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2.3 Un théorème de renouvellement dans le cas centré et en dimension d ≥ 3

2.3.2 Preuve du théorème 2.4

(2.21)

où Γ(·) est la fonction Gamma d’Euler, et où Σ sera ici la matrice symétrique définie grâce

à (2.3). Enfin on considère ε >0 (arbitrairement petit) sid= 3 ou d= 4, etε= 0 si d≥5.

Théorème 2.4. Supposons que l’hypothèse Rd(md+ε) soit vérifiée avec f : E → [0,+∞[

mesurable vérifiant (2.1), et que l’on ait de plus(∇λ)(0) = 0etΣdéfinie positive. Alors, pour

toute partie borélienne bornéeB deRd, la sérieP

n≥1IE[f(Xn) 1B(Sn)]converge. En outre la

mesure positive Uf définie pour tout B ∈ B(R) par :

Uf : B 7→Uf(B) :=

+∞

X

n=1

IE[f(Xn) 1B(Sn)]

appartient à Md, et la famille de mesures −1a, ai

d22

Uf(·+a) a

R

d

converge vaguement

vers la mesure CdL(0)Ld quandkak →+∞.

D’après les rappels du paragraphe 1.2, la convergence vague ci-dessus signifie que l’on a

lim

kak→+∞hΣ−1a, ai

d22

+∞

X

n=1

IE

f(Xn)g(Sn−a)

=CdL(0)Ld(g). (2.22)

pour toutg∈ C0c(Rd,C), ou bien encore pourg= 1B siB est une partie borélienne bornée de

Rdde frontière Lebesgue-négligeable.

2.3.2 Preuve du théorème 2.4.

On reprend la méthode utilisée dans [4, 5] en détaillant complètement certains points résumés

dans [4, 5]. Remarquons que dans le casd= 3 oud= 4, l’ordre optimal 2 du cas indépendant

(cf. Introduction) est remplacé par 2 +ε, la présence technique du réelεnous servant

essen-tiellement à prouver le lemme 2.8 ci-dessous.

Rappelons que, pour tout k ∈ N, Hk(d) désigne l’espace des fonctions complexes h

inté-grables sur Rd telles que ˆh ∈ Ck

c(Rd,C), voir le paragraphe 1.2.2. Nous utiliserons dans ce

paragraphe l’espace Hd−2(d), noté simplement Hd−2. La proposition 1.13 (voir Rq. 1.2)

per-met d’affirmer que le théorème 2.4 est une conséquence directe du théorème suivant. Pour

a∈Rd etu:RdC, on définit :ua:=u(· −a).

Théorème 2.5. Supposons que les hypothèses du théorème 2.4 soient satisfaites. Alors, pour

tout h∈ Hd−2 et tout a∈Rd, la série Uf(ha) :=P

n≥1IEf(Xn)ha(Sn) converge et

lim

Preuve du théorème 2.5.D’après l’hypothèseRd(md+ε),Lest continue en0 et

λ(t) = 1− 1

2t, ti+o(ktk

2)

car λ est de classe C2 sur la boule ouverte B(0, R). La matrice Σ étant définie positive et

L(0)6= 0, on fixe désormais un réelα∈]0, R[tel que, pour toutktk ≤α, on ait :

|λ(t)| ≤1− 1

4t, ti et L(t)6= 0. (2.24)

Notons, pour tout t∈Rdet pour tout n∈N∗,

En(t) :=IE[f(Xn)eiht,S

n

i].

Soit h ∈ Hd−2. Soit b > α tel que, pour tout ktk > b, on ait ˆh(t) = 0. Soit r ∈]0, α[. Soit

χ ∈ Cc (Rd,C), à support dans {t : ktk ≤α}, telle que χ(t) = 1 si ktk ≤ r. L’égalité de la

proposition 2.2 s’écrit alors comme suit :

(2π)dIEf(Xn)h(Sn)=

Z

ktk≤α

χ(t)ˆh(t)En(t)dt+

Z

r<ktk≤b

(1−χ(t)) ˆh(t)En(t)dt.

