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Les principales perspectives de développement ferroviaire en Afrique

La Solution rationnelle qui se présente au Secteur ferroviaire africain

1. Le transport ferroviaire sʼimpose en Afrique

1.3 Les principales perspectives de développement ferroviaire en Afrique

Certaines des tendances qui prédominent en Afrique créent des perspectives intéressantes connexes en faveur du développement du secteur ferroviaire. Le schéma qui apparait ci-après résume ces perspectives et montre le secteur ferroviaire pourrait en tirer parti

Figure 7: Débouchés principaux en faveur du développement du secteur ferroviaire africain

Source: ALG

2.

Intensifier les échanges commerciaux interrégionaux en Afrique

2. Le secteur ferroviaire pourrait offrir des corridors de transport de Marchandises à capacité élevée.

1. Davantage de sensibilisation de l’opinion publique à la déséconomie

externe du secteur des transports 1. Le secteur ferroviaire pourrait devenir attrayant pour le transport des Marchandises

3. Sensibilisation aux questions d’ordre écologique et social en Afrique. 3. Le secteur ferroviaire pourrait constituer un moyen de transport de rechange plus écologique et à visage humain.

Perspectives

4. Aménagement du secteur ferroviaire.

4.

Le secteur ferroviaire pourrait favoriser la création d’emplois directs et indirects

5.

Meilleure maitrise de l’expansion urbaine.

5.

Le secteur ferroviaire pourrait contribuer à l’atténuation des cas d’exclusion sociale et de la pauvreté.

1.3.1 Réduction des coûts externes liés au transport en Afrique

Comparativement à la plupart des régions du monde, le réseau routier de l’Afrique qui en général est dans un état déplorable supporte un grand nombre de poids lourds, ce qui entraine des coûts d’entretien élevés. Ces conditions conjuguées au défaut d’application des règles en vigueur dans le secteur des transports ont provoqué à la fois à un niveau extrêmement élevé d’accidents mortels de la circulation et d’importantes conséquences sur l’environnement (nuisance sonore, pollution de l'air, changement climatique). En comparaison, l'utilisation accrue des chemins de fer transfèrerait les marchandises des camions et les voyageurs des voitures, réduisant ainsi les dommages causés sur les routes et les coûts d'entretien. Ces moyens de transport sont également beaucoup plus sûrs, donc à même de réduire le nombre d’accidents mortels sur les routes et de considérablement atténuer les répercussions sur l'environnement.

L’un des principaux avantages que les compagnies de chemin de fer peuvent offrir à la société est la réduction significative des coûts évoqué plus haut, comme on peut le constater dans l'étude mise en évidence dans la figure ci-dessous concernant différents moyens de transport:

Graphique 3: Comparaison des charges externes du secteur ferroviaire aux autres moyens de transport

Source: ALG, d’après l’étude de la Commission européenne sur les coûts externes liés au transport

En 2008, les coûts externes (hormis ceux liés à l’encombrement de la circulation) avoisinaient les 500 milliards d’euros en Europe, soit 4 % du PIB total de la région tandis que l’on estimait les coûts d’engorgement à environ 200 milliards d’euros. Sur ces coûts totaux, le secteur ferroviaire ne représente qu’environ 2 % lorsque la part du transport routier est de 93 %. Les principaux avantages qu’offrent les réseaux ferroviaires sont résumés dans le Tableau 2.

Les avantages suivants qui sont évalués au moyen des données européennes (reflétées dans le Graphique 3), doivent être replacés dans le contexte des pays en développement. En Afrique, les parcs automobiles vieillissants et les habitudes de conduite vont vraisemblablement occasionner des coûts plus élevés relativement au changement climatique, à la pollution atmosphérique, aux nuisances sonores et aux accidents.

Pollution de l’air Chgmt. Climatiq. Bruit En amont et en aval Autres impacts Accidents 100%

% Coûts externes comparés aux coûts externes totaux liés à la route par 1 000 km % Coûts externes comparés aux coûts externes totaux liés à la route par 1 000 km

Possibilité

Tableau 2: Comparaison des charges externes du secteur ferroviaire à d’autres moyens de transport être aussi élevés que les décès provoqués par le SIDA. L’aménagement de réseaux de transport en commun en milieu urbain pourrait réduire ces coûts par le passage du mode de transport

Le chemin de fer produit beaucoup moins de pollution atmosphérique que les autres moyens de transport. La pollution de l'air occasionne des dépenses de santé, des pertes de récolte et des dégâts immobiliers. L’autorail au diesel produit 50 % de plus de pollution atmosphérique que le train électrique bien que ce taux demeure sensiblement plus bas pour ce qui est des voitures.

