRITIQUE ET TRADUCTION ANNOTÉE DES

I. Principes de l’édition

A. Conspectus siglorum

C Chisianus gr. 45 (= Chisianus R VIII 54) (= Rahlfs 87) V Vaticanus gr. 1154 (= Rahlfs 97) O Ottobonianus gr. 452 (= Rahlfs 91) P Parisinus gr. 158 (= Rahlfs 567) L Laurentianus V 9 (= Rahlfs 90) F Laurentianus XI 4 (= Rahlfs 49) B Bononiensis gr. 2373 Y Vaticanus gr. 675

B. Stemma

a (type B) w (type A) e b g dddd Xe C zzzz L XIe O F W B XIIe V P Y XIIIe Q XIVe XVe XVIe M (1554) T A (1550 ca.) Z (1550-1570) N (1574) X (1593)

C. Eliminatio codicum

Au cours de mon étude de la tradition manuscrite, j’ai exposé les liens entre les différents manuscrits pour discerner lesquels étaient nécessaires à une édition critique et lesquels devaient être laissés de côté :

− pour la chaîne intégrale à auteurs multiples, j’ai ainsi retenu les manuscrits C, V, O et P, les manuscrits Q et X étant en effet des copies de V ;

− pour la chaîne abrégée à auteurs multiples, j’ai retenu les manuscrits L et F, le manuscrit M étant une copie tardive de L, le manuscrit N, une copie de M et le manuscrit W ne donnant que de rares extraits, sans doute copiés sur le modèle de F ;

− pour la chaîne à deux auteurs, j’ai retenu les manuscrits B et Y, les manuscrits A et T ayant été copiés sur B et le manuscrit Z étant une copie de Y.

Il me faut, d’autre part, signaler que, pour le texte biblique de la chaîne intégrale à auteurs multiples, j’ai intégré dans l’apparat critique les leçons de L et F (les deux manuscrits de la chaîne abrégée) pour permettre une vue d’ensemble sur le texte biblique utilisé par la chaîne à auteurs multiples.

De même, dans la chaîne à auteurs multiples, pour les prologues de Jean Chrysostome, le prologue anonyme et l’ajout de la famille abrégée au prologue anonyme, j’ai intégré dans l’apparat les leçons de B, qui a ces textes avant le début propre à la chaîne à deux auteurs.

D. Principes de présentation communs aux trois types de chaînes

Le texte grec est présenté sur la page de gauche avec un apparat critique positif qui fait référence aux lignes du texte, numérotées de 5 en 5.

Les abréviations que j’ai utilisées dans l'apparat, sur le modèle des éditions Budé dans la collection des Belles lettres, sont les suivantes :

− cp. = compressit (lorsqu’un manuscrit abrège un mot)

− def. = deficit (lorsqu’un manuscrit est mutilé et ne contient pas le texte)

− hab. = habet (lorsqu’un manuscrit possède une glose ou variante à propos d’un mot du texte)

− iter. = iteravit (lorsqu’un manuscrit répète un mot ou un groupe de mots)

− om. = omisit (lorsqu’un manuscrit omet un mot ou un groupe de mots)

− transp. = transposuit (lorsqu’un manuscrit présente un ordre des mots différent)

− non legitur (lorsqu’un manuscrit contient le texte, mais qu’il est illisible)

− ego (lorsque je propose une conjecture)

− Xmg = X in margine

− Xtxt = X in textu (désigne, dans la chaîne à deux auteurs, que l'attribution d'un extrait n'est pas située dans la marge, mais dans le corps du texte)

− Xsl = X supra lineam

− Xcom = X in commentario (désigne l’emplacement d’une glose, non dans la marge, mais dans le corps des commentaires patristiques)

− Xac = X ante correctionem

− Xpc = X post correctionem

Sur la page de droite, qui porte le même numéro que la page de gauche, figure la traduction française avec de nombreuses notes.

Sur cette page de traduction, avant chaque texte ou chaque extrait, se trouve la rubrique codd. qui donne la liste des manuscrits comportant le passage. Elle est suivie de la rubrique editio qui signale l’édition du texte, si elle existe420, ou qui indique que le texte est inédit (ineditus).

J'ai mis en gras tout ce qui revient au caténiste : titres, attributions, transitions, etc.

420

J’ai renvoyé de préférence aux éditions récentes et, lorsqu’elles n’existent pas, à la PG. Pour la chaîne intégrale à auteurs multiples, dans les cas où la PG est lacunaire, je renvoie à l’editio princeps de M. Ghisleri.

