2π =
Z
R
d−1e−ihψ(τ),v
0ie−(τ+ϕ
1(τ))kv
0k
2Z +∞
0
e−
12(u+kv
0k
2−(τ+ϕ
1(τ)))
2)du
dv0
=
Z
R
d−1e−ihψ(τ),v
0ie−(τ+ϕ
1(τ))kv
0k
2Z +∞
kv
0k
2−(τ+ϕ
1(τ))
e−
x 2 2dx
!
dv0
= 2(τ +ϕ1(τ)−
d−1 2Z
R
d−1e−ih
ψ(τ)√
2(τ+ϕ1(τ)),y
0i −
ky0k2 2Z +∞
|y0|2 2(τ+ϕ1(τ))−(τ+ϕ
1(τ))
e−
x 2 2dx
!
dy0
Enfin, commeτ+ϕ1(τ)∼τ→+∞τ, le théorème de convergence dominée de Lebesgue et(2.48)
donnent
lim
τ→+∞τ
d−21I1(τ) =
√
2π(√1
2)
d−1Z
R
d−1e−ih
L0 √ 2,y
0i
e−
ky0k2 2Z +∞
−∞
e−
x 2 2dx
dy0
= √2π(√1
2)
d−1√
2π(√2π)d−1e−
kL0k 2 4= 2π
d+12e−
kL0k 2 4,
ce qui est bien la propriété souhaitée pour I1(τ). 2
2.5 Extension des théorèmes de renouvellement au cas lattice
Considérons comme précédemment une suite (Xn, Sn)n≥0 de variables aléatoires définies sur
un espace probabilisé (Ω,F,P) et à valeurs dansE×Rd, où (E,E) est un espace mesurable.
On suppose dans cette section qu’il existe un sous-groupe ferméS deRd tel que
∀n≥1, P Sn∈S
= 1. (2.50)
Quitte à se placer dans Rd
0avec d0 < d, on peut supposer sans perte de généralité que S
est de dimensiond(i. e. le sous-espace engendré parS estRd). Puisque S est supposé fermé,
que S s’écrit donc sous la forme S = Z·~v1⊕. . .⊕Z·~vp ⊕ H, avec~v1, . . . , ~vp linéairement
indépendants, et avec H un sous-espace vectoriel (s.e.v) de dimension d−p. En considérant
une base orthonormée(~e1, . . . , ~ep) du s.e.v. orthogonal deH, on peut encore écrire S sous la
forme
S=A Z·~e1⊕. . .⊕Z·~ep
⊕ H, (2.51)
où Aest une matrice réelle inversible d’ordre d. Il est alors facile de voir que
S∗:=t∈Rd : ∀s∈S, ht, si ∈2πZ = 2π(A∗)−1 Z·~e1⊕. . .⊕Z·~ep,
où A∗ est la matrice transposée deA. En particulierS∗ est un sous-groupe discret.
Soit f : E → [0,+∞[ une fonction mesurable vérifiant (2.1). On a vu que le point de
départ des preuves de tous les théorèmes de renouvellement précédents (en toute
dimen-sion, dans le cas centré ou décentré) est l’étude des séries P+∞n=1IE[f(Xn)h(Sn)], ou bien
P+∞
n=1rn−1IE[f(Xn)h(Sn)] avec r ∈]0,1[en dimension d= 1, pour les fonctions h de Hk(d),
avec kconvenablement choisi. Pourh∈ Hk(d) ett∈Rd, posons :
H(t) := X
g∈S
∗ˆ
h(t+g).
En appliquant la proposition 2.2, et en remarquant que la fonction t7→IE[f(Xn)eiht,S
ni]est
S∗-périodique, on obtient :
IEf(Xn)h(Sn)= 1
(2π)d
Z
D
∗H(t)IEf(Xn)eiht,S
ni
dt, (2.52)
où D∗ est un domaine fondamental du groupe quotient Rd/S∗. À partir de (2.52), on peut
reproduire toutes les preuves des sections précédentes. À cet effet, on conserve la
condi-tionRd(m)(i), mais la condition Rd(m)(ii) doit être remplacée par la suivante :
Condition R0d(m)(ii).Pour tout ouvertU deRd d’adhérence contenue dansRd\S∗, la série
P
n≥1IE
f(Xn)eih·,S
ni
converge uniformément dans U vers une fonction deCm
b U,C
.