Cette donne suggère que le chemin de fer électrique est mieux adapté au trafic des voyageurs.

Dans les zones non urbaines, le chemin de fer produit 3 fois moins de dépenses liées à la pollution de l'air que le transport des marchandises par la route. Ainsi de pareils gains pourraient être valorisés sous la forme de sources de financement par l’utilisation du fonds dédié au dépenses de santé et de la contrariété tout azimut chez les personnes exposées.

Procédés en amont et en aval

Les coûts relatifs aux procédés en amont et en aval des chemins de fer sont fortement tributaires des coûts de production d'électricité et de combustible. Ces coûts représentent les effets du changement climatique et de la pollution de l'air découlant de la pollution au carburant et à l'électricité. En raison des besoins de production d'électricité à grande échelle et de diverses sources d'énergie, l’apport aux coûts externes totaux est plus élevé pour le transport ferroviaire que d'autres modes de transport. Il est remarquable que le transport de marchandises par voie navigable puisse avoir une incidence moindre.

Autres

Les autres répercussions englobent des coûts liés à la nature et au paysage, l’appauvrissement de la diversité biologique; des coûts de recouvrement liés à la pollution des sols et l’eau, et la perte de temps subie par les usagers non motorisés en milieu urbain. Dans l’ensemble, à l'exception du transport aérien, le chemin de fer fonctionne mieux dans ces catégories que dans les autres modes de transport,

Source: ALG Il faut préciser que le chemin de fer représente une plus belle occasion lorsqu'on se penche sur les coûts d’engorgement des routes qui ne sont pas pris en compte dans les chiffres connexes. La croissance des agglomérations urbaines en Afrique dépourvues de réseaux de transport en commun efficaces, notamment le chemin de fer, pourrait contribuer à accroître les coûts de congestion. Au Caire, ces coûts représentent 4 à 5 % du PIB, tandis que les réseaux de transport public efficaces comme ceux de Barcelone permettent de réduire ce pourcentage de l’ordre de 0,3 et 0,6 % du PIB.

1.3.2 Hausse des échanges interrégionaux en Afrique

Bien que le transport interrégional en Afrique ne soit pas important actuellement, l’on s’attend à ce que le progrès économique entraînera fortement la croissance des échanges commerciaux entre les pays africains. Ce qu’il est convenu d’appeler le Réseau régional des infrastructures africaines de transports (ARTIN) devrait représenter entre 13 à 18% du transport de marchandises en Afrique à l’horizon 2040.

Toutefois, les perspectives de croissance de ces flux sont considérablement entravées par les insuffisances des corridors de transport de marchandises entre les pays africains qui sont très souvent déficientes voire inexistantes.

Bien que le secteur du transport routier présente en général beaucoup plus de flexibilité que le secteur ferroviaire, certains couloirs africains sont propices au transport des marchandises, en l’occurrence le transport de marchandises en vrac comme les hydrocarbures, les produits miniers ou les produits agricoles.

Les incompatibilités qui existent entre les pays en matière d'infrastructures ferroviaires peuvent constituer un obstacle supplémentaire à l’aménagement de ces corridors ferroviaires, comme cela s’est produit dans d'autres régions du monde ou sur le continent africain. Par conséquent, il y a fort à parier que ces pays qui se partagent le même écartement de rails ou qui ont passé des accords bilatéraux afin de faciliter le passage aux frontières (comme cela se produit déjà dans certains couloirs comme celui du Sénégal et du Mali) parviendront à aménager des corridors ferroviaires entre les régions africaines.

1.3.3 Amélioration de l'application et de la mise en conformité de règlementation du secteur du transport routier et de la sécurité routière

L’un des plus gros problèmes auxquels le secteur du transport en Afrique est confronté c’est la réglementation de son secteur de transport routier qui de nos jours engendre de graves répercussions sur la société, les infrastructures et l'environnement du continent. Une piètre application des règles en vigueur signifie que les routes africaines enregistrent les taux d’accident les plus élevés au monde, des taux élevés de congestion, des émissions de substances polluantes et parallèlement une détérioration très élevée en raison de l’usage des ponts, de l'asphalte, des accotements...).