Pour les citations bibliques, dont les références sont précisées dans les notes de la traduction, j'ai adopté différentes attitudes selon le cas auquel j'étais confrontée, mais j’ai respecté dans tous les cas la même typographie dans le texte grec et la traduction française :

− les citations du texte de référence, celui de Jérémie qui est commenté par les extraits, sont en italique ;

− lorsque la citation du texte de référence se limite à un mot ou un groupe de mot intégré dans la syntaxe de la phrase du commentaire, je ne la mets pas en italique, mais entre guillemets droits (doubles pour le français, simples pour le grec) ;

− les autres citations bibliques ou patristiques sont entre guillemets ;

− quand elles ne sont pas littérales ou explicites, il n'y a pas de guillemets, mais les lettres sont espacées pour signaler l'emprunt.

Je signale quand j’utilise une traduction déjà existante (par exemple pour le prologue du caténiste ou la vie de Jérémie).

Pour la traduction des citations bibliques, j’ai souvent reproduit celle des volumes de la Bible d'Alexandrie, quand elle existe.

Pour les citations du Psautier, j’ai utilisé la traduction et les notes d’A. Festugière disponibles à la Bibliothèque d’Histoire des Religions (Maison de la Recherche de Paris IV) et, pour les Psaumes 119 à 133, la traduction de F. Bouet421. Dans un cas (Ps 4, 7), j'ai repris la traduction établie dans le cadre d'un séminaire dirigé par R. Dupont-Roc à l'EPHE.

Pour la traduction du texte biblique de Jérémie, je suis partie de celle que nous avions élaborée avec C. Amphoux, D. Rouger et A. Sérandour, lors des séances de préparation du volume de Jérémie dans la collection de la Bible d’Alexandrie. Les extraits patristiques sur le début du livre de Jérémie m’ont toutefois permis de modifier et d’éclaircir de nombreux points de la traduction qui est donc finalement assez différente de notre traduction collective.

Pour chacun des types de chaînes, j’ai constitué deux indices : un index des mots grecs et un index des citations scripturaires. L’index des mots grecs est sélectif : il recense

421

F. Bouet, Les Cantiques des degrés de la Bible grecque des Septante (Ps 119-133 LXX / 120-134 TM), Traduction et annotation, Thèse pour le doctorat à l’Université Aix-Marseille I sous la direction de G. Dorival, soutenue le 16 novembre 2005, 2 t., non encore publiée.

les mots importants et signale la page et la ligne du texte grec où ils apparaissent. Il ne prend en compte ni les termes du texte biblique de Jérémie, ni ceux des autres citations scripturaires. L’index des citations scripturaires recense toutes les citations bibliques, exceptées celles du livre de Jérémie que les extraits patristiques commentent directement.

E. Principes propres à la chaîne intégrale à auteurs multiples

Le mode de lecture de l’édition est semblable à celui de la chaîne dans les manuscrits : il faut sans cesse se référer au texte biblique (édité dans un fascicule détachable) pour comprendre les extraits patristiques. La correspondance entre texte biblique et extraits est assurée par le système de numérotation.

Pour le texte biblique de la chaîne à auteurs multiples, les chapitres 1-4 sont divisés en un peu moins de trois centuries. J'ai choisi de donner dans la traduction une numérotation continue, pour qu'il n'y ait pas de confusion entre les lemmes bibliques portant un même numéro dans les trois centuries. La première centurie contient ainsi les lemmes 1 à 100, la deuxième centurie contient les lemmes 101 à 200, et la troisième centurie, les lemmes 201 à 300 (la fin du chapitre 4 coincide avec le lemme 241). J'ai laissé, à titre indicatif, en exposants, les numéros de versets, même s'ils ne sont pas cohérents avec la division en lemmes. Au total, donc, sur la page du texte biblique de la chaîne à auteurs multiples, figure une triple numérotation :

− la numérotation des lignes du texte grec, en chiffres arabes dans la marge de gauche, à laquelle fait référence l’apparat critique ;

− la numérotation de la chaîne, par des lettres grecques, qui divise le texte en lemmes et à laquelle renvoie la numérotation des extraits patristiques ;

− la numérotation des versets que j’ai ajoutée avec des chiffres arabes en exposants, pour que l’on puisse se référer aux différentes éditions et traductions du texte biblique avec plus de commodité.

Les notes hexaplaires ou exégétiques, marginales ou interlinéaires, sont signalées ainsi dans l'apparat critique du texte grec : par exemple ad ejpi; katoikou'nta" hab. ajnt j oujdei'" diafeuvxetai F (glose interlinéaire de F) ou encore ad wJ" povlin ojcuravn hab. kai; wJ" stuvlon sidhrou'n Cmg OmgPcomm (ajout hexaplaire de C, O et P).