Soient a∈Rd etN ∈N∗. En considérant ha à la place de h dans l’égalité précédente (noter

quehca(t) = ˆh(t)eiht,ai), et en utilisant l’hypothèseRd(md+ε), on obtient :

(2π)d

N

X

n=1

IEµf(Xn)h(Sn−a) =

N

X

n=1

Z

ktk≤α

χ(t) ˆh(t)λ(t)nL(t)eiht,aidt

+

N

X

n=1

Z

ktk≤α

χ(t) ˆh(t)Rn(t)L(t)eiht,aidt

+

N

X

n=1

Z

r<ktk≤b

(1−χ(t)) ˆh(t)En(t)L(t)eiht,aidt.

D’où la convergence de la sérieP

n≥1IE[f(Xn)h(Sn−a)]avec :

(2π)d

+∞

X

n=1

IEµ

f(Xn)h(Sn−a)

=I(a) +J(a) +K(a)

où I(a) :=

Z

ktk≤α

χ(t) ˆh(t) λ(t)

1−λ(t)L(t)e

−iht,ai

dt

J(a) :=

Z

ktk≤α

χ(t) ˆh(t)

+∞

X

n=1

Rn(t)eiht,aidt

K(a) :=

Z

r<ktk≤b

(1−χ(t)) ˆh(t)

+∞

X

n=1

En(t)

eiht,aidt.

En effet, il résulte de (2.24) que P

n≥1|λ(t)|n= 1−||λ(λt()|t)|4t,ti pour 0<ktk ≤α et comme

d≥3 etΣest inversible, la fonctiont7→ 1

provient d’une application du théorème de convergence dominée de Lebesgue. Les termesJ(a)

etK(a) résultent des propriétés de convergence uniforme de l’hypothèse Rd(md+ε).

Le théorème 2.5 est alors une conséquence des trois lemmes ci-dessous. 2

Lemme 2.7. J(a) +K(a) =o(kak−(d−2)) quand kak →+∞.

Démonstration. Ce résultat découle de la proposition 1.4 du chapitre 1 car, d’après

l’hypo-thèse Rd(md+ε),J(a) etK(a) sont des intégrales de fonctions de Cdc−2(Rd,C).

Etudions maintenant I(a). Un calcul simple conduit àI(a) =I1(a) +I2(a) +I3(a) avec

I1(a) :=

Z

ktk≤α

χ(t)

ˆ

h(t)λ(t)L(t)−ˆh(0)L(0)

1−λ(t) e

−iht,ai

dt

I2(a) := 2 ˆh(0)L(0)

Z

ktk≤α

χ(t)

hΣt, tie

−iht,ai

dt

I3(a) := 2 ˆh(0)L(0)

Z

ktk≤α

χ(t)λ(t)1 +

1

2hΣt, ti

(1−λ(t))hΣt, ti e

−iht,ai

dt.

Lemme 2.8. I1(a) +I3(a) =o(kak−(d−2)) quand kak →+∞.

Démonstration. Notons que I1(·) et I3(·) sont les transformées de Fourier I1(a) = ˆu(a) et

I3(a) = ˆv(a)de fonctionsuetvqui sont toutes les deux définies surRd\ {0}et sont nulles en

dehors de la bouleB(0, α). Pour étudier le comportement deI1(a)etI3(a)quandkak →+∞,

nous allons ci-dessous appliquer la proposition 1.6. Pour cela, nous aurons besoin de majorer

les dérivées partielles deuetv, et pour ce dernier point nous appliquerons la proposition 1.15.

