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Les principales céréales locales : le mil, le sorgho et le maïs

Les céréales les plus cultivées, mais aussi les plus consommées au Sénégal, sont des céréales sèches ; elles sont, par ordre d’importance, le mil, le sorgho, le maïs et le fonio. Le mil, surtout le souna, est généralement produit en rotation avec l’arachide dans le bassin arachidier, qui couvre les régions de Kaolack, de Louga, de Diourbel et de Thiès.

112 http://www.hubrural.org/pdf/mil-sorgho-senegal.pdf (Consulté le 13 juillet 2010) 113 http://senegal.usaid.gov/fr/node/75 (Consulté le 10 septembre 2010)

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Carte 2 : Les espaces agricoles du Sénégal

Source : IRD, 1988, Les espaces agricoles

Le sorgho est cultivé sous pluies à l’Est du bassin arachidier et dans la région de Kolda, au Sud. Comme culture de décrue, il est produit dans la vallée du fleuve Sénégal. Dans les départements de Matam et de Kanel, zones de riziculture irriguée sous l’encadrement de la SAED, le sorgho est cultivé à la fois en période d’hivernage et en décrue ; le département de Ranérou cultive sur ses sols dieri du mil et du sorgho sous pluie. Le maïs est produit dans les régions de Tambacounda, de Kolda et de Kaolack ; le fonio qui est produit en très faibles quantités mais qui selon beaucoup d’observateurs, présente des potentialités certaines, est confiné à Tambacounda et Kolda (Infoconseil, 2006). Mais la région de Tambacounda, en plus de l’arachide et du mil, des cultures de riz en bas-fonds, produit aussi du sorgho sur des sols lourds.

Une étude de la division des statistiques du ministère de l’agriculture datant de 2001, indique qu’entre 1961 et 2000, la production nette disponible de céréales a diminué à un taux moyen annuel de 4 %, contre un taux de croissance de la population estimé à 2,8 % par an115.

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La même étude fait le point du bilan céréalier du milieu des années 1990 et fait les constats suivants :

En 1995/1996, le taux de couverture national en céréales est de 54 %. La consommation apparente de 152 kg/habitant/an révèle un déficit céréalier de 32,3 kg/habitant/an, si l’on se réfère à la norme officielle qui est de 185 kg/habitant/an.

En 1996/1997, le taux de couverture n’est plus que de 51 %, correspondant à une disponibilité céréalière de 95 kg/habitant/an, soit un déficit par habitant et par an de 90 kg. Au premier trimestre de 1997/1998, les disponibilités avant importations, couvrent 48 % des besoins.

Ces chiffres qui se rapportent à une courte période, reflètent parfaitement la situation générale de déficits, jamais démentie depuis 1960. A l’origine d’un tel déficit, il y aurait la dégradation de l’environnement et le non renouvellement des ressources naturelles, aggravés par la sécheresse et la pression foncière dans certaines régions. Il y aurait également le faible niveau d’utilisation des intrants, une productivité médiocre, la pénibilité de certains travaux, les problèmes de financement, etc. En dépit de toutes les initiatives prises depuis la loi sur le domaine national, en vue d’inciter à des investissements et à une certaine intensification de l’agriculture, les rendements, quelle que soit la céréale considérée, n’ont jamais connu de hausse particulière.

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Tableau 18 : Rendements des principales céréales (en kg/ha) entre1990 et 2008

Année Mil Sorgho Maïs Fonio

1990 584 1141 416 1991 674 1132 718 1992 576 1091 540 1993 671 1269 539 1994 585 1013 623 1995 748 1088 570 1996 619 1044 546 1997 519 969 465 1998 558 593 825 495 1999 670 641 939 683 2000 713 869 1111 500 2001 587 804 1204 585 2002 506 585 743 478 2003 733 911 483 2004 471 775 444 2005 760 965 576 2006 661 761 613 2007 464 646 538 2008 651 Moyenne 616 755 1044 551

Durant la période allant de 1990 à 2007, le rendement moyen du mil est de 616 kg par hectare variant entre un minimum de 471 kg/hectare en 2004 et un maximum de 760 kg/hectare, atteint en 2005. Le rendement moyen du sorgho est de 755 kg/hectare sur une période de 10 ans, celui du fonio, de 551 kg/hectare sur une période de 19 ans. Seul le maïs, dont les conditions agro écologiques ne permettent qu’une production en faibles quantités, atteint un rendement de plus d’une tonne à l’hectare. Il n’y a donc aucun lien visible entre la variation en dents de scies des quantités de céréales produites ces dernières années et leurs rendements ; ce qui confirme la déconnection entre des résultats de la recherche tels que nous les avons exposés dans la première partie et leur utilisation ou leur efficacité dans la pratique.

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En revanche, le graphique suivant montre une corrélation frappante entre les surfaces ensemencées et les quantités produites entre 1990 et 2008.

Graphique 3: Corrélation entre superficies ensemencées et quantités de céréales produites entre 1985 et 2009

Source : établi à partir de données de l’ANSD

« On constate qu’en année normale où la pluviométrie s’installe très tôt avec des pauses raisonnables, sans attaque quelconque, la production augmente proportionnellement aux superficies cultivées. Ce n’est pas l’amélioration des rendements qui joue en faveur de la production mais l’extension des superficies »116. Le rapport du ministère de l’Agriculture qui

fait ce constat fort juste, n’indique pas pour autant, comment le cultivateur procède pour savoir, a priori, qu’une pluviométrie qui s’installe va avoir des pauses raisonnables et que les cultures seront épargnées des attaques. Au moment où il prend la décision d’étendre ou de restreindre les superficies qu’il va cultiver, et si tant est qu’il en a les moyens, le cultivateur

116 http://www.hubrural.org/pdf/mil-sorgho-senegal.pdf (Consulté le 13 juillet 2010) 1 059 793 961 191 1 169 579 970 679 1 414 919 1 335 213 1 086 892 1 072 867 1 490 360 2 117 927 1 918 995 2 335 773 1 936 074 2 825 369 2 668 426 2 171 443 2 143 750 2 973 925 - 500 000 1 000 000 1 500 000 2 000 000 2 500 000 3 000 000 3 500 000 1985 1990 1995 2000 2005 2010 Productions Superficies

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n’a aucune connaissance de ce que lui réserve l’hivernage. Sauf peut-être l’espoir qu’il fonde sur les ceebo.