• Aucun résultat trouvé

Chapitre 4 : Résultats

4.4 Les principaux effets perçus

Dans cette dernière section, les principaux effets perçus sont présentés. Il s’agit d’un bref récapitulatif des facilitateurs et des obstacles ayant particulièrement marqué l’expérience des participants depuis l’arrivée du chien d’assistance.

4.4.1 Bénéfices perçus chez l’enfant

Afin de déterminer les principaux bénéfices observés par les participants, une question leur a été posée. À votre avis, quels sont les bénéfices les plus marquants pour votre enfant? Ainsi, pour la majorité des parents, la réponse à cette question fut : la diminution de l’anxiété de leur enfant. Ainsi, la présence de l’animal apaise l’enfant lors des déplacements et dans les lieux publics. De plus, les comportements et les manifestations de l’anxiété ont également diminué, voire cessé.

L’amélioration du sommeil est également un changement important pour plus du tiers des parents. À leur avis, la présence de l’animal auprès de l’enfant accélère le processus d’endormissement et il limite ainsi les ruminations. De plus, il offre une présence sécurisante pour l’enfant. Donc, ce dernier a un meilleur sommeil.

Bien que l’anxiété et le sommeil soient les changements les plus flagrants, d’autres effets ont été observés. D’abord, deux parents ont souligné que le plus grand changement a été observé sur la communication. En effet, deux mères ont constaté une amélioration des habiletés verbales et non verbales de leur enfant. Celles-ci mentionnent que l’enfant a développé davantage son affirmation de soi en présence de l’animal. Ses réponses et ses interactions sont plus fluides. L’enfant est également moins perdu dans ses pensées et le contact visuel est plus aisé et soutenu.

Par la suite, il y a le renforcement des caractéristiques personnelles de l'enfant qui est un changement majeur pour certains parents (n=2). En effet, en présence de l’animal, l’enfant a pris de l’assurance et il expérimente une certaine fierté. De plus, il a développé son autonomie et son sens des responsabilités. Selon deux mères, leur fille prend en charge la sécurité et les besoins de l’animal ce qui les responsabilise. Elles sont plus soucieuses et conscientes du bien-être d’un être important. Enfin, la nutrition et la sécurité ont également été soulignées comme des changements importants pour un parent.

4.4.2 Bénéfices pour la famille

Pour la famille, l'effet le plus marquant porte sur la dynamique familiale. En effet, tous les participants ont observé un changement majeur ou mineur à cet égard. Pour certains, le chien a été un élément thérapeutique qui a permis d’améliorer les relations (n=2). La présence de l’animal a soudé la famille. Le chien a aussi permis de développer ou solidifier les liens dans la fratrie. Dans une même perspective, une mère affirme que tout est relié. L’enfant dort mieux et il est moins anxieux. Par conséquent, le sommeil des parents, le couple et la dynamique familiale se portent mieux.

Enfin, il y a également d’autres bénéfices connexes. Pour une mère, la présence de l’animal a permis l’accès à « une meilleure hygiène de vie » (M2) et une vie sociale plus active. Autrement, l’animal a eu des effets sur certains membres de la famille. Selon cette mère, le chien a amélioré la dextérité et il a réduit les difficultés sensorielles de son deuxième enfant présentant également un TSA. Un autre participant dit que l’animal a diminué les tensions lors des repas.

4.4.3 Les limites perçues pour l’enfant

Selon les expériences des participants, il y a quelques inconvénients concernant la présence de l’animal. En effet, certains parents ont observé que le lien d’attachement entre l’enfant et l’animal a été long à se construire. Pour une famille, cela a pris près de quatre ans. Ainsi, puisque le lien a été difficile à créer, les bienfaits n’ont pas tous pris forme comme souhaité. Par la suite, selon les parents, les responsabilités associées aux soins et aux besoins de l’animal peuvent être une limite pour le jeune. Enfin, la présence du chien d’assistance auprès de l’enfant en lieux publics est également un obstacle pour ce dernier, puisque celui-ci ne serait pas toujours à l’aise et qu’il n’aimerait pas être questionné sur la présence de l’animal à ses côtés.

4.4.4 Les limites perçues pour la famille

Pour la famille, le chien peut être considéré comme un élément de l’environnement limitant la pleine participation sociale. D'ailleurs, trois participants ont mentionné que le chien est un obstacle en ce qui concerne les relations interpersonnelles (n=3). En effet, le chien n’est pas toléré partout. Il est parfois refusé dans certaines maisons privées et quelques établissements publics. De ce fait, les familles se privent d’aller à certains endroits ou fréquenter certaines personnes. De plus, plusieurs participants sont affectés par les regards des autres, le manque d’ouverture et d’ignorance du public à l'égard du trouble du spectre de l’autisme et les chiens d’assistance.

Les activités des familles semblent également affectées par la présence de l’animal. En effet, les participants ont mentionné que cela demande une certaine adaptation et une plus grande organisation (n=2). Le chien complique parfois les sorties. Enfin, d’autres inconvénients ont été mentionnés, comme les frais associés aux soins de l’animal (p.ex. : vétérinaire, toilettage, nourriture), l’accumulation de poils et la distance qu’il faut garder avec ce dernier. En effet, un parent a mentionné qu’un chien d’assistance ne peut pas être traité à la manière d’un chien domestique. Il est présent pour le bien-être d’une personne. De ce fait, il faut éviter d’agir d’une certaine façon auprès de l’animal et le lien doit être privilégié auprès de l’enfant. Donc, ils doivent respecter certaines consignes pour le bien- être de l’enfant, ce qui peut être plus incommodant et demande une plus grande vigilance.