Pour étudier I1(a), définissons la fonction θ1 surRd, en posant pour t∈Rd

θ1(t) =χ(t)ˆh(t)λ(t)L(t)−hˆ(0)L(0),

en prolongeant arbitrairement les fonctions λ et L sur Rd. Comme θ1 ∈ Ccd−2(Rd,C) et

θ1(0) = 0, il existeC >0tel que, pour toutt∈Rd,|θ1(t)| ≤Cktk. NotonsV := [−α, α]d. On

peut supposer que le réelα est choisi tel que√

d α <min(1, R) de sorte que sit∈V,ktk<1

ett∈B(0, R). Posons w(t) = 1−λ(t), pour toutt∈B(0, R). On a(∇w)(0) = 0et commeλ

vérifie (2.24) et Σest définie positive,w satisfait aux hypothèses de la proposition 1.15 avec

m=d−2 etW =B(0, R). Soient γ ∈Nd tel que|γ| ≤ d−2 etDγ ≥0 tels que, pour tout

t∈V,|∂γθ1(t)| ≤Dγ. On a d’une part, d’après (1.6)

∀t∈V \ {0}, θ1(t)∂γ(1

w)(t)

C Cγ

ktk1+|γ|.

Et d’autre part, pour β ∈Nd tel queβ 6=γ,β ≤γ, comme |β| ≤ |γ| −1 etktk<1si t∈V,

on a à nouveau grâce à (1.6)

∀t∈V \ {0}, γβθ1(t)∂β(1

w)(t)

β

ktk2+|β| ≤ β

ktk1+|γ| .

Posonsu(t) = θ

1

(t)

1−λ(t), si0<ktk ≤α, etu(t) = 0si ktk> α. La fonctionu est de classe Cd−2

surRd\ {0}. Les majorations précédentes et la formule de Leibniz nous donnent :

∀i= 0, . . . , d−2,∃Mi >0,∀t∈Rd\ {0},|u(i)(t)| ≤ Mi

ktk1+i, (2.25)

où u(i)(·) représente une dérivée partielle quelconque d’ordre i de u. D’après (2.25), chaque

dérivée partielle d’ordre≤d−3de uest dominée sur Rd\ {0} park · k−(d−2) et les dérivées

partielles d’ordre d−2 de u sont intégrables sur Rd car dominées par k · k−(d−1). Comme

I1(a) = ˆu(a), on obtient limkak→+∞kakd−2I1(a) = 0 en utilisant la proposition 1.6 avec la

fonction u, etk=d−2,s=d−2.

Pour étudierI3(a), les mêmes estimations peuvent être établies en définissantθ3 ∈ Cdc−2(Rd,C)

surRd, en posant pour tout t∈Rd

θ3(t) =χ(t)

λ(t)−1 +1

2t, ti

,

la fonction λayant été arbitrairement prolongée à Rd. Supposons tout d’abord d≥5. Alors

θ3∈ C3c(Rd,C) et on vérifie facilement que|θ3(t)|=O(ktk3),|θ(1)3 (t)|=O(ktk2) et|θ3(2)(t)|=

O(ktk). Posonss(t) =hΣt, tisit∈V := [−α, α]d. CommeΣest définie positive et (∇s)(0) =

0, la fonctions(·)vérifie les hypothèses de la proposition 1.15 avecm=d−2etW =B(0, R).

Notons maintenant

v(t) = θ3(t)

(1−λ(t))hΣt, ti si 0<ktk ≤α, et v(t) = 0 si ktk> α.

La fonction v est de classe Cd−2 surRd\ {0}. Soit γ ∈Nd tel que|γ| ≤d−2 ett∈V \ {0}.

D’après la formule de Leibniz, la dérivée partielle ∂γv(t) est (à des coefficients binômiaux

près) une somme de termes de la forme

βθ3(t)∂δ(1

w)(t)

η(1

s)(t) avec |β|+|δ|+|η|=|γ|,

où w(t) = 1−λ(t). En procédant comme avec la fonction u ci-dessus (considérer ici les trois

cas|β|= 0,1,2, et le cas|β| ≥3), on montre que :

∀i= 0, . . . , d−2,∃Mi0 >0,∀t∈Rd\ {0},|v(i)(t)| ≤ Mi

ktk1+i. (2.26)

D’après (2.26), chaque dérivée partielle d’ordre ≤ d−3 de v est dominée sur Rd\ {0} par

k · k−(d−2) et les dérivées partielles d’ordre d−2 de v sont intégrables sur Rd car dominée

par k · k−(d−1). Comme I3(a) = 2 ˆh(0)L(0) ˆv(a), on obtient limkak→+∞kakd−2I3(a) = 0 en

utilisant la proposition 1.6 avec la fonctionv, etk=d−2,s=d−2.