Les démonstrations des sections précédentes peuvent alors être reprises de manière identique,
à la différence près suivante : le termehˆ(0)dans la limite est remplacé par
H(0) = X
g∈S
∗ˆ
h(g),
qui, d’après la formule sommatoire de Poisson, est égal àcSmS(h), oùmS(·)désigne la mesure
de Haar surSetcSest une constante strictement positive ne dépendant que du groupeS. En
conséquence on dispose du résultat suivant :
Théorèmes de renouvellement dans le cas lattice. Soit S un sous-groupe fermé de
Rd de dimension d tel que l’on ait la propriété (2.50). Sous les hypothèses (respectives) des
théorèmes 2.1, 2.4 et 2.6, mais avec la condition R0d(md+ε)(ii) à la place deRd(md+ε)(i),
les conclusions (respectives) de ces théorèmes sont vérifiées avec la mesurecSmS(·) à la place
de la mesure de Lebesgue Ld(·) sur Rd.
Le cas S = Rd est celui traité dans les sections précédentes : on a S∗ = {0}, les conditions
Rd(md+ε)(i) etR0d(md+ε)(ii)coïncident, etmS(·) est la mesure de Lebesgue surRd. Dans
le cas général (2.51), la mesure de Haar sur S est le produit de la mesure de comptage sur
AZp et de la mesure de Lebesgue surRd−p. Le cas lattice classique estS=Zd, et dans ce cas
S∗ = 2πZdetmS(·) est la mesure de comptage sur Zd.
Dans le cas i.i.d, la convergence uniforme dans la conditionR0d(m)(ii)est vérifiée sous
l’hypo-thèse qu’il n’existe pas de sous-groupe propreS0deStel que l’on ait :∀n≥1, P Sn∈S0
= 1.
Autrement dit, le groupeSde (2.50) est minimal au sens de l’inclusion. On verra que ce type
de réduction peut être aussi obtenu dans le contexte markovien des chapitres 4 et 5.
Chapitre 3
Opérateur fortement ergodique.
Théorème de perturbation
Dans ce chapitre, on présente les outils d’analyse fonctionnelle qui seront appliqués au
cha-pitre 4 pour développer la méthode spectrale de Nagaev-Guivarc’h dans le cadre des chaînes de
Markov. Dans la première section de ce chapitre, on introduit l’hypothèse de forte ergodicité :
un endomorphisme continu T sur un espace de Banach B est dit fortement ergodique si ses
itérés convergent, en norme d’opérateurs surB, vers un projecteur de rang 1. Cette définition
est illustrée dans la deuxième section dans le cas des matrices stochastiques, d’autres exemples
seront détaillés dans un contexte plus probabiliste au chapitre suivant. Dans la section 3, on
démontre le théorème standard de perturbations d’opérateurs dans le cas particulier des
opé-rateurs fortement ergodiques. Les outils fonctionnels présentés dans ce chapitre seront repris
dans le cadre plus complexe du théorème de perturbation de Keller-Liverani du chapitre 5.
Les notations générales utilisées dans ce chapitre sont les suivantes : on note(B,k·k)un espace
de Banach complexe et on désigne parL(B)l’algèbre de Banach des endomorphismes continus
de B muni de la norme subordonnée à k · k, notée encore k · k. On désigne parB0 =L(B,C)
le dual topologique de B. EnfinId est l’opérateur identité surB.
3.1 Opérateur fortement ergodique.
Le lemme suivant montre que si la suite des itérés d’un endomorphisme continu deBconverge
dansL(B), cette suite converge à vitesse géométrique vers un projecteur.
Lemme 3.1. Soit T ∈ L(B) tel que la suite(Tn)n converge dans L(B). AlorsΠ := lim
n→+∞Tn
est un projecteur deL(B) et il existe c >0 et ρ∈[0,1[ tel que ∀n≥1, kTn−Πk ≤cρn.
Démonstration. On vérifie facilement par passage à la limite queTΠ = ΠT = Π = Π2 et que
∀n≥1, Tn−Π = (T−Π)n. Considérons alors r ∈[0,1[ etn0 ≥2 tels que kTn
0−Πk ≤ r.
Soitn∈N∗. Soitk(resp.j) le quotient (resp. le reste) de la division euclidienne denparn0.
On a alors :
kTn−Πk=k(T −Π)nk ≤ k(T−Π)n
0kkkT−Πkj.
SoitM = max
j∈{0,···, n
0−1}kT −Πkj. On obtient que∀n≥1,kTn−Πk ≤ M
r (r
1 n0)n.
Définition 3.1. [Opérateur fortement ergodique.]
Soit T ∈ L(B). On dit que T est fortement ergodique si la suite (Tn)n converge dans L(B)
vers un projecteur de rang 1.