Le secteur du transport routier qui a trop souvent bénéficié d’un cadre pratiquement dépourvu de réglementaire et de d’application, souvent selon les directives des institutions financières internationales, de l'UIC ou de l'Union africaine.

Par exemple, en Tanzanie, le gouvernement a déterminé la limitation de la charge à l’essieu conformément au tableau ci-contre. Le recours à ces limites a entraîné la réduction du nombre de véhicules surchargés qui est passé de 40 % en 1999 à moins de 25% en 2011.

Tableau 3: Contrôle de la charge à l’essieu en Tanzanie

Types d’essieu Nb. de Ces types de mesures appuyées par un système de contrôle efficace peuvent être très bénéfiques pour les chemins de fer des pays d'Afrique car elles semblent indiquer une réduction des marges du secteur du transport routier, d’où le passage du transport des marchandises lourdes au secteur ferroviaire. Par exemple, grâce à la mise en œuvre de contrôle de la charge à l’essieu, le transport de marchandises telles que les minerais toutes teneurs ou les équipements lourds, qui dans de nombreux cas sont actuellement transportés par camion, devront en général passer au transport ferroviaire.

Néanmoins, la mauvaise application des règles en vigueur et la petite corruption qui prévaut sur le terrain demeurent des préoccupations d’actualité sur la plupart des routes africaines.

1.3.4 Expansion du secteur ferroviaire

Le développement des chemins de fer se rapporte à un large éventail de fournitures et de services à forte valeur ajoutée. En particulier, l’entretien nécessaire des voies ferrées et du matériel roulant permettant d'assurer un service fiable dépend de l’excellente performance du secteur d’activité exploité par des employés qualifiés. L'insertion de ces compétences et l’expansion du secteur ferroviaire constitue non seulement une étape nécessaire au bon développement des chemins de fer en Afrique, mais c’est aussi l’occasion de développer un secteur d’activité qui puisse offrir de solides avantages économiques et sociaux.

Transnet, l’opérateur du secteur ferroviaire public constitue un exemple concret en la matière. Fort de cette compréhension que le chemin de fer sert non seulement de moyen de transport, mais également d’opportunité de développer le secteur d’activité, Transnet s’est évertué à créer en interne des activités d’entretien de matériel roulant et de réaménagement, offrant par la même occasion plus de 12 000 emplois. Lors de son acquisition de matériel roulant auprès de fabricants internationaux, Transnet a également exigé que la fabrication des pièces se fasse au niveau local, ce qui aurait pour incidence de recruter du personnel localement et de leur offrir une formation précieuse.

En outre, le secteur ferroviaire s’appuie sur d'autres industries de base, telles que l'aciérie, l’industrie des énergies et des TIC. L’expansion des chemins de fer peut donc avoir des répercussions sur d'autres filières, contribuant ainsi à la croissance globale du secteur. L’on devrait par conséquent considérer le chemin de fer comme un volet essentiel des vastes plans de développement industriel.

1.3.5 Pour une meilleure maitrise du développement urbain

Comme indiqué précédemment, l'Afrique continuera de faire l'expérience de développement urbain majeur au cours des prochaines décennies. Le processus rapide de l'urbanisation s’est soldé dans la plupart des cas par la prolifération de taudis, l'accroissement de la pauvreté dans les zones urbaines et en général par des conditions de vie précaires.

Une pareille situation a été alimentée par des stratégies de développement urbain inadaptées. La nécessité d'une participation plus active de la part du gouvernement en matière d’expansion urbaine devrait être combinée au lancement de projets de transport en commun. Par ailleurs, il convient de noter que le métro classique, le métro léger (au sol) et le BRT dispose en général de beaucoup plus de capacité de débit que tout autre mode de transport de rechange tel que l’autobus classique.

En effet, l’aménagement de réseaux de transport en commun en milieu urbain est une occasion favorable de mieux maitriser le développement. L'ampleur des investissements et des travaux de construction rend indispensable sa planification minutieuse et son insertion dans le milieu urbain. La réduction du temps de déplacement et la valorisation foncière permettront au secteur des chemins de fer d’être perçu comme une méthode de structuration de l'espace urbain sur le plan économique et social en toute viabilité.