Les principaux STI dans le monde

Dans chaque pays, il existe plusieurs acteurs publics et privés qui offrent certains services des STI à l’aide des systèmes monomodaux ou multimodaux. Pour assurer que les services de chacun de ces acteurs soient conformes à la vision globale de la ville ou du pays, des organismes sont créés pour gérer ces différents acteurs en mettant en place certaines normes et standards qui doivent être suivis soit au niveau de la ville, de la région,

III.4 Systèmes de Transport Intelligents 19 du pays ou du continent.

a) ITS America³

ITS America (Intelligent Transportation Society of America) est une organisation à but non lucratif qui a pour objectif le développement et le déploiement desSTIaux Etats Unis. Créée en 1991, elle est composée de 450 acteurs publics et privés, institutions de recherche et associations impliquées dans le développement et le déploiement des nouvelles technologies servant aux STI. L’organisation est en charge de la création des normes de déploiement des STI au niveau des Etats Unis et constitue un acteur principal sur le service des informations voyageurs. Elle aide aussi à la mise en œuvre globale des STI avec l’Europe.

b) ITS Canada⁴

ITS Canada (Intelligent Transportation Society of Canada) est une organisation qui a pour but de définir les normes des STIau niveau du Canada. Cette organisation créée en 1992 a catégorisé les fonctionnalités d’un STI au Canada en quatre composantes clés du système comme illustré dans la figure III.4:

— Le véhicule : Le système permet la localisation du véhicule, son identification, son évaluation et son contrôle. L’objectif est la bonne gestion du flot de véhicules, l’aide à la navigation et le choix des routes ainsi que l’amélioration des conditions de sécurité et de fiabilité du système de transport.

— L’utilisateur : l’accès à l’information et l’utilisation des applications fournissant le choix de route, navigation, information du voyageur ainsi que la surveillance de l’utilisateur de système. Le STI permet aussi de surveiller la performance du conducteur pour détecter la fatigue, le manque d’attention ou d’autres circons-tances pouvant engendrer un accident.

— L’infrastructure : LeSTI fournit des fonctionnalités sur l’infrastructure comme la surveillance, la détection, le contrôle et l’administration.

— Système de communication : Capacité d’échange d’information entre les trois composants définis ci-dessus pour permettre la collecte de données qui peut induire de l’intelligence aux applications du STI.

c) ITS Europe (ERTICO)⁵

ERTICO est un réseau de systèmes et services intelligents de transport en Europe consistant d’acteurs publics, industriels, opérateurs d’infrastructure, utilisateurs et asso-ciations nationales de STI ainsi que d’autres organisations de recherche. Ce réseau a été créé en 1991 à l’initiative des principaux membres de la Commission européenne, minis-tères de transport et industriels européen. Son objectif et la facilitation de la mobilité en Europe par le déploiement des STI, rendre le réseau routier européen plus sécurisé et fiable et confortable pour les utilisateurs et les marchands. Sa vision est d’ajouter une in-telligence à la mobilité, coopération public/privé vers une mobilité avec moins d’accidents,

3. www.itscanada.ca 4. www.itsamerica.org 5. www.ertico.com

Fig. III.4 Les quatres composants clé desSTI de Canada

temps de déplacement minimal, réduire l’impact du trafic sur l’environnement et assurer l’information routière pour le public. ERTICO avait aussi un impact en international, en étant un contributeur principal dans le développement :

— Des Standards TMC (Traffic Message Channel) — D’un Framework ouvert pour les services télématiques

— Des prochaines générations de systèmes de sécurité préventive — Le Framework technique pour le péage interopérable en Europe — Mise en œuvre globale des STIavec ITS America

— STIdu Japon d) STI en France

En France, il y a deux STI, ITS France6 et I-Trans7. ITS France est une association créée en 1973 pour répondre aux besoins des industriels de la signalisation et des dis-positifs de sécurité en zones urbaines, de rencontrer leurs donneurs d’ordres, les services techniques des villes, et pour offrir à ces derniers un lieu d’échange sur leurs pratiques. L’association a créé, en son sein, en 2000, un département ITS France, pour répondre aux vœux d’ERTICO de voir se créer dans chaque Etat-membre de l’UE une structure dédiée au développement des services et systèmes de transport intelligents.