Outre l’apparat du texte biblique de la chaîne à auteurs multiples, placé comme il convient sous le texte grec, j’ai choisi d’élaborer une comparaison avec les manuscrits bibliques et les éditions du livre de Jérémie. Pour une mise en page plus équilibrée, il m’a semblé commode de placer ce second apparat sous le texte de la traduction, bien qu’il se réfère aux mots du texte grec. Comme pour les notes concernant la traduction, la référence est faite par des appels de note. Je rappelle alors le mot du texte grec sur lequel porte ma comparaison. J’ai tenté en effet de caractériser le texte biblique utilisé par le caténiste, en indiquant les leçons qui diffèrent de l’édition de J. Ziegler422 et en les situant dans la tradition textuelle. J’ai évité d’employer le terme "Septante", qui suggère un texte idéal et reconstruit, mais j'ai été plus descriptive et me suis référée au texte édité par J. Ziegler (Zi.). J’ai indiqué ainsi la leçon de la chaîne à auteurs multiples retenue pour l'édition par la mention "Cat."423 ; la majorité des manuscrits de la Septante par la mention "codd. plur." (codices plurimi) ; l’édition de Ziegler par la mention "Zi."424 et celle de Rahlfs par la mention "Ra." ; j'ai indiqué que la variante existe dans d’autres manuscrits par la mention "codd. al." (codices alii) ; j’ai indiqué les manuscrits de la recension hexaplaire par la mention O et les manuscrits de la recension lucianique par la mention L425 ; j'ai signalé la présence de la variante dans les marges du Marchalianus par la mention "Q" ; j'ai situé le texte grec des chaînes par rapport au texte massorétique par la mention "(= TM)" ; j’ai indiqué, quand cela était éclairant, la leçon présente dans les grands onciaux en respectant les sigles de l'édition de Ziegler (B pour le Vaticanus, A pour l'Alexandrinus, S pour le

422

Septuaginta, Vetus Testamentum Graecum Auctoritate Societatis Litterarum Gottingensis editum, vol. XV (Ieremias), éd. J. Ziegler, Göttingen 1957.

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J. Ziegler désigne le groupe des chaînes (die Catenen Gruppe) par le sigle C’ (C’ = C + c). Il inclut en fait dans ce groupe, des manuscrits qui ne sont pas des manuscrits de chaînes, mais dont le texte biblique s’apparente à celui de ces derniers. Quand la leçon des manuscrits des chaînes est corroborée par les autres manuscrits du groupe C’ de Ziegler, je ne le signale pas, car cela ne me permet pas de caractériser le texte biblique des chaînes par rapport à l’ensemble des manuscrits de la Septante.

424

La mention Zi. ne désigne donc pas une conjecture de J. Ziegler, mais le texte de son édition critique.

425

Pour O et L, on sera attentif à bien respecter l’italique pour ne pas les confondre avec les sigles O et L de l’Ottobonianus gr. 452 et du Laurentianus V 9.

Sinaiticus et V pour le Venetus)426, ainsi que la leçon adoptée par S. Jérôme par la mention "Hi." ou la leçon dont témoigne la version éthiopienne par la mention "Aeth.", suivant en cela aussi l’usage de l’édition de J. Ziegler.

Les extraits patristiques sont précédés, comme dans la mise en page des manuscrits, du numéro du lemme qu'ils commentent. Lorsque plusieurs extraits commentent le même lemme, ils portent exactement le même numéro dans les manuscrits, mais j'ai préféré ajouter une lettre minuscule (de a à f) dans la traduction, pour pouvoir les désigner plus facilement dans mon commentaire. Chaque extrait comporte donc une désignation unique dans la traduction.

Je rassemble, dans l’apparat critique de la chaîne à auteurs multiples (texte biblique et extraits patristiques), les sigles des manuscrits qui appartiennent à la même branche de la tradition manuscrite (par exemple : CV, OP, LF), tandis que je mets un espace entre les sigles des manuscrits qui n’appartiennent pas à la même branche.

F. Principes propres à la chaîne abrégée à auteurs multiples

Comme pour la chaîne intégrale, le mode de lecture de l’édition est semblable à celui de la chaîne dans les manuscrits : il faut se référer au texte biblique (édité dans un fascicule détachable) pour comprendre sur quel passage portent les extraits patristiques. J’ai ainsi choisi de redonner une édition du texte biblique de la chaîne abrégée avec les seules leçons de L et F et avec la numérotation propre à l’abrégé, afin de faciliter la compréhension des extraits. J’ai suivi la disposition en paragraphes de L, qui est la plus claire et la plus régulière. Pour la traduction, je renvoie à celle du texte biblique de la chaîne intégrale à auteurs multiples.