Examinons maintenant le casd= 3ou4.1On a alors|θ3(t)|=O(ktk2+ε),|θ(1)3 (t)|=O(ktk1+ε)

et|θ3(2)(t)|=O(ktkε). On montre comme précédemment que

∀i= 0, . . . , d−2,∃Mi00>0,∀t∈Rd\ {0},|v(i)(t)| ≤ Mi

ktki+2−ε. (2.27)

1

C’est pour traiter ce cas que nous avons introduit un réelε >0et considéré non pasmdmaismd+εdans

le théorème 2.4.

D’après (2.27), chaque dérivée partielle d’ordre ≤ d−3 de v est dominée sur Rd\ {0} par

k · k−(d−1−ε) et les dérivées partielles d’ordred−2 de v sont intégrables sur Rd car dominée

par k · k−(d−ε). Comme I3(a) = 2 ˆh(0) L(0) ˆv(a), on obtient limkak→+∞kakd−2I3(a) = 0 en

utilisant la proposition 1.6 avec la fonctionv, etk=d−2,s=d−1−ε.

Lemme 2.9. Soit Cd0 = (2π)

d2

2

d2

−1Γ

d−2

2

(det Σ)

12

. Alors :

lim

kak→+∞hΣ−1a, ai

d22

I2(a) =Cd0 ˆh(0)L(0).

Démonstration. Rappelons que la transformation de Fourier est une bijection de S(Rd) sur

S(Rd). Comme χ∈S(Rd), il existe donc une unique fonctionψ de ∈S(Rd) telle que ψb=χ.

Soita∈Rd\ {0}. Notantψa(·) :=ψ(· −a), on a

I2(a) = 2ˆh(0)L(0)

Z

R

d

c

ψa(t)

hΣt, tidt.

Soientλ1, . . . , λdles valeurs propres strictement positives de la matrice de covarianceΣ. Soit

∆ = diag(λ1, . . . ,λd) et soit P une matrice orthogonale d’ordredtelle que

P−1ΣP = ∆2 = diag(λ1, . . . , λd).

On a hΣt, ti=h∆2P−1t, P−1ti=k∆P−1tk2. Ainsi, en posant t=P∆−1u, on obtient

I2(a) = 2 ˆh(0)L(0)

Z

R

d

(det ∆)−1ψac(P∆−1u) 1

kuk2du.

La transformation de Fourier dev7→g(v) =ψ(P∆v−a)estu7→ˆg(u) = (det ∆)−1ψca(P∆−1u).

De la Proposition 1.9 du chapitre 1, on obtient

I2(a) = 2 ˆh(0)L(0)c

Z

ψ(P∆v−a) 1

kvkd−2dv, (2.28)

avecc= (2π)

d2

2

d2

−2Γ(d−22 ). Posonsb= ∆−1P−1a,β =kbk et˜b= 1

βb, de sorte quek˜bk= 1.

Définissons enfin F(x) =ψ(−P∆x) etFβ(x) =βdF(β x)pour tous x∈Rd etβ >0. On a :

I2(a) = 2 ˆh(0)L(0)c

Z

F(b−v) 1

kvkd−2dv = 2 ˆh(0)L(0)c

Z

Fβ(˜b−w) 1

kβwkd−2 dw,

ou encore βd−2I2(a) = 2cˆh(0)L(0) (Fβ∗fd−2)(˜b), avec fd−2(w) := kwk1

d−2

, où ∗ désigne le

produit de convolution de fonctions définies surRd. La proposition 1.14 du chapitre 1 montre

alors que la convergence suivante est uniforme en˜bRd tel quek˜bk= 1 :

lim

β→+∞(Fβ ∗fd−2)(˜b) =

Z

R

d

F(w)dw. (2.29)

Les calculs précédents donnent le résultat souhaité carβ =kP bk=kΣ

12

ak=hΣ−1a, ai

12

et

R

2.4 Un théorème de renouvellement dans le cas décentré en