I-Trans est un cluster de compétition, travaillant sous l’association TTP (Transports Terrestres Promotion), rassemblant plusieurs acteurs en industrie de transportation et acteurs en recherche et éducation en relation avec les STI dans les régions de Nord Pas de Calais et Picardy. L’objectif est de créer une reconnaissance internationale du nord de France comme un innovateur en transportation terrestre.

e) STI pour l’Afrique

Face à l’urbanisation croissante dans les villes africaines, l’émergence du concept de "ville intelligente" et son application devient de plus en plus importante. D’un point de

6. www.atec-itsfrance.net 7. www.i-trans.org

III.4 Systèmes de Transport Intelligents 21

Fig. III.5 Réseau routier transafricain en cours d’élaboration, extrait Wikipédia[32]

vue global de l’Afrique, l’infrastructure du continent reste moins développée et connexe d’un point de vue de transport terrestre. Il faudra tout d’abord mettre en place un réseau routier transafricain reliant les pays africains, une élaboration (voir figureIII.5) qui est en cours par les Nations Unies, la Commission économique pour l’Afrique (CEA), la Banque africaine de développement (BAD) et l’Union africaine en collaboration avec les commu-nautés régionales internationales. Néanmoins, un STI doit être mis en place en parallèle avec ces grands projets pour assurer le développement durable de cette infrastructure. Toutefois, il n’existe pas d’organismes qui permettent de définir des standards deSTIen Afrique. Ce qui mène à poser des questions sur qui va assurer le développement durable de cette infrastructure inter-pays.

D’un point de vue de pays et ville, les systèmes de transport existants sont de type monomodal se focalisant sur la gestion d’un seul mode de transport. En Sud Afrique, une organisation à but non lucratif ITSSA⁸ (Intelligent Transportation Society in South Africa) a été créée en 2001 représentant le secteur public et privé pour assurer que les ITS sont mis à jour par rapport aux nouvelles technologies et aux besoins du public du pays. Une initiative comme dans les pays développés pour assurer un standard et homogénéiser les différents systèmes de transport. Plusieurs projets de STIsont en cours selon [33] :

— Projet STI pilote Ben Schoeman : Un projet de gestion de congestion et

accidents dans l’autoroute Ben Schoeman. Le projet consiste en l’établissement 8. www.itssa.org

d’un centre de gestion de réseau routier, utilisation des messages signalétiques, système de vidéosurveillance, et l’installation d’un réseau de détecteurs de trafic — Centre de control de trafic urbain, dans les Cape Town, Durban, et

Johan-nesburg

— Billets électroniques

— Détection de position de véhicule — Zones de péage électronique — Systèmes de gestion d’urgences — Licence électronique

Au Maroc, chaque ville utilise un contractuel pour assurer le transport public, et chaque contractuel a son propre système d’information qui lui permet de gérer au maxi-mum son mode de transport face aux défis de manque d’infrastructure intelligente per-mettant la collecte d’informations nécessaires. Pour le moment il n’y a pas d’initiatives pour créer une coalition pour la standardisation et l’adaptation des STI aux besoins du public. Néanmoins, le pays est en train de mettre en place des projets vers un STI, à noter :

— Autoroute du Maroc⁹, une entité qui gère les autoroutes du Maroc. Cette entité gère la congestion du trafic au niveau des routes, la gestion d’urgences, le péage électronique et l’information voyageur¹⁰ sur les conditions de trafic.

— Deux projets de Tramway ont été mis en place dans les villes Casablanca et Rabat pour le transport public, gérés par des entreprises privées assurant la gestion du trafic lié au tramway, gestion des urgences liées aux réseaux tramway, gestion des billets électroniques et informations voyageur.

— Une première initiative de STI urbain a été prise à Casablanca en mettant un système de vidéosurveillance sur les routes de la ville. Ce système, qui consistera en l’installation de 760 caméras de vidéosurveillance à utilisation variable, la mise en place de 220 km de fibres optiques, l’aménagement de deux postes centraux et de 22 postes déportés. Une première au Maroc qui va assurer un premier objectif d’unSTI qui est la gestion artérielle.

f) Récapitulatif

On peut voir que dans les pays développés, il est indispensable d’avoir un organisme qui permet de créer un canal entre les acteurs publics, privés et le citoyen en mettant en place différents standards pour assurer le bon déploiement des STI au niveau de la ville. En Europe, ces organismes existent au niveau des pays comme c’est le cas de ITS

France et I-trans et même au niveau du continent comme ERITCO pour assurer le

développement durable desSTIau niveau du continent et principalement assurer la bonne conduite des voyageurs sur ce dernier.

Le continent africain où la plupart des pays sont en cours de développement manque de cette vision soit au niveau des pays ou au niveau global. A part l’Afrique du Sud, aucun organisme connu d’après mes recherches ne gère la tâche de la mise en place des standards des STI. Le Maroc comme cas de figure, permet aux industriels de proposer des services de transport limité au transport collectif comme le bus. Toutefois, les Taxis

9. www.adm.co.ma 10. www.admtrafic.ma