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633Ibid, p. 45. 634Ibid. p. 45. Hôtel de Ville 4% Evêque du Mans 51% Clergé du diocèse 13% Présidial 6% L'Oratoire 26%

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face aux frais. Il fut demandé au p�e�ie��dile de la �ille, Sa�so� de Lo��h��e, de s�ad�esse�

à Louis XV et à so� Co�seil, seuls ha�ilit�s à auto�ise� la pe��eptio� d�u�e �ou�elle ta�e.

Dans un premier temps, le maire dressa un tableau i��ui�ta�t de l��tat de l��ta�lisse�e�t,

en ruine. « Le maire et les échevins de votre ville du Mans prennent la liberté de représenter

très humblement à Votre Majesté que le Collège de cette ville, le seul qui soit dans votre

province du Maine, périssant par vétusté, on a été obligé de le démolir jusque dans les

fondemens pour conserver une partie des matériaux qui avaient servi à sa construction et

pr��e�i� l����oule�e�t e�tie� de l��difi�e do�t les �ta��e�s, �ue les Supliants y avaient fait

mettre depuis 7 à 8 ans, ne pouvaient plus empescher laruine

635

».

Nous constatons �ue ��est �ie� la Ville du Ma�s �ui, i�i, prit l�i�itiati�e de s�ad�esse� à

Louis XV. Le placet rappela au roi le rôle primordial des autorités civiles dans le montage

financier. « La nécessité indispensable de rebâtir ce Collège a, depuis ce même temps,

engagé les différentes Co�pag�ies de �ette �ille à s�asse�bler pour chercher les moyens de

le rétablir solidement et de faire entre elles des contributions pécuniaires pour y

parvenir

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». La suite de la doléance municipale dressa u� ta�leau so�ial d�u�e �ille peu

riche où les familles les plus aisées ne pouvaient devenir, seules, des mécènes du collège.

Les Compagnies : « ont vu avec douleur que les plus grands efforts que peuvent faire les

habitants de cette ville sans commerce, et dans laquelle les plus grosses fortunes sont

au-dessous du médiocre, ne peuvent, malgré tout leur zèle, faire �u�u� très petit objet sur un

ouvrage aussi considérable. En sorte que la plus grande partie des habitants non seulement

de cette ville, mais de la province, sera da�s l�i�possi�ilit� de procurer des avantages de

l��ducation à ses enfans, si Vot�e Majest� ��a pas la �o�t� d�aider les suppliants et de les

mettre par son autorité en état de rétablir ce collège �…�

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». L��tude so�iologi�ue

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sur les

pa�e�ts d��l��es au XVIII

ème

siècle, entreprise par Gaëlle Saulin, donne un aperçu des

o�igi�es so�iales des �l��es pou� �ette p��iode. A pa�ti� d�u� faible échantillonnage de 54

élèves ayant fréquenté le collège entre 1744 et 1786, Gaëlle Saulin obtient le résultat

suivant : 41 % ont un père qui exerce une profession libérale, 24 % sont des fils de

marchands, 22 % sont des nobles, 9 % ont leurs pères bourgeois et 4 % so�t fils d�a�tisa�s.

635 Cité par Robert Triger, p. 46

636Ibid., p.46

637 Robert Triger, op. cit., p. 46.

638 Gaëlle Saulin, Le �oll�ge de l�O�atoi�e du Ma�s et ses �l��es �����-1792), M��oi�e de Maste� I d�histoi�e, sous la direction de M. Didier Boisson, juin 2005.

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Ces parents ont pu effectivement participer au financement des nouveaux bâtiments. Mais

jus�u�où e� a�aie�t-ils les moyens ou la volonté ? En tout cas, le placet municipal au roi

confirma ce que Jean-Marie Constant avait constaté dans Ge�s de l�Ouest à propos des

Manceaux : ils avaient la volonté de ne pas trop se faire remarquer, financièrement parlant.

Ils craignaient toujours un nouvel impôt

639

. Et la notion de service public fut certainement

un argument de poids pour convaincre le Conseil du roi. Les Oratoriens purent compter sur

une nouvelle fiscalité pour sauver leur établissement

640

. Ca� ��est �ie� de �ela do�t il

s�agissait : faire appel à une contribution publique ! De ���� à ����, le �oll�ge du Ma�s ��eut

jamais de véritables mécènes, de grandes familles nobles, pas de Guise, pas de Joyeuse, pour

investir du�a�le�e�t da�s l��du�atio�. En fait, les �diles s�appu���e�t su� u� p�i��ipe

nouveau au XVIII

ème

siècle : l�utilit� d�u��ta�lisse�e�t s�olai�e pour éduquer les jeunes de la

Province. Et ��est su� �ette �otio� d�utilit� �ue les O�ato�ie�s pu�e�t sau�e� leu�

établissement et, peut-�t�e, de ��po�d�e positi�e�e�t au� te�a�ts d�u�e g�a�de ��fo��e

éducative comme le souhaitait de La Chalotais, procureur général au Parlement de Rennes,

dans son Essai d��du�atio��atio�ale. « Votre province du Maine, Sire, est partagée dans les

quatre Elections du Mans, de Mayenne, deLaval et du Château du Loir. Les habitans de ces

quatre Elections envoyent également leurs enfants étudier au Collège du Mans, il est le seul

de la province, ils sont donc intéressés à son rétablissement, et les Suppliants espèrent que

Votre Majesté jugera �u�ils doi�e�t pa� �o�s��ue�t tous contribuer à sa réédification

641

».

Pour Gaëlle Saulin, entre 1744 et 1786, 88,2 % des élèves recensés étaient originaires du

Maine (585 élèves)

642

. Plus de 10 % des écoliers venaient donc de l�e�t��ieu� : « Dans la

deuxième moitié du XVIII

ème

on retrouve au collège des élèves venus de toute la province :

des villes mais aussi des plus petits villages

643

». D�ap��s les �hiff�es a�a���s pa�

l�histo�ie��e, le �e��ute�e�t �tait donc assez varié. Il ne concernait pas seule�e�t �elui d�u�

établissement urbain : « Ces écoliers proviennent de cent une paroisses. Le collège recrute

dans les paroisses proches du Mans : dans un rayon de vingt-cinq kilo��t�es �…�. Mais la

639 Jean-Marie Constant, Ge�s de l�Ouest, Co�t�i�utio� à l�histoi�e des cultures provinciales, Université du Mai�e, pu�li�atio� du La�o�atoi�e d�Histoi�e A�th�opologi�ue du Ma�s, ����, p. ���.

640 Jean-Marie Constant, Ge�s de l�Ouest, Co�t�i�utio� à l�histoi�e des �ultu�es p�o�i��iales, Université du Mai�e, pu�li�atio� du La�o�atoi�e d�Histoi�e A�th�opologi�ue du Ma�s, ����, p. ���.

641 Robert Triger, op. cit., p. 46

642 Gaëlle Saulin, op. cit., p. 41.

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