Les chapitres 1-4 du livre de Jérémie sont divisés en 84 lemmes, numérotés selon les 24 lettres de l’alphabet (le stigma venant s’ajouter entre le epsilon et le dzèta de temps à autre). Il y a donc 4 cycles de lettres de l'alphabet. Pour la traduction, je n'ai pas choisi de procéder à une numérotation continue, contrairement à ce que j'ai fait pour la chaîne

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Je mettrai les sigles des onciaux en italique pour éviter la confusion avec les sigles que j'ai utilisés dans mon édition critique : B pour le Boniensis gr. 2373 (chaîne à deux auteurs), A pour le Monacensis gr. 117 (chaîne à deux auteurs) et V pour le Vaticanus gr. 1153-1154 (chaîne à auteurs multiples).

intégrale, parce que cela ferait perdre la valeur des lettres de l'alphabet (la deuxième occurrence de a équivaudrait ainsi à 26…) alors que, quand il s'agit de centuries, on garde la valeur des lettres en ajoutant seulement un chiffre des centaines. Dans le cas de l'abrégé, j'ai donc procédé ainsi : le premier cycle ou la première section contient les lemmes 1 à 25, le deuxième cycle, les lemmes 1' à 24', le troisième cycle les lemmes 1'' à 24'', le quatrième cycle, les lemmes 1''' à 24'''.

J’ai laissé le texte grec des extraits patristiques tel qu’il apparaît dans les manuscrits, ou plus exactement tel qu’il apparaît dans le Laurentianus V 9 (L). En effet, il y a d’importantes différences entre les deux témoins de l’abrégé dans la présentation et l’ordre des extraits. J’ai choisi le plus souvent la présentation et l’ordre de L, qui sont beaucoup plus clairs, plus pertinents et plus cohérents que ceux de F.

Dans la traduction, pour que les emprunts à la chaîne intégrale apparaissent clairement, je suis passée à la ligne dès que le texte correspondait à un nouvel extrait de la chaîne intégrale, sauf quand il n’était pas possible de dissocier les différents éléments de l’emprunt sans empêcher une lecture suivie du texte ; dans ce dernier cas, je signale en note l’amalgame entre les différents extraits de la chaîne intégrale.

Dans les notes, je signale aussi l’origine de chacun des emprunts à la chaîne à auteurs multiples ou à la tradition directe du Commentaire sur Jérémie de Jean Chrysostome, et la modalité de ces emprunts :

− si l’emprunt est exactement semblable à l’extrait d'origine, je le signale par le signe = extrait n ;

− si l’emprunt se limite à une partie précise de l’extrait d’origine, je le signale toujours par le signe =, mais en précisant la partie en question ;

− si l’emprunt récrit l’extrait d’origine en abrégeant le propos, je le signale par le terme résumé ;

− si l’emprunt récrit l’extrait d’origine sans le résumer, je le signale par le terme récriture ;

Je n’ai pas répété les notes concernant le sens du texte qui apparaissent déjà dans la chaîne intégrale. Il faut donc se référer aux extraits correspondants de la chaîne intégrale, qui eux sont bien indiqués pour chaque fragment.

G. Principes propres à la chaîne à deux auteurs

Le mode de lecture de l’édition est ici encore semblable au mode de lecture de la chaîne dans les manuscrits : il s’agit d’une lecture continue. J’ai mis les lemmes bibliques en italique pour que l'alternance lemme biblique / extraits patristiques soit plus visible.

Je ne signale pas dans l'apparat, les cas où, pour les deux manuscrits, le nom de l'auteur est abrégé dans la marge ; en revanche, je signale ceux où un seul des deux manuscrits donne une attribution, ceux où ils la donnent sur un plan différent (dans le texte / dans la marge), ainsi que ceux où il y a un doute concernant la présence de certaines attributions dans Y, à cause du problème de la restauration des folios427.

Pour la disposition du texte en paragraphes, je suis le modèle de B, souvent plus clair et plus lisible que Y dans la mise en page.

Les notes qui apparaissent sous la traduction sont variées :

− les unes donnent des éléments sur le sens du texte et précisent les références scripturaires ;

− d’autres cherchent à caractériser le texte biblique de la chaîne par rapport à celui qui est édité par J. Ziegler (cf. mention Zi.) ;

− d’autres s’attachent à mettre au clair les problèmes d’attribution des extraits, quand ils ne sont pas attribués dans les deux manuscrits de la chaîne, en les confrontant à la tradition directe du Commentaire sur Jérémie de Théodoret de Cyr et du Commentaire sur Jérémie de Jean Chrysostome. Il faut signaler les nombreux cas où un passage, attribué à Théodoret dans la chaîne et bien présent dans la tradition directe de son Commentaire, est édité à la fois en PG 81 (Théodoret) et, à tort, en PG 64 (Jean Chrysostome). La PG 64 reproduit les

427

erreurs de l’édition de M. Ghisleri : celui-ci en effet a mis sous le nom de Jean Chrysostome des extraits de la chaîne à deux auteurs qui ne lui étaient pourtant pas attribués et qui n’apparaissent pas dans la tradition directe de son Commentaire.