Remarque 3.1. Le lemme 3.1 nous permet de préciser la définition précédente. Supposons
T fortement ergodique et reprenons les notations du lemme 3.1. Soit e ∈Π(B)\ {0} tel que
Im Π =C·e. Comme Π est linéaire, il existe π(·)∈ B0 tel que
∀f ∈ B, Π(f) =π(f)e,
et on a en particulier π(e) = 1 carΠ(e) =e. Par conséquent la condition de forte ergodicité
s’exprime aussi comme suit : T ∈ L(B) est fortement géométrique si et seulement si il existe
e∈ B \ {0}, π∈ B0 tel que π(e) = 1, puis des constantes c >0et ρ∈[0,1[, tels que
∀n≥1,∀f ∈ B, kTnf−π(f)ek ≤cρnkfk. (3.1)
Remarque 3.2. Soit T ∈ L(B) vérifiant (3.1).
- On a T e=e. En effet, limnTne=e et par continuité deT ene,
e= lim
n Tn+1e= lim
n T(Tne) =T(lim
n Tne) =T e.
- Le nombre 1 est donc une valeur propre de T, et on a en outre : Ker(T −Id) = Ce. En
effet, pour tout f ∈Ker(T −Id), on a
f = lim
n Tnf =π(f)e.
- On aπ◦T =π. En effet, commeπ ∈ B0 etπ(e) = 1, on a pour toutf ∈ B :limnπ(Tnf) =
π(π(f)e) = π(f). En considérant T f à la place de f dans l’égalité précédente, on obtient :
π(T f) = limnπ(Tn(T f)) = limnπ(Tn+1f) =π(f).
On étudie maintenant le spectre d’un opérateur fortement ergodique. À cet effet on rappelle
que siU ∈ L(B) est une bijection deBsurB, son inverseU−1 (i.e. la bijection réciproque de
U) est aussi dansL(B) d’après le théorème de Banach.
SoitT ∈ L(B). On note
ρ(T) :={z∈C, zId−T inversible}
l’ensemble résolvant deT, et on noteσ(T) =C\ρ(T)le spectre deT. Rappelons queσ(T)est
une partie compacte non vide deCet que le rayon spectral deT,r(T) := sup{|z|, z∈σ(T)},
est aussi égal, d’après la formule du rayon spectral, à :
r(T) = lim
n→+∞kTnk
1n. (3.2)
Les définitions ci-dessus sont précisées dans la sous-section 3.4, en particulier la formule
pré-cédente est démontrée dans le lemme 3.6. L’énoncé (et la preuve) de la proposition suivante
fait uniquement appel aux définitions deρ(T) etσ(T).
Proposition 3.1. [Spectre d’un opérateur fortement ergodique.]
Soit T ∈ L(B) vérifiant (3.1). Alors σ(T)⊂D(0, ρ)∪ {1}, et en particulier r(T) = 1.
Démonstration. Commençons par établir le lemme suivant.
Lemme 3.2. SoitT ∈ L(B). SoientF etGdeux sous-espaces vectoriels fermés de B, stables
parT, tels queB=F⊕G. Alorsσ(T)⊂σ(T
F)∪σ(T
G), oùT
F(resp.T
G) est l’endomorphisme
induit par T sur F (resp. sur G).
Démonstration. Comme F (resp. G) est fermé, (F,k · k) (resp. (G,k · k)) est un espace de
Banach. Montrons que ρ(T
F)∩ρ(T
G) ⊂ ρ(T). Soit λ ∈ ρ(T
F)∩ρ(T
G). Notons U ∈ L(F)
(resp.V ∈ L(G)) l’inverse deT
F−λId
F(resp. de T
G−λId
G)etp
F:E→F,p
G:E →Gles
projections canoniques. Une vérification élémentaire montre que T−λIdest inversible dans
L(B), d’inverse U◦p
F+V ◦p
G∈ L(B). Donc λ∈ρ(T).
Soit maintenant T ∈ L(B) vérifiant (3.1). Pour tout f ∈ B, on a : f = (f −π(f)e) +π(f)e.
D’oùB= Kerπ⊕C·e. De plus,KerπetC·esont deux s.e.v deB, fermés et stables parT par
la remarque 3.2. D’après les propriétés (3.1) et (3.2), le rayon spectralr(TKerπ) est inférieur
ou égal àρ car ∀n≥1,kTKern πk ≤cρn. Doncσ(TKerπ)⊂D(0, ρ). Comme σ(TC·e) ={1}, on
obtient σ(T)⊂D(0, ρ)∪ {1} par le lemme 3.2.
Remarque 3.3. [Opérateur uniformément ergodique.]
T ∈ L(B)est dit uniformément ergodique lorsque la suite de ses itérés converge dansL(B) au
sens de Cesaro. L’hypothèse de forte ergodicité implique évidemment celle d’uniforme
ergodi-cité. Il est facile de voir que, siT est uniformément ergodique, alors la limite de la suite des
moyennes de ses itérés est un projecteur sur B.
Dans le document
Théorèmes de renouvellement pour des fonctionnelles additives associées à des chaînes de Markov fortement ergodiques
(Page 64-68)